Anthropic annonce un nouveau modèle avec l’arrivée d’Opus 4.5, la dernière itération de son grand modèle de langage le plus sophistiqué, celui qui a la meilleure capacité de « raisonnement » et qui peut résoudre les tâches les plus complexes. Il remplace Opus 4.1 qui a été lancé pendant l’été et il s’agit d’une mise à jour mineure des modèles de quatrième génération qui remontent au printemps. Malgré tout, cette version permet au créateur de Claude d’affirmer qu’il dispose du « meilleur modèle au monde pour le code, les agents et l’usage informatique », rien que ça.
Ce faisant, Anthropic espère brièvement récupérer la palme du meilleur modèle, chipée à tous ses concurrents par Google lors du lancement de Gemini 3 qui a eu lieu il n’y a même pas une semaine. Le temps ne semble pas évoluer de la même manière dans le monde des grands modèles de langage (LLM) indispensables aux intelligences artificielles génératives. À l’époque, le géant de la recherche avait impressionné avec des scores très élevés dans les mesures de performance standards de l’industrie.
Google lance Gemini 3 Pro, qui doit être meilleur que GPT-5, Grok ou Claude
Six jours plus tard, Anthropic surenchérit avec des chiffres encore meilleurs. Les écarts ne sont pas non plus énormes et il faut souligner que ce sont des valeurs sélectionnées avec soin par le créateur du modèle. C’est de bonne guerre car tout le monde le fait, mais dans le monde réel, évaluer les gains des nouveaux LLM devient de plus en plus complexe, comme le relève Simon Willison qui est pourtant un spécialiste en la matière et qui suit toutes les évolutions des IA génératives depuis des années. Ses propres tests ne suffisent plus à trouver une différence significative entre deux modèles, qu’ils soient concurrents ou au sein d’une même famille.
Ainsi, il a eu accès en avance au nouveau modèle Opus 4.5 et quand cet accès a cessé, Claude est repassé automatiquement sur Sonnet 4.5 (LLM intermédiaire, il y a aussi un Haiku 4.5 pour les besoins plus légers) sans même qu’il ne le réalise. Ça ne veut pas dire que le nouveau-venu est mauvais, plutôt que les gains ne seront probablement pas sensibles dans la majorité des besoins courants. Ce n’est pas une surprise, c’est maintenant bien établi qu’il ne faut plus attendre de gros progrès majeurs avec la technologie actuelle, comme c’était le cas les premières années.
Quoi qu’il en soit, Opus 4.5 est désormais accessible aux utilisateurs payants de Claude. Il faut en effet souscrire un abonnement facturé à partir de 173 € HT par an ou 17 € HT par mois pour utiliser le meilleur modèle, avec des limites comme toujours. On peut aussi l’exploiter via l’API fournie par Anthropic, avec un prix bien inférieur à son prédécesseur, même s’il reste plus élevé que les concurrents : environ 4,3 € par million de tokens en entrée et 22 € en sortie. C’est trois fois moins que pour Opus 4.1, mais c’est aussi jusqu’à quatre fois plus cher que ce que demande OpenAI pour un modèle similaire.
Claude Code sur le Mac sans terminal
L’entreprise californienne en a profité pour annoncer d’autres nouveautés et notamment l’intégration de Claude Code à son app macOS. Cet outil optimisé pour le développement, que ce soit pour modifier un projet existant ou vibe-coder un projet de zéro, s’utilisait jusque-là principalement depuis le terminal. Anthropic avait commencé à l’ouvrir à davantage d’utilisateurs en introduisant une version web le mois dernier.
Claude Code n’est plus limité au terminal de votre ordinateur, il peut fonctionner depuis le web
L’intégration à l’app macOS est un prolongement de cette démocratisation. Il n’est plus nécessaire d’ouvrir une session de terminal et de connaître les commandes nécessaires pour manipuler Claude Code (même si Claude pouvait sûrement aider aussi sur ce point… 🤯) : on peut maintenant basculer dans un mode spécifique qui permet ensuite de travailler sur ses projets. Il n’est même plus nécessaire d’avoir le code source en local, on peut brancher son compte GitHub et effectuer les changements directement sur les serveurs de Microsoft.
Avantage supplémentaire de cette nouvelle interface, on peut facilement initier plusieurs sessions et laisser l’agent travailler dans son coin, en parallèle sur chaque tâche. Sous le capot, Opus 4.5 interviendra et toute la fonctionnalité demande ainsi un compte payant.
En contrepartie, Anthropic indique avoir augmenté les limites d’utilisation, si bien qu’on devrait pouvoir utiliser Opus pour la majorité de ses tâches quotidiennes. Il fallait jusque-là régulièrement revenir à Sonnet, même avec les abonnements les plus chers.











