Puisqu’elle semble incapable de sortir de sa « spirale mortelle », Evernote semble pressée d’en finir. Après son acquisition par l’éditeur italien Bending Spoons, l’entreprise a déménagé à Milan en licenciant 129 salariés aux États-Unis et au Chili. À défaut de faire la moindre proposition qui pourrait susciter l’intérêt des utilisateurs partis voir ailleurs, Evernote compte maintenant perdre le peu qui est resté. L’entreprise « teste » une forte réduction de l’offre gratuite à cinquante petites notes.
Closing the sale, dit la note, et c’est effectivement la seule chose qui intéresse Evernote. Image Evernote.
Qui utilise encore Evernote ? Un lecteur de Techcrunch, visiblement, qui a la malchance de faire partie du pour cent d’utilisateurs embarqué dans ce test grandeur nature. L’offre gratuite est déjà limitée, mais seulement sur le plan du stockage, 25 Mo par note au mieux et 60 Mo pour toutes les pièces jointes par mois. L’abonnement permet de passer à 200 Mo par note et 10 Go de pièces jointes sans limite de synchronisation, son prix doublé en deux ans pour atteindre 12,99 € par mois ou 99,99 € par an.
Sans même parler de Bear, Day One, Notion, Agenda et des autres applications de prise de notes qui ont largement ringardisé Evernote, faut-il rappeler l’existence de… Notes ? L’application intégrée au système, qui possède maintenant de robustes fonctionnalités de prises de notes manuscrites et de collaboration en temps réel, ne coute pas plus cher que le prix de l’abonnement iCloud+. À tant regarder ses documents comptables, Evernote semble avoir oublié que ses clients payaient d’abord pour un service. Et comme elle n’en rend plus la moitié d’un…
L'épatant Whisper, le modèle de reconnaissance de langage d’OpenAI qui transcrit fidèlement l'audio en texte, devient encore un peu plus épatant grâce à une optimisation technique significative. whisper.cpp, son populaire portage en C/C++, a depuis peu gagné une prise en charge complète du GPU sur l'architecture Apple Silicon. À la clé, une amélioration drastique des performances.
Le créateur de l'application MacWhisper, qui vient d'implémenter whisper.cpp 1.5, communique sur une durée de traitement divisée par deux ou trois. Nous avons fait un essai sur un MacBook Air M1 avec un épisode de notre podcast Sortie de veille d'une durée de 16 min 30 et le modèle Medium (lent mais avec une excellente reconnaissance) ainsi que la détection automatique de la langue.
Durée de traitement d'un podcast dans deux versions différentes de MacWhisper
Avec la version 5.7 de MacWhisper qui s'appuie sur le CPU (le logiciel s'accapare 400 % du CPU) et le Neural Engine, la transcription complète a demandé 7 min 47. La même opération avec la version 6.0 de MacWhisper qui tire parti du GPU (le CPU n'est quasiment plus utilisé) ne prend plus que 3 min 28. La durée d'analyse est bien divisée par plus de deux, une sacrée différence qui peut inciter à utiliser un modèle plus volumineux (plus efficace en matière de reconnaissance, mais plus lent à faire tourner) qu'on ne le faisait jusqu'à présent.
Au passage, l'effort d'intégration de MacWhisper à macOS se poursuit avec la possibilité d'utiliser son clavier pour contrôler l'audio et la présence de l'app dans le menu multimédia de la barre des menus.
Hello Transcribe, une autre application qui se démarque par sa compatibilité iPhone/iPad en plus du Mac, a elle aussi été mise à jour récemment avec whisper.cpp 1.5. Son développeur annonce une amélioration des performances de 400 % avec un modèle large sur un Mac M1 Max et de 100 % avec un modèle médium sur un iPhone 14 Pro.
Cela fait maintenant plus d'un an que j'utilise au quotidien le Ergo K860 de Logitech, un clavier ergonomique avec une séparation au milieu et un gros repose-poignet que je trouve très agréable. C'est un clavier au look bizarre, mais on trouve des accessoires encore plus farfelus à la rédaction : mon voisin de bureau utilise par exemple un imposant clavier concave de chez Kinesis, et nous avons par le passé essayé une sorte de rouleau faisant office de souris.
Au détour d'une recherche, je suis récemment tombé sur le MoonLander de ZSA, un clavier mécanique ayant la particularité d'être scindé en deux parties. L’objectif est de permettre de garder ses bras bien droits sur les accoudoirs, sans avoir à rapprocher ses mains pour une position plus naturelle. En plus de ses qualités ergonomiques, l'accessoire embarque le firmware open source QMK promettant de nombreuses personnalisations. Un clavier en deux parties, est-ce une bonne idée ? C'est ce que nous allons voir dans ce test.
La commande
Commençons avec le protocole de commande de ZSA, qui est mine de rien un peu plus compliqué qu'un simple achat sur Amazon. L'entreprise est une petite boîte d'une dizaine de personnes dont les claviers sont assemblés par un partenaire à Taiwan. C'est un détail, mais cela se ressent assez vite : c'est le fondateur de ZSA qui a répondu à mes tickets de support, et mes quelques échanges avec lui m'ont rapidement fait comprendre qu'il connaissait ses produits sur le bout des doigts.
L'achat d'un clavier se fait sur le site de ZSA, qui ne dispose pas de revendeurs agréés. Chaque modèle est assemblé à la commande, ce qui explique que les expéditions soient prévues « sous 2 semaines ». Notre exemplaire de test est arrivé en France en un peu moins de 15 jours, avec les différents inconvénients d'un colis venant de l'international : il faut payer les frais de douanes et la TVA à DHL, qui s'est occupé de la livraison.
Le clavier est rétroéclairé.
Il est possible de choisir entre deux couleurs : blanc et noir, avec des touches imprimées ou neutres. Le modèle clair me semble plus joli, mais se salira forcément plus rapidement. Il faudra également choisir ses « switchs », à savoir le mécanisme se trouvant sous les touches du clavier. On pourra opter entre des Cherry MX ou des Kailh de différentes séries, que ce soit tactile, linéaires ou « clicky ».
Le choix est vaste pour un néophyte comme moi ayant passé sa vie avec des claviers à membrane. Le site vous indique heureusement quel est le profil visé pour votre sélection : on pourra opter pour une mécanique pour joueurs ultra-sensible, une autre bruyante, une demandant d'aller au bout de la course pour afficher son caractère… J'ai pour ma part choisi des Cherry MX Brown, silencieuse et vendues comme « très bonnes pour travailler dans un bureau ». N'ayant jamais eu de clavier mécanique jusqu'à présent, cela me semblait être une bonne entrée pour débuter.
Les options de personnalisation sur le site de ZSA.
Une fois la commande validée, ZSA vous invite à répondre à un petit questionnaire sur les attentes que vous avez par rapport à votre futur clavier. Un employé de l'entreprise reviendra vers vous par la suite, par exemple pour répondre à d'éventuelles premières questions ou pour vous inviter à les recontacter à la réception. Plusieurs emails automatiques sont ensuite envoyés pendant la préparation de la commande, incitant à prendre en main les outils de personnalisation. De quoi patienter en attendant l'arrivée du livreur.
Dans le colis
Le Moonlander est livré dans une petite housse de transport sympathique, mais aussi avec quelques outils comme une pince pour enlever ses touches ou encore une petite clef pour ajuster la position de l'accessoire. Le clavier n'est pas sans fil : il se branche en USB-C ou en USB-A grâce à un adapteur inclus, et les deux parties doivent être reliées par un câble supplémentaire format jack 3,5 mm TRRS. L'entreprise justifie cette décision par le fait qu'un câble évite de passer par une batterie, ce qui permet à ses accessoires d'être plus durables. Si c'est un bon point, cela fait beaucoup de câbles sur le bureau. Il est possible de n'utiliser que la partie gauche du Moonlander si besoin, par exemple pour jouer avec les touches ZQSD tandis que la main droite sera sur la souris dans un jeu.
Apple met en ligne la quatrième version de macOS Sonoma 14.2 bêta. Cette mise à jour est réservée aux développeurs et, comme d'habitude, nous vous déconseillons de l'installer sur une machine qui est importante pour vous. Cette 14.2 aura au moins deux évolutions intéressantes, l'une liée à la sécurité dans Messages et l'autre à l'intégration de Shazam.
Nous avons remarqué avec la précédente bêta que des applications assez variées avaient soudainement une occupation CPU démesurée. D'après nos premières constatations, ce problème est réglé avec la bêta 4.
Adobe aura réussi à mettre tout le monde d’accord… contre elle. Après quelques mois d’« enquête approfondie », la Commission européenne considère que « le projet d’acquisition de Figma est susceptible de restreindre la concurrence sur les marchés mondiaux de la fourniture de logiciels interactifs de conception de produits et d’autres logiciels de conception artistique ». La Competition and Markets Authority (CMA) britannique lui embraye aujourd’hui le pas en déplorant que cette acquisition vise à « éliminer la concurrence entre deux principaux concurrents dans le domaine des logiciels de conception de produits numériques ».
Figma. Image MacGeneration.
Les conclusions des deux institutions sont encore « préliminaires », la Commission européenne se donnant jusqu’au 5 février et la CMA jusqu’au 25 février pour prendre une décision finale. Il parait improbable qu’elles fassent soudainement volteface, d’autant que le département américain de la Justice mène sa propre enquête en faisant montre d’une discrétion inhabituelle.
« Adobe et Figma ne sont pas vraiment concurrents », assure Dana Rao, l’avocat en chef de la première. « Figma domine sur le marché de la conception de produits numériques avec une plateforme web collaborative, tandis qu’Adobe domine dans le domaine des outils créatifs », répète-t-il depuis des mois et des mois. C’est uniquement vrai parce qu’Adobe a débranché XD face à la concurrence acharnée de Figma, qui s’est offert le luxe de doubler la figure tutélaire de la création numérique sur le terrain du brainstorming, avec son tableau blanc FigJam.
Le régulateur britannique estime d’ailleurs que Figma pourrait tout à fait « continuer de développer ou étendre ses produits », utilisés par 80 % des professionnels de la création au Royaume-Uni, si elle continue seule sa route. Or Adobe s’est toujours réinventée au travers de ses acquisitions : elle a investi le champ de la PAO en achetant Aldus et Frame dans les années 1990, a pris le virage du web en mettant la main sur Macromedia et Omniture dans les années 2000, est allée chercher son chef produit chez Behance, et veut concevoir le futur de la réalité augmentée avec la gamme de produits Substance conçue par l’entreprise française Allegorithmic.
Le montant de l’acquisition, 20 milliards de dollars, est à la hauteur des enjeux pour Adobe. Adobe et Figma ont quelques semaines pour répondre aux griefs de la Commission européenne et de la CMA. Le régulateur britannique ne voit que deux solutions : soit Adobe abandonne son projet d’acquisition, soit elle devra se séparer de toutes les opérations redondantes dans les domaines du dessin assisté par ordinateur et de l’édition vectorielle. Autrement dit, si Adobe veut Figma, elle devra sacrifier Photoshop et Illustrator. Le jeu n’en vaut peut-être pas la chandelle.
Après une apparition timide il y a une semaine, les Mac Studio de la dernière génération avec M2 Max et M2 Ultra sont disponibles en plus grand nombre sur le refurb français d'Apple.
Il y a 9 configurations cette fois avec un premier prix à 2 039 € et un maximum à 8 769 €. Les réductions, allant de quelques centaines d'euros à bien plus d'un millier d'euros, sont très intéressantes. Le reconditionné d'Apple est le seul endroit où l'on peut avoir cette famille de machines avec une remise non négligeable. Les promotions les ignorant le plus souvent. On voit également un peu plus souvent des écrans Apple Studio Display en reconditionné.
Mac Studio M2 Max
Mac Studio M2 Max (CPU 12 cœurs et GPU 30 cœurs) en 32/512 Go à 2 039 € (-360 €)
Mac Studio M2 Max (CPU 12 cœurs et GPU 30 cœurs) en 32/1 To à 2 229 € (-400 €)
Mac Studio M2 Max (CPU 12 cœurs et GPU 30 cœurs) en 64/1 To à 2 629 € (-460 €)
Mac Studio M2 Max (CPU 12 cœurs et GPU 38 cœurs) en 64/1 To à 2 819 € (-500 €)
Mac Studio M2 Ultra
Mac Studio M2 Ultra (CPU 24 cœurs et GPU 60 cœurs) en 64/2 To à 4 469 € (-790 €)
Mac Studio M2 Ultra (CPU 24 cœurs et GPU 60 cœurs) en 128/1 To à 4 859 € (-860 €)
Mac Studio M2 Ultra (CPU 24 cœurs et GPU 60 cœurs) en 128/4 To à 5 839 € (-1 030 €)
Mac Studio M2 Ultra (CPU 24 cœurs et GPU 76 cœurs) en 128/4 To à 6 819 € (-1 200 €)
Mac Studio M2 Ultra (CPU 24 cœurs et GPU 76 cœurs) en 192/8 To à 8 769 € (-1 550 €)
Amazon nous rappelle l’existence des clients légers, ces ordinateurs qui ne sont rien sans serveurs, en l’occurrence ceux de sa filiale AWS. Les clients légers Amazon WorkSpaces sont conçus pour « réduire les couts technologiques des entreprises » et valent seulement 195 $ (env. 178 €). Ils sont aussi conçus pour réduire les couts d’Amazon, qui s’est contentée de recycler son Fire TV Cube. Avec son processeur à huit cœurs, ses 2 Go de mémoire LPDDR4x et ses 16 Go de stockage, la set top box sera tout à fait capable de recevoir les données envoyées par une machine virtuelle dans le nuage.
L’histoire de l’informatique s’est faite au rythme des cycles de (dé)concentration et de (dé)centralisation. Les terminaux reliés au mainframe ont laissé place aux ordinateurs personnels, qui ont bien failli être remplacés par les clients légers. Oracle et Sun ont tant promu le concept d’« ordinateur réseau » que HP et Dell ont produit quelques modèles au milieu des années 1990, Steve Jobs était suffisamment intéressé par l’idée pour que les rumeurs d’un Mac NC sans disque dur précèdent la commercialisation de l’iMac G3.
Après quelques expérimentations dans les années 2000, notamment celle de l’entreprise française Jolicloud, et malgré le succès relatif de Chrome OS, les clients légers se sont retranchés dans les entreprises et les institutions. Le smartphone est passé par là : c’est le client léger par excellence, en ce qu’il n’est pas grand-chose sans connexion au cloud, mais en même temps un client extrêmement lourd, parce qu’il est toujours plus puissant et toujours plus cher. Le beurre et l’argent du beurre, en somme.
Les clients légers n’ont pas disparu, mais représentent à peine plus de 5 % d’un marché qui n’en finit plus de se contracter. Les universités utilisent souvent des clients légers pour laisser le choix entre macOS, Windows et GNU/Linux au travers de machines virtuelles hébergées sur un serveur central. Les entreprises pratiquant le flex office ou renouvelant fréquemment leur personnel ne s’encombrent plus des lourdes procédures d'attribution (et de récupération) de machines professionnelles.
Amazon cite les centres d’appels, qui pourront configurer des « bureaux virtuels » avec Amazon WorkSpaces. Les comptes et les permissions des utilisateurs, la configuration logicielle et les mises à jour sont entièrement administrés avec un portail web. Amazon AppStream fournit des applications qui peuvent conserver leurs données sur plusieurs sessions, tandis qu’Amazon WorkSpaces Web verrouille l’accès à l’intranet et aux applications SaaS fournies par l’entreprise.
Quitte à concevoir une offre pour des entreprises radines, Amazon a conçu son client léger avec une grande économie de moyens. Ce n’est rien d’autre qu’un Fire TV Cube avec un système légèrement modifié, ce qui signifie qu’il possède deux ports HDMI et un répéteur infrarouge, mais seulement un port USB. Pour autant, Amazon n’a pas l’intention d’être généreuse. Alors que le petit cube noir vaut 159,99 € quand il s’appelle « Fire TV Cube », il vaut près de 200 $ quand il s’appelle « Thin Client », sans compter le cout des services AWS bien sûr.