Pour Intel, les trimestres se suivent et se ressemblent. Le géant des semi-conducteurs ne parvient pas à se relever en dépit de nombreuses restructurations et loupe le coche à chaque fois qu’un mouvement de fond (mobile, IA) pointe le bout de son nez.

Le dernier espoir d’Intel serait-on tenté de dire, c’est son prochain procédé, l’Intel 14A. Espéré pour 2027, ce nouveau nœud de fabrication a pour objectif de remettre le concepteur du Pentium dans la course face à Samsung et surtout TSMC. Sur le papier, l’Intel 14A possède plusieurs nouveautés, comme les Turbo Cells, qui permet de combiner, au sein du même bloc, des cellules hautes performances et des cellules économes en énergie. D’autre part, Intel sera le premier à recourir à la lithographie High-NA EUV, alors que TSMC attendra jusqu’en 2031.
Intel cherche le soutien de Nvidia ou d’Apple
Sur le papier, cette architecture est prometteuse et pourrait éventuellement remettre Intel dans la course. Les analystes de manière générale, sont assez partagés quant à la capacité d’Intel à rattraper TSMC. Reste l’exécution et Intel est connu pour ses retards répétés et ses difficultés à mettre des procédés au point.
Le souci pour Intel, c’est que concevoir une toute nouvelle fonderie nécessite beaucoup d’argent et que l’entreprise traverse justement une passe difficile. Son nouveau patron, Lip-Bu Tan, a été clair sur le sujet : Intel 14A ne verra le jour que s’il reçoit le soutien d’au moins un gros client.

L’analyste Jeff Pu révèle qu’Intel aurait distribué des kits de conception pour son procédé 14A à plusieurs entreprises, dont Apple et Nvidia, qui seraient intéressées.
Au vu du contexte géopolitique, il pourrait être intéressant pour Apple de ne pas placer tous ses œufs dans le même panier. Certes, TSMC a ouvert des sites de production aux États-Unis, mais ceux-ci demeurent en retrait par rapport à ceux de Taiwan.
En filant un coup de main à Intel, Apple pourrait se prémunir en partie d’un conflit entre la Chine et Taiwan tout en s’assurant les faveurs de Donald Trump : le site de production d’Intel sera basé aux États-Unis. Enfin, Apple serait comme toujours en position de faire jouer la concurrence et d’exercer une pression constante sur les prix. Sur le papier, c’est très séduisant, mais, en même temps, cela fait au moins quinze ans qu’Intel ne cesse de décevoir avec ses promesses.