Les résultats d'Apple

bferran |
Bénéfice en baisse, CA en hausse - Ce mercredi, avec l'annonce des résultats du troisième trimestre fiscal, en dépit du publie un bénéfice de 19 millions de dollars soit un bénéfice par action de 5 cents. Si la chute de 41%, des bénéfices d'une année sur l'autre est importante, elle prolonge surtout la baisse de 64% des bénéfices du deuxième trimestre fiscal. Les analystes anticipaient d'ailleurs une baisse plus importante, et prévoyaient un bpa de 3 cents. Le chiffre d'affaire, lui, est en légère hausse, à $1.545 milliard de dollars (hausse séquentielle de 5%, et de 8% d'une année sur l'autre) : "malgré le climat économique difficile, nous sommes fiers d'avoir dépassé nos prévisions", commente Fred Anderson, qui souligne que la marge brute est elle en hausse, et passe de 27,4 à 27,7%. Apple se félicite aussi de la stabilité de ses réserves de liquidité (4,5 milliard de dollars).

Les ventes de Macintosh - En janvier, lors du Macworld de San Francisco, Steve Jobs prédisait l'année des portables. Les chiffres de ce trimestre, qui ne tiennent pas compte des premières ventes de Power Macintosh G5, lui donnent raison. 46% des ordinateurs vendus par Apple ces trois derniers mois étaient des portables. Les Power Macintosh G4 sont toujours à la baisse - Apple parle pour la première fois des reports de vente, et de l'attente des G5 -, Xserve compris, avec 133 000 unités vendues dans le monde (156 000 au trimestre précédent, et baisse sur un an de 20%). Les iMac et eMac, qui se retrouvent groupés, subissent eux aussi une baisse de leur vente, de 24%, et ne bénéficient pas des reports des ventes de l'ancien iMac G3, dont la production a cessé totalement ce trimestre. L'iMac, présent dans la gamme depuis six trimestres, accuse le coup. Heureusement, les ventes de PowerBook sont, elles, à la hausse. Sur un an, les ventes des trois modèles progressent de 71% (cependant, si l'on additionne les ventes des trois portables au Q2, celles-ci restent stables au Q3). Le retard de la mise à jour du modèle intermédiaire 15 pouces a pu pénaliser les ventes totales. Enfin l'iBook, pour lequel on pouvait craindre le pire, se maintient, à 190 000 unités (+12%). Pendant la période, Apple a vendu au total 771 000 Macintosh, contre 808 000 l’an dernier, et 711 000 au Q2. Les écrans se sont aussi bien vendus.

La musique, un nouveau marché - Les ventes d'Apple ne se limitent plus aux seuls ordinateurs. Steve Jobs précise d'ailleurs que ce trimestre fut celui des nouveaux produits : "qui commença avec l'iTunes Music Store et la troisième génération d'iPod, et se termina avec l'annonce des Power Macintosh G5 et la présentation aux développeurs de Panther, la quatrième version majeure de Mac OS X". De fait, iPod, et ses dérivés, pèsent maintenant d'un poids important dans les trimestriels de l'entreprise. Cette fois, 304 000 iPod ont été vendus (78 000 au Q2, 54 000 il y a un an). C'est un succès très important qui en fait le produit le plus vendu d'Apple, même si la marge - toujours satisfaisante - est moins importante sur ce nouveau modèle. Précisons que, en raison de l'uniformisation des gammes Mac et PC du baladeur, les ventes pour chaque plate-forme ne sont plus précisées. Apple compte cependant sur l'iTunes Music Store comme un cheval de Troie pour attirer encore plus d'utilisateurs vers l'iPod, complément naturel d'iTunes. Concernant l'iTunes Music Store, Apple refuse hélas toujours de donner des détails sur sa stratégie à venir : aucune réponse sur une date de lancement de la version Windows, ni de la version internationale. Aucune précision non plus sur les marges d'Apple. Tout juste apprend-on que 6,5 millions de morceaux ont été téléchargés depuis le lancement (5 millions sur le trimestre). Apple ne souhaite pas non plus donner les détails des téléchargements (répartition entre album et morceau).

Les Store, l'international, l'inventaire... - L'annonce des résultats est aussi l'occasion de faire le point sur la distribution des matériels et des logiciels. Cette fois, seul 39% du revenu d'Apple provient de l'international, qui représentait 46% du revenu du trimestre précédent. La faute, selon Fred Anderson, au SRAS en Asie, et à la faible croissance des marchés européens et japonais. Aux États-Unis, Apple se félicite de la hausse de 5% de ses ventes dans le secteur de l'éducation, où les ordinateurs portables connaissent notamment une croissance importante (47% des ventes). Apple réinvestit d'ailleurs ce marché : 60 nouveaux commerciaux ont été engagés pour vendre des Macintosh aux écoles. Toujours aux États-Unis, le chiffre d'affaire dégagé par les Retail Store est en hausse (à 145 millions de dollars), mais la chaîne de soixante-deux magasins est toujours déficitaire. L'inventaire se maintient entre quatre et cinq semaines. Enfin, ceux qui désiraient avoir des précisions sur les logiciels, ou sur les investissements (recherche et développement) devront attendre les rapports : tout juste peut-on apprendre que les ventes de Mac OS X, et surtout de Final Cut Pro 4 sont satisfaisantes, et que Panther supportera les applications 64-bit.

Les prévisions - Outre les excellents chiffres du secteur musical, il faut retenir de cette conférence, la dernière de l'ère G4, les prévisions pour le prochain trimestre (celui de la rentrée, toujours important chez les constructeurs informatiques). Bien sûr, l'expression a été soigneusement choisie, mais Apple, qui parle de forte demande pour ses nouveaux produits, s'attend tout de même pour son quatrième trimestre fiscal à une progression du chiffre d'affaire (à un chiffre), et à une légère progression des bénéfices par rapport au trimestre de juin. Les G5, l'arrivée de XPress 6, sont deux des facteurs qui devraient permettre de rompre enfin le cycle des trimestres "flat". Seule la marge pourrait être affectée par le lancement de cette nouvelle gamme (coûts de composants, placement sur le marché, hausse des prix de la mémoire). Enfin selon le directeur financier d'Apple, même si la gestion du passage du G4 au G5 semble être bonne, il ne faut pas espérer un retour soudain des 350 000 ventes de Power Macintosh par trimestre de l'année 2000 : 200 000 ventes est déjà un bon objectif (deux fois le chiffre actuel). Quoiqu'il en soit, août et septembre seront des "mois chargés". Et ce n'est pas la remarque d'un analyste, citant la conférence d'IBM, et d'éventuels soucis de production du PowerPC 970, qui pourra semer le trouble.

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