Apple au sommet de l'ARM (2/7) : une pomme qui arrive avant tout le monde

Jean-Baptiste Leheup |

Apple a toujours eu le chic pour entrevoir le potentiel des technologies que tout le monde a sous le nez sans savoir qu’en faire. On peut penser à la souris et aux balbutiements d’interface graphique du Palo Alto Research Center. Ou au connecteur USB, qu’Intel peinait à démocratiser avant qu’Apple ne l’adopte à la surprise générale pour son iMac. Ou encore au prototype d’iPod que RealNetworks, pourtant au sommet de sa gloire, a refusé de produire. Et bien sûr au marché du smartphone, qui n’est parvenu à maturité que quand l’iPhone a servi de modèle pour toute l’industrie. Le processeur ARM a produit sur Apple le même effet.

Pourquoi Apple avait besoin d’ARM

Apple a mis le pied dans la porte avant tout le monde. Pour s’en convaincre, il suffit de s’intéresser à la chronologie du développement de la plateforme ARM. Dès 1988, alors que l’ARM est encore un processeur entièrement dépendant de ses créateurs, Apple se rapproche d’Acorn pour se renseigner sur ce nouveau processeur plus petit, plus économe et plus puissant que tous les autres.

avatar DamienLT | 

Vous dites qu’Apple avait encore 14% des parts de ARM en 2002 mais qu’en est-il aujourd’hui ?

A t-elle encore des parts malgré le rachat de Softbank en 2016 puis de Nvidia l’année dernière ?

avatar Jean-Baptiste Leheup | 

@DamienLT

Rien n’a jamais été confirmé sur le sujet, mais l’achat d’ARM par SoftBank doit avoir fait de lui son seul et unique propriétaire.

avatar DamienLT | 

@j-b.leheup

Merci pour la réponse ☺️

avatar YetOneOtherGit | 

@j-b.leheup

"Rien n’a jamais été confirmé sur le sujet"

Toutes les informations étaient publiques après l’IPO de 1998 et avant le rachat par SoftBank de l’ensemble.😉

Au moment du rachat les actionnaires les plus importants étaient tous des fonds d’investissement et aucun ne dépassait les 10%.

Si Apple avait des part c’était moins des 5% qui aurait obligé à retrouver publiquement l’information dans le 10K d’ARM (Ils étaient aussi coté sur le NASDAQ)

avatar esclandre77 | 

@DamienLT

C'est juste pour dire que Apple a eu des parts dans ARM, genre ils étaient précurseurs à un moment donné dans l'histoire. Genre des visionnaires ultimes.

avatar YetOneOtherGit | 

@DamienLT

"mais qu’en est-il aujourd’hui ? "

Rien, peau de bal, nada 😎

avatar YetOneOtherGit | 

@DamienLT

La vente des parts d’ARM fut une bouffée d’air financière pour un Apple alors peu éloigné du Chapter 11.

1.1B$ en 99 avec une plus-value colossale par rapport à l’investissement initiale c’était énorme et largement aussi important que l’entrée au capital de MS pour donner un avenir à Apple.

avatar Etincelle | 

Super dossier, très intéressant. C’est pour ça qu’on est tous abonnés 😊

avatar esclandre77 | 

@Etincelle

Perso pour pas mal de raisons j'hésite à me réabonner.

avatar mat16963 | 

@esclandre77

Quelles sont-elles ?

avatar melaure | 

@Etincelle

Je trouve même que tous ces bons articles devraient être compilés dans un bel ouvrage papier ...

avatar Los Pebos | 

Marrant : dans le lien que vous mettez sur l’histoire de l’iPod et de RealNetworks en début d’article, vous renvoyez à un de vos articles d’avril 2004 où il est question des bénéfices que pourrait apporter à Apple une incartade dans la téléphonie et vous terminez par un "A quand un iPhone ?" ;-)

avatar Captain Bumper | 

68030 à 40 MHz le Mac IIfx. Du coup ça change les chiffres de puissance comparée à l’ARM6?

avatar YetOneOtherGit | 

@Captain Bumper

« 68030 à 40 MHz le Mac IIfx. »

C’est une coquille dans l’article 😉

Après les benchmark sont toujours à prendre avec des pincettes 😎

avatar Jean-Baptiste Leheup | 

@Captain Bumper

Bien vu, c’est corrigé. Le comparatif était bien avec le Mac IIfx. En plus le 68020 n’a quasiment pas servi chez Apple, je suis impardonnable ;-)

avatar Oracle | 

Très intéressant, merci

avatar dandu | 
Y a une faute, à un moment : le StrongARM, c'est DEC, pas NEC (et Intel assez rapidement, d'ailleurs). DEC, c'est aussi les Alpha, une autre architecture RISC sympa de cette époque d'ailleurs.
avatar YetOneOtherGit | 

@dandu

“Intel assez rapidement”

La façon dont Intel avait récupéré le bébé est d’ailleurs assez mémorable 😉

avatar Jean-Baptiste Leheup | 

@dandu

Bien sûr ! C’est corrigé ! Je peux accuser le correcteur automatique ? 🙄

avatar Hasgarn | 

@j-b.leheup

Ce correcteur, c’est dont le NEC plus ultra 🧐

avatar GRAILLE Alain | 

C'est bien ce que je disais Partir vers intel est bien une erreur là où il fallait aller vers le monde ARM processeurs RISC comme les Processeurs PowerPC et il est quand même dommage que Steve JOBS n'aie point vu l'avenir du RISC en partant chez intel en 2006 à l'époque véritable sac à virus du monde Wintel ! Il faut maintenant faire machine arrière en partant sur les processeurs du monde mobile iPhone et iPad, que de temps perdu ! Sans compter les risques encourus viraux du monde Wintel. J'ai toujours pensé que Apple faisait une erreur de parcours, le Macintosh n'a pas besoin de mémoire mais de Process comme par le passé Motorola puis PowerPC on le voit encore aujourd'hui sur nos machines Macintosh. Intel c'est bon pour de bureautique mais pas pour le graphique et le calcul, ça rame plus dur que avant sous PowerPC !

avatar YetOneOtherGit | 

@GRAILLE Alain

"Partir vers intel est bien une erreur"

Une erreur qui a sauvée le Mac et sans doute Apple. 😂

- Il aura fallu des décennies pour que, petit à petit, l’explosion des usages mobiles créait les conditions permettant d’envisager des ordinateurs individuels basés sur une architecture ARM
- Aucun acteur n’avait à l’époque la puissance de feu d’Intel que ce soit en terme de maîtrise des processus de fabrication, de capacités à proposer l’ensemble d’un chipset, de capacités de R&D ...
- La noria d’offres CPU de l’époque souvent portée par des majors (POWER, PA-RISC, Sparc, Mips ... ) ont eu aussi cédé face à la puissance d’Intel
- Ce n’est pas pour rien que toutes les tentatives de proposer à l’époque de remarquables alternatives à Intel furent des échecs au final.
- Aucun acteurs n’avait la capacité à concurrencer Intel tout simplement
- L’intelligence de SJ fût de comprendre pragmatiquement que les Mac pourraient se différentier par leur Design et MacOS tout en étant techniquement des PC

..

Réécrire l’histoire au regard de notre temps en oubliant le contexte de l’époque conduit toujours à de lourdes erreurs.

Non le choix de passer à Intel ne fut pas une erreur bien au contraire.

Tout comme l’actuelle transition ARM n’en est pas une 😎

avatar Florent Morin | 

@YetOneOtherGit

Il ne faut pas oublier non plus la force de NeXT : compatible avec plein d’architectures matérielles. Excellent socle technique logiciel.

Le portage sur iPhone est une véritable prouesse technique. Idem sur Mac, avec un écosystème bien plus complexe.

Après, il faut dire que LLVM a bien aidé aussi.
Et on n’est qu’au début.

avatar YetOneOtherGit | 

@FloMo

"Il ne faut pas oublier non plus la force de NeXT"

NeXT est pour toujours dans mon coeur 🥰🥰

Je n’oublierais jamais l’aventure de l’époque où avec une poignée d’associés nous étions parmi les rares français à s’y impliquer.

Cela ma valut de grande rencontres qui m’ont marqué dont certaines sont hélas mortes bien trop jeune 😔

avatar Florent Morin | 

@YetOneOtherGit

Il devait y avoir du génie au m2.

avatar YetOneOtherGit | 

@FloMo

"Il devait y avoir du génie au m2."

Pour pas trop être accusé de name-dropping par une certaine engeance de contributeurs je ne citerai que Jean-Marie Hulot qui devint un ami. RIP

Interface Builder était vraiment une gifle pour l’époque même si je connaissais certains des travaux de l’INRIA allant dans cette direction 🥰

avatar YetOneOtherGit | 

@Albator1138

🙏😢🥺

avatar YetOneOtherGit | 

@FloMo

"compatible avec plein d’architectures matérielles"

Comme quasiment tous les Unix Like.

NextSTEP par rapport aux semblant d’OS qu’utilisait Apple alors c’était le jour et la nuit.

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