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Test du MacBook Air 11" mi-2012 Core i5 à 1,7 GHz

Anthony Nelzin-Santos

Tuesday 19 June 2012 à 16:30 • 38

Matériel

Rien ne ressemble plus à un MacBook Air qu'un autre MacBook Air, et ce modèle mi-2012 ne déroge pas à la règle. À l'intérieur pourtant, tout change ou presque : il adopte la plateforme Ivy Bridge d'Intel, l'USB 3.0, le MagSafe 2, et même un nouveau système de ventilation. De quoi en faire une mise à jour majeure ? La réponse dans notre test du MacBook Air 11" d'entrée de gamme.

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À l'extérieur : le jeu des sept erreurs
Un œil peu exercé serait bien en peine de distinguer le MacBook Air mi-2012, modèle A1466, de son prédécesseur le MacBook Air mi-2011, modèle A1369. Et pour cause, ce « nouveau » MacBook Air 11" n'évolue pas d'un iota sur le plan du design général, et conserve ses dimensions de 30 x 19,2 cm avec une épaisseur de 0,3 à 1,7 cm, pour un poids dépassant à peine le kilogramme.

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On peut néanmoins distinguer ici ou là quelques petits changements qui trahissent en fait la rénovation en profondeur de cette machine. Apple a par exemple repris le port MagSafe pour la première fois depuis sa présentation en 2006 : plus fin et plus long, le MagSafe 2 permettra de poursuivre l'affinement des machines (lire : Aperçu du MagSafe 2 et de l'adaptateur MagSafe vers MagSafe 2).

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Le MacBook Air mi-2012 est livré avec le bloc secteur idoine : l'embout reprend le format en T qui avait fait la (mauvaise) réputation du MagSafe, quoique celui-ci semble avoir été renforcé et est désormais recouvert de métal. La puissance de ce bloc secteur reste la même à 45W, mais la tension passe de 18 à 20 V : si vous utilisez un de vos anciens chargeurs MagSafe avec l'adaptateur MagSafe vers MagSafe 2 sur ce nouveau MacBook Air, sa recharge sera un peu plus longue.

MagSafe
Au milieu, le connecteur en T du MagSafe 2. On peut utiliser les anciens chargeurs avec un adaptateur, mais la charge pourra alors être plus longue.


Les contacts supplémentaires sur la face inférieure des ports USB confirment le passage à l'USB 3.0, et sont la seule autre différence visible avec la précédente génération : c'est sous le capot qu'il faut aller chercher les principales différences.

À l'intérieur : tout change
À l'intérieur en effet, tout change : le MacBook Air mi-2012 passe à la plateforme Core iX de troisième génération, plus connue sous le nom de « Ivy Bridge ». Utilisant un processus de gravure en 22 nm, elle promet une hausse des performances à consommation égale, voire inférieure. Ainsi, la puce Core i5-3317U du MacBook Air 11" d'entrée de gamme présente un TDP de seulement 17W, sans pour autant lésiner sur les performances.

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Cette puce, que l'on retrouve chez HP ou Samsung, se compose d'un processeur à deux cœurs physiques cadencés à 1,7 GHz. L'HyperThreading permet au système de voir en fait quatre cœurs logiques, qui pourront être utilisés à leur plein potentiel en cas de besoin massif et parallélisé. Le Turbo Boost, lui, permet de passer à 2,6 GHz sur un seul cœur en cas de besoin ponctuel et non-parallélisé. C'est cette fonction qui a fait un si grand bien à la gamme d'Apple ces dernières années : peu de logiciels tirent encore aujourd'hui parti du multicœur, et l'on peut désormais atteindre sur un ultraportable d'un centimètre d'épaisseur les mêmes cadences que sur une station de travail. Le plafond qui limitait jusqu'ici les portables et ultraportables a aujourd'hui été crevé.

La puce Core i5-3317U comporte aussi la partie graphique du MacBook Air, ici la Intel HD Graphics 4000. Comme la partie processeur, sa cadence est variable et s'adapte aux besoins : 350 MHz au repos, pour consommer un minimum, et jusqu'à 1,05 GHz sous la charge, pour offrir des performances maximales. On rappelle qu'Intel a réalisé un énorme travail ces dernières années et a aujourd'hui comblé son retard en la matière face aux ténors du domaine que sont AMD et Nvidia. Les puces HD Graphics restent excellentes en matière d'encodage et de décodage vidéo, mais ne déméritent plus en matière de jeu vidéo et de rendu 3D : elles sont loin d'être aussi puissantes que des cartes dédiées, mais là aussi, on devrait avoir du mal à se sentir véritablement limité.

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La carte-mère du MacBook Air 11" est similaire à celle du 13" démonté par iFixit. En rouge, la puce Core i5, en orange, le platform controller hub (gestion des I/O), en jaune, le contrôleur Thunderbolt.


Ivy Bridge embarque deux contrôleurs I/O particulièrement intéressants pour les Mac : un contrôleur USB 3.0, que l'on aura l'occasion de détailler plus loin, et un nouveau contrôleur Thunderbolt, nommé Cactus Ridge. Intel le détaille en deux versions, et Apple a choisi la plus puissante des deux, même pour sa machine d'entrée de gamme : le MacBook Air embarque en effet le contrôleur DSL3510 Cactus Ridge 4C, qui offre quatre canaux Thunderbolt, deux canaux et une entrée DisplayPort et quatre canaux PCI Express pour une consommation de 2,8W.

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La combinaison de ce contrôleur et de la puce graphique permettent au MacBook Air d'être désormais relié à deux écrans. Il faut pour ce faire bricoler un peu : on reliera d'abord un écran Thunderbolt, puis un autre appareil Thunderbolt, et enfin un deuxième écran en bout de chaîne. Dans ce cas, mieux vaudra fermer le capot du MacBook Air afin qu'il n'utilise pas son écran interne et soit soulagé. Mais pour la première fois donc, l'ultraportable d'Apple peut devenir le centre d'une véritable petite station de travail.

Ces puces prennent place sur une carte-mère qui a été entièrement revue : elle a été conçue en même temps que celle du MacBook Pro Retina et montre bien que le MacBook Air est la machine-prototype de ce qu'est l'ordinateur portable selon Apple.

Photos iFixit.


Alors que certains se sont plaints du dégagement thermique des Core iX de deuxième génération, Apple a revu la circulation de l'air à l'intérieur de ses machines. Comme le MacBook Pro Retina, le MacBook Air mi-2012 utilise un caloduc et est doté de plusieurs conduits en plastique guidant l'air. Les ventilateurs utilisent des pales asymétriques (espacées irrégulièrement d'environ 2,8 à 3,6 mm) pour un refroidissement plus silencieux.



De gros changements donc, mais comment se traduisent-ils dans les faits ?

Performances brutes : le coup d'accélérateur
On commence à avoir l'habitude que chaque nouvelle génération de puces Intel amène un franc gain de performances, et c'est à nouveau le cas avec Ivy Bridge. Les tests bruts, toujours très indicatifs, donnent un bon ordre d'idée du niveau général de performances. Geekbench, qui exploite bien le processeur et teste la mémoire, est catégorique : le MacBook Air « bas de gamme » est au niveau du « haut de gamme » de la précédente génération et des MacBook Pro de 2011. Le gain par rapport au précédent modèle correspondant est de l'ordre de 20 % : c'est précisément ce à quoi on s'attendait.

Cliquez pour agrandir sur cette image et les suivantes.


Cinebench exploite lui aussi plusieurs cœurs de processeur, mais permet aussi de tester les performances graphiques. Sans surprise, la puce Intel HD Graphics 4000 surpasse d'une bonne tête la HD Graphics 3000 : l'écart dépasse les 30 %.



À ces tests bruts doit être ajoutée notre habituelle batterie de tests d'application, qui permet de juger les machines sur des actions quotidiennes. Cette fois, nous avons glissé un iMac 21,5" dans le lot pour comparer cet ultraportable à une machine de bureau : grâce à sa puce quadricore, l'iMac écrase logiquement le MacBook Air dans des tâches parallélisées comme l'exportation de vidéos. Mais le MacBook Air 11" est plus réactif dans la manipulation de fichiers, et est dans tous les autres tests au niveau du haut de gamme et des MacBook Pro d'ancienne génération. On remarquera le bon comportement de la carte graphique dans Starcraft II avec les options poussées au maximum.



Plus que la puissance brute, c'est d'ailleurs la fluidité du MacBook Air qui favorise le confort d'utilisation — et c'est le SSD qui la procure. Le SSD du MacBook Air est toujours au format barrette, ici fourni par Toshiba, dont les connecteurs ont légèrement changé de forme par rapport à la précédente génération. Les fabricants ont néanmoins d'ores et déjà annoncé qu'ils travaillaient à des modèles compatibles. La grande différence est le passage à la norme SATA III : le SSD du MacBook Air n'a jamais été lent, il est maintenant extrêmement rapide. Quel que soit le test, nous avons atteint sans coup férir la barre des 430 MB/s aussi bien en lecture qu'en écriture.

Pour ne pas ajouter une puce supplémentaire à ses cartes-mères à l'espace compté, Apple a attendu qu'Intel intègre un contrôleur USB 3.0 à sa plateforme pour l'adopter. On aura donc attendu, mais les résultats sont au rendez-vous : comme le SSD, l'USB 3.0 favorise l'impression que le MacBook Air est une machine plus puissante qu'elle ne l'est réellement. L'USB 2.0 limitait les transferts de gros fichiers : que le volume externe soit un disque dur ou un SSD, transférer un film de 4,7 Go prenait deux bonnes minutes, pour un taux de transfert moyen de 40 Mo/s. L'USB 3.0 fait sauter ce bouchon et libère les débits : il ne faut plus que 43 secondes pour transférer 4,7 Go vers un disque externe, et à peine 26 secondes pour les transférer vers un SSD externe. On frôle les 200 Mo/s dans de bonnes conditions, et on passe ainsi moins de temps à attendre devant les barres de défilement.

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Ivy Bridge, Thunderbolt, SSD, USB 3.0 : le MacBook Air 11" d'entrée de gamme est au niveau du haut de gamme de la génération précédente, et talonne parfois les machines de bureau. Dans tous les cas, il est plus fluide et plus agréable à utiliser — mais a-t-il conservé son autonomie royale ?

Autonomie : la surprise
L'autre bonne surprise d'Ivy Bridge, c'est l'autonomie : bien que les performances soient en nette hausse, l'autonomie n'en souffre pas. Mieux : elle augmente. À notre traditionnel test de lecture de film HD (HD 1080p H.264 MKV avec QuickTime et Perian, luminosité à 80 % et son à 50 %) avec Mail ouvert et réglé pour des relèves toutes les minutes, le MacBook Air 11" atteint 4h15 : c'est 15 minutes de mieux que son prédécesseur, 45 minutes de mieux que les MacBook Air 2011 aussi puissants, et globalement un excellent score. La recharge a pris 2h, un délai assez court même pour le MacBook Air.



Notre test « web en musique », qui consiste à rafraîchir notre page d'accueil toutes les 30 secondes de Safari en écoutant de la musique en boucle dans iTunes dans les mêmes conditions de son et de luminosité, peut être comparé au test d'autonomie standard réalisé par Apple. La firme de Cupertino annonce 5h, nous mesurons 5h40 : c'est un peu mieux que la précédente génération de MacBook Air Core i5, et une bonne demi-heure de plus que les MacBook Air 2011 dans la même gamme de performances.

Enfin, dans notre test plus empirique d'utilisation standard, ce MacBook Air 11" a tenu 5h10 : on retrouve les mêmes conclusions et une mesure assez proche de celle d'Apple. Pendant ce temps, la machine utilisait Byword, Numbers, iCal, Sparrow, Osfoora, Firefox, Antidote, Daylite et Dropbox pour une soirée classique de veille sur MacGeneration, avec l'écran à 80 %, le son à 50 %, et une vidéo YouTube ou un bout d'iTunes de temps en temps. Bref, là encore, un bon score.

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Pendant ces 5h, le MacBook Air a été utilisé sur les genoux puis sur une couette. Pendant les tests, il a aussi été soumis à rude épreuve avec des calculs 3D et des exportations vidéo. Et pendant tout ce temps, il a fallu tendre l'oreille pour entendre les ventilateurs. Apple a franchement modifié la courbe chaleur / vitesse de rotation des ventilateurs : les ventilateurs accélèrent beaucoup plus tard qu'avant, et montent plus lentement en régime — il faut dire que les puces Ivy Bridge chauffent moins que leurs aînées. Ils redescendent enfin à leur niveau normal beaucoup plus vite qu'avant. À plein régime, le niveau sonore n'est pas particulièrement moins élevé qu'avant, mais le son généré est plus grave, plus diffus, et moins dérangeant : c'est l'effet des pales asymétriques. Le capot inférieur, par contre, a semblé considérablement moins chaud que sur un MacBook Air 2010 ou 2011 pendant toute notre période de test, une véritable surprise.

Conclusion : la machine la plus aboutie d'Apple
Au final donc, ce nouveau MacBook Air 11" d'entrée de gamme est une franche réussite : il est silencieux, économe et puissant. À vrai dire, on atteint désormais des niveaux de puissance qui devraient convenir à tous : dans un sac à dos il sera un ultraportable, branché à un écran il sera une petite station de travail. Ne reste à l'iMac que sa puissance et au Mac Pro que son évolutivité. Le MacBook Air est sinon la machine la plus aboutie d'Apple, et il est parfaitement logique que le MacBook Pro s'en inspire. Ce MacBook Air 11" n'a à vrai dire qu'un seul défaut : son prix en hausse.


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