Parallels : « Il n'est plus question de PC ou de Mac, mais d'applications »

Stéphane Moussie |
À l'occasion de la sortie de Parallels Desktop 9, nous avons interviewé John Uppendahl, directeur de la communication mondiale de l'éditeur spécialisé dans les logiciels de virtualisation.

L'entreprise a brandi fièrement les 90 % de parts de marché de Parallels Desktop sur le segment des logiciels de virtualisation sur Mac pour promouvoir sa neuvième version. VMware Fusion, qui n'a rien à envier à son principal concurrent, et VirtualBox, qui a l'avantage d'être gratuit, sont-ils à ce point peu utilisés ? Le chiffre communiqué par l'éditeur, qui est issu d'une enquête de NPD, concerne en fait les ventes dans les magasins aux États-Unis. Le logiciel a en effet l'immense atout d'être mis en avant par Apple dans ses boutiques. « Parallels Desktop est la seule solution de virtualisation vendue dans les Apple Store dans le monde entier », explique Uppendahl. Un avantage concurrentiel qui pousse l'entreprise à croire que sa domination est à peu près la même en France, même si elle n'a pas de données exactes. « Parallels Desktop est le numéro un des ventes de logiciel de virtualisation depuis sept ans », s'enorgueillit le dirigeant.



Alors qu'une licence de Parallels coûte 79,99 €, VirtualBox, qui est passé sous le giron d'Oracle en 2010, est gratuit. N'est-ce pas un concurrent redoutable quand on sait qu'en plus du logiciel de virtualisation, il faut parfois acheter en même temps le système que l'on veut virtualiser ? « Ce n'est pas un problème pour nous. Vous en avez pour votre argent », réplique Uppendahl qui liste ensuite les fonctions exclusives à son logiciel : Power Nap qui fonctionne pour Windows, l'optimisation de la gestion des services de stockage dans le nuage, intégration du dictionnaire d'OS X à Windows... Sûr de sa supériorité, l'éditeur permet d'importer des machines virtuelles de VirtualBox ou de VMware déjà existantes et d'essayer son logiciel gratuitement pendant deux semaines. « L'utilisateur fait ensuite son choix. »

La logique est la même pour Boot Camp, l'outil gratuit proposé par Apple qui sert à installer Windows sur une seconde partition. L'éditeur assure que cet outil, plus contraignant, car on ne peut pas utiliser les deux systèmes en même temps, ne lui fait pas d'ombre, car les entreprises ont besoin d'une intégration profonde.



C'est bien sûr Windows qui est le système le plus virtualisé par les clients de Parallels. Windows 7 est le plus populaire. Un an après sa sortie, Windows 8 est toujours derrière l'antique XP. Décrié pour ses partis pris radicaux (interface Modern UI, suppression du bouton Démarrer...), Windows 8 n'a toutefois pas freiné l'adoption de Parallels Desktop. « Nos ventes ont augmenté et elles continuent de progresser », déclare, confiant, Uppendahl. C'est également Microsoft qui est responsable des deux logiciels les plus virtualisés : Internet Explorer et la suite Office.

Si les logiciels de Redmond sont donc la première cause de virtualisation, Parallels Desktop gère évidemment d'autres systèmes. Les distributions Linux sont cela va sans dire toujours de la partie, mais on peut aussi faire fonctionner Chrome OS depuis la version 5 et même Android avec la dernière version. Pourquoi avoir pris en charge le système mobile de Google ? « Nous avons fait ça parce que nous aimons nos clients, plastronne John Uppendahl. Nous essayons de leur offrir le plus de possibilités. » L'intégration d'Android relève encore de l'expérimentation. Aucune trace de Google Play par exemple dans la version qui est proposée au téléchargement.



La prise en charge d'Android n'en reste pas moins parlante d'un changement qui est en train de s'opérer : « Il n'est plus question de PC ou de Mac, il s'agit d'avoir les meilleures apps pour tout ce que vous voulez faire. » Et aujourd'hui les apps sont d'abord sur le mobile avant d'arriver, parfois, sur les systèmes de bureau. D'où l'importance pour un acteur comme Parallels de se positionner sur ce créneau, d'autant que certaines entreprises ont senti le filon (lire : BlueStacks, pour faire tourner des apps Android sur Mac).

Parallels Access s'inscrit dans ce nouveau paradigme où l'on ne pense plus système d'exploitation, mais application. La toute nouvelle application iPad de l'éditeur fait son incursion sur un App Store déjà bien fourni en clients VNC (contrôle d'une machine à distance). Le mot d'ordre de Parallels Access : « applifier » les logiciels Mac et Windows pour les rendre facilement utilisables sur tablette. Concrètement, Parallels Access fait se comporter des logiciels Windows ou Mac comme des apps iOS. Les gestes tactiles (pincer pour zoomer, sélection avec un tap long...) permettent de contrôler les applications de bureau, les apps sont rangées dans un dock, le copier-coller fonctionne d'une app virtualisée à une app native, le clavier est enrichi des touches indispensables, etc. Les jeux sont aussi pris en charge, mais l'expérience n'est pas forcément concluante avec certains genres comme les FPS. L'éditeur met alors en avant la période d'essai de 14 jours qui permet de se faire un avis réel sur la solution.



Uppendahl explique que, fatigué d'avoir affaire à une expérience utilisateur « horrible » pour contrôler à distance ses logiciels Windows sur iPad, Nick Dobrovolskiy, en charge de la R&D, a eu l'idée de Parallels Access. Le directeur de la communication poursuit l'anecdote en indiquant que lorsque Dobrovolskiy a parlé de l'application à Bertrand Serlet, l'ancien vice-président en charge du développement de Mac OS X qui a rejoint le conseil d'administration de Parallels l'année dernière, ce dernier lui a dit que c'était une bonne idée, mais impossible à réaliser. Quelques mois plus tard, après deux jours d'utilisation, Bertrand Serlet a changé de discours, convaincu par le logiciel. « Vous devez le lancer maintenant », a-t-il déclaré.

Le modèle de vente de Parallels Access est différent de celui de Parallels Desktop. Il s'agit d'un abonnement annuel à 69,99 € (en promotion actuellement à 44,99 €). Un choix justifié par l'éditeur par le fait qu'il s'agisse d'un service. Apple aurait également déconseillé de proposer autre chose qu'un abonnement. Pour faire gagner rapidement des parts de marché à Parallels Access, l'entreprise offre six mois d'utilisation à l'achat d'une licence de Parallels Desktop.
avatar patrick86 | 
Virtualiser Windows sur un Mac pour utiliser Office ? J'ai du mal à comprendre l'intérêt.
avatar damiendu83600 | 
Avec ce logiciel il faut absolument avoir une licence Windows pour que ça fonctionne ou est ce qu'il suffit d'avoir simplement le logiciel qu'on veut virtualiser (un jeu par exemple) ?
avatar Anonyme (non vérifié) | 
je remarque que les mise à jours de OSX coûte moins cher que celle, obligatoire, de Parallels!! il y a comme un problème !
avatar pacou | 
Et bien parce que certaines applications professionnelles ne tourne que sous windows et ne permettent des exports que si office est installé.
avatar Darkpoze | 
@damiendu83600 : pour être en règle au niveau de tes licences, il te faut une licence de Windows si tu le virtualise sur ton mac. Ils existe dans le catalogue 'pro' des licences spécifiques pour les Vms mais je ne sais pas si elles sont accessible au grand public.
avatar patrick86 | 
@damiendu83600 : Si tu prends le droit, il te faut une licence Windows. Si tu prend le gauche, non.
avatar patrick86 | 
@ pacou : A d'accord… C'est sympa. Même si on a Office pour Mac ça ne fonctionne pas ?
avatar ActionScript | 
Damiendu : J'ai essayé la virtualisation pour les jeux, malheureusement, je n'ai j'aimais pu avoir un résultat fluide, il vaut mieux utiliser bootcamp pour toute les tâche gourmande, à moins d'avoir un Mac de compétition, et encore, je pense qu'il faudrait baissé les détaillé alors que l'on pourrait avoir un résultat bien plus intéressent en natif. Bref, la virtualisation c'est bien, mais cela bouffe pas mal de ressource malheureusement...
avatar pomme man | 
Et comme à chaque fois... L'éternel question deviens donc vmware ou parallèle...
avatar Anonyme (non vérifié) | 
J'utilise Parallels pour des softs qui n'existent pas sur Mac. C'est très pratique et bien intégré. Mais je trouve le modèle 'abonnement´ bien trop cher pour l'utilité de l'accès depuis l'Ipad. C'est certes moins pratique depuis Teamviewer mais ça fonctionne et surtout c'est gratuit ! Mais bon, s'ils trouvent un marché captif pourquoi pas. Mais pour le grand public, bof bof.
avatar aimstar | 
VMWare fait tres bien le boulot je ne vois pas l'intéret de payer pour virtualiser un systeme d'exploitation. Ce devrait etre à Windobe de nous payer pour virtualiser sa merde lol De plus tous les logiciels importants de Windobe sont sur Mac maintenant genre Office etc.. Ca sent le communiqué pour rassurer les marchés ca !!
avatar Aquarius87 | 
Oui bon les outils de virtualisation sont très lourds , j'utilise uniquement si besoin est mais à part bouffer de la ram et ralentir le système il faut un minimum 8 go pour virtualiser un OS de dernière génération sinon utiliser bootcamp est dix fois mieux en terme de performance et fluidité. @patrick86 le problème n'est pas d'utiliser office mais bien certains logiciels pro qui n'existe pas sur mac , en tant que développeur .NET tu n'as pas Access , SQL server , Visual Studio ou encore windows server sur mac comment tu comptes faire autrement ? tu es bien obligé surtout en entreprise d'apprendre ses logiciels. Mais pour une utilisation privée virtualiser windows à part pour les jeux ça ne vaut plus la peine.
avatar patrick86 | 
@ Aquarius87 : Je sais bien. :) Je virtualise Windows pour utiliser des progiciels (CAO et programmation d'automates principalement). Ça m'étonnait simplement que l'usage d'Office soit une raison si fréquente alors qu'il y a une version Mac.
avatar lukasmars | 
Acheter une licence pour une machine virtuelle, quelle idée bizarre ...
avatar zorg2000 | 
J'utilise pas mal publisher et onenote qui n'existe pas en version Mac et quelques soft PC sans équivalent sur mac et pour ça c'est pas mal et totalement transparent. On a l'ompression que les app PC sont natives mac.
avatar Splint3r-b3n | 
@actionscript Sur windows virtuel j'ai un indice de 5,2 contre 7,6 sur bootcamp, j'ai essayé de jouer dessus pour tester la puissance si tu reste en 1680x1050 les jeux tournent assez bien sur un MBPR mais ça n'a rien avoir avec le bootcamp ou je peux jouer en full HD voir en 2880x1800 sans les filtres sur plein de jeux récent. La machine virtuel sert a lancer des appli sans devoir rallumer le pc et c'est super pratique pour la bidouille avec les téléphones android allergiques à Mac OS^^
avatar sas13 | 
A tout ceux qui sortent une remarque du genre à quoi ça sert, on a la même chose sur mac et pc, vous devriez aller un peu dans le monde industriel avant d'étaler ici votre ignorance. De gros logiciel de CAO (Catia, Solidworks pour ne citer que ceux là), la programmation des automates et robots industriels ne peut se faire, à l'heure actuelle, que sous Windows. Ce sont de gros logiciels, qui ne fonctionnent pas avec des solutions style wine, crossover ou playonmac. D'ou l'utilité de virtualiser plutôt que de se trimballer deux ordinateurs. Mon macbook air s'en sort très bien pour faire tourner ces logiciels en machine virtuelle. Et je garde l'agrément de basculer instantanément sous macOs pour tous les autres logiciels.
avatar lenives | 
@damiendu83600 Non, il faut la licence windows en plus ...
avatar lenives | 
@aimstar Non pas tous, ma fille en Géo à la Sorbonne DOIT utiliser Philcarto, disponible uniquement sous Windows, et sans équivalent sur Mac ... Y'a pas qu'Office sur Windows
avatar pacou | 
@patrick86 Non car il n'y a pas les liens OLE ou VBA ou que sais je au niveau du système. C'est juste que les dev sous windows piègent les utilisateurs avec Microsoft. J'ai un logiciel qui ne sais pas faire un export CSV car il ne sait exporter que vers excel, et quand il propose à certains endroits cet export CSV, il ne peut pas le faire sans excel. Jamais vu ça sur Mac.
avatar béber1 | 
lukasmars "Acheter une licence pour une machine virtuelle, quelle idée bizarre ..." on achète bien de l'eau en bouteille
avatar Xalio | 
@Bobo CH A la différence qu'Apple te facture son système d'exploitation quand tu achètes son matériel...
avatar angelo666 | 
Chrome os vanilla tourne sans soycus sous virtualbox, j'utilise aussi catia et microstation sous virtualbox et apres avoir essayé parallels et vmware n'en changerait pour rien au monde
avatar philippl | 
@ Aquarius87 Il existe bien une version Office sur Mac mais elle est différente de celle de de Windows au niveau ergonomie et horrible selon moi. Il faut savoir que les équipes Office Windows et Office Mac ne sont pas les mêmes chez Microsoft....
avatar patrick86 | 
@pacou : Moi non plus, jamais vu ça sur Mac. Je pensai même pas que ça pouvait être possible !
avatar flette | 
@ sas13 Pas seulement pour les "gros industriels". Logiciels gamme Sage Ligne 100, la paie Mac est abandonnée, les versions pilotées ne fonctionnent que sous Windows
avatar flette | 
Malgré les 50 € de MàJ tous les 18 mois, // me fait faire des économies. Il y a encore 5 ans, je me déplaçais avec 1 Mac & son alim ET un PC Win & son alim. Transpiration dans le métro parisien, sprint impossible pour attraper le TGV, Sac à dos démoli en 2 ans et surtout MON DOS. J'allais chez l'ostéopathe mini 3 fois / an soit : 3 x 2h de déplacement 3 x 50 € Sans compter les insomnies et le bricolage à la maison impossible du fait du mal de dos. Donc // n'est pas cher !
avatar ekami | 
Parallels et consorts sont de bonnes solutions de virtualisation, à deux conditions : 1) Equiper son Mac d'un SSD 2) Avoir un max de RAM pour pouvoir attribuer assez de RAM à la machine virtuelle.
avatar rva1mac | 
ekami, 1/ Faux, ça tourne très bien avec un disque dur et on ne se trouve pas à court de mémoire rapidement. C'est mieux qu'avec un SSD donc. 2/ Vrai.

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