Quatre ans après la Mighty Mouse qui avait amené - sans l'air d'y toucher - le multibouton chez Apple, la Magic Mouse emprunte un nouveau virage, celui du multi-touch. C'est donc une révision majeure dans la famille des périphériques de pointage d'Apple. Le résultat est séduisant, mais avec des réserves cependant, "touch" oui cette souris l'est, mais "multi", un peu seulement (et ambidextre toujours).
Design
Fidèle à une philosophie du design qui essaie à chaque fois de gommer ou de raboter tout ce qui dépasse, la Magic Mouse (Bluetooth) est beaucoup plus plate que sa devancière, ce qui conduit à une tenue où l'on pose un peu moins la main dessus. C'est une souris qui se guide plus avec les doigts qu'avec le creux de la paume.
On peut trouver cela moins confortable, surtout que les piles l'alourdissent (Apple toutefois n'est pas la première à adopter cette assise basse). Et puisque rien ne vient distinguer l'avant de l'arrière sur ce petit véhicule de table dessiné tout en symétrie, un logo Apple est présent sur la coque pour donner l'orientation (positionné en bas, ça va, en haut, vous roulez à l'envers…). Enfin, sa finition est excellente. Indépendamment de toutes considérations techniques ou ergonomiques, c'est un très bel objet, tout à fait raccord avec les claviers aluminium ultra plats qui avaient également reçu leur coup de rabot. Juste une première observation, après l'avoir transportée dans un sac, mélangée avec d'autres souris et un réflex, sa surface, empruntée aux anciens iMac blancs, se raye vite.
Si ce n'était le logo Apple (absent ici), rien ne distingue l'avant de l'arrière
Electronique
Le socle est doté de deux rails en plastique rigide qui maintiennent la souris posée bien à plat. Entre les deux, le logement pour les piles (deux AA standard, fournies), le bouton on/off, le témoin d'activité et le système laser. L'ancienne Bluetooth en était déjà dotée mais on sent une précision accrue dans les déplacements.
Un détail à propos des piles, la Mighty Mouse Bluetooth pouvait fonctionner avec une seule (on perdait en autonomie, mais le pointeur était du coup moins lourd et ça pouvait aussi dépanner), ce n'est plus le cas avec cette Magic Mouse, elle n'avance que le ventre plein (voir aussi l'article Quelle autonomie pour la Magic Mouse ?). Elle est toutefois sensiblement plus légère. À la pesée, les trois souris donnent : Mighty Mouse filaire (78 g), Mighty Mouse Bluetooth (131 g) et Magic Mouse (106 g).
Détail esthétique : même les ressorts pour maintenir les piles ont été habillés…
Boutons
Envolés la bille centrale et les boutons latéraux, mais on conserve le principe d'une surface mobile cliquable qui fait office, dans sa partie avant, de bouton droit et gauche selon le côté où l'on exerce la pression. Mouvements crédités d'un clic sonore et sec. Si l'on résume, la Mighty Mouse proposait quatre zones de clics personnalisables, la Magic Mouse inverse la vapeur et n'en conserve que deux. On ne sera peut-être pas nombreux derrière le corbillard des boutons latéraux - on pouvait les trouver mal fichus et mal placés - mais le clic central était très pratique. Dans notre cas, il était associé à l'affichage du bureau d'Exposé et le clic droit à celui de toutes les fenêtres. Tant pis pour le premier, on se rabattra sur les coins de l'écran, au moins on sauve le second, mais ce n'est pas un progrès.
Multi-touch
Le volet multi-touch de cette souris se traduit par trois actions possibles, dont une seule mérite véritablement ce qualificatif. Défilement d'une page (ou des vignettes Cover Flow) avec un doigt, déplacements à 360° du contenu d'une page avec la rotation d'un doigt (n'importe où sur la surface), zoom dans l'écran par le glissement vertical d'un doigt tout en appuyant sur la touche Ctrl du clavier (ou Commande ou Option). Et enfin et surtout, le retour et l'avance dans les pages web déjà vues par un balayage horizontal de deux doigts. Ce geste fonctionne aussi dans iPhoto, dans le Finder ou encore dans iMovie pour progresser dans une vidéo. À propos du défilement associé avec une touche de clavier, il eut été intéressant de pouvoir lui affecter une autre action que le zoom, tout le monde n'en a pas l'utilité, loin s'en faut. Peut-être des développeurs de shareware arriveront-ils à forcer le passage et à ouvrir à des réglages différents, ou Apple de compléter son pilote.
Les premières actions n'appellent pas de critiques, la surface de la Magic est agréable, elle glisse très bien et les défilements peuvent être précis. En outre, Apple a enfin doté son pilote d'une option dite "d'impulsion", qui donne un effet repris de l'iPhone. Le mouvement de la page va s'éteindre progressivement en fin de course au lieu de se déplacer comme ponctuée de coups de frein. Ce type d'effet était possible après l'installation de shareware, là c'est cadeau.
De même, une pichenette un peu ferme saura provoquer un défilement quasi complet d'une longue page, tandis qu'on la stoppera immédiatement dans son élan en posant le doigt sur la souris pendant le défilement. Et lorsqu'on glisse le doigt tout doucement, le défilement se cale précisément sur cette vitesse. Aucune nouveauté dans l'absolu, d'autres souris n'agissent pas différemment, et depuis longtemps (la première Logitech "Revolution" n'était pas mauvaise à ce jeu), mais au moins Apple s'y est mise et elle le fait sans dispositif mécanique.
Plus délicate à réaliser est l'action avec les deux doigts. Avec l'index et le majeur, on va balayer horizontalement la surface avant (comme des essuies-glaces), mais il faut aussi maintenir la souris entre les autres doigts. Si elle n'est pas atrocement lourde, elle fait tout de même son petit poids et l'on se crispe au début pour bouger d'un côté et tenir la souris en place de l'autre. À ce titre, l'exemple illustratif d'Apple est assez abracadabrant au vu de la façon dont est tenue la souris. Avec de la pratique, on finit par prendre le coup et ce geste, le seul et véritable multi-touch de cette souris, finit par rentrer dans la chaussure. Lorsque c'est fait, on l'utilise de manière très naturelle et il est tout bonnement épatant.
Dernier point à souligner, dans Boot Camp certaines fonctions sont inopérantes, comme le précise une note technique d'Apple : pas de balayage à deux doigts ni de défilement à un doigt : gênant… Avec Parallels Desktop, sur les deux actions, nous n'avons pu faire fonctionner que le défilement vertical. Contrairement donc à la Mighty Mouse, la Magic se réserve au Mac.
Conclusion
Alors, géniale ou superflue cette Magic Mouse ? Un peu des deux… On l'a vu, son multi-touch est en réalité extrêmement réduit. Reste que les actions tactiles sont assez agréables à mener. D'autres souris par le passé avaient tenté de supprimer la molette pour privilégier une surface simplement tactile, mais pas toujours avec bonheur. Le doigt par exemple accrochait et la précision restait sur le quai. Ici, rien de tout cela, tout est lisse et ça glisse parfaitement.
La prise en main demande un peu d'habitude du fait de la taille basse de ce pointeur. Sur ce point, il n'est pas sans rappeler le modèle ADB rectangulaire de la fin des années 80. Enfin la Magic se montre plus légère que la précédente Mighty Mouse Bluetooth, qui pesait un poids de bête comparé au modèle filaire.
Il y a ensuite la question du prix. Il n'est franchement pas compliqué de trouver beaucoup moins cher et mieux équipé (en boutons) que cette Magic Mouse vendue 69 €. Et sans être obligé d'aller au rayon des marques exotiques et des souris moches. Il y a évidemment une part d'irrationnel dans la décision de préférer cette souris à ses concurrentes. Mais il en allait de même avec la Mighty Mouse qui avait tout de même ses fans malgré ses défauts (je fais partie de ce club depuis le tout premier modèle, j'ai eu mon lot de billes encrassées qu'il faut nettoyer avec la minutie d'un horloger, quand on y arrive…).
Le look de cette Magic Mouse, son utilisation du tactile et du multi-touch (et la présence du logo de la Pomme…) font que l'on est quand même tenté de tirer un trait sur ce que l'on perd comme fonctions en l'adoptant. La Magic Mouse n'est pas la meilleure souris au monde (mais elle peut gagner le concours de beauté), elle ne plaira pas à tous (les tenants du filaire sont exclus), mais elle est tout à fait fréquentable et plus agréable que la Mighty Mouse Bluetooth. Ceux qui avaient été déçus par celle-ci pourraient se laisser tenter par sa remplaçante.
Rappelons que la reste au catalogue, rebaptisée Apple Mouse et vendue 49 €. De même lors de l'achat d'un iMac, la Magic Mouse est proposée par défaut, mais à la commande on peut la remplacer par l'Apple Mouse (pas de réduction pour autant, le prix reste le même…). Enfin, il faut avoir au minimum Mac OS X 10.5.8 et du Bluetooth sur son Mac pour l'utiliser.
Sur le même sujet :
La vidéo que nous avions faite juste au moment de la sortie de cette Magic Mouse avec les iMac 21" et MacBook.
Design
Fidèle à une philosophie du design qui essaie à chaque fois de gommer ou de raboter tout ce qui dépasse, la Magic Mouse (Bluetooth) est beaucoup plus plate que sa devancière, ce qui conduit à une tenue où l'on pose un peu moins la main dessus. C'est une souris qui se guide plus avec les doigts qu'avec le creux de la paume.
On peut trouver cela moins confortable, surtout que les piles l'alourdissent (Apple toutefois n'est pas la première à adopter cette assise basse). Et puisque rien ne vient distinguer l'avant de l'arrière sur ce petit véhicule de table dessiné tout en symétrie, un logo Apple est présent sur la coque pour donner l'orientation (positionné en bas, ça va, en haut, vous roulez à l'envers…). Enfin, sa finition est excellente. Indépendamment de toutes considérations techniques ou ergonomiques, c'est un très bel objet, tout à fait raccord avec les claviers aluminium ultra plats qui avaient également reçu leur coup de rabot. Juste une première observation, après l'avoir transportée dans un sac, mélangée avec d'autres souris et un réflex, sa surface, empruntée aux anciens iMac blancs, se raye vite.
Si ce n'était le logo Apple (absent ici), rien ne distingue l'avant de l'arrière
Electronique
Le socle est doté de deux rails en plastique rigide qui maintiennent la souris posée bien à plat. Entre les deux, le logement pour les piles (deux AA standard, fournies), le bouton on/off, le témoin d'activité et le système laser. L'ancienne Bluetooth en était déjà dotée mais on sent une précision accrue dans les déplacements.
Un détail à propos des piles, la Mighty Mouse Bluetooth pouvait fonctionner avec une seule (on perdait en autonomie, mais le pointeur était du coup moins lourd et ça pouvait aussi dépanner), ce n'est plus le cas avec cette Magic Mouse, elle n'avance que le ventre plein (voir aussi l'article Quelle autonomie pour la Magic Mouse ?). Elle est toutefois sensiblement plus légère. À la pesée, les trois souris donnent : Mighty Mouse filaire (78 g), Mighty Mouse Bluetooth (131 g) et Magic Mouse (106 g).
Détail esthétique : même les ressorts pour maintenir les piles ont été habillés…
Boutons
Envolés la bille centrale et les boutons latéraux, mais on conserve le principe d'une surface mobile cliquable qui fait office, dans sa partie avant, de bouton droit et gauche selon le côté où l'on exerce la pression. Mouvements crédités d'un clic sonore et sec. Si l'on résume, la Mighty Mouse proposait quatre zones de clics personnalisables, la Magic Mouse inverse la vapeur et n'en conserve que deux. On ne sera peut-être pas nombreux derrière le corbillard des boutons latéraux - on pouvait les trouver mal fichus et mal placés - mais le clic central était très pratique. Dans notre cas, il était associé à l'affichage du bureau d'Exposé et le clic droit à celui de toutes les fenêtres. Tant pis pour le premier, on se rabattra sur les coins de l'écran, au moins on sauve le second, mais ce n'est pas un progrès.
Multi-touch
Le volet multi-touch de cette souris se traduit par trois actions possibles, dont une seule mérite véritablement ce qualificatif. Défilement d'une page (ou des vignettes Cover Flow) avec un doigt, déplacements à 360° du contenu d'une page avec la rotation d'un doigt (n'importe où sur la surface), zoom dans l'écran par le glissement vertical d'un doigt tout en appuyant sur la touche Ctrl du clavier (ou Commande ou Option). Et enfin et surtout, le retour et l'avance dans les pages web déjà vues par un balayage horizontal de deux doigts. Ce geste fonctionne aussi dans iPhoto, dans le Finder ou encore dans iMovie pour progresser dans une vidéo. À propos du défilement associé avec une touche de clavier, il eut été intéressant de pouvoir lui affecter une autre action que le zoom, tout le monde n'en a pas l'utilité, loin s'en faut. Peut-être des développeurs de shareware arriveront-ils à forcer le passage et à ouvrir à des réglages différents, ou Apple de compléter son pilote.
Les premières actions n'appellent pas de critiques, la surface de la Magic est agréable, elle glisse très bien et les défilements peuvent être précis. En outre, Apple a enfin doté son pilote d'une option dite "d'impulsion", qui donne un effet repris de l'iPhone. Le mouvement de la page va s'éteindre progressivement en fin de course au lieu de se déplacer comme ponctuée de coups de frein. Ce type d'effet était possible après l'installation de shareware, là c'est cadeau.
De même, une pichenette un peu ferme saura provoquer un défilement quasi complet d'une longue page, tandis qu'on la stoppera immédiatement dans son élan en posant le doigt sur la souris pendant le défilement. Et lorsqu'on glisse le doigt tout doucement, le défilement se cale précisément sur cette vitesse. Aucune nouveauté dans l'absolu, d'autres souris n'agissent pas différemment, et depuis longtemps (la première Logitech "Revolution" n'était pas mauvaise à ce jeu), mais au moins Apple s'y est mise et elle le fait sans dispositif mécanique.
Plus délicate à réaliser est l'action avec les deux doigts. Avec l'index et le majeur, on va balayer horizontalement la surface avant (comme des essuies-glaces), mais il faut aussi maintenir la souris entre les autres doigts. Si elle n'est pas atrocement lourde, elle fait tout de même son petit poids et l'on se crispe au début pour bouger d'un côté et tenir la souris en place de l'autre. À ce titre, l'exemple illustratif d'Apple est assez abracadabrant au vu de la façon dont est tenue la souris. Avec de la pratique, on finit par prendre le coup et ce geste, le seul et véritable multi-touch de cette souris, finit par rentrer dans la chaussure. Lorsque c'est fait, on l'utilise de manière très naturelle et il est tout bonnement épatant.
Dernier point à souligner, dans Boot Camp certaines fonctions sont inopérantes, comme le précise une note technique d'Apple : pas de balayage à deux doigts ni de défilement à un doigt : gênant… Avec Parallels Desktop, sur les deux actions, nous n'avons pu faire fonctionner que le défilement vertical. Contrairement donc à la Mighty Mouse, la Magic se réserve au Mac.
Conclusion
Alors, géniale ou superflue cette Magic Mouse ? Un peu des deux… On l'a vu, son multi-touch est en réalité extrêmement réduit. Reste que les actions tactiles sont assez agréables à mener. D'autres souris par le passé avaient tenté de supprimer la molette pour privilégier une surface simplement tactile, mais pas toujours avec bonheur. Le doigt par exemple accrochait et la précision restait sur le quai. Ici, rien de tout cela, tout est lisse et ça glisse parfaitement.
La prise en main demande un peu d'habitude du fait de la taille basse de ce pointeur. Sur ce point, il n'est pas sans rappeler le modèle ADB rectangulaire de la fin des années 80. Enfin la Magic se montre plus légère que la précédente Mighty Mouse Bluetooth, qui pesait un poids de bête comparé au modèle filaire.
Il y a ensuite la question du prix. Il n'est franchement pas compliqué de trouver beaucoup moins cher et mieux équipé (en boutons) que cette Magic Mouse vendue 69 €. Et sans être obligé d'aller au rayon des marques exotiques et des souris moches. Il y a évidemment une part d'irrationnel dans la décision de préférer cette souris à ses concurrentes. Mais il en allait de même avec la Mighty Mouse qui avait tout de même ses fans malgré ses défauts (je fais partie de ce club depuis le tout premier modèle, j'ai eu mon lot de billes encrassées qu'il faut nettoyer avec la minutie d'un horloger, quand on y arrive…).
Le look de cette Magic Mouse, son utilisation du tactile et du multi-touch (et la présence du logo de la Pomme…) font que l'on est quand même tenté de tirer un trait sur ce que l'on perd comme fonctions en l'adoptant. La Magic Mouse n'est pas la meilleure souris au monde (mais elle peut gagner le concours de beauté), elle ne plaira pas à tous (les tenants du filaire sont exclus), mais elle est tout à fait fréquentable et plus agréable que la Mighty Mouse Bluetooth. Ceux qui avaient été déçus par celle-ci pourraient se laisser tenter par sa remplaçante.
Rappelons que la reste au catalogue, rebaptisée Apple Mouse et vendue 49 €. De même lors de l'achat d'un iMac, la Magic Mouse est proposée par défaut, mais à la commande on peut la remplacer par l'Apple Mouse (pas de réduction pour autant, le prix reste le même…). Enfin, il faut avoir au minimum Mac OS X 10.5.8 et du Bluetooth sur son Mac pour l'utiliser.
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