L’histoire a fait grand bruit en début de semaine et a de quoi surprendre : Apple refuse de s’acquitter de la redevance Brun-Buisson imposée en France sur les supports de sauvegarde, dont les disques durs, et donc sur les lecteurs MP3 qui en sont équipés. En moyenne,
Apple aurait dû reverser l’année dernière quinze euros par baladeur vendu. Selon la Simavelec (Syndicats des industries de matériels audiovisuels électroniques), la somme que doit
débourser Cupertino avoisine les 500 000 euros. En 2003, iPod représentait 43 % des ventes totales de lecteurs MP3 soit 33 000 unités.
La taxe en question est, rappelons-le, censée compenser le manque à gagner engendré par le piratage. Une initiative reprise par certains pays dont le Canada qui a
décidé fin 2003 d’instaurer un prélèvement similaire sur chaque baladeur numérique vendu. La décision n’a bien évidemment pas plu aux fabricants qui ont par la suite essayé de porter un recours en justice.
Si l’on peut discuter du bon sens de cette loi, refuser de s’y plier est tout simplement inacceptable, qui plus est de la part d’Apple qui redouble d’efforts pour promouvoir son offre aussi bien auprès des professionnels que du grand public. Nul doute que l’industrie musicale pourrait, suite à cette décision, retarder voire bloquer l’arrivée de l’iTunes Music Store dans l’Hexagone. Une fois de plus, ce serait le consommateur qui serait doublement pénalisé.
Comme à l'accoutumée dans ce genre de circonstances,
Apple pratique la politique de l’autruche. On sait tout juste que la filiale française a fait savoir aux membres de la commission que l’iPod était un appareil « mixte» qui ne sert pas uniquement à stocker de la musique. Les responsables de la commission, qui ont sans doute eu l’occasion d’admirer les belles publicités à l’effigie de l’iPod qui fleurissent un peu partout aux quatre coins de l’Hexagone, auront bien du mal à comprendre cet argument.
Espérons qu’Apple fasse rapidement machine arrière, la SACEM semble prête à en découdre devant la justice le cas échéant.