Langue vivante en autonomie #3 : le pouvoir de la répétition

Mathieu Fouquet |

Après avoir décortiqué l'univers numérique chinois dans ses Chroniques numériques de Chine, Mathieu Fouquet vous fait ouvrir votre cahier de vacances. Ce professeur de français langue étrangère, passionné de technologies, va vous accompagner dans un objectif que nous nous sommes tous fixé un jour : apprendre une nouvelle langue, et ce de manière moderne.

Langue vivante en autonomie 👑
  1. Le début du voyage
  2. Le grand plongeon linguistique
  3. Le pouvoir de la répétition
  4. La quête des correspondants

Se lancer dans l’apprentissage d’une langue, c’est un peu comme ouvrir une boîte de Lego de sept mille pièces. Au début, c’est l’extase (ou la panique) totale : on déchire plein de petits sachets remplis d’éléments apparemment disparates, et on se met tant bien que mal à les assembler, à créer de l’ordre dans ce qui n’était jusque-là qu’un amas chaotique.

Plus ça va, et plus l’objet prend forme. On commence à avoir une vision d’ensemble, on se prend à rêver de l'objet fini. Seulement voilà : parfois, l’assemblage présente des difficultés. Parfois, on marche pied nu sur un Lego fourbe qui traînait innocemment par terre.

avatar RonDex | 

Super, merci beaucoup pour cette série d’articles extrêmement intéressant.

avatar Hugualliaz | 

Encore une fois, un très bel article de votre part. Il n’y a rien à ajouter !

Lire les livres pour enfant c’est une très bonne tactique !

Je dois avouer que personnellement je préfère les flashcards «en réel» car on peut les voir et les toucher. Surtout on doit écrire à la main les mots. Le fait de voir les flashcards permet également de se souvenir... Qu’elles existent ! Exercice un peu plus périlleux avec le numérique !

Il est évident que l’assimilation demande de s’y mettre un peu chaque jour mais quel pied quand on voit les progrès !

avatar hptroll | 

La répétition espacée ne doit pas se limiter au vocabulaire : elle est tout aussi essentielle pour assimiler la grammaire. Les apps de Flashcards ne sont alors plus suffisantes et c’est là que les plateformes de langue du type Duolingo, Babbel, etc. prennent tout leur sens.

Un autre aspect (très décrié à tort) pour faciliter l’assimilation des règles de grammaire consiste à alterner l’apprentissage de phrases très pratiques, directement utiles dans la vie courante, avec des phrases délirantes dont le sens ne peut être compris qu’en faisant attention à la grammaire parce que le sens est contre-intuitif.
Cela contribue aussi à rendre l’apprentissage plus ludique. C’est l’approche d‘Yves Maniette dans „Les Kanjis dans la tête“ (qu’on peut aussi utiliser, dans moindre mesure pour les caractères chinois) et c’est aussi l’approche qu’on trouve dans beaucoup de langues sur Duolingo (et peut-être sur d’autres plateformes, je n’ai pas testé).

À noter enfin que Duolingo use et abuse de ruses de Gamers pour rendre l’apprentissage addictif, avec des systèmes de points, de badge, de comparaison de progression avec soi-même et avec d’autres utilisateurs.

avatar Hugualliaz | 

@hptroll

Je n’ai jamais utilisé Duolingo mais Babbel si ! On retrouve également des «incitations» sur Babbel.

Après, malheureusement, j’ai l’impression que 90% de la clientèle de ces boites sont des utilisateurs qui vont tester le service pendant deux semaines avant de le délaisser complètement !

D’où un marketing complètement débile : «apprenez à parler en 3 semaines une langue avec XXX app» (c’est juste impossible)

Comme le dit très justement l’auteur de l’article, apprendre une langue demande du temps. Ça ne demande même pas de travail intensif donc rien de honteux à atteindre un niveau A2/B1 en plus d’un an !

En revanche à vouloir apprendre trop rapidement on se perd et on se décourage vite !

avatar hptroll | 

@Hugualliaz

Sauf que Duolingo n’est pas une boîte à but lucratif. Tu as accès à tout gratuitement (financé par un fonds mis à disposition par Google aux débuts de Duolingo et complété par de la pub et des paiements intégrés dont on peut parfaitement se passer).
Tous les cours sont faits par des bénévoles. Toutes les explications dans les forums également.
Du coup, pas de marketing de ce type avec Duolingo.

avatar hptroll | 

@hptroll

Bon, je ne sais pas où j’ai lu que Google avait mis à disposition un fonds pour le développement de Duolingo. Et après vérification, c’est quand même une boîte privée qui essaye de gagner de l’argent.
(Ils ont surtout crowdsourcé la traduction de plein de sites Web et documents par les gens qui voulaient s’améliorer dans la langue en question), ce qui leur a donné des ressources importantes. Et ils complètent avec les achats in-app.

Toujours est-il que je n’y ai jamais vu ce genre de marketing « agressif ». Ils insistent plutôt sur le côté ludique.

avatar LeonlegranD | 

Bonjour Mathieu,
Merci pour ces articles. Il se trouve que j’apprends le japonais depuis plusieurs années, et bien que j’adore tous ces objets connectés, je ne connaissais pas ces applications de type Manabi. Je l’ai immédiatement téléchargée et testée. C’est fort intéressant et j’ai été tenté de la rebaptiser Asobi.
Je ne sais pas si la lecture des textes est opérée par des êtres humains, ou s’il s’agit de voix artificielles, mais il me semble que le résultat est très bon. Je me suis amusé à écouter quelques textes.
Il me reste à essayer de faire lire à Manabi des textes choisis par mes soins pour être fixé.
Par contre, les flash-cards m’ont toujours fatigué. Je me souviens que lorsque j’étais collègue, c’est-à-dire professeur de FLE en Corée (c’était il y a 30 ans), un certain nombre de mes étudiants étaient des virtuoses compulsifs des anneaux de flash-cards : je ne sais pas s’ils en ont tiré un quelconque intérêt. Mais force m’est de constater que l’un ou l’autre avec lequel j’ai toujours des relations parle français couramment, encore aujourd’hui...
Mais moi, j’ai oublié mon coréen...

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