En toute logique, Apple devrait commercialiser incessamment sous peu. Cela fait des mois que nous vous présentons sous toutes les coutures le nouveau système d'Apple. Reste une question de taille : faut-il se ruer dès sa sortie sur le Mac App Store et dépenser un peu moins de 25 € pour s'attacher ses services ? Trois personnes de la rédaction vous livrent leurs impressions et conclusions après plusieurs semaines de tests. Alors, que faire de ce Lion ?
L'avis de Christophe
Dans moins de quelques heures (normalement), Apple sortira Lion, la huitième mise à jour majeure de Mac OS X en un peu plus de dix ans. Avec un tel « passif », on aurait pu imaginer que le lancement de cette version passerait comme une lettre à la poste. Au final, cette mouture pourrait être la plus décriée depuis longtemps. Pourtant, sur bien des points, elle est très prometteuse.
Avec Snow Leopard, Apple affirmait vouloir faire une pause dans la course à la fonctionnalité. La firme de Cupertino s'est donc occupée essentiellement des fondations de son système. Lors de son installation, cette mise à jour était quasi invisible. Lion prend le contrepied de son prédécesseur, les changements sont surtout d'ordre esthétique et ergonomique : LaunchPad, Mission Control, les applications en mode plein écran, l'omniprésence du multitouch…
Sachant que le système sur le plan strictement fonctionnel n'avait pas évolué depuis quasiment quatre ans, cela risque de bousculer certaines habitudes bien installées. On pense à Mission Control qui se substitue à la fois à Exposé et à Spaces. Pour le commun des mortels, le regroupement de ces deux fonctionnalités est sans doute une bonne chose, même si on y perd en souplesse en contre-partie.
Le postulat de base d'Apple — « Back to the Mac », ou rapatrier les meilleures idées d'iOS dans Mac OS X — est très intéressant. Mais là encore, il va falloir prendre de nouvelles habitudes. C'est le cas par exemple avec Reprise. On a vite fait de relancer Aperçu lequel vous ouvre instantanément une dizaine de documents à la figure. Même chose avec le multitouch et ses mouvements inversés par rapport à Snow Leopard.
On pourrait lister un à un tous les petits défauts de Mac OS X Lion, mais au final, cette mise à jour est rafraîchissante et inaugure une nouvelle voie dans laquelle Apple s’engouffre pleinement avec excès parfois, comme c’était le cas aux débuts de Mac OS X avec Aqua. À l’utilisation, Lion est très agréable. L’animal est également réactif, que ce soit avec un Mac dernier cri ou avec un ordinateur qui commence à avoir quelques années, à condition quand même d'avoir 4 Go de RAM. Apple a tout fait d'ailleurs pour donner une sensation de fluidité à son OS en multipliant les effets quand on s'identifie.
De nombreux logiciels et technologies connaissent des évolutions intéressantes. C’est le cas de Mail dont la nouvelle présentation est efficace, de Safari qui est bien plus rapide grâce à sa nouvelle architecture, de Spotlight qui intègre astucieusement QuickLook, d’Aperçu qui est toujours plus puissant… Tout n’est pas parfait pour autant, iCal et Carnet d’adresses sont d’une laideur assez incroyable.
D'autre part, même si la Golden Master est loin d'être parfaite (le mode plein écran est loin de fonctionner sans accrocs), elle est relativement stable. Elle me semble à ce niveau avoir de meilleures dispositions que Snow Leopard, qui avait mis du temps à se débarrasser de ses petits problèmes de jeunesse.
Ce qui sera intéressant avec Lion, c'est de voir comment les développeurs vont exploiter les 3000 nouvelles API mises à leur disposition. On pourrait très rapidement avoir à terme des applications qui modifient radicalement notre manière de travailler. Et à ne pas en douter, à ce moment-là, lorsque l'on retrouvera un Mac sous Snow Leopard, on se rendra compte du chemin parcouru.
L'avis de Nicolas
Cette nouvelle version de Mac OS X effraie les plus fidèles à Apple, on a eu bien souvent l'occasion de le constater ici, dans les commentaires. Avec Lion, Apple a décidé de moderniser son système d'exploitation en l'approchant d'iOS, un système neuf à l'échelle de l'informatique puisqu'il n'a que quatre ans. Manifestement, ce choix n'est pas du goût de tout le monde, même s'il devrait en fait rassurer la majorité des utilisateurs, venus aux Mac par l'iPhone ou l'iPad.
J'utilise Mac OS X Lion sur ma machine professionnelle depuis plusieurs mois maintenant et je n'ai pas vraiment à m'en plaindre. Certes, il y a encore des problèmes, certaines fonctions comme le plein écran sont mal pensées… mais Mac OS X Lion n'a nui en rien à ma productivité et il est plus plaisant à utiliser que Snow Leopard. Mission Control remplace sans problème Exposé et Spaces, passé le temps d'adaptation. J'organise toujours mes différents écrans en utilisant des outils qui fonctionnent aussi bien sur Lion et je ne place quasiment jamais mes applications en mode plein écran, à l'exception toutefois d'iTunes. Mail est mal fichu en plein écran, avec cette fenêtre de rédaction modale vraiment pas pratique. Et puis Lion n'est pas encore très malin pour gérer plusieurs écrans : une application bloque tous les écrans, mais seul l'écran principal est utilisé…
Je n'utilise jamais non plus LaunchPad. C'est peut-être ce que beaucoup oublient, en regardant les nouveautés de Lion : Mac OS X reste un système extrêmement modifiable. Je trouve LaunchPad inutile parce qu'il rassemble trop d'applications, ne me permet pas d'accéder à une application en tapant les premières lettres de son nom et parce que, finalement, Spotlight reste bien plus rapide et pratique comme lanceur. Peu importe, je ne vais jamais dans le LaunchPad. Je trouve aussi le dossier "Tous mes documents" lent et inutile dans le Finder, je l'ai supprimé de la barre latérale et j'ai configuré ma maison comme dossier par défaut et je retrouve le comportement habituel. Pareil, par exemple, pour le dossier "Bibliothèque", si facile à remettre en place si on en a souvent besoin.
Les avantages de Lion sont bien trop nombreux pour effacer ses inconvénients et erreurs de jeunesse qui seront sans doute rapidement oubliés. Pour en profiter vraiment, mieux vaut néanmoins un Mac relativement récent doté d'un SSD et de beaucoup de RAM… et un Magic Trackpad. Le système a été pensé pour cet outil et utiliser Lion à la souris, c'est se priver de certains gestes pratiques, mais c'est évidemment possible. Avec Lion, Apple a choisi de rassurer ses nouveaux clients, mais sans bloquer les habitués qui pourront revenir en arrière ou ne pas utiliser les nouveautés qu'ils ne veulent pas. Pas d'inquiétude, donc…
L'avis d'Anthony
On aimera ou n'aimera pas les nouveautés d'OS X Lion, mais il sera difficile de les ignorer. OS X Lion rafraîchit l'interface Aqua à grands coups d'iOS — ça passera pour certains, ça cassera pour d'autres, et fera causer tout le monde.
L'aspect le plus marquant de Lion, qui nécessite un tutoriel dès le démarrage, est paradoxalement le plus facile à ignorer : Apple a certes démultiplié les gestes tactiles, mais un adepte du trackball comme moi (ou de la souris) n'aura aucune difficulté à piloter l'interface de Lion, qui reste entièrement accessible au curseur, mais aussi et surtout au clavier.
C'est une constante dans Lion : les changements paraissent majeurs, mais le sont moins qu'ils ne le semblent. Jusqu'à un point, malheureusement, où cette hésitation entre la préservation des habitudes et le saut en avant engendre des bizarreries frustrantes au quotidien. Au quotidien donc, l'utilisation de Lion est parfois subie plutôt qu'assumée, la faute à des choix incohérents.
Mission Control, par exemple, part d'une bonne idée : regrouper Dashboard, Exposé et Spaces pour en simplifier le fonctionnement. L'exécution pêche cependant soit par une simplification excessive soit par un manque d'ambition, et peut engendrer quelques frictions. Les différentes fenêtres d'une application sont désormais regroupées en piles : Exposé y gagne en clarté, mais y perd en flexibilité — le glisser-déposer est compliqué (un comble), le repérage parmi plusieurs fenêtres entravé. Les différents espaces sont placés les uns à la suite des autres, et les applications sont considérées comme des espaces distincts : Spaces y gagne là encore en clarté, mais y perd là encore en flexibilité — impossible de réorganiser l'ordre des espaces manuellement par exemple.
À l'inverse de Nicolas, le mode plein écran et Launchpad sont certainement les deux fonctions qui m'ont le plus enthousiasmé après quelques semaines d'utilisation. Je partage son diagnostic : le mode plein écran n'est pas adapté aux configurations multi-écrans et certaines applications en tirent parti d'une bien étrange manière. Mais à habitudes différentes, conclusion différente : un adepte des éditeurs de texte plein écran comme moi adore cette logique, notamment sur mon MacBook Air 11". On passe facilement d'un Ctrl+flèche d'un espace à l'autre. Un pincement sur le trackpad et le Launchpad s'ouvre : les applications les plus utilisées sont sur le premier écran, qui est devenu mon nouveau Dock. Ce fonctionnement n'est pas adapté à toutes les situations (impossible d'écrire un article pour MacG ainsi), mais fonctionne remarquablement bien sur un Mac portable.
On pourrait multiplier les exemples de nouvelles fonctions qui n'en sont qu'à la moitié du chemin (Reprise !) : vous devrez faire votre marché. Chez certains la balance penchera du côté négatif, chez d'autres elle penchera du côté positif. Ce n'est pas tous les jours qu'un OS X fait parler de lui aussi fort…
L'avis de Christophe
Dans moins de quelques heures (normalement), Apple sortira Lion, la huitième mise à jour majeure de Mac OS X en un peu plus de dix ans. Avec un tel « passif », on aurait pu imaginer que le lancement de cette version passerait comme une lettre à la poste. Au final, cette mouture pourrait être la plus décriée depuis longtemps. Pourtant, sur bien des points, elle est très prometteuse.
Avec Snow Leopard, Apple affirmait vouloir faire une pause dans la course à la fonctionnalité. La firme de Cupertino s'est donc occupée essentiellement des fondations de son système. Lors de son installation, cette mise à jour était quasi invisible. Lion prend le contrepied de son prédécesseur, les changements sont surtout d'ordre esthétique et ergonomique : LaunchPad, Mission Control, les applications en mode plein écran, l'omniprésence du multitouch…
Sachant que le système sur le plan strictement fonctionnel n'avait pas évolué depuis quasiment quatre ans, cela risque de bousculer certaines habitudes bien installées. On pense à Mission Control qui se substitue à la fois à Exposé et à Spaces. Pour le commun des mortels, le regroupement de ces deux fonctionnalités est sans doute une bonne chose, même si on y perd en souplesse en contre-partie.
Le postulat de base d'Apple — « Back to the Mac », ou rapatrier les meilleures idées d'iOS dans Mac OS X — est très intéressant. Mais là encore, il va falloir prendre de nouvelles habitudes. C'est le cas par exemple avec Reprise. On a vite fait de relancer Aperçu lequel vous ouvre instantanément une dizaine de documents à la figure. Même chose avec le multitouch et ses mouvements inversés par rapport à Snow Leopard.
On pourrait lister un à un tous les petits défauts de Mac OS X Lion, mais au final, cette mise à jour est rafraîchissante et inaugure une nouvelle voie dans laquelle Apple s’engouffre pleinement avec excès parfois, comme c’était le cas aux débuts de Mac OS X avec Aqua. À l’utilisation, Lion est très agréable. L’animal est également réactif, que ce soit avec un Mac dernier cri ou avec un ordinateur qui commence à avoir quelques années, à condition quand même d'avoir 4 Go de RAM. Apple a tout fait d'ailleurs pour donner une sensation de fluidité à son OS en multipliant les effets quand on s'identifie.
De nombreux logiciels et technologies connaissent des évolutions intéressantes. C’est le cas de Mail dont la nouvelle présentation est efficace, de Safari qui est bien plus rapide grâce à sa nouvelle architecture, de Spotlight qui intègre astucieusement QuickLook, d’Aperçu qui est toujours plus puissant… Tout n’est pas parfait pour autant, iCal et Carnet d’adresses sont d’une laideur assez incroyable.
D'autre part, même si la Golden Master est loin d'être parfaite (le mode plein écran est loin de fonctionner sans accrocs), elle est relativement stable. Elle me semble à ce niveau avoir de meilleures dispositions que Snow Leopard, qui avait mis du temps à se débarrasser de ses petits problèmes de jeunesse.
Ce qui sera intéressant avec Lion, c'est de voir comment les développeurs vont exploiter les 3000 nouvelles API mises à leur disposition. On pourrait très rapidement avoir à terme des applications qui modifient radicalement notre manière de travailler. Et à ne pas en douter, à ce moment-là, lorsque l'on retrouvera un Mac sous Snow Leopard, on se rendra compte du chemin parcouru.
L'avis de Nicolas
Cette nouvelle version de Mac OS X effraie les plus fidèles à Apple, on a eu bien souvent l'occasion de le constater ici, dans les commentaires. Avec Lion, Apple a décidé de moderniser son système d'exploitation en l'approchant d'iOS, un système neuf à l'échelle de l'informatique puisqu'il n'a que quatre ans. Manifestement, ce choix n'est pas du goût de tout le monde, même s'il devrait en fait rassurer la majorité des utilisateurs, venus aux Mac par l'iPhone ou l'iPad.
J'utilise Mac OS X Lion sur ma machine professionnelle depuis plusieurs mois maintenant et je n'ai pas vraiment à m'en plaindre. Certes, il y a encore des problèmes, certaines fonctions comme le plein écran sont mal pensées… mais Mac OS X Lion n'a nui en rien à ma productivité et il est plus plaisant à utiliser que Snow Leopard. Mission Control remplace sans problème Exposé et Spaces, passé le temps d'adaptation. J'organise toujours mes différents écrans en utilisant des outils qui fonctionnent aussi bien sur Lion et je ne place quasiment jamais mes applications en mode plein écran, à l'exception toutefois d'iTunes. Mail est mal fichu en plein écran, avec cette fenêtre de rédaction modale vraiment pas pratique. Et puis Lion n'est pas encore très malin pour gérer plusieurs écrans : une application bloque tous les écrans, mais seul l'écran principal est utilisé…
Je n'utilise jamais non plus LaunchPad. C'est peut-être ce que beaucoup oublient, en regardant les nouveautés de Lion : Mac OS X reste un système extrêmement modifiable. Je trouve LaunchPad inutile parce qu'il rassemble trop d'applications, ne me permet pas d'accéder à une application en tapant les premières lettres de son nom et parce que, finalement, Spotlight reste bien plus rapide et pratique comme lanceur. Peu importe, je ne vais jamais dans le LaunchPad. Je trouve aussi le dossier "Tous mes documents" lent et inutile dans le Finder, je l'ai supprimé de la barre latérale et j'ai configuré ma maison comme dossier par défaut et je retrouve le comportement habituel. Pareil, par exemple, pour le dossier "Bibliothèque", si facile à remettre en place si on en a souvent besoin.
Les avantages de Lion sont bien trop nombreux pour effacer ses inconvénients et erreurs de jeunesse qui seront sans doute rapidement oubliés. Pour en profiter vraiment, mieux vaut néanmoins un Mac relativement récent doté d'un SSD et de beaucoup de RAM… et un Magic Trackpad. Le système a été pensé pour cet outil et utiliser Lion à la souris, c'est se priver de certains gestes pratiques, mais c'est évidemment possible. Avec Lion, Apple a choisi de rassurer ses nouveaux clients, mais sans bloquer les habitués qui pourront revenir en arrière ou ne pas utiliser les nouveautés qu'ils ne veulent pas. Pas d'inquiétude, donc…
L'avis d'Anthony
On aimera ou n'aimera pas les nouveautés d'OS X Lion, mais il sera difficile de les ignorer. OS X Lion rafraîchit l'interface Aqua à grands coups d'iOS — ça passera pour certains, ça cassera pour d'autres, et fera causer tout le monde.
L'aspect le plus marquant de Lion, qui nécessite un tutoriel dès le démarrage, est paradoxalement le plus facile à ignorer : Apple a certes démultiplié les gestes tactiles, mais un adepte du trackball comme moi (ou de la souris) n'aura aucune difficulté à piloter l'interface de Lion, qui reste entièrement accessible au curseur, mais aussi et surtout au clavier.
C'est une constante dans Lion : les changements paraissent majeurs, mais le sont moins qu'ils ne le semblent. Jusqu'à un point, malheureusement, où cette hésitation entre la préservation des habitudes et le saut en avant engendre des bizarreries frustrantes au quotidien. Au quotidien donc, l'utilisation de Lion est parfois subie plutôt qu'assumée, la faute à des choix incohérents.
Mission Control, par exemple, part d'une bonne idée : regrouper Dashboard, Exposé et Spaces pour en simplifier le fonctionnement. L'exécution pêche cependant soit par une simplification excessive soit par un manque d'ambition, et peut engendrer quelques frictions. Les différentes fenêtres d'une application sont désormais regroupées en piles : Exposé y gagne en clarté, mais y perd en flexibilité — le glisser-déposer est compliqué (un comble), le repérage parmi plusieurs fenêtres entravé. Les différents espaces sont placés les uns à la suite des autres, et les applications sont considérées comme des espaces distincts : Spaces y gagne là encore en clarté, mais y perd là encore en flexibilité — impossible de réorganiser l'ordre des espaces manuellement par exemple.
À l'inverse de Nicolas, le mode plein écran et Launchpad sont certainement les deux fonctions qui m'ont le plus enthousiasmé après quelques semaines d'utilisation. Je partage son diagnostic : le mode plein écran n'est pas adapté aux configurations multi-écrans et certaines applications en tirent parti d'une bien étrange manière. Mais à habitudes différentes, conclusion différente : un adepte des éditeurs de texte plein écran comme moi adore cette logique, notamment sur mon MacBook Air 11". On passe facilement d'un Ctrl+flèche d'un espace à l'autre. Un pincement sur le trackpad et le Launchpad s'ouvre : les applications les plus utilisées sont sur le premier écran, qui est devenu mon nouveau Dock. Ce fonctionnement n'est pas adapté à toutes les situations (impossible d'écrire un article pour MacG ainsi), mais fonctionne remarquablement bien sur un Mac portable.
On pourrait multiplier les exemples de nouvelles fonctions qui n'en sont qu'à la moitié du chemin (Reprise !) : vous devrez faire votre marché. Chez certains la balance penchera du côté négatif, chez d'autres elle penchera du côté positif. Ce n'est pas tous les jours qu'un OS X fait parler de lui aussi fort…