Les aléas du coronavirus n'ont pas empêché Apple de tenir sa réunion annuelle des actionnaires ! Le rendez-vous, bien codifié, s'est déroulé au Steve Jobs Theater en présence de Tim Cook bien sûr, ainsi que du conseil d'administration du groupe et de quelques cadres et hauts dirigeants. C'est l'occasion de faire le point sur la santé d'Apple et de voter une série de propositions.
Le conseil d'administration s'opposait à trois propositions : elles ont toutes été rejetées par les actionnaires. La proposition 4 touchait à la gouvernance de l'entreprise et l'augmentation du nombre de directeurs : rejetée à 68,9%. La proposition 5 concernait la mise en place d'objectifs sociaux et environnementaux dans le calcul de la rémunération des dirigeants : rejetée à 87,9%. Enfin, la proposition 6 relative à la liberté d'expression, notamment en Chine : rejetée à 59,4%.
Si ces propositions n'ont pas reçu l'aval des actionnaires, on relève tout de même que la dernière a recueilli l'assentiment de bon nombre d'entre eux. C'est un signal envoyé à Tim Cook et au board, Apple ayant montré une certaine souplesse vis à vis des régimes autoritaires ces derniers mois (lire : Apple cède-t-elle à la pression chinoise ?).
Management proposals all approved by @Apple investors. Shareholder proposal #4 gets healthy vote. @ZevinAssetMgmt’s proposal #5 w good vote for first year. And amazing support for @SumOfUs prop on #humanrights & free expression! Lots of signals to $AAPL board. All is not well. pic.twitter.com/1dL6rysmmb
— Pat Miguel🌹Tomaino (@Pat_Tomaino) February 26, 2020
Les trois premières propositions, concernant le renouvellement du conseil d'administration, les compensations des dirigeants et le choix de Ernst & Young pour valider la comptabilité, ont été approuvées.
Comme c'est l'usage, Tim Cook a également répondu aux questions des actionnaires, avec un propos liminaire sur le coronavirus en Chine. Il admet que les conséquences de cette épidémie représentent un défi pour l'entreprise, mais que sa première priorité est « la santé et la sécurité de nos employés, de nos partenaires et de la communauté ».
Un actionnaire s'est demandé si Apple considérait la possibilité de tenir sa réunion annuelle dans un lieu plus grand que le Steve Jobs Theater, dont la capacité est de mille sièges. En comparaison de la réunion des actionnaires du fonds Berkshire Hathaway de Warren Buffett (une véritable célébration du capitalisme), il est vrai que l'auditorium de l'Apple Park ressemble un peu à une kermesse. Tim Cook a simplement répondu que la réunion AAPL perdrait de sa particularité si elle ne se déroulait pas sur l'Apple Park.
Autre interrogation d'importance, un actionnaire a demandé pourquoi Apple ne s'était pas positionnée sur la future réunion des acteurs de la série Friends, qui vont tourner une émission spéciale pour le compte de HBO Max. Une sorte de talk show pour les plus nostalgiques, facturé au gros prix, et qui aurait pu se retrouver au catalogue d'Apple TV+…
À cela, Tim Cook a expliqué que son service de streaming se concentrait sur les programmes originaux. Décrocher les droits de cette émission, « cela ne ressemblerait pas du tout à Apple » (et bim sur le nez de Jennifer Aniston, la vedette de The Morning Show). Il y manque « l'innovation » et la « créativité » qu'Apple recherche.
La question du déverrouillage des iPhone du tueur de Pensacola est arrivée sur la table. Apple refuse de réaliser cette opération pour le compte du FBI. Tim Cook a rappelé que le constructeur avait fourni toutes les informations en sa possession. « Ne pensez pas une seconde que nous avons quelque chose que nous ne voulons pas donner », a-t-il déclaré. Mais la mise en place d'une porte dérobée n'est toujours pas d'actualité.
Le CEO d'Apple a tout de même confirmé que sa première boutique en dur allait apparaitre en Inde l'année prochaine. Un Apple Store en ligne sera disponible dès cette année. « Je crois beaucoup à cette opportunité en Inde », a-t-il dit, avant d'en vanter la démographie et le dynamisme. Le constructeur a dû attendre de longues années avant d'obtenir l'aval des autorités indiennes pour vendre en direct ; jusqu'à présent, il fallait en passer par un partenaire. « Nous préférons faire les choses de notre manière ».
Craig Federighi, également présent à la réunion, a répondu à un actionnaire concernant iPadOS qui, selon l'investisseur, a un train de retard sur le matériel. « Si vous aimez ce que nous avons fait avec iPadOS, restez avec nous car nous continuons à travailler dessus », a indiqué le patron du logiciel.
