Tim Cook peut souffler : Google pourra continuer de verser 20 milliards de dollars par an à Apple pour rester le moteur de recherche par défaut de Safari. C’était l’un des enjeux majeurs du procès opposant Google au département de la Justice des États-Unis pour abus de position dominante.

Après un an de suspense, un juge fédéral a décidé que Google n’avait pas à vendre à Chrome et que son très gros contrat avec Apple n’avait pas à être remis en cause. « Google ne sera pas empêché d’effectuer des paiements ou d’offrir d’autres contreparties à ses partenaires de distribution pour la préinstallation ou la mise en avant de Google Search, de Chrome ou de ses produits d’intelligence artificielle générative », a écrit le juge Amit Mehta. Une décision justifiée ainsi :
Supprimer ces paiements de la part de Google entraînerait presque à coup sûr des préjudices importants — parfois même paralysants — pour les partenaires de distribution, les marchés connexes et les consommateurs, ce qui plaide contre une interdiction générale des paiements.
La fin de ce partenariat aurait fait un gros trou dans son activité dédiée aux services, mais Apple aurait pu absorber le choc. Ce n’est pas le cas de Mozilla, dont 85 % du chiffre d’affaires de Firefox provient de Google. La fondation avait plaidé pour le maintien de ce type d'accord, sans quoi elle risquait de disparaître.
Pour défendre son juteux partenariat avec le groupe de Mountain View, Apple a adopté un double discours. D’un côté, Eddy Cue a assuré que Google offrait le meilleur moteur de recherche, et qu’Apple voulait offrir le meilleur à ses clients. D’un autre côté, le responsable des services de Cupertino a aussi présenté Google Search comme un service en léger déclin face aux nouveaux moteurs dopés à l’IA. Une manière de dire qu’il est inutile de remettre en cause le partenariat, le marché se chargeant lui-même de concurrencer sérieusement Google.
Le jugement précise par ailleurs que Google ne sera pas tenu d’afficher un écran de choix de navigateur ou de moteur de recherche sur ses produits — cette obligation reste en vigueur en Europe, où Google doit proposer des alternatives, tout comme Apple.
Bien que la décision écarte les sanctions les plus lourdes, Google a annoncé son intention de faire appel. L’entreprise conteste d’autres obligations, notamment le partage de données de Search avec ses rivaux.
À la suite du jugement, l’action en Bourse d’Apple a grimpé de 4,3 % en fin de séance et celle de Google de 8,7 %.