Impulse est une start-up de San Francisco qui vient de lever 25 millions de dollars pour commercialiser son premier produit… une plaque à induction. Ce qui pourrait ressembler à une blague de ce côté de l’Atlantique, où ce mode de cuisson s’est démocratisé au point de devenir de plus en plus la norme, mais il faut rappeler qu’avec une électricité à 110V, c’est encore une rareté aux États-Unis, où le gaz ou les résistances électriques à l’ancienne dominent encore. En passant outre les promesses de révolution pour la cuisine affichées par le site, l’idée d’Impulse reste intéressante.
Pour rappel, l’induction repose sur des électro-aimants et cette technologie est loin d’être nouvelle et elle a commencé à trouver sa place dans les cuisines européennes à partir des années 1980. Elle apporte de multiples avantages, le plus important étant une chauffe rapide de la casserole ou poêle utilisée ainsi que de son contenu, sans inertie comme avec le gaz et avec nettement moins de pertes qu’avec des résistances électriques. En contrepartie, ces appareils nécessitent une alimentation électrique conséquente, puisqu’ils dépassent souvent les 7 000 W en pointe. Et c’est un problème dans un pays où l’électricité est par défaut à 110V, ce qui explique la rareté encore aujourd’hui des plaques à induction aux États-Unis.
Impulse compte régler ce problème en ajoutant une batterie à sa plaque à induction : cette réserve d’énergie permet d’utiliser l’appareil même avec une connexion électrique qui ne suffirait pas à alimenter une plaque à induction traditionnelle. On n’a pas encore tous les détails sur la capacité de cette batterie, mais elle devrait être capable de délivrer plus de 13 000 W en pointe ! Et si vous ne cuisinez pas, l’électricité stockée pourrait être utilisée par d’autres appareils dans la maison, ses concepteurs imaginant un futur où l’on constituerait une grosse batterie tampon avec son électroménager.
L’entreprise a pensé au fait qu’une batterie n’aime généralement pas la chaleur, alors qu’une plaque à induction en dégage énormément. Ils ont utilisé des cellules de type LFP, une chimie que l’on retrouve notamment dans des voitures électriques et qui résiste particulièrement bien aux températures élevées. Elle a un autre gros avantage dans ce contexte : elle est nettement moins susceptible d’exploser ou de prendre feu en cas de défaut. Enfin, elle encaisse sans broncher un nombre de cycles bien plus important que d’autres chimies, ce qui est aussi essentiel pour la longévité de cette plaque à induction.
En plus de cette batterie qui va forcément augmenter le coût de l’appareil, Impulse a aussi prévu un écran en couleur pour afficher la puissance de chacune des quatre zones de cuisson, ainsi que d’autres informations, dont un indicateur de charge restante bien entendu. Et tant qu’à faire, ce devrait être un produit connecté, comme en témoigne la présence d’un logo Wi-Fi sur les photos. À défaut d’être forcément pratique à l’usage, ce sont des choix originaux et qui devraient pousser le prix dans le haut du panier. Rien n’est défini encore, mais ses concepteurs évoquent un prix similaire aux plaques induction haut de gamme sur le marché.
Même en Europe, l’idée d’Impulse est intéressante pour concentrer sa consommation sur les heures creuses. En chargeant la batterie pendant la nuit et en l’utilisant dans la journée, un tel produit pourrait permettre de réaliser de grosses économies, tout en soulageant le réseau électrique. On ne sait pas néanmoins si la start-up compte vendre son appareil hors des frontières nord-américaines, mais on imagine que la première version sera optimisée pour ce marché. Réponse courant 2023, si tout va bien.