Retour à l'usine pour Elon Musk qui fait un pas de côté dans le domaine politique pour se concentrer à nouveau sur ses entreprises. Dans un tweet du 24 mai, Musk déclare qu'il retourne à 100 % sur le terrain de ses entreprises avec quelques rendez-vous importants :
Retour au travail 24h/24 et 7j/7, et aux nuits dans les salles de conférence, les serveurs et les usines. Je dois me concentrer sur X/xAI et Tesla (ainsi que sur le lancement de Starship la semaine prochaine), car nous déployons des technologies critiques. Comme en témoignent les problèmes de disponibilité de X cette semaine, des améliorations opérationnelles majeures doivent être apportées. La redondance de basculement aurait dû fonctionner, mais ce n'est pas le cas.
Une panne a temporairement frappé l'ancien Twitter un peu partout dans le monde la semaine dernière, une conséquence d'un incendie survenu jeudi dernier dans un centre de données américain appartenant à X.
Le milliardaire a ainsi quitté son poste de conseiller du président américain au travers du département pour l'efficacité gouvernementale (DOGE). Une agence créée dans la foulée de l'élection de Donald Trump pour sabrer dans les dépenses de l'État fédéral.
La méthode a été sans nuances et guère de sommations pour les employés, avec l'irruption d'hommes et femmes de confiance de Musk dans les agences gouvernementales, des licenciements secs, le retrait des États-Unis de grands programmes d'aide internationaux. Cette cacophonie a entrainé des décisions de justice prises pour bloquer certaines de ces initiatives.
À ce stade, le DOGE n'a offert que des économies très relatives. Son site évalue actuellement ces économies à 175 milliards de dollars, ce n'est pas le dixième du déficit public du pays. Les modes de calcul du DOGE ont été parfois critiqués tandis que les coupes effectuées dans les rangs du personnel des impôts, ceux-là même chargés de le collecter et de traquer les fraudeurs, pourraient produire le contraire de l'effet recherché. En outre, le président américain promeut actuellement le vote d'un programme budgétaire qui fait peu de cas d'un gonflement de la dette.
Musk, de par son statut d'électron libre, son accès privilégié au président américain et ses déclarations, s'est opposé à des membres importants de l'entourage immédiat de Trump. La presse américaine a narré en mars dernier une sévère altercation verbale et physique dans le Bureau ovale et les couloirs, avec le Secrétaire d'État au Trésor, Scott Bessent qui a obligé le président à recadrer son conseiller. Trump en a profité pour rejeter le candidat proposé par Musk à la tête du fisc pour lui préférer celui de Bessent. Plus tard, c'est un juge soutenu par Musk — et 21 millions investi dans la campagne — pour un poste à la Cour suprême du Wisconsin qui a été défait par son adversaire.
C'est sans compter la publicité négative qu'a générée Elon Musk pour ses sociétés. Ses coups de menton et lever de bras n'ont pas empêché ses fusées SpaceX de décoller, mais les ventes de ses voitures, un produit en lien direct avec les consommateurs et leur humeur, ont sévèrement chuté un peu partout dans le monde. Rouler en Tesla est devenu synonyme de rouler pour le président américain et sa politique. Dans le même temps, la concurrence n'a pas relâché ses efforts, attaquant l'américain sur les prix.

Quatre ans en Tesla : un bilan d’étape doux-amer
L'image de Musk est devenue radioactive pour ceux de ses clients qui ne sont pas sur la même ligne politique. Au point que le conseil de Tesla aurait cherché un plan B pour diriger le constructeur. Une information qui fut prestement démentie. À la base de la pyramide Tesla, ce sont des employés qui ont manifesté leur mécontentement dans une lettre ouverte, s'indignant du fait que leur CEO estime que les déboires commerciaux de son entreprise sont le résultat de son absence et non pas de ses actes et prises de position.
Musk a déclaré qu'il n'entendait pas complètement abandonner ses activités au sein du gouvernement, mais n'y consacrer qu'une poignée de jours par mois. Le Monde rappelle par ailleurs qu'à partir du 28 mai, Elon Musk aurait dû remplir de nouvelles obligations de contrôle et de transparence devant les élus du Congrès.
Le multimilliardaire revient donc à ses premières amours, dont Tesla. Musk a assuré pouvoir lancer sur les routes américaines des centaines de milliers voire plus d'un million de Tesla autonomes. Des tests devraient démarrer aux Texas et en Californie d'ici la fin 2026. Son compte sur X ces derniers jours s'est rempli de fusées, d'IA avec Grok et de Tesla. La parenthèse agitée s'est refermée, au moins pour le moment.