Depuis plusieurs mois maintenant, les frais de port pour l'achat de livres sont passés à 3 € dans tous les cas pour les commandes de moins de 35 € (et 0,1 € pour celles qui dépassent cette somme). Mais cette législation française pourrait disparaître suite à un recours d'Amazon devant le Conseil d'État , dont nous avions déjà parlé.
Nos confrères de l'informé expliquent en effet qu'Amazon a visiblement été entendu. Le rapporteur public du Conseil d'État aurait recommandé de transmettre le problème à la Cour de justice de l'Union européenne, pour vérifier si la loi française est bien compatible avec les règles européennes. La Commission européenne avait déjà été assez critique sur la loi, en arguant du fait que les vendeurs de livres sans présence en France étaient défavorisés par rapport aux sociétés qui possèdent des locaux dans le pays, ce qui offre une alternative simple à des frais de port élevés. Compte tenu des critiques en question, il n'est donc pas exclu que l'Union européenne puisse imposer le retrait de la loi en question, pour probablement revenir à la situation précédente dans laquelle certains gros revendeurs pouvaient absorber les frais de port et donc devenir plus intéressants que les revendeurs indépendants.
Bien évidemment, Amazon prêche pour sa paroisse, en indiquant dans une tribune récente que les librairies sont rares dans une grande majorité des communes françaises et qu'elles se concentrent essentiellement à Paris. De plus, la société met en avant un sondage qui montre que 54 % des consommateurs achètent majoritairement des livres en ligne, que 63 % ont vu l'impact financier de la hausse des frais de port (40 % indiquent moins lire) et que seulement 26 % d'entre eux se sont rabattus sur les librairies indépendantes.