Même si la Chine s'est débarrassée de la Covid-19 plus rapidement qu'ailleurs, le virus y court toujours et les sous-traitants d'Apple ne veulent pas risquer une recrudescence des cas de contamination à la faveur du Nouvel An chinois. L'événement, aussi appelé fête du printemps, débute le 12 février et c'est traditionnellement l'occasion de passer quelques jours en famille. Ce qui est synonyme de voyages, de brassage des populations et donc, potentiellement, de propagation du coronavirus.

Pour éviter une catastrophe sanitaire (et aussi de gros problèmes de main d'œuvre), les fournisseurs d'Apple proposent aux travailleurs de rester sur place, près du site de production. C'est par exemple le cas chez Pegatron, qui offre à ses salariés un bonus de 4 000 yuans (environ 510 €) s'ils acceptent de ne pas bouger durant les congés. L'entreprise a également baissé les frais de ses dortoirs entre janvier et mars, rapporte Nikkei Asia. Ce qui n'est pas la perspective la plus réjouissante pour se sortir la tête du boulot.
Il en va de même chez Luxshare Precision Industry, qui produit les AirPods et l'Apple Watch : des « récompenses » et des divertissements sont promis à ceux qui resteront sur place. « Pour la fête du printemps 2021, nous demandons aux employés de passer les vacances avec les collègues du groupe, où vous serez en sécurité. Une autre famille, la même réunion [de famille] », a expliqué le groupe dans le canal WeChat officiel. Pour le bien sanitaire « de vous même, de votre famille, de vos amis, de vos collègues, de l'entreprise et du pays ! », conclut le message.
Rester sur site, c'est aussi la demande de Foxconn auprès de ses travailleurs qui va leur offrir des compensations. « Nous nous sommes préparés pour conserver le plus de travailleurs possible durant la fête du printemps, pour nous assurer que la production ne sera pas affectée par les vacances en Chine », confirme un porte-parole du partenaire industriel d'Apple. On se rappelle que l'an dernier, Foxconn avait dû mettre en place des mesures pour éviter la diffusion du virus (lire : Coronavirus : Foxconn ne veut pas que ses employés reviennent au travail à Shenzhen).
L'enjeu est de taille, non seulement pour éviter les contaminations mais aussi pour prévenir une paralysie de l'outil de production. En fonction des régions, les voyageurs doivent présenter un test négatif et s'astreindre à une quarantaine pouvant aller jusqu'à 14 jours. Il reste à voir si toutes ces primes seront suivies des faits : le Chunyun, la saison touristique de la fête du printemps, représente 1,7 milliard de voyages (!) entre le 28 janvier et le 8 mars selon le ministère des Transports chinois.