En attendant, regardons ce que le tableur d’Apple a dans le ventre. Précisons d’emblée qu’il serait bien inutile de le comparer à Excel, les deux logiciels ne boxent pas dans la même catégorie. Lors de sa présentation, Steve Jobs a insisté sur le fait que Numbers était un tableur conçu pour le commun des mortels. Ceux qui sont habitués à utiliser de puissantes macros ne trouveront pas leur bonheur avec le logiciel d’Apple.
Fidèle à sa philosophie, Apple a entièrement repensé à sa manière la notion de tableur. Les habitués de Pages ou de Keynote trouveront assez rapidement leurs marques. Ainsi, lorsque vous souhaitez réaliser un nouveau document, Numbers vous propose d’utiliser l'un de ses nombreux modèles. Il y en a pour tous les goûts : l’entreprise, l’éducation, la famille…
On se retrouve ainsi avec en quelques clics avec des documents d’une rare élégance, très loin des “sobres” fichiers Excel.
Tout comme pour son texteur, Apple a voulu que l’un des points forts de Numbers soit la mise en page. Au lieu d’avoir comme sur Excel, un tableau qui occupe l’intégralité de votre espace de travail, l’utilisateur sur Numbers peut placer et créer autant de tableaux qu’il souhaite. Chaque tableau est très flexible. On peut définir à tout moment son nombre de colonnes et de lignes. Bien entendu, il est possible d’exploiter les données d’un tableau à partir d’un autre. Il est tout aussi aisé de coller une zone de texte ou une image issue du navigateur de média dans une feuille de calcul.
Dans Numbers, la colonne de gauche joue un rôle important. Elle permet à l’utilisateur de naviguer entre les différentes feuilles attachées à un document, de choisir un style prédéfini pour un tableau ou encore de recourir à certaines fonctions de calcul (somme, moyenne, minimum, maximum…).
La barre d’outils offre la possibilité d’accéder rapidement aux principales fonctionnalités du logiciel : paramètres d’affichage, ajout de feuilles et de tableaux, accès aux fonctions de calcul et de tri ainsi qu’aux différents objets (zone de texte, formes, inspecteur multimédia…). Juste en dessous, on trouve une petite barre que l’on retrouve également dans Pages et qui permet notamment de choisir la police que vous désirez utiliser, la taille, la justification…
Zoom sur l’éditeur de formules
En appuyant sur la touche = dans une cellule, un mini éditeur de formules apparaît. Il permet d’effectuer les opérations de base avec grande simplicité. Tout comme Excel, Numbers dispose d’une petite réglette magique qui permet de dupliquer une formule sur plusieurs lignes.
Si Numbers est très élégant pour les fonctions de base, il l’est moins lorsque l’on veut mettre au point une formule complexe. Dans ce cas-là, il vous faut faire appel au guide des fonctions dont l’interface est austère (on se croirait revenu sur AppleWorks) et qui n’assiste pas suffisamment l'utilisateur à notre goût. On aurait aimé que Numbers comporte à ce niveau-là un assistant qui vous guide pas à pas.
Hormis ce point, de manière générale, les fonctions de base d’un tableur sont très agréables à utiliser. C’est un jeu d’enfant que de faire des tris, des filtres ou encore de définir des conditions pour le formatage d’une cellule. Il est également très simple de bâtir des listes, ou de pouvoir faire évoluer un nombre à l’aide d’un curseur.
De jolis graphiques
À vrai dire, ce n’est pas une surprise. Le logiciel d’Apple hérite de l’expérience de Keynote et permet de faire très simplement des graphiques soignés et élaborés.
L’ouverture au monde
Durant nos tests, l’import de feuilles au format Excel relativement simples, se déroule sans trop de problèmes. À chaque fois, une petite fenêtre apparait pour vous signifier si Numbers a éprouvé des problèmes lors de l’importation des données.
Si Numbers comprend relativement bien Excel, on regrettera par contre qu’il fasse l’impasse sur le format OpenDocument employé entre autres par OpenOffice.org. Pour ouvrir un tel fichier avec Numbers, il est indispensable d’utiliser NeoOffice ou OpenOffice.org et de le réexporter au format Excel.
À l’export, Pages peut enregistrer vos créations au format PDF, Excel ou encore CSV. Il ne faut pas s’attendre à avoir la même mise en page d’un document créé sous Numbers sur Excel. En effet, lors de la phase d’export, pour chaque tableau, le logiciel d’Apple crée une page spécifique. Ainsi, une page sous Numbers qui contenait cinq tableaux, tient sur cinq pages sous Excel. Toutefois, il est à noter que le document, une fois exporté au format Office, présente un aspect similaire sur les deux logiciels. Précisons enfin que Numbers sait travailler de manière rapprochée avec iWeb 2.0 et que l’on peut intégrer un tableau conçu avec Numbers dans Pages par simple copier-coller.
La partie impression
S’il y a bien une fonctionnalité qu’Apple a repensée de fond en comble avec Numbers, c’est bien la partie avant impression. Apple propose une vue spéciale qui permet à l’utilisateur d’avoir une idée exacte du résultat final sur feuille. Via celle-ci, il peut choisir le mode (paysage ou portrait), déplacer facilement les différents objets ou encore réduire ou agrandir proportionnellement tous les éléments de votre page.
Le mot de la fin
Ceux qui ont aimé Pages, son approche originale, trouveront sans doute leur compte avec Numbers. Certes, le petit dernier d’Apple a ses défauts de jeunesse : un guide de fonctions austère, la non prise en charge d’OpenDocument, l’absence d’un logiciel de script… Mais ne perdons pas de vue que c’est une version 1.0 et que Numbers est appelé à évoluer rapidement. Le logiciel est bourré de qualité, permet de faire des graphiques de grande classe, dispose d’un mode avant impression très efficace et offre des possibilités d’édition remarquables.