Microsoft : un accord de licence sur des brevets de PalmOS

Anthony Nelzin-Santos |
En 2000, Palm Computing s'est scindé en deux : Palm, Inc., fabricant de téléphones d'une part ; PalmSource, développeur de PalmOS d'autre part. Cinq ans plus tard, la société japonaise Access prenait le contrôle de PalmSource, et avec elle de son portefeuille de brevets. Microsoft vient de signer un accord de licence incluant les brevets d'Access, mais aussi ceux d'Acacia Research.

On connaît notamment Access pour son navigateur Internet, que l'on retrouve dans la PSP et dans la PS3. Certains de ces brevets sont actuellement au cœur d'une procédure judiciaire opposant Acacia Research à Apple, RIM, Samsung, Motorola et d'autres — mais pas Microsoft. Acacia détient plus de 150 sur le domaine du mobile et des communications au nom de certaines sociétés et universités.



Directeur général de la propriété intellectuelle chez Microsoft, David Kaefer explique « qu'en se concentrant sur des accords de licence efficaces, [… Microsoft] est capable de fournir à ses partenaires et à ses clients une tranquillité d'esprit » sans égal dans le domaine. Car il s'agit bien de cela : alors que les procès dans le domaine du mobile se multiplient, Microsoft mène une politique passive-agressive, se couvrant pour rassurer ses partenaires autant qu'il attaque pour décrédibiliser son adversaire.

La trame de fond est l'affrontement entre Windows Phone 7 et Android : alors que l'OS de Google semble mal armé en termes de propriété intellectuelle, Microsoft explique tout faire pour renforcer cet aspect de WP7, et assure qu'elle sera aux côtés de ses partenaires en cas de problèmes. Selon Paul Ryan, PDG d'Acacia, ces brevets sont « fondamentaux » dans le domaine des smartphones, couvrant aussi bien la synchronisation des courriels que les fonctions les plus basiques de téléphonie.

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avatar kripton | 
maintenant qu'en est il de la validité d'un brevet sur des "fonctions les plus basiques de téléphonie". le fait d'avoir un bouton vert pour appeler est il breveté ? jusqu'où ira t on dans le débile pour enfin supprimer tous ces brevets loufoques ?
avatar Charled | 
Microsoft obligé de prendre une licence pour Access ;)- Amusant. ok, je -->
avatar sylver78 | 
Il faut savoir qu'accès on aussi tenté d'attaquer le marché mobile avec leur OS qui était en pleine "concurrence" avec Android/iOS et Windows mobile : ALP (Access Linux Platform) : http://alp.access-company.com/ . Sauf qu'ils ont jeté l'éponge il y a peu ( http://techrights.org/2010/10/03/access-linux-platform-kaput/ ), et ces accords récents avec Microsoft ne sont certainement pas étrangers à l'arrêt de l'activité OS mobile d'Access !
avatar loleroo | 
Vous est-il déjà arrivé de réfléchir 5 minutes à ce à quoi ressemblerait l'industrie si les brevets n'existaient pas ? Pourquoi innover si l'on est certain de se faire copier à la minute où le produit sera mis en rayon ? Pourquoi investir des millions de $ dans de la R&D sans garantie de pouvoir exploiter ses innovations ?
avatar tetris | 
Certes, mais à force de voir des poursuites de tout les cotés pour des idées de base, comme dernièrement le classement des dossiers par ordre chronologique, le système même des brevets est discrédité!
avatar oomu | 
@loleroo [08/10/2010 17:16] >Vous est-il déjà arrivé de réfléchir 5 minutes à ce à quoi ressemblerait l'industrie si les brevets n'existaient >pas ? Pourquoi innover si l'on est certain de se faire copier à la minute où le produit sera mis en rayon ? >Pourquoi investir des millions de $ dans de la R&D sans garantie de pouvoir exploiter ses innovations ? oui il m'est arrivé de réfléchir des mois à ce à quoi ressemblerait l'industrie DU LOGICIEL ET UNIQUEMENT DU LOGICIEL si les brevets n'existaient pas. Elle ressemblerait grosso-modo à ce l'industrie du fin année 80-début 90. Quand Microsoft était opposé Quand Apple se contentait de globalement du copyright Quand les patents trolls étaient quasi inexistants Quand très peu de domaines informatiques étaient massivement brevetés (parce qu'on parle de MASSIF, des centaines de milliers de brevets déposés par AN par des cabinets d'avocats dédiés à cela), on a eu la micro-informatique, la naissance d'internet, et un boom créatif dans le jeux vidéo. On parlait pas encore des brevets pour la moindre routine, le moindre concept maintes fois expérimentés 30 ans plus tôt ou pour le principe du vieux jeux vidéo Alone in Dark (un brevet Sega). Et pourtant, cette industrie s'est créé. Donc oui on peut imaginer une industrie DU LOGICIEL sans brevets. Il n'y a pas besoin d'usines à LOGICIEL Oui, un LOGICIEL cela demande du TRAVAIL et des gens passionnés qu'on doit payer. Mais le LOGICIEL n'a besoin que d'un ordinateur et d'un compilateur. (compilateur qui de nos jours vaut ZERO euros, _ZERO_ , de java à c en passant par objective C, cobol, fortran etc Tout étudiant peut se faire ses premières armes.) L'industrie du LOGICIEL était une industrie où il était facile de RENTRER sur le marché. il n'y pas besoin de REACTEUR NUCLEAIRE pour faire du LOGICIEL. Pas de combinaisons d'astronautes pour faire du LOGICIEL Ce qui se comprend dans l'industrie LOURDE (automobile, électroniqu, chimie etc) ne l'est pas en LOGICIEL
avatar oomu | 
Ce qui se passe est grave, car par boomerang, l'idée même de brevet est discrédité. Or, le brevet a son importance. Il est là pour permettre la mise sur le marché et la disponibilité à TOUS des idées. C'est une idée de gauche. L'ETAT (ce grand Intervenant) débarque pour protéger l'inventeur et lui donner un monopole TEMPORAIRE afin qu'il mette en vente et distribue au public. Mais quand il s'agit de logiciels, que tout un chacun peut faire (un ordi+un compilo, allez à monop, vous trouverez des bouquins, pas besoin de monter votre propre accélérateur de particules pour taper du CODE), le brevet s'est transformé en son contraire. Si tout et n'importe quoi est breveté : mettre du code en ligne devient un danger. Car immédiatement il sera scruté et vous serez attaqué. L'incroyable développement de logiciels de ces 15 dernières années, grâce à l'opensource et le logiciel libre est impossible avec un monde entièrement couverts de brevets. Deja qu'exposer un logiciel compilé (qu'il soit dans une machine ou vendu en tant que tel) est s'exposer (mais cela est plus obscure), exposer du code source devient un risque quasi certain. Cela tout simplement va renfermer les entreprises, faire réfléchir les universités avant d'autoriser du partage de code, limiter l'entrée de nouveaux acteurs sur le marché. Le Brevet A Outrance (BAO) devient non plus une protection de l'inventeur par l'Etat le temps de mettre en vente et rentabiliser, mais un outil de parasite pour se nourrir des produits des autres. Pourquoi ? parce que le logiciel est par nature différent des Vases, des Moteurs à Réactions et des Forges à Métaux Lourds. Le logiciel est une oeuvre de l'esprit qui ne demande pas de moyens lourds pour en imaginer un mais surtout ne demande pas de lourds investissement pour le mettre en oeuvre (l'exécuter). - Rappelons que les procés peuvent être bien plus complexes que simplement des brevets. C'est le cas de Google Dalvik vs Oracle JAVA. il ne s'agit PAS que de brevets
avatar oomu | 
Il est naturel de couvrir de brevets les procédés de fabrications des processeurs (ou des fusées, ou d'un moule à pièce industrielle fort complexe), parce qu'il faut construire ensuite des usines qui coûtent des milliards. Cela serait quand même un brin triste si le moindre concurrent pouvait faire pareil parce qu'il a regardé au microscope le processeur (on a pas confiance dans la seule loi, maintenant les puces sont conçus pour résister à l'observation). Mais ce n'est pas le cas de la création d'un logiciel. - Le brevet à outrance pose des problématiques complètement différente au logiciel, tout simplement parce qu'un logiciel ressemble d'avantage à un ROMAN (comme harry potter) qu'autre chose. L'analogie de la Recette de cuisine est la moins mauvaise.
avatar USB09 | 
Merci oomu, c'est toujours un plaisir de te lire.

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