Dans le petit monde des webcams, le capteur (et sa définition) est souvent vu comme le frein principal à une image de qualité, mais il n'est pas seul. Dans les modèles d'entrée de gamme, le lien entre la webcam et le système — et donc la compression de l'image — joue un grand rôle. Une nouveauté va être implémentée dans le noyau Linux pour améliorer ce point, pour profiter d'une évolution de l'antique USB 2.0 (qui date du début des années 2000), l'eUSB2V2.

Nous avons déjà parlé de cette norme : elle permet de réduire la consommation des périphériques USB embarqués (par exemple le contrôleur Bluetooth… ou la webcam) tout en améliorant les débits. L'eUSB2V2 travaille avec une tension plus faible (1,2 V contre 3,3 V) et (surtout) peut atteindre des débits de l'ordre de 4,8 Gb/s, contre 480 Mb/s en USB 2.0. Si le débit maximal est du même ordre que l'USB 3.0 (Gen 1), la norme est plus simple à mettre en place et ne nécessite pas de gros changements au niveau des pilotes.
Dans le cas des webcams, le patch du noyau Linux indique que les modèles compatibles travaillent avec deux liens, soit un débit de 960 Mb/s. C'est un gain intéressant : la majorité des webcams USB 2.0 compresse l'image en MJPEG, et le débit de l'USB 2.0 est un peu faible dans ce cas de figure. La technique consiste schématiquement à compresser chaque image en JPEG, et le débit réel de l'USB 2.0 n'est pas suffisant pour éviter les artefacts de compression sur une webcam 1080p60 par exemple. En doublant le débit, il devrait être possible d'intégrer des webcams de meilleure qualité ou de passer dans une définition supérieure (par exemple du 1440p) sans modifier totalement l'architecture des PC.
Les trois autres voies possibles ont différents défauts. La première, largement abandonnée, consistait à compresser en H.264 au niveau de la webcam, avec un surcoût financier pour l'encodeur et un coût technique important en entrée de gamme à l'époque, à cause de la complexité du codec. La seconde voie, courante en externe, consiste à passer en USB 3.0, avec une compression plus faible (ou pas de compression). Une solution qui a un surcoût technique dû à la complexité de l'USB 3.0 et qui peut poser des soucis en cas d'utilisation d'un hub USB ou d'un contrôleur USB 3.0 moins efficace. Enfin, il est aussi possible de passer en PCI-Express (le choix d'Apple), avec des défauts du même ordre. Reste à voir si les fabricants de PC portables — et Apple avec ses Mac — suivront. Dans le cas des webcams externes, l'USB 3.0 devrait rester la norme en haut de gamme et l'USB 2.0 classique en entrée de gamme : l'eUSB2V2 (par définition) n'est destiné qu'à l'intégration.