La fin du règne des MHz

Christophe Laporte |
Hier à l'International Solid State Circuits Conference (ISSCC), AMD, IBM et Sun ont mis fin au mythe du mégahertz. Pendant des années, la fréquence était aux yeux de tous, y compris des fabricants, la principale caractéristique pour déterminer la puissance d’un processeur. Cette information est désormais caduque pour les grands noms de cette industrie qui estiment qu'il y existe quantité de moyens pour améliorer la performance d'une puce. Dorénavant, on attache de plus en plus d'importance à la bande passante ainsi qu'à certains concepts comme le multithreading et les architectures multicores. Intel, AMD et IBM ont également comme objectif commun de rendre leurs produits moins gourmands en énergie.

Seulement, voilà, il faudra du temps avant que le grand public se mette à la page. Doug Carmean d'Intel reconnaît que cet avantage [en terme de fréquence] a longtemps servi le Pentium. Cela reste selon lui le meilleur moyen pour séduire le grand public et c'est une valeur sûre pour améliorer les performances de certaines applications notamment dans le domaine de la 3D. Toutefois, chez certains concurrents du géant des semi-conducteurs, la page est définitivement tournée. C'est le cas de Sun qui par l'intermédiaire de son vice-président, Marc Tremblay, affirme que la fréquence d'un processeur n'a jamais été la clé dans le monde des serveurs. La société à qui l’on doit Java vient d’ailleurs de présenter son premier processeur dual-core (deux coeurs de processeur au sein d'une même puce).

En collaborant avec IBM, Apple a sans doute fait le bon choix. Big Blue semble en effet être capable de jouer sur tous les tableaux : architectures et technologies innovantes, fréquence élevée, consommation énergétique raisonnable... Un savoir-faire technologique qui n’a d’ailleurs pas échappé aux différents fabricants de consoles qui auront tous recours d’une manière ou d’une autre aux services d’IBM lors de la conception de leur prochaine génération de consoles. Enfin, toujours à l'occasion du ISSCC, le partenaire d’Apple a présenté le PowerPC 970 FX. Comme prévu, ce processeur est capable de monter jusqu’à 2,5 GHz et consomme en utilisation normale 50 Watts contre 66 Watts pour le PowerPC 970 qui équipe actuellement les Power Macintosh G5. Reste à savoir si cela sera suffisant pour qu’il puisse intégrer la gamme PowerBook. Rien n'est moins sûr...

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