Android et Chrome OS : Google doit-elle choisir ?

Anthony Nelzin-Santos |
« Un jour Larry et Sergey ont acheté Android, et je ne l'ai même pas remarqué » : Android n'a jamais été le passe-temps favori d'Eric Schmidt. L'ancien PDG de Google, qui représente une autre génération que le duo ayant co-fondé la société, s'intéresse plutôt à Chrome OS. L'édition 2011 de la Google I/O a été l'occasion d'une démonstration de cette dichotomie troublante.

skitched

La première journée de la conférence développeurs de Google a été l'occasion d'un florilège d'annonces autour d'Android, d'Honeycomb 3.1 à Ice Cream Sandwich, des films sur l'Android Market à Google Music Beta, de l'Open Accessory Project à Android at Home. La deuxième journée, elle, a été consacrée à Chrome, navigateur transformé en OS avec Chrome OS et le Chrome Web Store. À chaque fois, le but est d'attirer les développeurs, alors que les applications sont devenues le nerf de la guerre et que la taille des boutiques est un argument commercial.

Android et Chrome OS représentent pourtant deux approches diamétralement opposées : Google résume à elle seule le débat actuel voyant s'affronter les applications natives et les applications Web. Les optimistes n'hésitent pas à dire qu'en préservant les deux approches, Google s'offre un billet pour l'avenir, quel qu'il soit : « ne pas choisir, c'est encore choisir » disait Sartre, et Google choisit ici d'être présent, coûte que coûte.

Google%20I%2FO%202011%20-%20Google%20I%2FO%202011%20-%20Picasa%20Web%20Albums

Le débat serait simple : les smartphones et tablettes, appareils utilisant des plateformes ARM économes mais peu puissantes, utilisent Android et ses applications taillées sur mesure. Les ordinateurs plus conventionnels utilisant l'architecture x86 plus polyvalente, mais moins optimisée, peuvent sans conteste exécuter des applications Web, qui ont l'avantage de pouvoir être utilisées aussi dans Windows, Mac OS X, Linux, et même d'autres OS mobiles.

Bref, le développeur n'aurait qu'à choisir sa cible, la technologie s'adaptant parfaitement à ses besoins. Dans un cas comme dans l'autre, Google a prévu une boutique où mettre en avant les applications : Android Market côté mobiles, Chrome Web Store côté netbooks. Deux approches complémentaires ? Pas sûr : sur scène, les équipes de développement de Chrome OS se félicitaient de ce que leur boutique ne prenait que 5 % de commission sur les ventes, alors même que « l'Android Market comme l'App Store [d'Apple] ponctionne 30 % ».

La situation est donc loin d'être claire, tant pour le grand public que pour Google elle-même. Android et son Market sont là et bien là, installés sur une centaine de millions d'appareils, que le développeur peut cibler avec plus ou moins de difficultés et plus ou moins de bonheur. Chrome OS n'est pas encore là, et mettra quelque temps à décoller : de l'aveu même de Google, la vision de l'informatique qu'il propose n'est pas aisée à comprendre et va nécessiter une certaine pédagogie.

YouTube%20-%20Introducing%20the%20Chromebook

Chrome OS n'est pas une nouvelle idée, c'est même une très ancienne idée, développée par les sociétés ayant employé… Eric Schmidt. En connectant un netbook qui n'est qu'une coquille vide au nuage, on recréé le couple client léger / mainframe des débuts de l'informatique. L'idée nouvelle de Chrome OS est le déplacement de ce qui est personnel : on ne possède plus une machine, l'ordinateur, on possède des données, accessibles depuis n'importe quelle machine.



Le grand public sera-t-il capable de comprendre cette différence fondamentale ? Pas certain : on change aujourd'hui de smartphone comme de chemise, et on retrouve ses données, des courriels aux vidéos YouTube en passant par son compte Facebook, tel qu'on les a laissées. L'informatique s'est déjà déplacée sur des serveurs distants : Chrome OS est donc soit en retard (un Mac avec Chrome, c'est déjà un Chromebook, mais un Chromebook qui peut faire autre chose que de surfer quand il le faut), soit très en avance (les webapps ne peuvent pas encore remplacer toutes les applications natives, et la connexion Internet permanente et pervasive est pour le moment un doux rêve).

Android a donc l'avantage de représenter le présent, un présent tangible permettant de construire un futur proche sur des bases assez solides. Sans être aussi radical que Chrome OS qui balaye le système d'exploitation en le remplaçant par un navigateur, Android, comme iOS, représente un sacré coup de jeune pour les OS des années 1980, débarrassés de toutes leurs scories, allégés et modernisés.

skitched

Android a de quoi devenir le nouveau standard sur les smartphones, les tablettes, peut-être même les télévisions (Google TV utilise désormais Android 3.1), les appareils de la vie courante (Open Accessory et Android at Home qui permettent d'utiliser son smartphone comme télécommande pour des objets). Chrome OS, lui, n'a presque pas évolué en un an, et fait plus que jamais figure d'un nouveau produit Google en bêta lancé à la cantonade sans plan précis.

En face, la réponse est bien plus claire : en 1997, Steve Jobs parlait d'une stratégie « à un seul OS », et cet OS semble être iOS, qui équipe iPhone, iPod et iPad, et vers lequel le Mac tend avec Mac OS X Lion. Une réponse simple vers laquelle utilisateurs et développeurs pourraient bien finir par se tourner (ou revenir), malgré ses imperfections.

Avec Chrome OS, Google tente peut-être ici le coup de poker, en jouant profil bas. Android comme iOS représente le présent, et représenter le présent, c'est peut-être déjà être dans le passé. Si avec sa vision futuriste et avec le force de Google, Chrome OS parvient à séduire, Microsoft et Apple, qui ont bien du mal avec le Web, auront peut-être du souci à se faire. Mais pour cela, Google devra faire un choix impossible, tourner le dos à Android.

Images © Google
avatar Berone | 
@ tap : OK, dans ce cas on revient une case en arrière : une appli sur un ordi qui en aucun cas ne peut être une box, même chrome ! Non ?
avatar Lemmings | 
@Berone : pour les utilisations spécifiques, il est évident qu'un Chromebook ne sera pas une solution. Que ce soit pour les graphistes, producteurs musicaux ou autres. C'est clair. Mais pour tout le reste du public, qui se satisfait déjà pleinement d'un iPad, pourra utiliser tout aussi bien, sinon mieux, un chromebook.
avatar tap | 
@berone non pas du tout car ce type de logiciel ne sera qu'une grande minorité des usages aujourd'hui. Il n'est pas question de remplacer un ordinateur. En tout cas pas avant quelques petites années. En tout cas c'est un plaisir a utiliser.
avatar Berone | 
@ tap : C'est bien ce que je pense : tout ça c'est de la prospective de bazar pour esprits tortueux et en attendant, question expérience utilisateur, la caravane passe... ;-)
avatar tap | 
esprit tortueux ? haha sérieusement ? l'expérience utilisateur: je l'ai trouvé très bonne !
avatar Berone | 
@ tap : "tortueux" c'est un résumé. Et le plus "visé" serait alors M. E. Shmit... Sauf son respect.
avatar Wolf | 
Sauf que si les sociétés disposant des brevets embêtant Google voulaient bien s'allier, on pourrais voir la disparition rapide d'Android. Je pense a Apple, MS, Nokia et HP/Palm qui devraient tirer a boulet rouge sur Google histoire de remettre rapidement les pendules a l'heure.
avatar Calintz | 
Ice Cream Sandwich, ça me fait penser à un "Tacos qui chie des boules de glace" ( Cf : South Park )
avatar Anonyme (non vérifié) | 
[quote]soit très en avance (les webapps ne peuvent pas encore remplacer toutes les applications natives, et la connexion Internet permanente et pervasive est pour le moment un doux rêve).[/quote] à mon avis ça n'est pas un problème. on verra débarquer plein de webapps "webkit only" pour s'affranchir des contraintes d'IE, et accessoirement les faire fonctionner sous WebOS, iOS, Playbook... Un type de Mozilla disait récemment sur Twitter "apparemment, les sites optimisés pour IE sont une mauvaise chose mais pas les sites qui ne fonctionnent que sous Chrome". Effectivement, c'est un peu le problème. Euuuh... Eh, mais non en fait ! Il suffit de répéter 100 fois "Google aime le libre ! Google est open ! Google est mon ami !" et hop ! plus de problème. Ouf !
avatar Lemmings | 
@wolf : tu rêves doucement. Si des entreprises comme Google, Sony, Samsung, LG ou autres se sont impliquées dans Android c'est qu'elles sont parfaitement consciente de la viabilité de la plateforme. Sinon Google pourrait très bien intégrer Android à Chrome OS... Techniquement rien ne l’empêche. Amazon propose déjà un émulateur Android pour tester les applications directement depuis son site !
avatar grogeek | 
Ce n'est pas parce que certaines entreprises monomaniaque s'orientent vers un produit unique que le reste de la planète va faire la même chose......
avatar nicolas | 
@grogeek où as-tu vu un produit unique?? Il y a quand même une sacré différence entre un iPhone et un MacPro... Je ne suis pas spécialiste de programmation, de marketing, ni d'électronique, mais je trouve qu'une fois de plus, Apple est sur la meilleure des voies. En choisissant OSX pour construire iOS, et en maintenant une synergie entre les 2, elle gaspille moins de temps, d’énergie et d'argent, et elle touche les développeurs et les utilisateurs de façon transversale. bref, c'est COHERENT. et on ne peut que le saluer. la prochaine étape, c'est la façon dont Apple vas passer le virage du CloudComputing, et des compromis (peut-être tranchés) qu'elle fera.
avatar parafsuo54000 | 
Gnu/Linux ou gnu/linux? Lol
avatar Rufus | 
Vu que plus personne ne peut concurrencer Google, il faut bien qu'ils créent la compétition eux-même.
avatar lukasmars | 
@nicolas La cohérence est toute relative. Je te rappelle tout de même que Apple avait envisagé les Web App pour l'iphone avant de tout miser sur les app natives. C'est facile une fois que Apple connait son succés(merité) de dire " Oui , Apple a un plan determiné et avance ces pions de maniére strategique, tout obéit a un superbe masterplan dirigé par Jobs" Dans les faits, c'est trés loin d'être la cas.
avatar aleios | 
Google doit-elle choisir ? Pourquoi choisir entre 2 systèmes qui ne leur ont pas couté un rond jusqu'ici: Une pâle copie d'un système pour mobile bien connu d'un côté, et un navigateur dôté de quelques fonctions avancées de l'autre. Le tout développé par une communauté du libre qui ne comprends toujours pas à quel point elle se fait exploiter. J'exagère volontairement mais Google n'aura aucun problème à développer ces 2 systèmes en parallèle, d'un point de vue finacier du moins. D'un point de vue stratégique, c'est une autre histoire...
avatar Mecky | 
[quote]on ne possède plus une machine, l'ordinateur, on possède des données, accessibles depuis n'importe quelle machine. Le grand public sera-t-il capable de comprendre cette différence fondamentale ?[/quote]Euh... sérieux ? Compris ? Bin oui ! Accepté ? Bin ça par contre... demandons aux clients, disons, par hasard,... de Sony ou de Facebook si ils sont d'accord de laisser leurs informations personnelles en toute confiance chez leurs fournisseurs ! En complément, lorsque je "change de smartphone comme de chemise, et retrouve mes données" pourquoi devrais-je passer par le nébuleux nuage pour cela ? Pourquoi ne pourrais-je pas le faire de chez moi ? Si le logiciel évolue, il n'y a que lui à modifier, pas mes données ! La structure des données, la définition de cette structure, les règles qui régissent le contenu, etc... doivent être modernes et standardisés,... MAIS PAS LE CONTENU qui est personnel, privé, et partagé uniquement selon MES choix !
avatar Anthony Nelzin-Santos | 
[quote]pourquoi devrais-je passer par le nébuleux nuage pour cela ?[/quote] Rien ne t'en empêche avec Android ou iOS : tu peux te connecter à « ton » nuage, sur ton serveur, qui peut être chez toi. Avec Chrome OS, connecté à un serveur distant, c'est déjà plus dur : je comprends cette vision, et elle est séduisante, je me demande si elle sera acceptée, comme tu le dis.
avatar Arcetnathon | 
@ Lemmings : Non. Si Sony, Motorola, Samsung, lg et compagnie n avaient pas franchi le pas android, leur division mobile serait morte. Android est la seule solution viable pour fabricant de smartphone.
avatar Rigat0n | 
Pour moi, Chrome OS, c'est pas du nuage, c'est du vent. J'ai TOUJOURS préféré une application native à une webapp (même quand SJ disait le contraire), et je fais partie de ces gens qui aiment posséder ce qu'ils achètent (quand j'achète un logiciel, je veux avoir une application, pas un signet vers une URL), qui aiment travailler hors-ligne (remarquez c'est peut-être possible dans Chrome OS) et qui ont une connexion internet quelque fois un peu foireuse. Je préfère largemenr Honeycomb à Chrome OS sur une tablette, par exemple. Mais je vois pas trop pourquoi ils devraient choisir. Chrome OS sur les netbooks et Android sur les tablettes et smartphones.
avatar laurange | 
ChromeOS devrait tourner sur une boite minimaliste comme une appletv et pas sur un netbook une chromebox a $100 branchée sur un écran pas cher ou une télé, un
avatar tap | 
En terme d'usage (et c'est le plus important), il y a quand même quelques différences notables entre un Chrome sur un OS de bureau et Chrome OS sur un Chromebook ou une Chromebox. Je trouve que Google fait le bon choix, je me souviens de Ray Ozzie, l'ancien directeur technique de Microsoft qui disait de Chrome OS : "Android est le présent, Chrome est le futur", ce qui illustre plutôt bien le fond de votre article. Ballmer lui, il rigolait, difficile de savoir s'il rigolait en flippant secrètement, ou s'il rigolait parce que c'est ce qu'il fait le mieux... Pour avoir testé Chrome OS en utilisation intensive pendant 2 jours, je peux garantir que le système est facile à prendre en main. C'est assez séduisant si on aime beaucoup surfer sur le web, l'expérience est plutôt unique. Mais il n'est pas sans défauts, pour ça on peut faire confiance en la rapidité des équipes de Chrome pour qu'il gagne en maturité. J'ai trouvé qu'on est hyper productif sur Chrome OS, alors que je pensais tout le contraire au début. C'est très loin d'être du vent, tandis que certains n'y croient pas, Google travaille sur son Native Client (critiquable ou pas), avance ses pions. Il me parait presque évident que sur le long terme, Chrome OS permettra d'utiliser des applications web très abouties, plus accessibles pour le grand public, même si elles seront moins performantes que les applications natives des OS habituels... Le concept de Chromebook peut s'étirer ensuite au dela du netbook à la maison. On peut très bien imaginer que ces machines soient disponibles dans les hôtels, ou dans d'autres espaces publics. Rien que le mode invité embarque directement la navigation privée. @laurange: "ChromeOS devrait tourner sur une boite minimaliste comme une appletv et pas sur un netbook une chromebox a $100 branchée sur un écran pas cher ou une télé" C'est le cas, on connait pas encore le prix des Chromebox par contre...
avatar Wolf | 
@ Lemmings : si des entreprises comme LG, sonyEricsson, Motorola et Samsung, sans oublier HTC se sont impliquées dans Android ce n'est certainement pas a cause de ses qualités, qui hormis la gratuitée, sont proche de zéro, mais parceque ces boites n'ont pas eu d'autres choix. Elles sont incapables de développer un système viable. Elles de sont fait laminées par Apple a la sortie de l'iphone, donc Android c'était la planche, certes pourrie, de salut. Je pense qu'il est grand temps de stopper Google et son merdier d'open source en les remettants a leur place et de tirer la chasse d'eau.
avatar nicolas | 
@lukamars Je m'avance peut-être un peu, mais à mon avis, lorsqu'Apple présente l'iPhone+iOS en janvier 2007 (qui a été en développement pendant 6 ans!!!), l'iPhone 3G et iOS2 était dans les roadmaps, avec peut-être même, déjà, l'objectif de l'ouvrir aux Apps, grace à XCode. Je pense que oui, Apple avance certains pions stratégiques, depuis longtemps, laissant malgré tout de la place à l'adaptation à certaines évolutions rapides. un exemple : le dock connector, introduit en 2003, qui est aujourd'hui une des grandes forces des iDevices, qui le permet une très grande polyvalence, et qui est la clé de voute de l'eco-système iPod/iPhone/iPad.
avatar Lemmings | 
@arcetnathon : la seule ? Bha non... Meego, Symbian, ou autres. Il y a des tas de solutions pour faire des smartphones... Samsung a bien son Bada qui est pas si mauvais que ça finalement. Encore une fois, vous êtes bien naïf à croire que des groupes qui pèsent des dizaines de milliards d'euro en bourse prennent des décisions par dépit ! Tout est calculé, mal parfois, mais calculé quand même !
avatar Lemmings | 
@Rigat0n : c'est pour ça que Google a intégré un "client natif" à Chrome, le NaCl.
avatar Komm | 
Dites vous avez la mémoire courte les gars, en 2007, Jobs expliquait que les webapps étaient l'avenir... Je pense pas qu'il ait prévu ça à la base. Je rejoins totalement tap, essayez google docs un peu pour voir. Ca marche vraiment (y compris offline)...
avatar Lemmings | 
@wolf : joli troll... ps : tu ferais bien de relire les consignes du site avant d'écrire ! @tap : Les web-app sont de toute manière le futur, que ce soit sur Chrome OS ou Android, les deux OS sont capables de faire tourner tout ça très bien. Car finalement qu'es-ce qui différencie une "web app" pour netbook d'une "web app" pour tablette ? Bien peu de choses... http://www.bheller.com/2011/05/06/html5-le-futur-des-applications-mobiles/
avatar tap | 
@Lemmings: c'est tout à fait ça. Il y a d'ailleurs quelques perles sur le Chrome Webstore de webapps vraiment agréables à utiliser, et visuellement jolies. Le Chrome Web Store va donc forcément s'améliorer avec le temps, déjà qu'il est loin d'être vide alors que Chrome OS n'est même pas sorti ... ! Chrome OS n'est qu'une plateforme pour que les gens utilisent encore plus le web, encore et toujours plus. Indirectement ça profite à Google. Alors que l'idée originelle était probablement qu'Android et Chrome OS servaient de "sécurité" pour continuer à utiliser les services Google, c'est en train de muter finalement comme un environnement de travail/loisir en SaaS complet... Je pense aussi que les webapps ont un bon avenir, bien plus radieux qu'on pourrait le croire, et il sera intéressant de voir comment Google procèdera si elles percent. Sur le principe, Google devrait préférer le principe des webapps aux applications natives, mais ils feront de toute façon un choix rationnel.
avatar Berone | 
@ nicolas : Tout à fait d'accord avec tes arguments. Quant aux tap, lemmings ou autres wolf's : de une, techniquement : sur quelle architecture matérielle ? Et avec quels débits réseau ? Chrome avec du 100 Mb en réseau pour tout le monde et partout sur le globe ! Ben ouais, c'est du gros délire... Non, t'est pas d'accord ? Et de 2, avec quelle philosophie ?! Car, le comble, le dernier commentaire qui parle de "sécurité" chez Google, ce marchand de vie privée (acquise au mépris de toutes lois sur le sujet!) et qui fait l'apologie, sans s'en douter peut-être, d'une "Big-Brotherisation" de l'informatique sans pareil !!! Ce sont d'ailleurs les mêmes qui s'indignent contre le "monopole" Apple... D'accord avec toi : tirez la chasse d'eau !
avatar Berone | 
@ nicolas : Désolé, ce n'est pas toi qui avait "tiré la chasse d'eau", alors on dira que là, c'est moi. ;-)
avatar Berone | 
@ Rigat0n : J'ajoute que je suis 100% OK avec toi là dessus (logiciels natifs contre webapp) et que c'est sans doute face à cette évidence que SJ s'est certainement rallié. D'ailleurs n'as-t-il finalement fait que faire croire le contraire, un temps, celui que prennent les chiens pour aboyer en regardant la caravane passer... Quant au "Cloud Apple", je le souhaite le plus performant et le plus éthique possible, pour le même prix qu'aujourd'hui, pas plus stp. ;-)
avatar Iron Bull | 
Pourquoi Google aurait besoin de choisir? Les deux systèmes ne sont pas contradictoire. Que je sache, les webapps fonctionnent également sur Android (vous savez, l'icone en forme de boule écrit Browser). Les webapps permettent également de diminuer fortement les coûts de développements: elles ont l'avantage de fonctionner sur toutes les plateformes, pas besoin de créer multiples versions pour tel ou tel appareil. Je pense que les webapps sont les applications du futur, mais les applications natives ont encore de beaux jours devant elles.
avatar Ajioss | 
Google n'aura pas à choisir en effet. Si Android est le présent , Chrome symbolise très clairement le futur. Google ne crée pas seulement un OS, mais tout un éco système. Constructeurs d'ordinateurs (chrome book) , programmeurs (chrome app) et opérateurs téléphoniques y sont déjà associés. Ce que Google s'apprête à faire dans le domaine de l'éducation, pourrait très facilement être étendu à grande échelle, auprès du grand public. On achèterait plus un ordinateur, mais souscrirait à un forfait à la manière d'un mobile. On choisirait sa machine chez son opérateur (ou toutes surfaces vendant des forfaits) parmi des modèles subventionnés , on souscrirait à une offre internet comprenant des packs de services(extension de garantie,assistance hotline etc...) et pourquoi pas, au terme du contrat d'abonnement , avoir droit à des offres de renouvellement permettant de changer à moindre coût son Chromebook parmi un large choix de modèle/marque. L'iPad a initié une nouvelle forme de consommation de l'informatique. Chrome ira plus loin. Les gens d' aujourd'hui n'utilisent plus leurs ordinateurs pour créer du contenu, mais pour en consommer. En rendant son système gratuit, en prenant peu de commission sur le prix des Chrome app, et en associant les opérateurs à son business model .Google place ses pions et se rend peu à peu indispensable. Il pourrait ainsi sécuriser son activité et vivre aisément et de son coeur de métier , à savoir la monétisation des données utilisateurs et la vente d'espaces publicitaires. L’opération de séduction qu’est en train de mener Google auprès des différents acteurs de ce marché finira par payer.
avatar Lemmings | 
@Berone : mon pauvre, mais tu n'as vraiment rien compris... Tu as besoin d'un débit de 100Mo pour lire tes mails sur ton iPhone ? Non ? Alors ça marchera pareil avec 99% des webapp... On en reparle dans quelques années tu veux ?
avatar Ajioss | 
@ Berone Il n'a fallu que quelques années ( 2 voir 3 ans ) pour que la France rattrape son retard sur ses voisins européens concernant le déploiement du haut débit. Tout va très vite dans ce domaine.N'en doute pas, le marché potentiel est déjà important pour Chrome, et le sera d'autant plus à l'avenir. La force de Chrome c'est qu'il s'affranchit du matériel . Tu pourras le retrouver dans toute sorte d'appareils. A commencer par la télévision.
avatar thierry61 | 
Il était logique pour Google de se lancer dans Chrome OS, car c'est une direction technologique qui est déjà très explorée. On peut voir l'approche Google (fournir un environnement d'exécution pour des machines clientes légères et mobiles : les Netbooks) comme une adaptation au cloud computing des technologies dites de "présentation d'application" ou de "virtualisation de poste de travail". En entreprise, des boites comme Citrix, VMware et Microsoft - mais elles ne sont pas les seules- ont des choses très intéressantes à proposer sur le sujet. Donc pourquoi pas Google ? Maintenant, cette discussion 'appli native contre appli locale', 'Web contre "client riche"' est un vieux débat (A ce sujet, je n'ai pas le souvenir que SJ ait dit un jour que les appli web étaient l'avenir). Il se posera toujours des questions de qualité de service, de temps de latence, de débits, de productivité, voire de sécurité. Ce qui fait que l'intérêt d'un type de solution par rapport à un autre dépend évidemment du contexte d'utilisation et de l'infrastructure mise en oeuvre. Reste que si l'intention de Google est de rester dans le peloton de tête des fournisseurs de technologies pour clouds, elle doit avoir des choses comme Chrome OS à son catalogue.
avatar martinbeauce | 
[quote]L'iPad a initié une nouvelle forme de consommation de l'informatique. Chrome ira plus loin. Les gens d' aujourd'hui n'utilisent plus leurs ordinateurs pour créer du contenu, mais pour en consommer. [/quote] Ca me rappelle furieusement le "push" qui à l'époque n'a pas fonctionné faute sans doute de masse populaire suffisante pour adhérer à ce mode de consommation. À l'époque la communauté web était encore très peu "maléable", les gens s'indignaient plus vite. Aujourd'hui, non seulement la technologie a évolué mais ceux qui ne seront pas d'accord avec une consommation de masse online seront sans doute une minorité, ce qui change bien la donne et rend ce "nouveau" mode de consommation viable. On dit souvent que surfer demande une démarche "active", pour que cela reste un privilège de ce média, je pense qu'il est urgent de former des professeurs compétents d'éducation critique aux médias et aux nouvelles technologies pour la jeune (et moins jeune) génération. Je pense qu'internet reste et restera une incroyable source d'information, de création et de liberté d'expression; simplement le chemin menant vers les sites les plus intéressants seront peut-être plus difficiles à trouver face à la multiplication de sites ou blogs "indépendants" qui se font endorser par des marques, et d'une volonté toujours plus forte d' "audimat" en ligne. Pour ma part je me sers de l'informatique pour créer (musique), j'ai donc besoin encore aujourd'hui d'un os embarqué stable et d'une bonne capacité de stockage de masse. Il existe encore peu de solutions professionnelles de création en ligne. Je dois dire que pour du travail de bureau, une solution en ligne me semble envisageable, vu la puissance des outils mis à disposition. Pour moi, l'informatique est un outil de création, de travail et d'évasion et doit le rester. Je ne peux que réagir quand je le vois devenir un outil de "débilisation" collective ou non.
avatar Toto-2403 | 
J'pense qu'effectivement on va faire la fin de OS X, à partir de Lion Apple va continuer de rapprocher ses deux systèmes, peut-être qu'on va avoir encore avoir droit à un OS X mais d'ici 5 ans nos Mac tourneront sous iOS et à mon sens à ce moment là d'un point de vue marketing iOS sera une marque qui parlera bien plus qu'un éventuel Mac OS XI. Cependant Apple opère à une évolution en douceur et progressif qui fera que ce ne sera pas déroutant pour les utilisateurs. Et si l'on regarde d'un point de vue technologique nos mac repose encore sur les bonnes vieilles structures, le MacBook Air annonce un changement de tendance avec un disque en barrette, une autonomie en veille remarquable, il serait assez clair qu'Apple attende que la technologie soit suffisamment avancé pour "iPadisé" entièrement ses ordinateurs, car actuellement pour les pro ça ne suivrait pas. J'pense que Steve Jobs a fait le bon calcul, les mac tactile ça arrivera mais en temps voulu. Bon après tout ceci n'est que pure spéculation, et peut-être que je m'égare ^^
avatar joneskind | 
Je ne comprends pas comment on peut espérer améliorer le monde en proposant la centralisation des données et programmes. Sans parler du fait que c'est super dangereux d'un strict point de vue de la vie privée. Et avant de vous énerver, je vous laisse imaginer ce que Marine Lepen ou Dora l'exploratrice pourraient faire de vos données, car ce qui est légal aujourd'hui peut très bien devenir un motif d'extermination de demain. Imaginez un peu un Fukushima à côté d'une ferme de serveur, et c'est combien de personnes qui se retrouvent au chômage technique? Je ne suis pas adepte des divers théories du complot, mais quand même, l'idée de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, c'est pas nouveau, et c'est pas si con.
avatar Berone | 
@ Lemmings : Oh pauvre, je pense que tu l'es et beaucoup plus que moi, en esprit du moins... C'est sûr qu'une chrome box te sera largement suffisante pour faire tout ce qui se fait déjà très bien sur le web, lire des mels par exemple. Maintenant tu me préviendras -pas avant quelques années c'est sûr - le jour où tu branchera ta camera sur ta chrome box pour faire du montage vidéo HD en temps réel : ta vidéo ira d'abord sur le serveur Google où se trouverait le logiciel de montage => upload de 100Mo par minute filmée... Tu veux vraiment que je continue la démonstration ?
avatar tap | 
@Berone: les apps peuvent être locales.
avatar Berone | 
@ Ajioss : Je maintiens, du 100 Mb partout sur la planète et même partout en France, c'est encore un doux rêve. Quand à s'affranchir complètement du matériel, là ça relève du grand délire. Autant que de vouloir faire tout ce que permettent les différents logiciels d'aujourd'hui, émulés sur un navigateur. Et même si cela fonctionnait un jour, je rejette farouchement le modèle économique Google qui monétise tout ce que ses clients lui confient. Vie privée comprise. Je veux rester propriétaire de mon matériel, de mes logiciels et garder le contrôle de les données Perso. Et pour moi, cela ne se discute pas. Point basta !

CONNEXION UTILISATEUR