Google lance Showcase, un nouveau format de mise en avant des articles de presse

Félix Cattafesta |

Google propose désormais une nouvelle manière de découvrir des articles de presse avec sa fonction « Showcase », qui vient d'être lancé en France. Ce service a été créé afin de répondre aux critiques accusant Google de ne pas rémunérer au juste prix les publications pour l'utilisation de leur contenu dans ses résultats de recherche.

Exemple de panneaux News Showcase.

Ce concept va mettre en avant certains articles dans un nouveau format de panneaux plus agréable à consulter. Les éditeurs ayant signé avec Google seront payés directement par la firme américaine sur la base d'un contrat. Les nouveaux panneaux News Showcase sont en cours de déploiement : ils sont disponibles chez nous sur l'app Google Actualités Android et iOS. Ils vont également être proposés sur le web et dans le flux mobile Discover.

Les éditeurs pourront personnaliser leurs panneaux, par exemple en mettant en valeur certains points importants ou en redirigeant vers d'autres articles. Si elles sont rémunérées, les publications doivent s'engager à fournir un certain nombre de panneaux par jour. Elles devront aussi autoriser la consultation d'une certaine quantité d'articles payants via ce projet, l'idée étant d'inciter les lecteurs occasionnels à s'abonner. Ces articles exclusifs seront un argument de poids pour le système de Google.

Les panneaux News Showcase.

Seuls les médias ayant signé avec Google auront droit à cette mise en valeur, ce qui pose quelques questions. Comment apparaîtront les articles de publications n'ayant pas de contrat (comme ceux de MacG) ? On peut également s'interroger sur une perte d'indépendance des titres ayant signé un accord, ou encore de la durée de vie du projet. Les montants des rémunérations versées aux éditeurs n'ont pas été révélés.

Pour ce lancement en France, Google a signé un contrat avec de grands noms comme 20 minutes, La Dépêche, L’Equipe, L'Express, Le Figaro, La Provence, Le Monde ou encore Le Parisien. Sont concernés au total 65 éditeurs pour plus de 130 publications dans l'Hexagone.

Pour aller plus loin :
avatar MonsieurPomme | 

une majorité de grands groupes qui appartiennent à une poignée de personnes

avatar vince29 | 

A part le lobbying intensif des journaux, je n'ai toujours pas compris comment on en était arrivé à une situation où Google doit payer les groupes de presse pour des extraits d'une vingtaine de mots.

Que Google paye pour ce qui devait être la fonctionnalité showcase initialement : à savoir un extrait conséquent (voire la totalité) de l'article, Ok ça me paraît normal car ça aurait privé le site du journal de revenus.

Mais dans sa version actuelle, je ne comprends pas pourquoi Google doit PAYER le journal ET lui faire de la pub gratuitement.

Le plus ahurissant c'est quand Google a proposé de ne plus référencer les journaux qui demandait une rémunération on le lui a interdit.
Google est obligé de référencer les journaux ET (parce qu'il référence les journaux) il doit les payer.
Si c'est pas du racket c'est assez bien imité.

avatar Jeckill13 | 

@vince29

Si je me souviens bien, c’est surtout arrivé à cause du fait que dans Google Actualité il était possible d’afficher presque l’intégralité du contenu de l’article sans même passer par le site l’ayant rédigé. Du coup oui google affichait et référençait le contenu de ces sites, mais les sites en question ne voyaient jamais les visiteurs.

avatar vince29 | 

> dans Google Actualité il était possible d’afficher presque l’intégralité du contenu de l’article sans même passer par le site l’ayant rédigé

Ce que tu décris c'était ce que devait être showcase. Auquel cas, oui une rémunération s'imposait.

avatar oomu | 

@vince29

"Ce que tu décris c'était ce que devait être showcase. Auquel cas, oui une rémunération s'imposait."

une rémunération s'imposait.

avatar vince29 | 

> une rémunération s'imposait.

ça se discute. Payer pour un chapô ?
Ecrire un chapô c'est du travail de journalisme ?
Un article oui sans aucun doute (et encore si c'est juste greffer une AI pour reformuler la dépêche AFP)

Est-ce que les +25% d'audience grâce à Google n'était pas une rémunération suffisante ?

Si la réponse est non la solution était simple : interdire l'indexation par Google.

avatar MarcMame | 

@vince29

"je n'ai toujours pas compris comment on en était arrivé à une situation où Google doit payer les groupes de presse pour des extraits d'une vingtaine de mots."

———-
Parce que c’est une utilisation commerciale par Google.

C’est pareil avec TOUT le reste des œuvres.
Lorsque tu utilises un morceau de musique dans le cadre d’une utilisation commerciale, tu dois faire une déclaration Sacem et payer.
Pareil avec des photos ou des extraits de films ou de tv.
Tout ce que tu ne produits pas toi même est payant.
Absolument rien de nouveau ni de choquant à ça.

avatar vince29 | 

> C’est pareil avec TOUT le reste des œuvres.

Non et 3 fois non.
Seuls les sociétés de journalistes sont rémunérées alors que les producteurs de contenus n'ont pas forcément ce statut.
Ensuite il y a des exceptions : droit de citation, revue de presse etc.
La couverture journalistique du problème a été absolument malhonnête et corporatiste (à quelques exceptions près)

avatar MarcMame | 

@vince29

"Mais dans sa version actuelle, je ne comprends pas pourquoi Google doit PAYER le journal ET lui faire de la pub gratuitement. "

———-
Parce que ce n’est pas sa propriété !
Et ils doivent également demander l’autorisation. Certains refusent et c’est leur droit.

avatar vince29 | 

> Et ils doivent également demander l’autorisation. Certains refusent et c’est leur droit.

Légalement Ils "devraient" demander l'autorisation sauf que la Loi est en retard d'une guerre et que ce n'est pas comme ça que ça se passe.

En pratique, le refus peut (ou devrait) s'incarner par 2 solutions. Tu mets ton site en accès privé ou tu le laisses public et tu précises les conditions d'indexation dans un fichier "robots.txt".
Tous les journaux sont parfaitement au courant de ce mode de fonctionnement.
Sauf que les journaux veulent le beurre : ils veulent être indexés par Google (sinon ils perdent au moins 25% de visites)
Et ils veulent aussi l'argent du beurre : ils veulent que le chapô que Google utilise pour "matérialiser" l'indexation leur soit payé.
A un moment il faut être cohérent et choisir.

avatar oomu | 

@vince29

Google passait outre le robot.txt

d'ailleurs robots.txt n'est pas dans la loi, mais juste une pratique des moteurs de recherche.

elle peut être aisément contournée, en ayant un site qui clone le contenu et qui ne met pas en place de robots.txt

-
Les journaux veulent monétiser leur contenu ce qui est totalement raisonnable.

Google fait un usage commercial du contenu d'un tiers, il doit y avoir une relaction contractuel (et commerciale éventuellement) entre les deux.

A un moment il faut être cohérent et choisir: c'est cohérent, et c'est choisi, plusieurs fois, par la France (pour les photos, les articles, etc), par l'UE (directive de modernisation de l'économie numérique, négociation imposée à google, etc)

Le choix a été fait. et il est cohérent: les producteurs de contenu et ayant droits de ces contenus doivent être rémunérés/sous contrat par tout service commercial qui veut en faire une exploitation commerciale (et même non commerciale ça se discute) .

Google Search est un service commercial.

c'est cohérent.

Les entreprises du web sont rentrées dans le cadre légal.

avatar vince29 | 

Non.
Pas si la liberté d'indexer (ou d'être indexé) n'est pas symétrique.
Les sites (ne) veulent (pas) être indexés =>paywall ou robots.txt
Parmi les sites qui veulent être indexés Google devrait avoir le loisir d'exclure ceux qui demandent à être rémunérés ce qui lui est dénié.

avatar v1nce29 | 

@oomu
> Google passait outre le robot.txt

Source ?

avatar MarcMame | 

@vince29

"Le plus ahurissant c'est quand Google a proposé de ne plus référencer les journaux qui demandait une rémunération on le lui a interdit. "

———
Un moteur de recherche n’a pas à choisir ce qu’il présente ou pas (hors décision de justice ou refus de l’ayant-droit)

Redescend sur terre.

avatar iPop | 

@MarcMame

Pas forcément, un service ou un navigateur peut proposer de bannir tout site à contenu osé. Ceci peut être une politique assumée.
Il y a de la concurrence mais aussi du choix.

avatar MarcMame | 

@iPop

Ce n’est pas son rôle d’interdire ce qui n’est pas hors la loi.

avatar iPop | 

@MarcMame

Ce n’est pas une question d’interdiction mais de choix et c’est légale. Une école privé a le droit de prendre que des musulman ou des juif, ou des catholiques, etc…
Apple par exemple peut décider de bannir tout ce qui n’est pas PG-13.

Bref toute société privé a le droit d’avoir sa politique.

avatar MarcMame | 

@iPop

Qu’est-ce que tu racontes.
On parle d’un moteur de recherche là hein ?

avatar iPop | 

@MarcMame

Je vais te l’expliquer autrement.
Google répertorie les informations venant de Facebook ou Twitter, ce n’est pas une obligation hein. C’est juste un accord pour avoir le droit et la possibilité de le faire.
Admettons qu’il arrête sa participation, Facebook peut traîner devant les tribunaux Google pour discrimination (ce qui est en fait tout a fait légitime) mais la loi vous savez …
Bon, j’ai oublié un truc ?

avatar vince29 | 

> Ce n’est pas son rôle d’interdire ce qui n’est pas hors la loi.

Apple fait de la discrimination sur les applications.
Twitter bannit des comptes qui ne lui conviennent pas.

avatar oomu | 

@MarcMame

Google en tant qu'entreprise privée, est libre, tant que la loi n'impose une obligation de mission, de tuer son propre service, de le brider, etc.

Si google voulait stopper Google Search pour enfin se reconvertir dans la vente de fleur, ça serait le droit de l'entreprise.

Google, que ça soit dans Youtube ou Search s'interdit des contenus ou décide de leur présentation, censure etc . C'est le produit commercial qu'elle propose.

Search est un produit commercial vivant de la publicité
ce n'est pas un Service ni une mission mandaté par l'Etat.

avatar Patrick_C | 

@iPop

Là ce n’est pas du contenu osé mais de la sélection de source: Google devient alors éditeur, il n’est plus un simple moteur.

avatar vince29 | 

> Un moteur de recherche n’a pas à choisir ce qu’il présente ou pas (hors décision de justice ou refus de l’ayant-droit)
> Redescend sur terre.

?????
Un moteur de recherche indexe ce qu'il veut. S'il veut n'indexer que des sites qui parle de motos d'avant-guere, d'informatique Open Source, d'hydroponie, de sites en breton ou de l'actualités du crochet, il le fait.

avatar oomu | 

@vince29

woaah, je veux "recherche.crochet.fr", pour ma mère.

avatar vince29 | 

> woaah, je veux "recherche.crochet.fr", pour ma mère.

ok je me suis peut-être un peu avancé :)

https://misterpattern.com/ bon c'est pas un moteur de recherche (dans le sens où il n'indexe pas d'autres sites) mais tu trouveras peut-être ton bonheur.

avatar oomu | 

@vince29

tout travail mérite salaire

les journaux ont une propriété intellectuelle.

Aucune raison que Google puisse marcher dessus.

avatar vince29 | 

> tout travail mérite salaire
> les journaux ont une propriété intellectuelle.
>Aucune raison que Google puisse marcher dessus.

Le deal me paraissait équilibré. Les journaux fournissent gratuitement les chapô et Google leur envoie de l'audience.
Si les journaux ne sont pas contents, ils interdisent l'indexation (en plus ils peuvent l'interdire à Google et l'autoriser à d'autres).
En revanche, aller chouiner pour exiger d'être référencés ET d'être payés (parce que référencés) c'est minable et incohérent.

avatar Patrick_C | 

@vince29

Et leur pique au passage la rémunération par la pub… quand tu mets en place un système qui étrangle tes fournisseurs, tu dois te poser des questions.

avatar rikki finefleur | 

oomu
A ce moment si on suit tes dires , on peut enlever tout ce qui référencé sur le web, car tout site demande un travail.
N'oublions que goog à l'époque avait demandé aux journaux s'ils voulaient être indexés ou pas.
Et si, ils ne voulaient pas , ils n’apparaitraient plus dans les actus. Un deal correct.
C'est le cas d'ailleurs pour un journal sportif espagnol qui l'a refusé.

En fait les journaux veulent être indexés tout en étant aussi payés.
Goog a été bien gentil.

avatar Patrick_C | 

@rikki finefleur

Je suis d’accord si Google refuse la pub sur la zone locale où mon journal local exerce…

Il y a un problème de fond que toute votre idéologie oublie quand même : pour le bon fonctionnement de nos systèmes démocratiques, une presse forte et indépendante est essentielle et les GAFA ont plutôt sapé ce pilier. Aux US, les états où les journaux locaux ont totalement disparu n’ont plus qu’une information alternative et ont sombré dans le trumpisme le plus extrême.
Finalement, le titre du New York Times à propos des errements de Trump sont aussi vrai pour les attaques contre la presse: «Les électeurs voient la démocratie en péril, la sauver n’est pas une priorité.» que l’on pourrait reformuler : «Les citoyens voient la presse en péril, la sauver n’est pas une priorité.»

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