La dernière décision de DuckDuckGo ne plaît pas à tout le monde. Il y a quelques jours, le CEO et fondateur du projet Gabriel Weinberg a annoncé que son moteur de recherche allait désormais moins remonter les contenus liés à la désinformation russe. De plus, des encarts vont être ajoutés et mis en évidence afin de faire ressortir les « informations de qualité » sur les sujets qui évoluent rapidement. Cette décision a amené un débat sur le rôle des moteurs de recherche dans la neutralité du partage de l'information.
Like so many others I am sickened by Russia’s invasion of Ukraine and the gigantic humanitarian crisis it continues to create. #StandWithUkraine️
— Gabriel Weinberg (@yegg) March 10, 2022
At DuckDuckGo, we've been rolling out search updates that down-rank sites associated with Russian disinformation.
Ce choix de DuckDuckGo n'est pas vraiment une surprise : Google, Facebook et Bing ont récemment expliqué renforcer leur lutte contre la désinformation russe avec des méthodes similaires. La liste des sites concernés par cette nouvelle décision n'a pas été précisée. Par le passé, DuckDuckGo a plusieurs fois été accusé de bien moins modérer les contenus qu'il remonte que ses concurrents directs.
L'année dernière, le podcasteur controversé Joe Rogan expliquait devoir utiliser DuckDuckGo s'il voulait « trouver des cas spécifiques de personnes décédées de blessures liées à un vaccin ». Le New York Times a observé que DuckDuckGo remontait effectivement des sites moins fiables que Google en se basant sur une vingtaine de recherches conspirationnistes. Si la firme de Mountain View remonte bien certains sites considérés comme effectuant de la désinformation, c'est quelque chose de moins commun tandis que les résultats peu fiables apparaissent moins haut. Pour rappel, les algorithmes de DuckDuckGo sont basés sur ceux de Bing, qui est géré par Microsoft.
De ce fait, de nombreux conspirationnistes incitaient à passer par ce moteur de recherche beaucoup plus confidentiel pour s'informer. Après l'annonce de Gabriel Weinberg, plusieurs personnes ont appelé au boycott de DuckDuckGo, voyant en cette action une manœuvre de censure.
Face aux critiques publiées ici et là, un porte-parole s'est défendu dans un communiqué envoyé à Mashable. Il précise que « la principale utilité d'un moteur de recherche est de permettre l'accès à des informations exactes ». Le partage de désinformation étant considéré comme du contenu de qualité inférieure (au même titre que les spams), l'entreprise estime logique de moins le remonter.
Au début du mois, DuckDuckGo a mis en pause son partenariat avec Yandex, le principal moteur de recherche russe qui fournissait des résultats traditionnels (sans liens avec l'actualité) dans certains pays. En attendant, DuckDuckGo continue de bien se porter. Gabriel Weinberg rappelle qu'environ 100 millions de personnes utilisent DuckDuckGo à travers le monde.