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Apple n'aurait pas dit non à Flash sur iPhone, s'il avait marché

Florian Innocente

Wednesday 28 April 2021 à 10:50 • 74

iOS

Apple n'a pas rejeté d'un bloc l'idée d'avoir Flash sur iPhone, a clarifié Scott Forstall, l'ancien responsable du développement d'iOS, la Pomme a même apporté son assistance technique à Adobe mais les résultats furent jugés catastrophiques.

Témoignant dans le cadre du procès entre Apple et Epic Games, Scott Forstall a expliqué qu'il n'y avait pas eu une opposition de principe à l'idée d'avoir la technologie d'animation de contenus et de gestion de médias d'Adobe sur iOS, toutefois les utilisateurs n'y auraient pas trouvé leur compte :

Nous n'avons pas sorti Flash. Nous avons essayé de faire fonctionner Flash. Nous avons aidé Adobe. Nous étions vraiment intéressés. Encore une fois, c'est un domaine dans lequel j'ai pensé que si nous pouvions aider à le faire marcher, ça pouvait être formidable.

Flash a été un gros problème par la manière dont il s'intègre aux systèmes, ça a été un cauchemar pour les virus sur Windows, même sur Mac.

Et quand nous l'avons fait fonctionner sur iOS, les performances étaient tout simplement épouvantables et gênantes, il aurait été impossible d'arriver à obtenir quelque chose qui offre une valeur ajoutée aux consommateurs.

Kevin Lynch, Directeur technique d'Abobe qui fustigea en son temps le refus d'Apple. Consciente néanmoins de la valeur de l'individu, Apple l'embaucha après une première tentative ratée de Jobs. Depuis 2013, Lynch pilote le développement de watchOS

Flash sur iPhone fut un long feuilleton qui opposa Apple et Adobe, deux partenaires de toujours. En mars 2008, un peu plus d'un an après l'annonce de l'iPhone, Steve Jobs repoussa l'idée de voir ce player arriver sur son nouveau système mobile au motif que Flash y affichait des performances insuffisantes et qu'il ponctionnait trop la batterie.

Quelques jours plus tard, confiant dans ses capacités, Adobe assura de son intention de créer une version iOS en prévision de l'ouverture de l'App Store à l'été de la même année. Tout en admettant que l'aide d'Apple était aussi indispensable que souhaitée. En octobre 2008, une version iOS du player Flash était opérationnelle chez Adobe mais les portes d'Apple et de l'App Store restaient fermées.

Face à un Adobe qui distribuait des player Flash à tout vent sur les autres plateformes — non sans se heurter aux critiques sur leurs performances — et s'époumonait à critiquer l'intransigeance d'Apple Steve Jobs mit un terme au débat en avril 2010.

Avec le lancement de l'iPad en 2010, Steve Jobs publie ses « réflexions sur Flash » en page d'accueil du site d'Apple. Un réquisitoire contre la technologie d'Adobe

Il publia la fameuse lettre ouverte dans laquelle il alignait les nombreux arguments d'Apple à l'encontre de la technologie d'Adobe (lire aussi Steve Jobs avait bien essayé de recruter Kevin Lynch en 2010). Les mauvaises performances de Flash y étaient à nouveau citées, mais ce n'était plus le seul problème.

En deux ans, l'App Store était monté en puissance et tout le potentiel des apps sur iPhone avec lui. Flash n'était plus seulement vu comme un sucre jeté dans le réservoir de l'iPhone mais comme une plateforme logicielle à part entière, de nature à concurrencer le développement d'apps natives. Adobe ayant tout intérêt à pousser les développeurs vers son SDK plutôt que vers le kit de développement d'Apple.

Depuis ce 12 janvier, Adobe a enterré Flash sur toutes les plateformes et les navigateurs zappent par défaut tous les contenus encore en ligne.

Source : 9to5mac

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