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Becoming Steve Jobs : portrait d’un mec bien

Mickaël Bazoge

mercredi 18 mars 2015 à 12:00 • 24

AAPL

Steve Jobs pensait qu’ensemble, les Beatles avaient su magnifier les qualités de chaque membre du groupe, tout en modérant les excès individuels. C’est ainsi qu’il a imaginé et modelé Apple lorsqu’il a senti que la maladie commençait à le diminuer. C’est aussi pourquoi il a poussé Tim Cook à occuper petit à petit le siège de CEO de l’entreprise : il fallait quelqu’un qui croit en cette idée d’un groupe qui valorise ce que chacun de ses membres a de meilleur. Il fallait aussi une personne qui connaisse parfaitement les arcanes de l’entreprise — Tim Cook, en tant que directeur des affaires opérationnelles, avait pris les rênes d’Apple durant les deux congés maladie du fondateur de la société en 2004 et 2009. Il était le candidat idéal à la succession.

Le 11 août 2011, c’était un dimanche, Steve Jobs a proposé son poste à Tim Cook. La proposition a été claire et sans chichis : « Il m’a dit qu’il avait décidé que je devrais être le CEO », raconte-t-il dans Becoming Steve Jobs, la prochaine biographie sur Jobs de Brent Schlender et Rick Tetzeli, dont *FastCompany* publie quelques bonnes feuilles.

Ça a été une conversation intéressante. Il m’a dit "Tu prends toutes les décisions." Je lui ai répondu "Attends. Laisse moi te poser une question. Ça veut dire que si je passe en revue une publicité et que je l’aime bien, je peux donner mon accord sans ton feu vert ?" Il a ri et il m’a dit : "Hé bien, j’espère qu’au moins tu me demanderas !"

Au moment de cette proposition, Steve Jobs donnait l’impression d’aller mieux. Jobs a laissé les rênes d’Apple à son successeur le 24 août, avant de décéder le 5 octobre de la même année.

Les extraits publiés par *FastCompany* reviennent plus en détails sur le don de foie que Tim Cook avait proposé à Steve Jobs. Cook a appris que son ami avait besoin d’un nouveau foie en janvier 2009, à une époque où Steve Jobs, très diminué, ne pouvait plus se rendre à son bureau. Il travaillait alors depuis son lit, autant que la maladie le lui permettait. « C’était terrible de le voir jour après jour et lui parler, parce que vous pouviez le voir dépérir ». On sait que Steve Jobs a refusé le don de Tim Cook (lire : « Becoming Steve Jobs » : la bonne foi de Cook envers Jobs), un geste qui peut paraitre égoïste.

« Quelqu’un qui est égoïste ne répond pas comme cela », réplique Tim Cook dans le livre. « Je veux dire, voici un gars en train de mourir, il est très proche de la mort à cause de ses problèmes de foie, et voilà quelqu’un en pleine santé qui lui offre un moyen de s’en sortir ». Steve Jobs n’a pas joué la montre ni tourné autour du pot, la réponse a été non. « Cette image de lui n’a pas été comprise », estime Cook.

Je pense que le livre de Walter Isaacson a rendu un très mauvais service. [La biographie] était une simple resucée d’un tas de trucs qui avaient déjà été écrits, et qui se basaient sur de petites choses de la personnalité [de Steve Jobs]. Le livre donne le sentiment que [Steve] était un être égomaniaque et égoïste. Il n’a pas réussi à saisir l’essence du personnage.

Tim Cook rhabille ici la biographie « officielle » de Walter Isaacson pour l’hiver, tout en endossant celle de Brent Schlender et Rick Tetzeli à laquelle il a participé. « La personne décrite [dans le livre d’Isaacson] est quelqu’un avec qui je n’aurais jamais voulu travailler tout ce temps. La vie est trop courte ».

Le fondateur d’Apple était quelqu’un de « passionné », et « il voulait que les choses soient parfaites. Et c’est ce qui était génial avec lui. Beaucoup de personnes ont confondu cette passion avec de l’arrogance. Ce n’était pas un saint. Je ne dis pas ça. Personne ne dit ça. Mais il est absolument faux de dire qu’il n’était pas un grand être humain, et ça n’est pas totalement compris ». À cet égard, le nouveau livre Becoming Steve Jobs ressemble à une tentative de rééquilibrage de l’image de Steve Jobs. Avec le risque d’une hagiographie ? La lecture de l’ouvrage au complet nous le dira.

De gauche à droite : Ron Johnson, Tim Cook, Steve Jobs et Fred Anderson en 2001.

S’il existe certes une part de passion et d’impétuosité dans Steve qu’a connu Tim en 1998 lors de son embauche, il y avait aussi « un côté doux, et c’est cet aspect qui est devenu une part de plus en plus importante [de Steve Jobs] au long de ces 13 années ». Pour appuyer son propos, Tim Cook raconte les moments où son prédécesseur s’est inquiété de la santé des employés et de leurs conjoints : « Il pouvait remuer ciel et terre pour s’assurer qu’ils bénéficiaient du meilleur suivi médical ».

Il avait le courage d’admettre qu’il pouvait se tromper et qu’il pouvait changer, une qualité qui manque à beaucoup de gens, à ce niveau, qui ont accompli autant. Vous ne voyez pas tant de personnes à ce niveau qui vont changer de direction quand ils devraient le faire. [Steve Jobs] n’était pas redevable de quoi que soit, si ce n’est d’un ensemble de valeurs fondamentales. Tout le reste, il pouvait ne pas s’en soucier. Il pouvait le faire plus vite que n’importe qui de mes connaissances. C’était un don absolu. Il a toujours changé. Steve avait cette faculté d’apprendre très rapidement, plus vite que bien des gens, sur un grand nombre de choses.

Steve Jobs s’inquiétait aussi pour son entreprise. Eddy Cue, qui a également participé à l’élaboration du livre, explique que le patron de l’entreprise, même au plus mal, continuait à assurer ses fonctions. « Vous pouviez le voir dans les réunions; il prenait de la morphine et vous sentiez qu’il souffrait, mais il s’intéressait toujours ». Après son premier congé maladie en 2004, Steve Jobs a commencé à prendre des dispositions pour sa succession. Pour se donner du temps, il s’est concentré sur les domaines qui l’intéressaient tout particulièrement : le marketing, le design et le lancement de produits. Il a aussi voulu s’assurer qu’il laisserait Apple entre de bonnes mains après sa mort, dès 2004 donc.

C’est de cette époque que Jobs a mis sur pied l’Apple University avec Joel Podolny, un enseignant de la Yale School of Management. « Steve se souciait profondément du ‘pourquoi’ », éclaire Tim Cook. « Le pourquoi d’une décision (…) C’est ce qui explique la création de l’Apple U., pour que l’on puisse former et enseigner les nouvelles générations de leaders, en leur apprenant tout ce par quoi nous sommes passés, pourquoi nous avons pris telles mauvaises décisions, et aussi pourquoi nous avons pris les vraiment bonnes ».

À la fin de sa vie, Steve Jobs s’est fortement impliqué dans la conception du futur QG d’Apple. Comme pour l’université Apple, le campus 2 fait partie de l’héritage qu’a voulu laisser le fondateur de l’entreprise à ses successeurs. « Steve voulait que les gens aiment Apple. Pas seulement travailler pour Apple, mais vraiment aimer Apple, et vraiment comprendre, très profondément, ce qu’était Apple, les valeurs de l’entreprise. Il ne les a pas écrites sur les murs ni n’en a fait des affiches, mais il voulait que les gens les comprennent. Il voulait que les personnes travaillent pour une cause plus importante ». Évidemment, Tim Cook « aime Apple ». « Je pense qu’Apple est ici pour quelque chose d’important. Il y a très peu d’entreprises comme cela sur la surface de la Terre maintenant ».

Becoming Steve Jobs sortira le 24 mars. Il est disponible en précommande (uniquement en anglais) sur l'iBooks Store et sur Amazon à 13,99 €.

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