Apple supprime l'app d'extrême droite Parler, Twitter suspend le compte de Donald Trump 🆕

Mickaël Bazoge |

Mise à jour 10/01, 2h — Apple a supprimé l'app Parler de l'App Store, un peu plus de 24 heures après avoir prévenu l'éditeur (Google a fait de même la nuit dernière). Dans un communiqué, le constructeur explique avoir toujours accepté les différents points de vue, mais qu'« il n'y avait pas de place sur notre plateforme pour les menaces de violence et d'activité illégale ». L'application n'a pas pris les mesures adéquates pour régler le problème de la prolifération de ces menaces, poursuit le constructeur. Parler sera suspendu de l'App Store tant que ce problème ne sera pas résolu.

L'application, qui a caracolé en tête du classement de la boutique d'Apple, ne peut donc plus être téléchargée. En revanche, ceux qui l'ont téléchargé avant le bannissement sont toujours en mesure de s'en servir. Selon le courriel envoyé à l'éditeur de l'application, Apple explique que le processus mis en place par Parler pour modérer le contenu ou empêcher la diffusion de contenus dangereux ou illégaux avait été insuffisant.

On apprend que Parler, qui se fait fort d'offrir la liberté d'expression la plus totale à ses utilisateurs, a une sorte de « task force » temporaire dédiée à la modération. Mais cette réponse a été jugée insuffisante par la Pomme, « étant donné la prolifération généralisée de contenus préjudiciables ». L'App Store ne ferme pas la porte à un retour de l'application, « si [elle] démontre votre capacité à modérer et à filtrer efficacement le contenu dangereux et nuisible ».

Les utilisateurs de Parler risquent de rencontrer de sérieuses difficultés dès ce dimanche : Amazon a en effet décidé de couper l'accès aux serveurs AWS qui hébergent le service. À moins de trouver un nouvel hébergeur dans les prochaines heures, Parler risque bien d'être complètement inaccessible.


Article d'origine 09/01 — Apple a donné 24 heures aux dirigeants de l'application Parler pour mettre en place une politique de modération. Le réseau social risque sinon une « interruption de la disponibilité de l'app sur l'App Store », autrement dit Apple a le doigt sur le bouton de suppression de l'application, explique Buzzfeed News sur la foi d'un courriel envoyé par le constructeur à l'éditeur de Parler. Cette demande risque d'être difficile à mettre en œuvre.

Lancé en 2018, Parler est un clone de Twitter qui se présente comme un espace de discussion sans modération. C'est devenu le repaire de toute l'extrême droite américaine, des néo-nazis aux complotistes, en passant par les suprémacistes blancs et bien sûr les fans de Donald Trump. Ce réseau social nauséabond a été créé par la société The Henderson, dont le credo est de proposer une « alternative » aux réseaux sociaux grand public en permettant l'expression complètement libre de la haine.

Apple explique avoir reçu plusieurs plaintes concernant du « contenu répréhensible » sur Parler, qui a servi à « planifier, coordonner et faciliter les activités illégales à Washington le 6 janvier ». Des événements qui ont entraîné des « pertes de vies, des blessures et la destruction de biens ». Des activités illégales qui se poursuivent encore aujourd'hui.

Évidemment, tout cela contrevient aux guidelines de l'App Store : « un contenu qui menace le bien-être d'autrui ou qui vise à inciter à la violence ou à d'autres actes illégaux n'a jamais été acceptable sur l'App Store », poursuit Apple dans son courrier. Plus précisément, l'app Parler enfreint les règles 1.1 et 1.2 qui touchent au contenu des apps.

L'assaut ahurissant du Capitole de Washington par des troupes de partisans violents de Donald Trump, chauffés à blanc par le discours hors sol du président américain, a finalement ouvert les yeux aux plateformes en ligne. Facebook a fermé le compte de l'hôte actuel de la Maison Blanche jusqu'à l'investiture de son successeur légitimement élu, Joe Biden, le 20 janvier. Twitter a bloqué le compte de Donald Trump pendant 12 heures, puis a fini par complètement le suspendre pour « incitation à la violence ».

Twitter a suspendu le compte @realDonaldTrump indéfiniment.

YouTube a grondé en prévenant que les vidéos comportant de fausses affirmations sur les résultats de l'élection recevraient un blâme synonyme d'exclusion pendant sept jours — le compte de Trump vit désormais sous cette menace. Reddit a fermé les portes de la communauté r/donaldtrump, un autre repaire de partisans du président US. Twitch a fermé le compte de Donald Trump. Même Shopify a bouclé les boutiques officielles de Trump.

C'est maintenant l'app Parler qui pourrait être supprimée des rayons de l'App Store. Et il est fort probable qu'elle le soit dans les heures à venir. John Matze, le CEO du réseau social, a expliqué qu'il n'était pas responsable de ce qui se passait sur sa plateforme. Mais ça ne suffira sans doute pas à sauver son application…

Source
Image d'accroche : Gage Skidmore, CC BY-SA 2.0
avatar Sindanarie | 

@Aladdin

"Écrit par Siri."

C’est quand même degueulasse et fourbe de faire porter le chapeau à cette application, aussi mauvaise soit elle !

avatar mimolette51 | 

Ubik de P.K.Dick, nous y sommes, des entreprises plus fortes que des états. Et beaucoup de moutons valident ici!
Vous êtes mure pour la tonte!

avatar jacobinet | 

🤮...🥱....😴.....✊

avatar gattuz | 

J’adore  mais la je ne suis pas d’accord. Et dire qu’ils ont créé la meilleure pub de tout les temps, 1984. On est en plein dedans.

avatar gemini69 | 

@gattuz

+1

avatar Eyquem | 

Ça peut quand même être assimilé à de la censure... Si on n’est pas d’accord avec la vision globalisée acceptée, on n’aurait plus le droit de le dire ? (Je tiens à préciser que je ne soutiens pas les violences au capitole).

avatar Totophe | 

Apple peut le faire mais doit en contre parti ouvrir son écho système en autorisant l’installation des applications autrement que par son AppStore.

On ne peut pas défendre un système fermé et promouvoir une forme de censure dans ce système.

avatar Krysten2001 | 

@Totophe

Ce n’est pas de la censure. Dire des grossièretés,... Ce n’est pas de la liberté d’expression.

avatar onclebobby | 

@ Krysten2001
donc blasphémer = pas une liberté d'expression car ça insulte/dit des grossièretés sur les religions. Nous sommes bien d'accord?

avatar Krysten2001 | 

@onclebobby

Je n’ai pas dit sur les religions. Insulter les gens,... c’est pas discuté.

avatar Strix | 

J'ai gagné en autonomie et je pense que Safari va plus vite.

avatar victoireviclaux | 

Trump est dans la sauce... une fois sa mandature terminée, il aura des enquêtes le visant. Cette situation lui fait peur et il fait toujours pour invalider les élections quitte à faire du grotesque comme d'habitude.

avatar onclebobby | 

Eh bé, ça balance les commentaires sur ce fil...perso, j'ai pas twitter, trop compliqué à utiliser ;)

avatar apple78310 | 

À tout ceux qui disent: « ce n’est pas une entrave à la liberté d’expression, puisque vous avez parfaitement le droit de vous exprimer en dehors de Twitter. C’est une entreprise privée, elle fait ce qu’elle veut sur sa plateforme »
J’ai un parallèle intéressant pour vous: imaginez que Enedis décide de vous couper arbitrairement l’électricité puisque vous lui déplaisez. On pourrait rétorquer « Enedis font ce qu’ils veulent, personne ne vous interdit d’installer une centrale nucléaire chez vous si vous voulez de l’électricité ».
C’est pareil non ?

avatar Xap | 

@apple78310

20 secondes de recherches sur Google:

“Le contrat de service public passé entre Enedis et l’État stipule qu’Enedis doit garantir un accès sans discrimination à l’électricité à tous les usagers du réseau”

T’as raison c’est tout pareil.

avatar Grizzzly | 

@apple78310

Non navré.

Enedis est un service public. S’il coupe le jus c’est sur demande du fournisseur d’energie et tu pourras toujours aller en voir un autre.

Mais si tu ne payes jamais tes factures, plus personne ne voudra te fournir d’energie.

La « liberté d’expression » c’est pareil, si tu la confonds avec la « liberté d’être très con », eh bien plus personne ne voudra t’ecouter parler.

avatar apple78310 | 

@Grizzzly

Merci, je l’attendais cet argument du service public vs privé. Ce qui compte ce n’est pas public ou privé, mais situation de monopole ou non. Et Twitter/Facebook sont presque en monopole aujourd’hui (ou oligopole de collusion en tout cas)

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