Brevet : du vent ionique pour supprimer les ventilateurs des Mac
Du vent ionique pour remplacer les ventilateurs, c'est l'idée de base d'un brevet obtenu par Apple, « Methods and apparatus for cooling electronic devices » (# 8,305,728). Il s'agit plus précisément de résoudre un problème posé par les mécanismes actuels de refroidissement : des entrées à la sortie en passant par les ventilateurs et les radiateurs, le flux d'air suit un chemin prédéterminé.
Un vent ionique pourrait quant à lui être détourné par « un générateur de champ de déflexion », un aimant ou un électro-aimant : l'air frais pourrait donc être acheminé près des composants en ayant le plus besoin. En faisant varier très finement l'intensité du flux, on réglerait aussi le problème des conditions de non-glissement, c'est-à-dire celui des couches d'air plus chaud qui stagnent au-dessus des composants non seulement malgré, mais aussi surtout à cause du fonctionnement en continu des ventilateurs.
Tel qu'il est décrit, le système d'Apple semble se heurter à des problèmes pratiques de taille. La création d'un vent ionique nécessite un fort champ électrique, suffisant pour créer un effet couronne, mais trop faible pour entraîner la formation d'arcs, et en tout cas à l'opposé de la réduction de la consommation des machines. L'ionisation des molécules d'air génère de plus un sous-produit néfaste, l'ozone.
Le vent ionique pourrait néanmoins bien être utilisé, dans le futur, pour refroidir les appareils électroniques. Le chercheur ukrainien Alexander Mamishev travaille sur le sujet depuis 2001 — Intel lui a confié 100 000 $ en 2006 pour qu'il poursuive ses travaux prometteurs à l'université de Washington. Plutôt que de travailler à l'échelle d'un appareil entier, Mamishev a développé un émetteur d'ions 300 fois plus petit qu'un cheveu humain et qui pourrait donc être intégré aux puces elles-mêmes.
L'idée est la même, mais à une échelle beaucoup plus petite et beaucoup plus économique : l'émetteur est placé à un bout du processeur, le collecteur à l'autre bout ; entre les deux, le vent ionique le refroidit. Plus qu'une promesse d'application immédiate, le brevet d'Apple est donc à considérer comme une pierre apportée à cet édifice, l'insertion d'un déflecteur dans ce mécanisme ajoutant de la flexibilité au tout. Les ventilateurs ont donc sans doute quelques années devant eux — quoique la plupart des puces ARM de nos appareils mobiles n'en nécessitent même plus.