Les représentants du Nevada planchent sur un projet de loi visant à contraindre les entreprises électroniques et informatiques à fournir aux réparateurs indépendants tout le nécessaire pour intervenir sur leurs produits.
Cette loi, à l'étude au sein de la législature du Nevada, surnommée « Le droit à la réparation »permettrait aux petits réparateurs qui ne font pas partie des circuits dûment agréés, mais aussi à des institutions scolaires par exemple, de prendre en charge eux-même la maintenance et la réparation d'ordinateurs, de tablettes, d'imprimantes, etc.
Tous les matériels d'un prix inférieur à 5 000 $ seraient concernés (exception faite des machines à sous, dont cet état, celui de Las Vegas et de Reno, est grand consommateur), ce qui englobe largement les gammes informatiques des constructeurs.
TechNet, un groupe d'entreprises de la high-tech dont Apple, HP ou encore Google sont membres, est vent debout contre cette idée. Cameron Demetre, le responsable régional de TechNet pour la Californie et le Sud-ouest fait valoir que cet élargissement des conditions d'accès aux informations et pièces des produits aux réparateurs non-agréés poserait des risques pour les données personnelles stockées dans ces appareils. Ce texte peut « être un facteur potentiel de problèmes, incluant de sérieux risques pour la sécurité et la vie privée ». Un chiffon rouge agité sans grandes nuances, sachant que toutes les réparations n'ont pas la même ampleur.
Pour un représentant de la Consumer Technology Association qui regroupe les participants au CES de Las Vegas, il s'agit pour ces grands groupes de l'électronique de ne surtout pas prêter le flanc à des risques liés à des réparations qui, en cas de problèmes, génèreraient des retombées négatives sur leur image : « L'une des raisons pour lesquelles les fabricants d'électronique grand public sont si chatouilleux est que leur modèle commercial repose sur la réputation de leur marque », et ce jusqu'au SAV.
Ce projet de loi est débattu alors même qu'Apple a annoncé ce début de semaine qu'elle étendait son programme pour les réparateurs indépendants à 200 pays. Il est de nature à donner un accès à ses informations techniques et pièces détachées à un plus grand nombre d'acteurs, mais sous réserve, toujours, de réussir des épreuves afin d'obtenir et de conserver son agrément. Ce n'est pas un accès en libre-service.
Source : AP