"Project Nimbus", le Lightroom dans le nuage d'Adobe

Florian Innocente |

Adobe travaille à une autre version de Lightroom, solidement ancrée dans le nuage. Ce projet est baptisé “Nimbus”. L’éditeur en a fait une brève présentation lors de sa conférence MAX 2016. Pas encore de bêta et le lancement est prévu, a priori, l’année prochaine. Il faudra suivre la mise en ligne de cette partie de la conférence pour en voir peut-être un peu plus (YouTube).

D’après le compte-rendu qu’en fait TechCrunch, Projet Nimbus est une déclinaison de Lightroom qui propose des outils plus simples d’emploi et qui fonctionnent côté serveur. On déporte vers le nuage la partie lourde de l’exécution des tâches. Les retouches sur les photos seront non destructives et synchronisées avec sa bibliothèque Lightroom

Adobe y intègre aussi de nouvelles fonctions de recherche en langage naturel, plutôt que de se reposer uniquement sur les mots-clefs ajoutés manuellement par les utilisateurs pour classer leurs images.

“Nimbus” fonctionnera en collaboration étroite avec les autres applications PC et mobiles liées au Creative Cloud. Pour TechCrunch, on peut imaginer Nimbus devenir une version plus grand public de Lightroom, voire servir de fondation à la prochaine génération de l’application de traitement de photos.

Gilles Theophile, qui anime le blog Utiliser Lightroom, et qui paraît suivre ce développement de près dans les coulisses d’Adobe, se montre enthousiaste :

Nimbus est un outil puissant, potentiellement révolutionnaire et qui est une vraie nouveauté, au même titre que Lightroom l’a été en son temps, il y a 10 ans déjà. Mais il reste encore beaucoup de travail avant que le programme ne puisse être mis à disposition du public, dans le courant de l’année 2017. Tout ce que je peux vous dire, c’est que si vous souhaitez en avoir une idée plus précise, jetez un œil à Lightroom Web et à l’interaction Lightroom/Lightroom Mobile.

Lightroom sur iOS permet d’accéder à ses contenus via le nuage et de travailler sur des versions réduites de ses images, plutôt que sur les originaux.

avatar occam | 

Sublime.
Supercallifragilistique.
Mais qui va payer la bande passante nécessaire dès qu'on y mettra des images RAW à 36, 48, 100 MP, 14 ou 16 bits ?

avatar iPop | 

@occam

Une compagnie par exemple.

avatar oomu | 

oui mais quelle compagnie ?

vous avez déjà vu un directeur financier renâcler à valider une facture annuel en dizaine/centaines de milliers d'euro par an ?

avatar C1rc3@0rc | 

Non mais c'est un produit grand public type "tondage du mouton gras", y a pas un pro assez con pour aller se faire plumer dans cette debacle promise.

«D’après le compte-rendu qu’en fait TechCrunch, Projet Nimbus est une déclinaison de Lightroom qui propose des outils plus simples d’emploi et qui fonctionnent côté serveur. »

C'est clair non: la cible c'est le pere de famille neuneu qui veut se faire un album photo kitch de ses dernieres vacances en famille au camping, dans l'espoir de le garder pour sa retraite, pour s'occuper...

Adobe:
je t'encloude
tu l'encloudes
il l'encloude
nous l'encloudons
vous l'encloudez
ils l'encloudent

... le client!

avatar awk | 

@C1rc3@0rc

C'est beau ce mépris ?

avatar C1rc3@0rc | 

Face aux mépris d'Adobe pour le client et l'utilisateur c'est pas du mépris, c'est du réalisme. Adobe est dirigé par une equipes de marketeux pur sucre, le resultat est la.

avatar iPop | 

Ça peut être intéressant mais le jour où ADOBE proposera de vrai services côté serveur ce sera une révolution. En attendant c'est pour faire mumuse.
J'entend par la tout le processus de création d'un DOCUMENT (mise en page, partage, export HD).

avatar oomu | 

quelle différence avec les logiciels en local et le stockage/échange/partage de tout le workflow, utilisateurs et projet en ligne chez Adobe ?

avatar iPop | 

@oomu :
Et bien voyez vous Adobe propose Lightroom , Illustrator, Photoshop, etc...via ses app mobile . Des application dans presque d'intérêt car il faut posséder un mac.
Adobe comp exporte un JPEG basse définition quand il possède tous les éléments dans le cloud.
Un pdf haute définition aurait été e rigueur.
Voilà.

avatar oomu | 

les machines n'ont jamais pu être aussi puissantes que maintenant en local (gpu, processeurs à plein de coeurs, giga-octets de mémoire etc)

mais non, faut tout ramener chez un tiers et se le faire facturer. et attendre que le net télécharge, avoir un bon forfait/abonnement/etc et tout le tralala.

avatar lmouillart | 

D'un autre coté nous n'avons jamais eu autant de terminaux informatiques : tablette, smartphone, montre, laptop bureau, laptop de la maison, machine à l’hôtel, chez les amis, chez les parents ou les enfants, consoles, smart tv, box au droid ...

Avoir les données verrouillées sur une machine locale, c'est accepter qu'elles ne soient jamais au bon endroit.

S'adapter en fonction des machines les moins puissantes, c'est accepter de ne pouvoir traiter ses données quand on le souhaite.

Ensuite concernant la puissance des machines, si je regarde mon Chromebook il n'est ni très rapide, ni très puissant, mon PC lui est un peu vieux pour de la vidéo. Par contre si j'envoie tout sur Youtube, les traitements et montages sont plus simples et plus rapides.

Tout comme pour les "choix courageux d'Apple", il aurait probablement été trop radical de passer au 100% clown, mais cela viendra avec le temps.

avatar Kounkountchek | 

@lmouillart

"Avoir les données verrouillées sur une machine locale, c'est accepter qu'elles ne soient jamais au bon endroit."

Sinon tu as les nas, cloud personnel, bien sûr tu ne peux pas y installer tous les logiciels que tu veux (quoique) et il dépend de la performance de ta connexion... mais c'est pour moi la réponse pour tout ce qui est multimédia (audio, photo, Video) quand on veut profiter de ses bibliothèque depuis plusieurs machines, que l'on soit chez soi ou pas...

Donc on n'a pas forcément à choisir entre le tout verrouillé sur une seule machine et le tout cloud "serveurs américains"

avatar lmouillart | 

La sécurité, disponibilité, les performances, la souplesse n'ont pas le moindre rapport sauf à être un spécialiste.
Ensuite pour avoir un cloud maison, de calcul, traitement et stockage, on est pas non plus dans le même niveau de gestion et d'implication qu'une solution tout en un.

avatar Kounkountchek | 

@lmouillart

"La sécurité, disponibilité, les performances, la souplesse n'ont pas le moindre rapport sauf à être un spécialiste.
"

C'est ça, et on vient de constater cette disponibilité au moindre DNS attaqué.

avatar lmouillart | 

Et avoir des solutions en self hosting changent en quoi ceci ?
Bon pour ce problème précis de DNS vous pouvez taper directe vos ip, mais de manière plus générale ?

Même un service qui fonctionne aussi mal qu'icloud, aurait une disponibilité bien meilleure que le même service chez moi : entre les coupures d’électricités, les coupures d'internet, les mises à jour etc ... je n'en aurais pas fini, alors effectivement pour chaque point il existe des solutions bien entendues, mais on va vite se retrouver avec des coûts exorbitants pour avoir un niveau de satisfaction correcte.

avatar awk | 

@Kounkountchek

Si tu crois une seconde à la sécurité de ton NAS c'est que tu es au mieux inconscient ?

avatar C1rc3@0rc | 

«D'un autre coté nous n'avons jamais eu autant de terminaux informatiques : tablette, smartphone, montre, laptop bureau, laptop de la maison, machine à l’hôtel, chez les amis, chez les parents ou les enfants, consoles, smart tv, box au droid ...»

C'est peu etre la le probleme: a-t-on réellement besoin d'autant de machines d'autant qu'elles se compliquent et deviennent redondantes!

Le principe que Jobs avait illustré magistralement etait la distribution par reduction fonctionnelle. Le device devait avoir des fonctions hyper limitées mais les faire très bien et devait dépendre du Mac, chef d'orchestre et machine de création.

Qu'un smartphone ait un bon appareil photo c'est logique; faire de l'edition photo sur l'ecran minuscule et tactile d'un smartphone c'est un non sens complet!

Le PC se vend moins pour 2 raisons:
- la fin du monopole Wintel qui entrerenait des niveaux de ventes artificiels grace a une obsolescence programmée concertée
- la fin de la conjecture de Moore, avec la stagnation de puissance du x86 dont la stratégie monopolistique absolue a stérilisé le marché.

En 6 ans la puissance du core des processeurs x86 n'a pas bougé d'un iota. Les developpeurs n'ont pas su exploiter le multicore au-dela de 4 core (d'ou le retour en force a des PC dual-core...) et ne savent pas optimiser un x86 qui est une machine virtuelle imprévisible et qui promettait de faire l'optimisation en interne...

Moralité, le client frappé en plein par la recession mondiale, n'etant plus contraint de changer son PC tous les 2 ans, revient a un cycle normal de 6 a 8 ans. Mais cela n'est pas du gout du financier qui depend de la croissance et qui exige des entreprises qu'elles multiplient les relais de croissance pour arriver a fourguer des gadgets aussi éphémères que dysfonctionnels.

avatar françois bayrou | 

"les machines n'ont jamais pu être aussi puissantes que maintenant en local"

Oui. Et avant le CPU, en local, on a connu l'inflation des volumes de disque dur.
Ca n'a pas empêché l'arrivée des services clouds.

On déportera le CPU bien plus facilement et plus rapidement que le stockage.
Et ce n'est pas la politique tarifaire de Apple qui va freiner le mouvement.

Pour la 3D aujourd'hui, compares les prix et les performances, entre un Mac Pro d'un côté, et un PC à bas prix + bon écran + ferme de rendu de l'autre. C'est imbattable. Si le directeur financier n'approuve pas, changez le.

avatar Hideyasu | 

Fourrait que ça soit optionnel ou presque une formule à la carte (genre utilisation pendant X jours plutôt que de prendre l'abonnement complet)

avatar nicoplanet | 

Encore un délicat abonnement à souscrire.... ben voyons.

avatar lmouillart | 

Ce n'est pas forcément le problème sur le long terme.
Typiquement j'imagine qu'à terme, on aura des offres globales type svod et smod en place des locations / achats à l'unité de films ou musiques. Pour les logiciels on en viendra aussi surement avec un abonnement global chez Google, Apple, Microsoft puis une redistribution en fonction chez les fournisseurs de logiciels.

avatar dtb06 | 

C'est "potentiellement révolutionnaire".

Ça fait vraiment le mec qui ne veut pas se mouiller : ça marche c'est cool, ça ne marche pas : les gens n'ont rien comrpis.

avatar ovea | 

Nettement, cette dérive d'Adobe est un signal fort de déviance d'un cloud universel qui représente un réel danger de détournement des flux de travail utilisateur

… la nouvelle utopie d'Adobe est dangereuse !

avatar Biking Dutch Man | 

L'avenir, selon les GAFA, c'est un thin client et tout dans le nuage pour qu'ils puissent tout contrôler (les outils, les données, les IPRs) et tout taxer. On peut imaginer qu'ils taxent au clic de souris, à l'heure, au nombre de photos, qu'ils demandent des royalties sur les photos traitées avec leur logiciels, etc, etc. Et comme l'informatique devient un produit de consommation pour bcp, dans une génération tout le monde acceptera cela sans broncher, les autres seront taxés, eux aussi, mais de vieux cons, même si leurs solutions étaient financièrement beaucoup plus avantageuses et moins dommageables pour l'écologie que le tout cloud. Ou alors, simplement ces activités disparaîtront gentiment, au profit d'autres, moins chères. Si Lightroom devient tout cloud, je chercherai une alternative ou je garderai mon soft actuel dans une machine virtuelle.

avatar françois bayrou | 

+1
Le gros danger derrière, c'est l'arrivée d'IAs spécialisées, et qui auront appris certains métiers simplement en moissonnant des données utilisateurs, celles là même que les clients des divers Cloud sont en train de donner.

Adobe ne vendra plus des outils, ils vendront le travail fait par l'outil ... avec le minimum d'intervention humaine.

Oui je sais, tout le monde rigole aujourd'hui, en regardant ces créas faites par des IAs maladroites.
A mon avis on rigolera un peu moins dans 50 ans.

Ils ont les outils de créas
ils ont les algos de data-mining, deep-learning, ...
Manque les données, elles sont en train d'arriver.

avatar akseor | 

De toutes façons, depuis qu'Adobe fait la promotion du Cloud, je sais que mon avenir n'est pas chez Adobe !

J'utilise Lightroom qui me convient parfaitement, mais je n'ai ni envie de prendre un abonnement à vie, ni de confier mes données à un tiers alors que jusqu'à présent j'ai très bien travaillé sans faire cela. Donc, le jour où mon Lightroom existant ne conviendra plus, il faudra juste que j'aille voir ailleurs!

avatar awk | 

@akseor

L'offre de LR en licence perpétuelle risque fort de disparaitre un jour.

avatar akseor | 

Je le sais bien... Déjà, la dernière fois que j'ai regardé, elle était particulièrement bien cachée dans les menus du site de Adobe. Et le jour de sa disparition, si j'ai besoin de changer de logiciel, je changerai aussi de crèmerie !

avatar Yohmi | 

Tellement rien à foutre d'un truc pareil… en attendant, Lightroom est toujours un patchwork mal assorti et mal cousu. Top, dépensez bien l'argent des clients dans des trucs qui ne leur apportent rien, on adore.

avatar huexley | 

Bah quand tu vois les configs anémique des Macs tu te dit qu'un traitement des images coté serveur c'est pas forcément une mauvaise chose…

avatar CNek | 

Cloud par-ci, cloud par-là...
Suis-je le seul à me méfier quand un éditeur associe ce terme à un de ses nouveaux produits ?

Pour l'instant j'ai pas vu l'utilité de toute cette "synergie" (prison) qu'Adobe essaye de nous vendre, par rapport à leurs solutions pré-existantes et qui font leur preuve depuis des décennies.

avatar awk | 

@CNek

L'utilité ?

La CC a sauvé la division Digital Content Creation d'Adobe tout simplement.

La vente de licences perpétuelles ne permet plus aux éditeurs de vivre sur bien des segments et d'autres acteurs s'engouffrent dans cette démarche dont Adobe a brillamment démontré l'intelligence ?

avatar ovea | 

@CNek :
C'est juste un relais de croissance pour financer le future de la créa qui n'est déjà plus chez Adobe, mais chez l'utilisateur quel qu'il soit.

… pour ça, mieux vos décortiquer ses habitudes de travail pour les revendre sans rémunération du véritable acteur de se changement : l'utilisateur.

Tout le flux technique d'encadrement du travail autour de la créa est archi connu et automatisable à souhait : le défis est bien de faire disparaître les haut salaires d'encadrement.

CONNEXION UTILISATEUR