En Italie, une enquête sur l'accord entre Apple et Amazon

Mickaël Bazoge |

L'autorité de la concurrence italienne a encore une dent contre Apple. Après avoir condamné le constructeur à 10 millions d'euros pour l'histoire du bridage des performances de l'iPhone, l'Autorità Garante della Concorrenza e del Mercato (AGCM) lance une nouvelle enquête, cette fois sur Apple et Amazon. Il s'agit de déterminer si les deux compères, liés par un accord de distribution, ont interdit aux détaillants indépendants de vendre des produits du constructeur et de Beats.

En février 2019, un revendeur s'est rapproché de l'AGCM pour se plaindre de cette entente entre les deux géants nouée en novembre de l'année précédente. L'accord a fait en sorte que la plupart des vendeurs indépendants de produits Apple et Beats sur Amazon se sont vus fermer les portes de ce marché. Pour leur permettre d'écouler à nouveau des appareils des deux marques sur la plateforme de commerce en ligne, il leur faut acquérir le statut de revendeur officiel (lire aussi : L'accord Apple/Amazon a plombé l'activité des vendeurs de produits Apple reconditionnés).

Le régulateur italien estime que cet accord pourrait enfreindre la concurrence, puisqu'il exclut les revendeurs tiers du canal de vente et réduit par le fait les opportunités d'acheter les produits du constructeur moins cher que chez Apple ou Amazon. Des enquêteurs de l'autorité ont effectué des perquisitions dans les bureaux des deux entreprises. La procédure doit s'achever avant le 30 novembre 2021.

avatar Fennec72 | 

Vu sous l’angle de la concurrence, on comprends l’organisme italien, mais vu le nombre de faux matériels Apple, surtout des accessoires, qui ont été en ventes sur Amazon avant l’accord, je ne suis pas sûr que le retour à une liberté totale de vente soit une solution en faveur des consommateurs.

avatar redchou | 

@Fennec72
Il y a peut-être un juste milieu?

avatar Cactaceae | 

@redchou

Il n’y a pas de milieu pour la revente du fake.
Mais il pourrait y avoir un « label » de conformité (celui de vendeur officiel) que n’auraient pas les autres vendeurs, avec une alerte de type contrefaçon éventuelle. Un peu comme le web « sécurisé » ou les certificats sont la règle et leurs absences provoque une alerte… après c’est au consommateur de choisir. On verra bien les décisions de justice qui pourraient dépasser le seul cadre italien et aller au niveau Européen.

avatar r e m y | 

@Cactaceae

Tout à fait... les vendeurs de contrefaçons sur Amazon devraient apposer un logo "produit contrefait" 😂

avatar Cactaceae | 

@r e m y

Ça pourrait être le mode par défaut. Si le vendeur n’est pas autorisé c’est qu’il y a une raison.

avatar r e m y | 

@Cactaceae

Non le vendeur "autorisé" par Apple prend des engagements vis à vis d'Apple très contraignants. En particulier il lui est interdit de vendre des produits d'occasion que ce soit des iPhones ou des Mac.
Je me souviens d'un revendeur de Mac reconditionnés qui s'était fait exclure d'Amazon à la suite de ces accords Apple/Amazon. MacG en avait fait une news.

Par défaut, aucun vendeur n'est censé vendre des produits contrefaits et ce n'est pas à Apple de faire le ménage. S'il a connaissance de vendeurs "indelicats", ils doivent porter plainte contre lui.
Je vois mal Vuitton faire fermer toutes les maroquineries qu'ils n'auraient pas "autorisées" sous prétexte qu'il existe des vendeurs de contrefaçons de leurs sacs.

avatar redchou | 

@r e m y
Exactement.

avatar Cactaceae | 

@r e m y

"Par défaut, aucun vendeur n'est censé vendre des produits contrefaits et ce n'est pas à Apple de faire le ménage. S'il a connaissance de vendeurs "indelicats", ils doivent porter plainte contre lui."

C’est un peu au constructeur lésé de faire valoir ses intérêts vous ne trouvez pas ? Apple ne verrouille pas le marché des chargeurs USB, ils verrouillent leurs chargeurs, leurs souris, LEURS produits.

Un consommateur trompé par une contrefaçon va demander des comptes au constructeur présumé. Son faux iPhone sous le bras il se fait légitimement refoulé par Apple, mais évidemment la pilule passe pas pour l’acheteur.

Il me semble que la loi dit que le distributeur, le vendeur donc doit être responsable et assumer la responsabilité de sa vente. Amazon est donc la première victime de ces contrefaçons. Je comprend parfaitement qu’Amazon ne veuille plus être l’hôte de vendeurs indélicats, impossibles à poursuivre en justice car habitant hors des juridictions concernées (la Chine par hasard mais pas que).

"Je vois mal Vuitton faire fermer toutes les maroquineries qu'ils n'auraient pas "autorisées" sous prétexte qu'il existe des vendeurs de contrefaçons de leurs sacs."

Mais justement, Louis Vuitton ne va pas autoriser n’importe qui a vendre ses sacs. Les autres maroquineries vendent ce qu’ils veulent, mais pas de LV.

Il existe des catégories de produits, des marques qui sont plus sujettes que d’autres aux contrefaçons. Ces marques s’organisent. Les douanes surveillent, tout le monde surveille, les boutiques, les fabricants. Tout le monde tente de faire régner la « loi », impossible dans les faits.

Pour revenir au « petits » vendeurs tiers de produits Apple, ces produits sont bien achetés soit à Apple soit à un réseau de vente aux professionnels agrée. Dans ce cas, ce revendeur est un professionnel qui traite directement avec Apple (car Apple ne fait pas autrement). Donc d’où viennent les produits ? Fraude ? Vols ? Contrefaçon? Si ces produits ne viennent pas de chez Apple, alors ils sont illégitimes. On peut remplacer « Apple » par n’importe quelle autre marque, ça fonctionne.

avatar r e m y | 

@Cactaceae

Laissons la justice mener son enquête, mais il semble bien que des revendeurs parfaitement légitimes se soient fait exclure d'Amazon à la suite de l'accord Amazon/Apple, dont celui qui est mentionné dans l'article et qui est à l'origine de la plainte.

avatar Cactaceae | 

@r e m y

Tout à fait d’accord. Laissons la justice faire son travail. Si ces revendeurs sont légitimes alors il ne devrait pas y avoir de problème.

Je repensais juste aux revendeurs de produits reconditionnés, je pense que eux effectivement sont des victimes collatérales de cet entente Apple/Amazon, ainsi que les revendeurs de produits d’occasion.

avatar Nesus | 

@r e m y

Vous n’avez pas bien compris le problème. Le problème est justement de savoir s’ils sont légitimes ou non. Pour Apple et Amazon la réponse est non. Ils estiment que seuls des franchisés ou en tout cas des certifiés le peuvent. Ce qui est légal. Une entreprise à le droit de contrôler les conditions de ventes de ses produits dans un accord commercial et si ce dernier n’est pas respecter, de ne plus autoriser le vendeur à vendre ses produits.
De même, l’Etat Italien estime que ces mesures sont trop restrictives et qu’elles gênent à la libre concurrence. Et donc légitimement veut que cet accord de licence soit revu.

Tout le monde est légitime. Tout le monde est dans son bon droit. Maintenant, la justice italienne va trancher dans quelles mesures cela est nuisible ou pas au commerce et va redéfinir les limites.

avatar redchou | 

@Cactaceae
Le juste milieu entre revente de contrefaçon et zéro concurrence...
Pas le milieu entre revente de contrefaçon et revente de contrefaçon... 🤦‍♂️
Faut suivre à un moment, le problème n’est pas l’interdiction de revendre de la contrefaçon, c’est interdit, même sans accord entre Amazon et Apple partout.

avatar r e m y | 

@Fennec72

Je doute que le revendeur indépendant qui a porté plainte soit un vendeur de contrefaçons...

avatar Cactaceae | 

@r e m y

Donc pas de soucis pour lui de devenir vendeur autorisé 🤔

avatar r e m y | 

@Cactaceae

Faudrait voir les exigences d'Apple pour donner ce "label"!
(Contrôle des prix pratiqués, minimum de volumes, ou que sais-je encore...)

avatar redchou | 

@Cactaceae
Ne parle de ce que tu ne connais pas...
Les articles de macg de l’époque peuvent t’aider, des tas de vendeur indépendant et honnête, ne pouvant pas se permettre ce statut, se sont vu exclure d’Amazon...

avatar Cactaceae | 

@redchou

Vous présumez que je n’y connais rien. Merci de me le rappeler. Trop chou.

avatar redchou | 

@Cactaceae
Je ne présume pas, c’est ce qui ressort de vos propos. Il suffisait de suivre un peu le dossier à l’époque, et les déclarations des personnes concernées...

avatar Sindanarie | 

"Vous présumez que je n’y connais rien"

💭présumer... non c’est pas le terme probant... puisque qu’on a les preuves 😬

avatar Cactaceae | 

@Sindanárië

😑

Je m’en remets aux grands sachants de cet endroit alors 😏

avatar Adodane | 

Les revendeurs tiers pratiquaient surtout la fraude à la tva ... d’où le prix inférieur 💁‍♀️

avatar r e m y | 

@Adodane

Bien sûr ...ils truandent le fisc italien et vont porter plainte 🤦‍♂️

avatar Adodane | 

@r e m y

Tu as déjà vu un fraudeur avoir honte ? Regarde Apple !

avatar dorninem | 

'La procédure doit s'achever avant le 30 novembre 2021.'
Et ben... Je vois que ce type de procédure est vraiment agile... Cela devient totalement dingue ces durées

avatar volcomito | 

Une première condamnation de 10 millions d’euros, ils ont dû être mort de rire à cupertino ! J’imagine la scène d’ici, "encore encore ".

avatar Nesus | 

C’est très dangereux comme décision de justice. Ça revient à contester le concept de franchise...
À voir comment ils vont gérer ça...

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