Coup d'envoi pour le codec AV1, le standard vidéo en puissance

Stéphane Moussie |

À moins de deux semaines du NAB, le grand salon des professionnels de la vidéo, l’Alliance for Open Medias publie les spécifications de l’AV1, son codec vidéo qui a le potentiel de devenir le futur standard de l’industrie. L’AV1 est en effet poussé par tous les plus gros acteurs du secteur : Amazon, ARM, Facebook, Google, Intel, Nvidia, Mozilla, Netflix, Microsoft, Adobe, et même Apple qui a rejoint l’alliance sur le tard.

Son adoption sera d’autant plus facilitée qu’il est open source et gratuit. Contrairement au H.264 dominant à l’heure actuelle et à son successeur le H.265/HEVC, l’AV1 n’est pas soumis à des royalties. L’alliance anticipe aussi les éventuels imbroglios juridiques en fixant plusieurs règles, comme le retrait des droits d’utilisation pour toute entreprise qui poursuit AV1 pour violation de brevets, et en instaurant un fonds de défense judiciaire.

Jean-Baptiste Kempf, le président de VideoLAN, responsable du très populaire lecteur vidéo libre VLC, approuve le projet : « l’AV1 est l’une des meilleures chances que nous avons pour enfin mettre le multimédia sur la bonne voie sans avoir à craindre des frais cachés ou des menaces juridiques, ou encore recourir à des codecs de qualité inférieure. »

Car l’AV1 ne serait pas vraiment pertinent s’il n’était pas plus performant que les codecs existants. Une vidéo encodée en AV1 est 30 à 40 % plus légère qu’une vidéo encodée en H.265/HEVC, le codec porté dernièrement par Apple, ou en VP9, celui porté par Google.

Cela permettra donc aux fournisseurs de contenus de faire des économies énormes de bande passante, et aux utilisateurs de profiter plus largement de la 4K et des jeux en streaming. En passant du H.264 au H.265, le service Shadow a baissé la vitesse de connexion minimum de 15 à 5 Mbit/s. L’AV1 permettrait d’abaisser encore d’un cran le minimum requis, ou d’améliorer la qualité de la vidéo à bande passante égale.

Mais la transition ne va pas se faire du jour au lendemain. Les principaux navigateurs vont prendre en charge le nouveau codec cette année ou l’année prochaine, indique Gabe Frost, directeur de l’Alliance for Open Media, à CNET — Firefox a déjà commencé les expérimentations.

Le plus long sera la prise en charge par les processeurs, gage d’une lecture optimale, sans ralentissement ni consommation excessive d’énergie. C’est à partir de 2020 que les terminaux mobiles et ordinateurs devraient gérer au niveau matériel l’AV1. Le H.265 et le VP9 ont encore quelques jours devant eux.

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avatar Mecky | 

Je m'exprime sans doute très mal. Non, je n'y vois pas de l'obsolescence programmée !
Je vois un "système", un Marché, un train qui s'emballe.

L'évolution des codecs, c'est quand même le sujet de la news, est un élément parmi plein d'autres dans cette mouvance hors contrôle qui apporte des non-sens.

Aujourd'hui la vidéo et surtout les flux vidéos sont encore trop souvent hachés, pixelisés, etc… il reste donc des progrès à faire. Reste à savoir où nous plaçons les limites de manière responsable en pesant le pour et le contre de nos exigences. L'évolution de la téléphonie nous éclaire sur ce point : nous acceptons un son merdique pourvu que nous ayons l'instantanéité et la liberté de mouvement totale. Car, faut-il le rappeler, pendant des décennies, la téléphonie fixe était de bien meilleure qualité sonore !

La vidéo évoluera sans doute encore jusqu'au jour où nous pourrons enfin voir en qualité suprême et son surround une projection par smartphone sans épuiser sa batterie sur la montagne d'en face en plein milieu du désert. Pour y parvenir, le streaming aura bien été optimisé sur toute la ligne. ;-)

…ce n'était pas là mon message premier. Je ne souhaite pas le retranscrire; le scrolling sera tout aussi efficace que le copier-coller.

avatar thelastgoodbye | 

Vu la trogne du logo, il semble prêt depuis les années 80.

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