L'« usine du monde » ne va pas fermer ses portes de si tôt, mais la Chine va devoir apprendre à partager le gâteau de l'assemblage de produits manufacturés avec d'autres pays. La pression exercée par la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis est une des raisons qui expliquent la volonté de Hon Hai, la maison-mère de Foxconn, d'étendre ses capacités de production en dehors des frontières chinoises.

Young Liu, président du géant chinois, a expliqué que le groupe fait désormais produire 30% en dehors de Chine, contre 25% fin juin. « Peu importe que ce soit en Inde, en Asie du Sud-Est ou en Amérique, il y aura des écosystèmes pour la production [dans chacun des pays] ». La Chine continuera de jouer un rôle-clé au sein de l'empire Foxconn, mais les jours où le pays pouvait se prévaloir d'incarner l'usine du monde sont terminés, selon le dirigeant.
Cette diversification de la production est embrassée par Apple, qui fait fabriquer des AirPods au Vietnam et des iPhone en Inde (lire : Apple veut s'appuyer sur le Vietnam et l'Inde pour moins dépendre de l'usine Chine). Le mouvement ne date pas d'hier : le constructeur aurait demandé à ses fournisseurs de délocaliser hors de Chine de 15 à 30% de leur production. Mais malgré les demandes insistantes et répétées de Donald Trump, Apple ne peut pas tout rapatrier aux États-Unis, où seul le Mac Pro est assemblé (pour les clients américains) avec des pièces importées de partout dans le monde.