Intel va mal, ce n'est pas nouveau, et la génération Panther Lake (qui sera probablement vendue sous le nom Core Ultra 300) doit être l'architecture du renouveau, tant sur les performances que sur la gravure. Mais sur ce dernier point, il y a visiblement un problème : la gravure 18A calerait au démarrage.

Reprenons les bases : Intel a été pendant longtemps le moteur du marché dans la gravure. Mais en 2015, la gravure en 14 nm n'a pas été aussi efficace que prévu et le 10 nm a été un désastre. La marque a traîné le 14 nm pendant cinq ans pour limiter les dégâts, et le 10 nm, finalement sorti sous le nom Intel 7, n'est pas une réussite. Avec les puces Arrow Lake et Lunar Lake, l'impensable s'est même produit : les processeurs sont gravés par TSMC. Panther Lake, donc, doit en théorie marquer le retour d'Intel dans la gravure avec le passage en 18A, qu'Intel essaye par ailleurs de pousser auprès de ses concurrents.

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Mais selon Reuters, ça ne se passe pas comme prévu. Selon leurs sources, alors que les puces sont attendues en 2025, le rendement de la production (yield) n'est que de l'ordre de 10 % cet été, une valeur particulièrement basse. Dans le monde de la gravure, le wafer, le composant circulaire sur lequel les puces sont gravées, a un prix fixe et le rendement est le pourcentage de puces utilisables sur un wafer. De façon générale, un rendement de 50 % est attendu pour une production en masse, et il doit être de l'ordre de 70 à 80 % pour faire réellement des profits (une valeur plus élevée est évidemment un avantage). Tout le jeu, pour les fondeurs, est donc d'optimiser la gravure pour améliorer le rendement, tout en stockant les puces déjà produites (à perte) pour le lancement. Mais pour un lancement en 2025, un rendement si faible rend les choses compliquées, surtout pour une société dans la tourmente.
C'est par ailleurs un mauvais signe pour une des solutions attendues par les analystes, qui considèrent qu'Intel pourrait se séparer de ses usines de production (Intel Foundry) pour tenter de sauver le navire. Avec une technologie en retard et peu maîtrisée, la tâche sera rude.
Enfin, dans le cas de Panther Lake, une solution reste envisagée selon certaines rumeurs : produire chez TSMC, que ce soit en partie ou totalement. Une voie qui serait un camouflet de plus pour Intel, avec en plus le risque de créer un précédent si les puces gravées chez TSMC sont de meilleure qualité que celles gravées en interne.