Mise Ă jour le 21/04/2025Â :
Que les fans de HFS et HFS+ respirent, il semble bien quâune solution se dessine pour maintenir les pilotes de ces deux formats de fichier dans le noyau de Linux. La suppression envisagĂ©e pour fin 2025 nâaura peut-ĂȘtre pas lieu, puisque de nouveaux volontaires sont montĂ©s au crĂ©neau pour assurer leur bon fonctionnement Ă lâavenir. Comme le note Phoronix, câest notamment le cas dâun employĂ© de chez IBM, qui propose de prendre un petit peu de temps pour mettre Ă jour les pilotes si nĂ©cessaire et en tout cas assurer leur bon fonctionnement avec les futures mises Ă jour du noyau.
Un dĂ©veloppeur de Debian, cĂ©lĂšbre distribution GNU/Linux, a aussi apportĂ© son aide, en suggĂ©rant quâil pourrait participer aux vĂ©rifications et tests des futurs correctifs. Il a des Mac de lâĂšre PowerPC sous la main pour effectuer ces tests et peut ainsi participer Ă lâeffort nĂ©cessaire. Face Ă ces bonnes volontĂ©s, les pilotes HFS et HFS+ ne sont officiellement plus dĂ©prĂ©ciĂ©s et devraient rester dans le noyau Linux pour le moment et ce jusquâĂ nouvel ordre.
Article original :
Apple, au fil des annĂ©es, a fait Ă©voluer ses systĂšmes de fichiers et en a abandonnĂ© certains. Si le HFS+ (qui date de la fin des annĂ©es 90 avec Mac OS 8.1) est encore pris en charge, ce n'est par exemple plus le cas du HFS original, apparu en 1985 avec les premiers disques durs pour Macintosh. Si Microsoft n'a jamais pris en charge le HFS/HFS+, les distributions GNU/Linux le font encore⊠mais peut-ĂȘtre uniquement pendant quelques mois.

Christian Brauner, un développeur qui travaille sur le noyau, vient en effet de proposer de supprimer la prise en charge du HFS et du HFS+ dans le noyau, d'ici fin 2025. Les modules ne sont plus maintenus depuis une dizaine d'années, et Phoronix explique qu'il existe des pilotes en espace utilisateur pour ceux qui en ont besoin. La différence entre un module pour le noyau et un pilote en espace utilisateur est simple : le premier dispose de privilÚges plus importants et un bug peut planter littéralement tout le systÚme, contrairement au second.
Le HFS+ reste encore utile
Le problĂšme principal de cette suppression est simple : il existe encore de nombreux mĂ©dias formatĂ©s en HFS+. Les Mac Intel un peu anciens (ceux qui datent d'avant macOS High Sierra) ne prennent pas en charge l'APFS directement et une partie des partitions cachĂ©es nĂ©cessaires pour le dĂ©marrage reposent encore sur le HFS+. De mĂȘme, le passage en espace utilisateur n'est pas nĂ©cessairement une solution : elle implique qu'il soit possible d'installer des logiciels. Des appareils comme les tĂ©lĂ©viseurs ou les dĂ©codeurs acceptent gĂ©nĂ©ralement les disques durs formatĂ©s en HFS+, parce que le module nĂ©cessaire est prĂ©sent. La suppression des modules du noyau risque donc d'amener des incompatibilitĂ©s Ă ce niveau, notamment pour ceux qui voudraient installer une distribution GNU/Linux sur un vieux Mac Intel ou un Mac Ă base de PowerPC.

Le cas du HFS classique est plus compliqué. D'un point de vue pratique, il reste rare : il a essentiellement été employé dans les Mac à base de CPU 68000 et dans les premiers PowerPC. Apple a pris en charge le HFS en lecture et écriture jusqu'à Mac OS X Leopard, et en lecture uniquement entre Mac OS X Leopard et macOS Catalina. Depuis, il n'est plus possible de lire les volumes formatés en HFS, ce qui peut poser des soucis avec les CD-ROM et certains CD Audio. En effet, les bonus proposés sur les CD Plus sont par exemple souvent formatés en HFS pour les Mac.
Dans le cas du noyau Linux, un compromis pourrait ĂȘtre de supprimer le HFS et de garder le HFS+, mais il ne rĂ©glerait probablement pas les problĂšmes de maintenance du code.