Ouvrir le menu principal

MacGeneration

Recherche

Virtual Game Station, l'émulateur de PlayStation pour Mac qui a légalisé l'émulation

Pierre Dandumont

mardi 22 avril 2025 à 11:46 • 11

Logiciels

Connaissez-vous Virtual Game Station, de chez Connectix ? Si vous utilisez des Mac depuis longtemps, peut-être : le programme a été montré dans un keynote en 1998 par Steve Jobs et Connectix est une société connue notamment pour une application très employée à une époque, Virtual PC. Pourtant, Virtual Game Station n'émule pas un PC, mais une console : la première PlayStation.

Le disque, pour jouer à la PlayStation sur un iMac G3. Image MacGeneration.

Cet émulateur commercial date de 1998 et est une véritable tour de force pour l'époque : il permet de jouer aux nombreux titres de la première PlayStation sur n'importe quel Mac équipé d'une puce G31, à pleine vitesse et sans devoir chercher le BIOS ou un fichier ISO. Il suffit en effet d'insérer un disque de PlayStation dans votre Mac2 — la couleur noire des disques n'est qu'un artifice commercial — et de jouer. La compatibilité est très bonne pour l'époque, et (surtout) l'émulateur permet d'excellentes performances. Un iMac équipé d'un G3 à 233 MHz et de sa carte graphique ATi exécute la majorité des jeux à pleine vitesse.

Le premier Armored Core.

C'est notamment grâce à Eric Traut, un ingénieur qui a travaillé chez Apple sur l'émulateur qui permettait de lancer les applications pensées pour les 68000 de Motorola sur les PowerPC. Chez Connectix, il a développé un émulateur capable d'exécuter le code MIPS du CPU de la PlayStation sur un PowerPC G3. En 1998, c'est assez incroyable : la console est en vente seulement depuis quelques années, et la PlayStation 2 n'est encore qu'un rêve. Pour se donner une idée, il faut par exemple imaginer un émulateur de PlayStation 5 capable de faire tourner n'importe quel jeu sur un Mac Apple Silicon standard à pleine vitesse.

Il suffisait de mettre un jeu PlayStation dans le lecteur.

Un problème légal

Aaron Giles, un des développeurs, explique bien le problème. À l'origine, Connectix avait approché Sony pour tenter de proposer son émulateur en partenariat avec eux, pour obtenir une licence sur le BIOS de la console. C'était une idée un peu idiote, et Sony a menacé directement la société. Connectix a donc fait de la rétro-ingénierie sur le BIOS pour proposer son équivalent de façon légale, ce qui n'a pas empêché Sony d'attaquer. Pour Connectix, le procès a été un désastre : il a empêché la commercialisation en masse de l'émulateur pendant un temps. Mais pour le monde de l'émulation en général, ce procès — avec celui contre Bleem, un autre émulateur de PlayStation — a permis de poser des bases légales aux États-Unis. Connectix a en effet gagné et le procès a surtout permis de clarifier un point : un émulateur est légal tant qu'il ne contient pas de code protégé par des droits d'auteur. Dans le cas de la PlayStation, proposer un émulateur livré avec le BIOS de la console (qui appartient à Sony) est illégal, mais développer un BIOS compatible3 ne l'est pas.

Moto Racer 2 (PlayStation) sur un Mac.

À la fin, c'est tout de même Sony qui gagne : les ventes ont été bloquées pendant un moment, et Sony a ensuite proposé la PlayStation 2 et acheté Virtual Game Station en 20014.


  1. À l'exception des cartes d'accélération, du PowerBook G3 Kanga et du PowerBook G3 WallStreet doté d'un CPU à 233 MHz sans cache, une sorte de Celeron G3.  ↩︎

  2. Le programme empêche en théorie l'utilisation de copies de jeux. Il n'intègre pas les mêmes protections que la console originale, mais tente tout de même de détecter les copies sur CD-R, probablement pour éviter les procès de la part de Sony.  ↩︎

  3. La technique classique porte le nom de clean room : une équipe analyse le fonctionnement du BIOS et explique exactement ce qu'il fait, quand une autre équipe (totalement séparée) part des explications et code un BIOS équivalent, sans avoir accès à celui d'origine.  ↩︎

  4. Et il a peut-être été intégré dans les dernières PlayStation 2, qui intègrent un processeur PowerPC pour l'émulation de la première PlayStation, plutôt que de reposer sur un CPU MIPS pour une rétrocompatibilité directe.  ↩︎

Rejoignez le Club iGen

Soutenez le travail d'une rédaction indépendante.

Rejoignez la plus grande communauté Apple francophone !

S'abonner

Nouveautés d’iOS 26, macOS Tahoe, Liquid Glass… Tous nos articles pour tout savoir sur la WWDC 2025

14/06/2025 à 15:00

• 8


Aperçu de Spotlight dans macOS Tahoe : le lanceur idéal pour débuter ?

14/06/2025 à 11:00

• 29


Sortie de veille : une WWDC 2025 réussie ? Notre débrief d’iOS 26, Liquid Glass…

14/06/2025 à 08:00

• 11


SAV : Apple lance un programme de réparation pour des Mac mini M2 qui ne s'allument plus

14/06/2025 à 07:38

• 40


Avec Tahoe, les applications macOS pourront s’afficher sur le Vision Pro

13/06/2025 à 21:57

• 17


Les Youtubeurs de Linus Tech Tips voulaient se moquer des Mac pendant un mois, mais décident finalement de rester chez Apple

13/06/2025 à 18:56

• 92


watchOS 26 : découverte de la nouvelle interface de l'app Exercice

13/06/2025 à 18:27

• 4


Découvrez le tout nouveau UPDF 2.0 – l’éditeur PDF ultime pour Mac et iOS !

13/06/2025 à 15:18

• 0


macOS 26 peut faire le ménage dans les icônes de la barre des menus

13/06/2025 à 14:52

• 11


Avec EnergyKit, Apple veut charger votre watture au moment le plus opportun

13/06/2025 à 13:45

• 12


3DMark, une référence pour comparer les performances des GPU, débarque sur Mac

13/06/2025 à 13:02

• 31


Promo : des MacBook Air M3 16 Go à partir de 850 €

13/06/2025 à 12:50

• 13


Des nouvelles de Cyberpunk 2077 sur Mac, qui tourne visiblement bien sur un MacBook Pro M4 Max

13/06/2025 à 11:56

• 36


Les vélos arrivent dans Plans sur le web et les apps tierces pour watchOS

13/06/2025 à 11:30

• 22


TSMC est toujours le plus gros fondeur, mais SMIC rattrape Samsung pour la gravure

13/06/2025 à 11:10

• 9


iOS et macOS 26 améliorent le remplissage automatique des codes de sécurité

13/06/2025 à 09:36

• 13