L'acquisition d'Autonomy par HP retardée par les actionnaires

Anthony Nelzin-Santos |
À la mi-août, HP annonçait son intention de se dégager du marché de l'informatique personnelle pour entamer une transition vers le logiciel et le service aux entreprises, comme IBM l'a fait en son temps. Le premier volet va être réalisé par la séparation de la branche Personal Systems en une nouvelle société, filiale de HP ou cédée à un tiers. Le deuxième volet passe par l'acquisition d'Autonomy, une société britannique spécialiste du traitement en masse des données non structurées.

HP a proposé un prix d'achat de 2 500 pence par action, soit 7,09 milliards de livres (11,2 milliards de dollars, 8,2 milliards d'euros). Le conseil d'administration d'Autonomy a approuvé à l'unanimité et a conseillé aux actionnaires d'accepter l'offre. Problème : les actionnaires, justement, font de la résistance. À la date de clôture de l'offre, seuls 41,6 % d'entre eux l'avaient accepté : HP a été obligé de repousser la fin de l'offre au 3 octobre prochain.

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À 2 500 pence par action, l'offre de HP est pourtant alléchante : elle a été formulée le 18 août dernier, alors que l'action d'Autonomy cotait à 1 429 pence au London Stock Exchange. HP offre donc un premium de 79 %… pas suffisant à en croire certains actionnaires. Les experts ne croient pas qu'une offre concurrente puisse se dégager : certes les actionnaires sont parfois — pour ne pas dire souvent — attirés par l'appât du gain, mais il n'y aurait pas ici d'autre choix.

C'est en fait la situation morose des marchés qui serait en cause : les actionnaires n'auraient tout simplement pas envie de vendre, car ils ne sauraient pas dans quoi réinvestir. Il y a au moins une bonne nouvelle pour HP : SAP et Oracle ont enfin réglé leur différend judiciaire, la première acceptant de verser à la deuxième 20 millions de dollars (14,5 millions d'euros). Leo Apotheker, ancien PDG de SAP et désormais PDG de HP, n'a plus à se cacher pour échapper à la justice…
avatar Ali Baba | 
Je serais hp, je prendrais les 42% acquis, et pour le reste je procèderais à une fusion par échange d'actions — ainsi, lesdits actionnaires n'auraient plus à se poser la question du réinvestissement.
avatar Zouba | 
Il se passe quoi pour la minorité d'actionnaire qui n'aurait pas approuvé le rachat de leurs actions ?
avatar rom54 | 
Peut etre que les actionnaires ont enfin compris la nouvelle donne. Plutot que d'augmenter le capital par spéculation a court terme, quitte a transformer l'entreprise en entreprise financière et la détruire a court terme, ils préfèrent miser sur une augmentation de la valeur de l'action sur le long terme basée sur la performance réelle de la societe - et donc sur son coeur de metier. Dans ce cas l'offre de HP est effectivement inconsistante car l'avenir même de HP est incertain sur le moyen terme (HP n'est pas IBM et on est plus dans les annes 90 et HP a maintenant pour concurrents Oracle et IBM). Cela voudrait dire que les actionnaires commencent a envisager un modèle économique degage du principe d'endettement continu et qu'ils préfèrent un modèle de gestion type Apple. Dans tous les cas c'est une tres mauvaise nouvelle pour HP et ca risque d'être fatal a son CEO...
avatar thierry61 | 
Il est tout à fait possible que les actionnaires jouent la carte de la surenchère, s'attendant à ce que HP relève son offre. C'est une attitude assez classique. Je suis assez dubitatif sur le dernier paragraphe du papier. Car disposer d'argent frais (après avoir réalisé une bonne plus-value) à une époque où le marché est en train de se prendre une claque peut être très intéressant pour "acheter au son du canon". Evidemment, il est toujours difficile de prévoir quand le marché aura atteint son point bas.

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