Il y a environ deux semaines, Toshiba, l’inventeur de la mémoire flash NAND, annonçait avoir attaqué en justice, devant le tribunal de Tôkyô, le coréen SK Hynix. Il l'accuse d’utiliser des données acquises frauduleusement. La plainte fait suite à l’arrestation d’un ex-ingénieur de SanDisk pour le vol de données techniques concernant la production de mémoire flash NAND dans l’usine de Toshiba à Yokkaichi, avant de travailler pour Hynix.

L’ingénieur a occupé un poste de 2003 à 2008 dans l’unité japonaise de SanDisk, sur un projet de mémoire NAND développé en collaboration avec Toshiba. Il s’occupait de l’analyse des erreurs de la mémoire. Pour son travail, il s’était vu remettre un identifiant et un mot de passe lui ouvrant l'accès aux serveurs de Toshiba. Il aurait copié des données concernant un film isolant il y a un an, avant de décrocher son travail chez Hynix. L'individu aurait reconnu ces allégations. Toshiba estime qu’il a souffert un préjudice correspondant à une valeur de 100 milliards de yens, soit environ 703 millions d’euros.

De son côté, SanDisk, le partenaire de Toshiba dans ce domaine depuis des années, a également attaqué en justice SK Hynix en Corée et aux USA. La société américaine a porté plainte dans la foulée au Japon contre son ancien employé.

Les choses ne sont cependant pas simples. Parallèlement à ses attaques en justice contre le coréen Hynix, Toshiba développe avec lui, depuis 2011, des MRAM (Magnetoresistive Random Access Memory), la nouvelle génération de mémoire non volatile. Toshiba attaque donc SK Hynix devant les tribunaux au sujet de la mémoire RAM NAND, tout en considérant qu’il s’agit d’un sujet complètement différent de la MRAM, pour lequel Hynix est alors concerné non plus comme un « vil concurrent » mais comme un « partenaire ». Voilà qui rappelle d'autres affaires.