Vous avez sans doute déjà aperçu le logo Energy Star : lancé au début des années 90 aux États-Unis, ce programme certifie qu’un appareil consomme moins qu’un autre sans rogner sur les performances. Ce partenariat public-privé devrait prochainement disparaître selon le Washington Post, qui affirme que l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a dans l’idée de le mettre au placard. Un coup dur pour l’écologie comme pour les consommateurs.

Un rapport fédéral de 2023 indique que le programme a aidé les familles et les entreprises américaines à économiser plus de 500 milliards de dollars en dépenses énergétiques depuis sa création. Il a également empêché l’émission d’environ 4 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, soit l’équivalent de 933 millions de voitures à essence pendant un an. L’Agence américaine de protection de l’environnement n’a pas encore indiqué quand ce changement prendrait effet, le Congrès devant encore donner son accord.
Tout cela a lieu dans le cadre d'une réorganisation de l’EPA, qui va dissoudre le Bureau de la protection atmosphérique. Interrogé sur ce changement, un porte-parole n’a pas répondu directement au Washington Post. Il a déclaré que cette action allait apporter des « améliorations organisationnelles à la structure du personnel » qui « bénéficieront directement au peuple américain et feront mieux avancer la mission principale de l'agence, tout en alimentant le grand retour américain ».
Cette suppression serait un acte « incroyablement peu judicieux » selon Ben Evans, directeur législatif fédéral d’un groupe à but non lucratif défendant les programmes d'efficacité énergétique. Il rappelle que, pour 32 millions de dollars par an, Energy Star permet aux consommateurs et aux entreprises d'économiser plus de 40 milliards de dollars chaque année. « Il s'agit donc d'un excellent rapport qualité-prix ». Le programme permet également d’obtenir des crédits lors de la construction d’habitation ou pour les propriétaires améliorant leur logement.
Le label est arrivé en Europe grâce à un partenariat, où on le voyait surtout sur des équipements de bureaux et d'informatique comme des écrans ou autres imprimantes. L’accord avec les États-Unis a cependant expiré en 2018 sans être reconduit. Le Vieux Continent réfléchit à un équivalent et va par exemple lancer une étiquette pour les smartphones et tablettes : elle indiquera différentes informations sur la consommation énergétique, mais aussi sur sa réparabilité ou sa résistance à l’eau.