Jony Ive a rejoint OpenAI par le biais de la startup io qu’il a créée avec d’autres anciens membres de son équipe design d’Apple et on sait que l’objectif de cette alliance est de créer un appareil à l’ère de l’IA. Le Financial Times fait le point sur ces travaux et l’article basé sur des rumeurs de personnes proches du projet font état de difficultés majeures à régler avant tout espoir de lancer un produit commercial. Cela touche tous les aspects d’un appareil prévu pour interagir en permanence avec un chatbot comme ChatGPT, du confort d’utilisation à la vie privée, en passant par les capacités techniques.

Côté confort, io et OpenAI auraient du mal à obtenir une version de ChatGPT qui ne soit pas trop bavarde et qui commence à parler à tort et à travers. Pour qu’un tel produit soit intéressant, il doit écouter en permanence ce qui se passe et n’intervenir que lorsque c’est nécessaire. L’une des sources du site évoque un Siri vraiment amélioré comme idée fondamentale du produit, pas un ami toujours présent et envahissant, mais bien un assistant qui aide quand on a besoin de lui et seulement à ce moment-là. Trouver le bon équilibre dans ses réponses s’avérerait aussi compliqué, il ne faut pas un assistant constamment obséquieux, tout en gardant un côté aimable et accueillant.
Le deuxième problème est évident aussi, ce qui ne veut pas dire que le régler sera simple. Puisque l’appareil doit écouter en permanence pour pouvoir répondre à tout moment et aussi pour constituer une mémoire du quotidien du porteur, il y a un énorme aspect vie privée à gérer. Le Financial Times ne donne pas de détails supplémentaires, même s’il est assez simple d’envisager les problèmes qui peuvent se poser, d’autant que d’autres produits similaires existent déjà et les ont déjà rencontrés. Au-delà du strict cadre de la confidentialité, les assistants qui écoutent en permanence actuellement vendus ont souvent du mal à distinguer les voix enregistrées, en particulier quand le porteur regarde la télévision, ce qui nuit logiquement à leur efficacité.
Le troisième écueil est plus étonnant quelque part : le développement serait freiné par la capacité serveurs d’OpenAI. L’entreprise aurait déjà tout juste assez pour répondre aux besoins de ChatGT, souligne l’article, et ne pourrait ainsi pas lancer un autre produit aussi (voire plus) populaire en parallèle. Les sources ignoraient peut-être l’accord récent entre la firme de Sam Altman et Nvidia, qui pourrait être réponse à ce défi technique.

Nvidia investit 100 milliards dans OpenAI
Ces problèmes peuvent tous être résolus avec un petit peu de temps, beaucoup d’argent et une bonne pointe de talent, ce dont l’équipe de Jony Ive ne manque pas sur le papier. Reste que la description du produit visé dans l’article du Financial Times laisse un poil circonspect : l’appareil prendrait la forme d’un smartphone sans écran, avec plusieurs caméras et microphones ainsi qu’un haut-parleur. Réinventer le smartphone en lui retirant son écran, est-ce bien raisonnable ?
Tous les smartphones actuellement sur le marché seraient techniquement tout à fait capables de faire tourner ChatGPT en permanence en tâche de fond. Retirer l’écran permettrait de maximiser la batterie et l’autonomie, certes, mais est-ce que ce serait vraiment suffisant pour convaincre le grand public ?