Apple… avant le Macintosh

Jean-Baptiste Leheup |

À quoi ressemblait Apple… avant ? Avant l'iPhone, avant l'iMac, avant le Mac ? Tournons ensemble quelques pages de l'histoire de la marque à la pomme… Aujourd'hui, nous prenons la direction du 23 janvier 1984, veille de la commercialisation du tout premier Macintosh.

Forte du succès de l'Apple II, l'entreprise a été introduite en bourse trois ans plus tôt, et l'année 1983 s'achève avec un chiffre d'affaires annuel frôlant le milliard de dollars et un bénéfice de 77 millions… De belles sommes pour une entreprise créée sept ans plus tôt, mais une paille comparée aux résultats enregistrés en 2019 (260 milliards de CA et 55 milliards de bénéfice).

En 1984, dans ses rangs, Apple compte 5 800 salariés. La grande majorité est employée dans ses quatre sites de production, notamment l'usine ultra-moderne de Freemont en Californie, entièrement dédiée au Macintosh, et celle de Carrollton, à côté de Dallas, qui fabrique l'Apple II et le Lisa. À l'international, Apple dispose également d'une usine à Singapour, et bien sûr du site de Cork, en Irlande, ouvert en 1980 pour servir le marché européen (et qui est aujourd'hui la dernière usine qu'Apple possède en propre).

avatar YetOneOtherGit | 

« La distance entre les sièges d'Apple (en Californie) et d'IBM (en Floride) »

Étrange, le siège social d’IBM est à Amonk dans l’état de NY depuis les années 60 🤔

avatar raoolito | 

@YetOneOtherGit

De toutes façons Floride ou NewYork, l’esprit de la phrase reste le meme... mais effectivement cela mérite enquête !!

Tres bon article au demeurant

avatar YetOneOtherGit | 

@raoolito

j’ai retrouvé le papier de Doug Clapp

Il met en perspective sa visite au siège d’Apple et sa rapide visite à Boca Raton en Floride où était basé l’activité PC d’IBM. (Entre autre)

Il ne parle pas du siège d’IBM en fait 😉

https://www.bocahistory.org/our-history-ibm/

Et le papier d’InfoWorld :

https://books.google.fr/books?id=ri8EAAAAMBAJ&lpg=PA38&ots=kvaOe7WUwN&dq=Doug%20Clapp%20ibm%20apple%20head%20quarter&hl=fr&pg=PA38#v=onepage&q=Doug%20Clapp%20ibm%20apple%20head%20quarter&f=false

avatar YetOneOtherGit | 

Cette époque chez Apple est une cas rarissime dans la gestion d’une entre :
- L’Apple II se vend remarquablement bien et est très loin d’être commercialement essoufflée (Les ventes sont en croissance, la rentabilité est en progression...)
- Apple venait de réussir la plus belle IPO depuis celle de Ford en 1955
- Ils avait une image de marque et une notoriété impressionnante grâce à un marketing efficace et une énorme exposition médiatique

Bref le potentiel économique d’une continuation sur cette lancée était remarquable.

Aucune entreprise normalement gérée aurait pris le risque de tuer la poule aux œufs d’or en introduisant si tôt des machines disruptives offrant un tout nouveau paradigme d’IHM.

La vision de SJ suite à sa visite du PARC aurait normalement conduit à débloquer un budget de R&D pour préparer une machine qui puisse être un relais de croissance une fois le potentiel des approches type Apple II épuisée ce qui était une perspective à un horizon lointain.

Au lieu de cela le projet Lisa fût lancé et pire un projet concurrent porté par SJ lancé en parallèle.

L’Apple II représentait encore plus de 80% de l’activité fin 85.

C’était absolument déraisonnable et il est loin d’être certain que cette volonté de disruption rapide fut bénéfique à Apple.

Un Macintosh plus abouti, moins déséquilibré pour tenir compte des limites techniques de l’époque, appuyé par une entreprise plus forte économiquement... qui serait arrivé sur le marché vers la fin des années 80 eu peut-être donné un avenir meilleur à Apple sachant qu’aucun des concurrents n’avait sur sa feuille de route la volonté de faire advenir rapidement un micro-ordinateur doté d’un GUI.

La trajectoire business des produits concurrents qui vont au final dominer le marché sans s’appuyer sur le paradigme WIMP montre que ce n’était pas là un enjeu clé de conquête du marché.

C’est réellement un sujet d’études de cas business largement étudié et documenté : l’empressement à passer à des machines dotées d’un GUI WIMP est sans doute une erreur stratégique qui coûta très cher à Apple pour son avenir sur le marché.

SJ a beaucoup appris de ses erreurs de jeunesse où sa fougue et sa passion lui ont fait porter des choix discutables pour Apple puis pour NeXT.

SJ deviendra un vrai dirigeant à l’issue de ce parcours d’honneur quand il reviendra chez Apple.

avatar raoolito | 

@YetOneOtherGit

et il prendra plus le temps de porter des choses à maturité... et supprimera systématiquement les risques de contre pouvoir ;)

avatar nickyrabbit | 

La légende « 1984 : quatre machines, quatre systèmes incompatibles ! » n’est pas tout à fait vrai.

L’Apple /// pouvait émuler un Apple ][ et exécuter presque toute sa famille de logiciels, car ils partageaient la même base de processeurs et le même format de disquettes.

En regardant dans le détail interne on trouve dans le SOS de l’Apple /// beaucoup de modes de fonctionnements de l’OS du Mac, le plus visible étant le HFS.

D’une certaine manière les Apple /// et Lisa ont été 2 « bacs à sable » pour les équipes d’Apple permettant d’explorer l’un une évolution logicielle, l’autre une évolution matériel, vers le Macintosh.

avatar YetOneOtherGit | 

@nickyrabbit

"D’une certaine manière les Apple /// et Lisa ont été 2 « bacs à sable » pour les équipes d’Apple permettant d’explorer l’un une évolution logicielle, l’autre une évolution matériel, vers le Macintosh."

Façon très onéreuse et contreproductive en terme de business de faire de la R&D pour le moins 😉

On a réellement eu une situation assez incroyable de scission au sein d’une entreprise entre des visions et des objectifs stratégiquement et tactiquement opposés, sans direction pour siffler la fin de la récréation.

C’est une situation assez rare d’avoir une entreprise dans une telle situation de famille dysfonctionnelle acceptée par la direction.

La dégringolade de 1985 était le fruit de cette situation où les énergies furent dispersées sur 4 démarches opposées et une incapacité d’arbitrage.

avatar guibrush | 

« ... mais rien, rien qui ressemble aux ordinateurs d'Apple. » 

Mmmm..... a la sortie du Lisa, il y avait sur le marché avec une interface graphique : le Perq avec Accent, l’Apollo avec Aegis et le Xerox Star..... ce sont des machines chères, certes, mais elles existaient et étaient commercialisées.

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