Foxconn : l'ordinaire ouvrier

Anthony Nelzin-Santos |


Après plusieurs suicides relayés par la presse occidentale, Foxconn est sortie de l'anonymat. Avec près d'un million d'employés, dont plus de 450 000 à Shenzhen, Foxconn est le plus grand employeur privé de Chine et assemble un nombre incalculable des appareils électroniques que vous utilisez tous les jours. Cette affaire a fait naître un certain nombre de discussions sur les conditions de travail chez le sous-traitant chinois, mais quelle est la réalité du quotidien chez Foxconn ?

Une « vague » de suicides ?
Pour mieux comprendre Foxconn, il faut revenir à ses racines. La société est créée sous le nom de Hon Hai Precision Industry en 1974 à Taipei (Taiwan) par Terry Gou : à l'époque, la société compte 10 employés et fabrique des parties en plastique pour les téléviseurs. Au début des années 1980, elle fabrique certains composants de l'Atari 2600 ; en 1988, elle ouvre sa première usine en Chine continentale, à Shenzhen, une zone économique spéciale à quelques encablures de Hong Kong.

Foxconn a longtemps été la marque commerciale de Hon Hai, et est aujourd'hui une filiale détenue à 100 % par Hon Hai. La société taiwanaise compte aujourd'hui près d'un million de salariés (c'est le plus grand employeur privé de Chine), et son usine originale de Shenzhen est aujourd'hui une ville dans la ville de 450 000 personnes (l'équivalent d'une ville comme Lyon). Une ville assez secrète, plutôt fermée (lire : Foxconn, le Fort Knox d'Apple), et ayant connu près d'une vingtaine de tentatives de suicide en 2010.

Avec 14 morts par suicide en 2010, le taux de suicide moyen chez Foxconn à Shenzhen est plus de quatre fois inférieur à la moyenne chinoise (3 pour 100 000 contre 14 pour 100 000 — la moyenne française est de 16,2 pour 100 000). Le problème est la fréquence de ces actes (11 tentatives entre mars et mai 2010) et surtout leur mode opératoire, toujours le même, par défenestration. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase après le scandale de la mort de Sun Dan-yong le 16 juillet 2009, après une enquête de Foxconn suite à la perte d'un prototype d'iPhone 4 qui était en sa possession. D'où la question de Joel Johnson de Gizmodo, qui écrit pour Wired : « mon iPhone a-t-il tué 17 personnes ? ».

Un campus cerné de filets de sécurité
Le journaliste a visité la ville-usine de Shenzhen et en est revenu avec une description de la réalité du quotidien chez Foxconn. Ses guides ont, tout au long de sa visite, filé la métaphore du campus universitaire, et il y a du vrai. L'usine de Shenzhen n'est pas une cité ouvrière : on n'y vient pas avec sa famille, mais seul, au sortir de l'adolescence. On ne choisit pas ses voisins et colocataires : c'est Foxconn qui attribue les chambres, qui sont parfois de minidortoirs comptant un maximum de huit occupants. Les bâtiments sont disposés le long d'avenues et de boulevards rappelant les campus américains, à un détail près : « tout chez Foxconn est un peu décati : des mauvaises herbes font leur chemin à travers les crevasses des trottoirs, les panneaux de signalisation sont parfois rouillés ou passés. […] Mais c'est la plupart du temps propre ».



L'impression générale est en effet au retour à la réalité face aux deux images fantasmées s'affrontant pour décrire ces gigantesques villes-usines que l'on connaît bien peu en Europe et aux États-Unis, certainement par oubli, voire rejet, de notre propre passé industriel. Non, cette usine ne se résume pas à des salles blanches déshumanisées où des robots virtuoses assemblent jour et nuit des composants microscopiques. Et non, ce n'est pas non plus un atelier de misère où s'entassent des ouvriers surexploités et sous-payés dans des conditions de salubrité douteuses. Non, le site de Foxconn à Shenzhen est une usine comme il en a toujours existé et comme il en existera toujours : une usine où l'on revêtit son uniforme pour accomplir des tâches répétitives jusqu'à l'abrutissement.

« Voilà ce que c'est de travailler chez Foxconn : vous entrez dans un bâtiment de béton de cinq ou six étages, passez une veste et un chapeau de plastique, enfilez des surchaussures » : comme toutes les usines, celle de Foxconn à Shenzhen est conçue autour du concept de chaîne — on est assigné à un poste où l'on reste toute la journée (elles durent jusqu'à 10 heures en Chine), et l'on change de poste tous les quelques jours pour devenir un ouvrier interchangeable et dispensable. « Peut-être que votre travail se résume à prendre des composants dans une boîte et les placer sur des circuits imprimés au fur et à mesure qu'ils défilent sur le tapis roulant […] ou vous pourriez être assis au côté d'autres techniciens à placer les cartes-mères complètes de téléphones dans des boîtes blindées ressemblant à de petits fours, testant les interférences électromagnétiques de chaque pièce ».

« Si vous devez aller aux toilettes, vous levez la main jusqu'à que l'on puisse vous remplacer à votre poste. Vous avez une heure pour manger et deux pauses quotidiennes de dix minutes […] Cela semble extrêmement ennuyeux — comme tout travail en usine dans le monde développé ». Les faits sont là : quelque part, l'usine de Foxconn, comme beaucoup d'autres usines, est un atelier de misère, mais de misère humaine où les hommes et les femmes au long de la chaîne ne sont pas grand-chose de plus que des mains exécutant la même tâche encore et encore, jusqu'à que la fin de la journée soit sifflée.

Le paternalisme à la chinoise
Terry Gou, le fondateur de Hon Hai, a clairement pensé l'usine de Shenzhen avec une vision paternaliste, où certains avantages sociaux et de confort sont proposés en échange de l'abandon d'une certaine forme de liberté et la résignation à une certaine soumission. Certains s'en exclament longuement, oubliant que la deuxième révolution industrielle, notamment en Europe, a été fondée sur ce paternalisme : l'industrie textile, l'industrie minière (Corons du Nord) ou l'industrie sidérurgique (Schneider au Creusot) en ont fait leur mode de fonctionnement.

La ville-usine de Shenzhen est l'archétype même du triomphe paternaliste : « c'est parce que Terry Gou se préoccupait de leur bien-être qu'il a promu le logement sur place des employés » expliquent ainsi les représentants de Foxconn. Après une journée de travail, une navette raccompagne les employés dont le logement est le plus éloigné des chaînes d'assemblage : les chambres comptent jusqu'à huit occupants, qui possèdent chacun un lit en mezzanine sous lequel un trouve un petit espace de vie. Sous les fenêtres, des filets. Ils ont été installés en mai 2010, et sont le témoin un peu macabre des suicides : « ils transmettent un message : vous pouvez vous jeter de n'importe quel bâtiment, tant que ce n'est pas [un des nôtres] ».



Il est bien dur d'avoir un semblant de vie privée à Shenzhen : si vous voulez regarder la télévision, c'est dans une salle commune ; si vous voulez jouer à un jeu vidéo ou écrire quelques courriels, il vous faut vous rendre à un des cybercafés du « campus », sachant qu'il n'y suffisamment d'ordinateurs que pour 5 % des employés ; si vous avez un de vos collègues est aussi l'élu de votre cœur, vous pouvez vous retrouver dans des espaces semi-privés. Pensez internat de lycée, à la différence près que vous avez 10 heures d'usine dans les pattes, ce qui passe l'envie de faire des blagues potaches la nuit venue.

« En matière d'infrastructure, Foxconn est de loin la meilleure usine de Chine » explique un Taïwanais servant de guide aux sociétés cherchant des composants et qui a travaillé chez Foxconn et d'autres. « Pas le pire » ou « bien, mais sans plus », c'est l'image qui ressort de Foxconn : une société qui attire les jeunes adultes venus des zones rurales de la Chine à la recherche d'un salaire certes pas forcément reluisant, mais plutôt stable. Ils découvrent alors la ville dans un environnement contrôlé, pas tout à fait ouvert, mais pas tout à fait fermé, une sorte de commune dont le maire serait Terry Gou.

En plus des chaînes d'assemblage et des dortoirs, on trouve en effet de nombreux services dans la ville-usine de Foxconn. On trouve par exemple des centres de soins, des psychologues et des conseillers. Un magasin permet d'acheter des téléphones prépayés, à deux pas de la piscine, du cinéma, ou de la galerie commerciale qui s'anime le soir. Foxconn consulte des spécialistes pour ajouter de nouveaux services, et a décidé que ses nouvelles villes-usines au cœur de la Chine seront cogérées avec les autorités civiles pour alléger l'emprise de la société sur les lieux de vie.

Foxconn : l'exemple des dérives du capitalisme ?
Ce paternalisme est poussé dans sa logique extrême, celle de la rétention des employés à qui l'on fournit un emploi, mais aussi un cadre moral, à vie. L'exemple le plus frappant réside dans un nouveau magasin, frappé du nom poétique de « Dix mille chevaux au galop » : on y achète « cuiseurs à riz, ventilateurs et téléphones », ceux là même qui sont assemblés sur les lignes de montage voisines. L'ouvrier assemble des produits pour un salaire qui lui permet ensuite d'acheter le produit qu'il vient d'assembler avec une réduction : la boucle, véritable modèle du capitalisme d'école, est bouclée.

C'est un nouveau débouché pour Foxconn, qui se lance à peine dans le commerce de détail. L'idée est que les employés des usines puissent devenir des franchisés, Foxconn fournissant même un petit capital de départ : elle l'a déjà fait avec une soixantaine d'ouvriers. Ceux-ci sont invités à ouvrier leur boutiques dans des préfectures rurales, afin d'y développer « un esprit d'entreprise » — ou plus simplement d'y faire la promotion de Foxconn qui a besoin de préserver le flux régulier de travailleurs des zones rurales centrales vers les zones côtières de production. Une autre boucle, donc, est bouclée.

Ce mouvement s'insère aussi dans le cadre d'un développement d'une imposante classe moyenne en Chine, qui peut acheter les produits fabriqués par Foxconn. Fabricant et distributeur exclusif des produits Apple en Chine, Foxconn les vend désormais dans ses propres enseignes : fabrication, distribution, vente… encore une histoire de boucles. Pour faire baisser les coûts de production et ainsi dégager une marge maximale, Foxconn commence à construire des usines au plus près de ses foyers de recrutement : « les migrants potentiels sont prêts à prétendre à un salaire inférieur pour rester avec leur famille ». La chose permet accessoirement de profiter de plusieurs milliards de dollars de déductions et réductions fiscales en tous genres.

Les droits des travailleurs sont plutôt bien respectés chez Foxconn, malgré des pratiques parfaitement cyniques. Le fabricant taïwanais a par exemple annulé le programme de compensation des familles de morts par suicide après qu'un suicide a été justifié par la recherche de cette obole. Le rapport annuel d'Apple comme les différentes enquêtes menées n'ont jamais réussi à prouver les suspicions de non-respect du temps de travail légal, les ouvriers étant de toute façon 10 heures par jour à leur poste, le code de conduite d'Apple fixant la limite à 60 heures de travail par semaine.

Lors de la mise en production de l'iPad, certains employés auraient travaillé 12 heures par jour pendant 13 jours de suite selon une ONG de Hong Kong, alors qu'un journaliste de l'hebdomadaire chinois libéral Southern Weekly qui a infiltré les rangs des travailleurs de Foxconn a été fortement invité à faire des heures supplémentaires. Il n'y a certainement pas de fumée sans feu, et les choses ne sont certainement pas toujours aussi roses que Foxconn voudrait bien le laisser croire : l'ouverture aux commanditaires comme aux journalistes se fait toujours dans un cadre plus ou moins contrôlé, l'auto-censure étant certainement prégnante.

Bref, l'usine de Foxconn à Shenzhen, comme beaucoup d'autres usines, n'est ni le paradis du travailleur décrit par ses représentants, ni l'enfer de l'esclave moderne conspué par certains. C'est à la fois un pur produit et un pur exemple de notre système économique : ce que l'on faisait autrefois dans le Nord de la France se fait maintenant sur les rives de la mer de Chine méridionale. Si l'on voulait se faire cynique, ou simplement d'un réalisme froid, on pourrait remarquer qu'à la faveur du durcissement progressif des lois du travail en Chine et de l'émergence d'une classe moyenne, un nouveau transfert pourrait s'effectuer — c'est en fait déjà le cas, vers l'intérieur des terres, dans certaines zones de l'Inde, au Viêt-nam, etc.



Foxconn est à notre image, avec ses spécificités chinoises, ses bons points et ses pratiques parfois douteuses, son paternalisme que l'on ne tolérerait plus en Europe, son gigantisme monstrueux. C'est un conglomérat intégré dans les deux sens, ayant réussi ce que les Américains ou les Européens n'ont fait que rêver. Si Foxconn est un monstre, nous l'avons créé. Le meilleur résumé est celui de Joel Johnson : « 17 personnes se donnent la mort, mes désirs les ont-elles blessées, même un peu ? La réponse est bien sûr un inévitable et incommensurable oui. Juste un peu. »

image : Tony Law
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avatar popo69 | 
tu te crois au lycée hal9000 ?
avatar LossId | 
Kinky : t'es grave... Est-ce que j'ai parlé de pays ruiné ? Et Foxconn n'est pas la Chine...
avatar readrom | 
@ noedz : +1 0.79 centimes est en déca de la satisfaction, plaisir, information, divertissement que m'apporte cette application et le site en général. Merci la redac.
avatar Anthony Nelzin-Santos | 
@ HAL-9000 : quoi, tu veux parler du plan le plus castrateur qui soit ? Heureusement, bon sang, que plus personne ne bosse comme ça, sauf quelques encostardés grisâtres, malheureusement ceux là même qui ont les clefs de mon argent et de quelques politiques publiques.
avatar Switcher | 
@ tous ceux qui crient au plagiat de l'article de [i]Wired[/i] et qui n'ont jamais écrit un seul papier de leur vie. Ledit article a été adapté en français par [i]Le Point[/i] il y a quelques mois avec crédit dûment reporté, je crois même que MacGé en a parlé dans la revue de presse (non : pas "je crois", j'en suis même sûr). Rien à voir avec l'article du jour. Même s'il est normal d'y retrouver certaines infos communes. Fermez le ban.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Je vais m'inscrire en faux, car l'article ne me plait pas du tout, on en a parlé souvent par ailleurs et aussi ici, MacGé surf sur la vague de suicides comme la plupart des médias qui reprennent l'expression. Combien prenez vous d'employés pour calculer votre taux ? Dr cube avait écrit ces valeurs, je les ai noté, elles allaient dans le même sens. Je le cite : Foxconn : — Nombre d'employés : 920.000 — Nombre de suicides depuis 2007 : 20 — Taux de suicide chez Foxconn : 5.4 (par an pour 100.000 employés) — Taux de suicide en Chine : 6.6 (par an pour 100.000 habitants) France Telecom : — Nombre d'employés : 167.000 — Nombre de suicides depuis 2008 : 34 — Taux de suicide chez France Telecom : 15.3 (par an pour 100.000 employés) — Taux de suicide en France : 17.0 (par an pour 100.000 habitants) Taux de suicide en Californie par an : 6.3 Taux de suicide aux Etats Unis : 11.1 Taux de suicide au Japon : 24.4 fin de citation (c'est dommage, mais c'est pour faire court). Pour ma part j'avais calculé 11 suicides sur 300 000 personnes (je me limite à ceux qui travaillent dans la même région et je ne compte pas les 500 000 salariés de Foxconn qui travaillaient ailleurs), ça correspond à 3,7 suicides pour 100 000 personnes, chiffre que j'aimerai voir comparer : - aux 16 pour 100 000 de France Télécom - aux 16,2 pour 100 000 de la moyenne française (tiens ! . . . y'en a moins chez France Telecom) - aux 35 pour 100 000 de la police et gendarmerie française (tiens ! il y en a le double qu'à France Telecom et on n'en parle pas et, en soit dit passant, presque 10 fois plus que chez Foxconn) - aux 39 pour 100 000 chez les enseignants français, soit plus de 10 fois plus qu'en Chine.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Un seul suicide, c'est déjà trop, mais il ne faut pas transformer un fait divers aussi triste qu'il puisse être en action anti-Apple. Ceux qui travaille dans un ensemble coordonné savent qu'on ne peut pas quitter son poste sans qu'il y ait danger pour la fabrication, pour l'entreprise ou pour les autres. Avez vous vu un maitre nageur partir pisser ? non ! il appelle quelqu'un et il y va quand il peut être remplacé. Et un prof, oui, celui qui aime se suicider 10 fois plus qu'un chinois, en avez-vous vu souvent quitter la classe pour aller aux toilettes ? Je ne parle pas des classes où on peut désigner un chef qui peut surveiller les autres, je parle de ces classes où on doit cercler les PC avec un cadenas pour ne pas risquer de voir partir les barrettes mémoire ou les cartes écran, quand ce n'est pas la mise en oeuvre des court-circuitages des prises de courant (on coupe le disjoncteur et on insère une agrafe dans le boitier), histoire de faire perdre 1 heure à la prochaine séance. Dans ces classes, partez pisser et vous n'êtes pas déçu au retour. C'est vrai qu'il peuvent lever la main . . . non ? alors tout s'explique
avatar PierreBurgi | 
Suite à de long chemins pour la fabrication de l'iPad, arrivée en France, dans un apple store : un pixel mort ? très bien, Retour. Pendant ce temps, un chef "qui tape sur les doigts" des employés qui n'en verraient qu'un alors qu'il y en a en fait, deux.
avatar jujuv71 | 
http://www.youtube.com/watch?v=st09Cc_9Lss Dans le reportage, il est dit que le salaire mensuel d'un ouvrier est de …… 263$……… Vous comprenez pourquoi la chine est l'usine du monde ?…… Et maintenant, on renverse la vapeur : on paie les chinois 1500 $ par mois… vous croyez que foxconn va encore exister longtemps… ?? Je ne pense pas……
avatar LossId | 
@ Kinky : tu préfère pas une Swatch ? :)
avatar LossId | 
Au fait, c'est quoi les ronds rouge sur les photos ? :)
avatar _lol_ | 
« …et surtout leur mode opératoire, toujours le même, par défenestration.» Quand on pense qu'il suffirait de les faire travailler dans une cave pour éviter les problèmes… (je suis déjà dehors)
avatar Jeff Tremblay | 
Je suis en désaccord avec cette article et l'interprétation, soit disant "traduction", de la version originale. Ça frôle de trop près la désinformation et le pamphlet. Traduire et interpréter un article est toujours périlleux, dans ce cas-çi c'est vraiment manqué. Je ne cherche pas à défendre Foxconn; mais m'insurger contre cette pratique qui n'est pas journalistique; mais au mieux éditorialiste.
avatar LossId | 
MacG sont ils journalistes déjà ?
avatar Benlop | 
@ _io_ : Cet article ne "se dit" absolument pas traduction de l'article de Wired. Maintenant ça suffit avec ce débat à deux francs. Entre ceux qui n'ont pas lu l'article et HAL qui veut un plan de dissertation de lycéen, c'est du grand art...
avatar Gepat | 
@ maxjean 2 : tout à fait d'accord avec toi. Encore du journalisme américain sensationnaliste. Sans doute que les ventes du magazine devaient être en baisse ...
avatar rikki finefleur | 
Tout cela est bien triste.. Et plus encore vis a vis de nos emplois, et de ces sociétés qui profitent d'un syteme exotique assez militaire
avatar alargeau (non vérifié) | 
@ _io_ : en même temps comme le disait LossId, est-ce que les personnes travaillant à MacGé sont des journalistes et est-ce qu'elles ont la prétention de l'être ? Pour ça, il faudrait bien entendu faire la distinction entre journalisme et journalisme mais il me semble que MacGé est davantage un contenu de news sous la forme d'une sorte de blog, et je pense ne pas trop me tromper en disant que les personnes travaillant à MacGé sont des Mac-users avant d'être des journalistes. Il me semble donc qu'on ne peut attendre de MacGé des articles fournis comme on pourrait en attendre de journaux ou magazines. Si MacGé était un journal ou un magazine, j'aurais clairement été déçu par cet article car, au fond, on pourrait toujours dire qu'Anthony n'est pas allé en Chine et n'a donc qu'une vision forgée par des lectures, comme moi et vous tous ici certainement. Ceci dit, MacGé n'est ni un journal ni un magazine, c'est juste un site qui recense des informations sur l'univers Mac et qui élargit cet univers afin de permettre aux lecteurs que nous sommes de s'ouvrir au monde qui nous entoure. Et puisque MacGé est MacGé, l'article est, me semble-t-il, assez bon.
avatar rocksolide | 
Tant qu'à faire, si ça fait autant de polémique que ça, on a qu'à fabriquer l'iPhone aux US (100% de la main d'oeuvre là bas), et le prix sera de 3000 euros par téléphone. Alors si on le fait en France, il y aura un iphone qui sortira tous les 5 ans, à la vitesse où l'on bosse par rapport aux Chinois...
avatar Florian Innocente | 
[b] noedz : Je ne sais pas si les journalistes de MacG sont payés ( mais je le pense), [/b] Plus personne ne fait du bénévolat sur les principaux sites Mac, que ce soit MacG ou les autres. On a des loyers à payer, des courses à payer, des impôts à payer, la cantine des mômes à payer, donc oui, on est tous salariés. :-) @ alargeau : Il me semble donc qu'on ne peut attendre de MacGé des articles fournis comme on pourrait en attendre de journaux ou magazines. Tant il est vrai que le support papier est synonyme automatiquement de sérieux et de crédibilité.… C'est toujours étonnant ce genre de remarque en 2011. :-) On peut attendre beaucoup de choses de MacG : des brèves, des articles de fond, des interviews, des tests, des témoignages lecteurs, des coups de projecteurs sur des articles parus à l'étranger et intéressants à mettre sous le nez de lecteurs non anglophones, des rumeurs qui vont se concrétiser, des rumeurs qui vont foirer, des tests de matériels ou de logiciels, des découvertes de nouveaux produits, etc. Toutes choses que proposent des journaux ou magazine informatiques. Je suis le seul sur les quatre personnes qui écrivent quotidiennement chez MacG à avoir le statut de journaliste. Pour autant je ne pose pas un regard condescendant sur mes 3 camarades. Avoir la qualité de journaliste n'est en rien une garantie que la personne va faire du bon boulot. Le simple bon sens par exemple vaut bien de nombreuses qualités. PPDA est journaliste. J.P Pernault est journaliste Etienne Mougeote est journaliste Et ils font honneur à la profession.
avatar misterbrown | 
Honnêtement, si il y avait un iPhone label "commerce équitable, réalisé par les petits producteurs" à 800 euros et un en hardiscount, assemblé au Bangladesh pour 250 euros, vous choisiriez lequel? Foxconn est entre les deux.
avatar virgilerl | 
Bon ! Maintenant que nous « connaissons » une partie des conditions de travail dans cette entreprise. Que les salariés chinois se défendent. D'ici, je ne peux pas faire grand-chose. Pourquoi ? Parceque il y a beaucoup de « choses » à faire en France. : Dernièrement, les français ont manifesté contre la réforme des retraites. Une minorité de salariés ont fait grève, une majorité de lâches sont restés à leur bureau. Comme, l'article traite d'une société de service informatique. il y a peu de temps dans une entreprise française,. Un salarié s'est donné la mort sur son lieu de travail. La réaction des ses collègues sont éparses . Mais, la grande majorité est restée silencieuse. Pire Il y a celles et ceux qui ont ri. ""Ce n'est pas étonnant, il était seul, alors...... "" PS : Finalement , qu'importe les frontières . Je salue les maghrébins et les égyptiens qui ont beaucoup de courage.
avatar glsy | 
Exelent articles. Très (très) bien écrie.
avatar ispeed | 
Je voudrais que Belle-Maman aille travailler chez Foxconn et je suis près à payer pour ça :)
avatar acerso | 
Bien sûr que les conditions de travail en Chine sont épouvantables... Etant habitué à la Thaïlande, les conditions ne sont guère meilleures (environ 2 Euros de salaire par jour, sans compter les logements). Ne nous voilons pas la face, cette industrie touche tous les secteurs, même celle du luxe qui sous-traite également dans ces pays. Et il faut ajouter que toute l'économie locale est basée sur ces emplois (sans oublier la corruption à tous les niveaux), donc le problème est plus compliqué que ce qu'il peut apparaître aux yeux des occidentaux.
avatar sylko | 
Merci Anthony. Très bon article.
avatar justmoot | 
Contrairement à certains commentaires , je trouve cet article bien écrit et comme disait une personne , le trouver dans le monde ne m'aurait pas étonné . J'espère qu'il y aura plus d'articles de fond dans ce genre chez Macge :) .
avatar pol2095 | 
ça serait interressant de savoir combien coûte un iphone à fabriquer, ça va péter en Chine aussi.
avatar Anthony Nelzin-Santos | 
@pol2095 : on en avait parlé ici : https://www.macg.co/unes/voir/128141/apple-et-la-nouvelle-donne-chinoise
avatar alargeau (non vérifié) | 
@ innocente : Tant il est vrai que le support papier est synonyme automatiquement de sérieux et de crédibilité.… C'est toujours étonnant ce genre de remarque en 2011. :-) Cette remarque n'est pas étonnante, elle est, je pense, assez vraie (et ce n'est pas du tout négatif). Moi qui suis dans le milieu des Lettres, je vois très bien le travail que vous faîtes et je le vois avec mon œil. Loin de moi, cependant, l'idée de dire que MacG n'est pas "crédible" - puisque c'est apparemment ce qu'on en conclue en lisant ma remarque - mais ce que je voulais dire, c'est que ce sujet, par exemple, n'aurait pas du tout été traité de la même manière par un journal ou magazine. Alors est-ce que ça veut dire qu'il y a une différence entre la presse écrite et les sites internet comme MacG ? Bien entendu ! Il y a notamment des différences au niveau des budgets, et j'imagine que chez MacG, on ne peut se permettre d'envoyer une personne en Chine pour faire un simple sujet sur Foxconn, par exemple. Et est-ce qu'il faut en conclure que c'est mieux ou moins bien ? Pas du tout, ça veut juste dire que c'est différent et que le résultat l'est aussi, et tout ça sans aucun a priori.
avatar YannK | 
"Ce sont 17 cas parmi d'autres qui n'ont pu être cachés" Preuve? Non parce que sinon, ça frôle ce qu'on appelle la xénophobie… Puis je parlerai pas du "jugement bidon" alors que ta vision du monde est ahurissante de naïveté (surtout le passage "à la mode gauchiste" du mec qui discute de changer le monde après avoir pris 5 bières autour d'un feu de camp). Les Hippies, c'est fini. Alors au lieu d'essayer de faire ton intello sur les forums, va changer le monde, pauvre lâche ayant peur de verser une goutte de sang pour ses convictions. Ça devient pathétique, le refrain du petit français qui se proclame supérieur à tous les autres peuples du monde avec des jolis mots alors qu'il ne fait jamais rien pour le prouver dans la réalité… edit: j'avais pas vu le passage suivant, une véritable petite perle où tu démontres que tu ne sais pas de quoi tu parles… " Le coût de revient de certains appareils est presque symbolique comparé au prix de vente, il ne faut pas compter beaucoup plus de 1$ pour le casque Apple, idem pour l'Apple remote, le design et le marketing permettent de vendre les produits les plus bas de gamme à des prix artificiels. Prix élevé + design + bon marketing = faux haut de gamme (mais vrai made in China)" Si tu savais le degré de qualité qu'une entreprise chinoise peut atteindre en se donnant les moyens et en visant autre chose que le coût de revient le plus bas, tu oserais jamais dire des choses comme ça. Le pays de fabrication n'a plus aucun sens pour juger de la qualité d'un produit. La qualité d'un produit se juge à des dizaines de facteurs différents qui peuvent être reproduits dans tous les pays du monde… Donc ferme-là au lieu de colporter des bêtises ignobles.
avatar SolMJ | 
+1 pour une appli MacGé Mobile payante et sans pub ;)
avatar LossId | 
@ SolMJ : déjà que j'utilise pas la version gratuite alors si elle devient payante...
avatar Selthis | 
Bon article. J'ai bien aimé ce passage : "Pensez internat de lycée, à la différence près que vous avez 10 heures d'usine dans les pattes, ce qui passe l'envie de faire des blagues potaches la nuit venue." Ben quoi ? :D
avatar Florian Innocente | 
[b] LossId : déjà que j'utilise pas la version gratuite alors si elle devient payante... [/b] Donc on ne te perdra pas comme utilisateur, c'est ce qui s'appelle une opération blanche :-)
avatar pol2095 | 
Les filets, voilà ce qui a été réellememt fait après la visite d'Apple.
avatar rom54 | 
Bravo pour cet article qui remet les pendules à l'heure et ne cede pas au sensationnalisme ambiant qui fait se pencher sur des mensonges, ou tout du moins des focalisations, affectifs pour faire pleurer dans les chaumières (et régler éventuellement des comptes privés sur la place publiques). Effectivement l'horreur économico-industrielle frappe la dignité humaine depuis le 17eme siecle, depuis l'occident, jusqu'a l'asie d'aujourd'hui. 20 TS pour un million de personnes c'est toujours trop, mais c'est un chiffre hélas dans la moyenne. Et que penser des milliers de morts dans les mines et de tout ceux qui meurent de faim chaque jours à cause de guerres fratricides ou simplement favorisant des idéologies abjectes ou un simple intérét économique? Et que penser des milliers de personnes victimes des marées noires quotidiennes sur les cotes africaines causées par des grands groupes pétrolier comme Elf et cie? Tout cela est lamentable et indigne de l'humanité mais que faisons nous chacun pour le changer et surtout que pouvons nous y faire? C'est ce que ces articles sensationnalistes ne disent pas, c'est pourtant de leur responsabilité que d'éclairer des faits et d'y proposer, a defaut de solutions, au moins des pistes de reflexion... On pense que cette horreur economique et industrielle fait partie de notre passé et pourtant les usines de type foxconn s'appellent encore Peugot, Renault, ou il n'y a pas si longtemps Michelin avant d'être délocaliser... Dans les solutions, il y a celle de l'automatisation et de la robotosiation. Plus de 90% des taches industrielles de ses secteurs pourraient être effectuées par des automates. On dispose de la technologie pour eviter que des humains soient exposés à ces dangers et à ces activités inhumaines. Seulement, voila, les CA des entreprises, les fonds de pensions, les gouvernements que l'on a porté au pouvoir,... préfèrent delocaliser l'exploitation humaine plutot que d'investir dans la robotisation, ca rapporte plus... La question à poser n'est pas "mon iPhone a t-il tué 17 personnes" mais plutôt "combien de personnes dans les générations futures seront victimes de mon irresponsabilité consommatoire? Et qu'y puis je?"
avatar beboy | 
Foxconn, 1 million de travailleurs à la chaine, mais pas un seul graphiste pour leur faire de bons visuels. :)
avatar Eviv Bulgroz | 
Article qui ménage la chévre et le choux, centriste quoi ;-) Quelques perles cependant (non exhaustif): "malgré des pratiques parfaitement cyniques. Le fabricant taïwanais a par exemple annulé le programme de compensation des familles de morts par suicide après qu'un suicide a été justifié par la recherche de cette obole." C'est un peu court le cynisme comme explication. Ils ont craint un effet d'opportunité, une incitation au suicide pour des gens fragiles. En quoi est ce critiquable de supprimer cette (potentielle) incitation ? "Si l'on voulait se faire cynique, ou simplement d'un réalisme froid, on pourrait remarquer qu'à la faveur du durcissement progressif des lois du travail en Chine et de l'émergence d'une classe moyenne, un nouveau transfert pourrait s'effectuer" Là encore pourquoi parler de cynisme ? Ce qu'il est possible d'espérer est que l'amélioration du train de vie en Chine (lente et pas homogène) permettent de sortir de la précédente misère et de dépasser rapidement la présente révolution industrielle. Que cette révolution industrielle se délocalise à nouveau pour sortir de la misère d'autres pays et entamer le même cycle est un grand espoir, au contraire. je ne peux que conseiller, pour mieux appréhender les mécanismes sous jacents : http://www.amazon.fr/aventures-tee-shirt-dans-l%C3%A9conomie-globalis%C3%A9e/dp/2213632219/ref=pd_bbs_sr_2/402-0390611-9984932?ie=UTF8&s=books&qid=1181579411&sr=8-2
avatar Caramel10 | 
L'économie libérales est une belle réussite... à condition d'être du bon côté du manche.
avatar ispeed | 
Le plus fort a toujours bouffé le plus faible ainsi est la vie pour TOUS finir bouffé par les vers à moins de passer par le chalumeau. Le reste n'est que futilité.
avatar Rufus | 
Un phénomène plus grave est lié à la fabrication de produits électroniques. Le traitement des terres rares dont sont issus certains composants. La Chine est le premier producteur de ces matériaux pour une raison simple : le laxisme des autorités locales concernant la pollution. En effet, le traitement des terres rares est très polluant avec entre autre le rejet de déchets radioactifs. Les conséquences pour la santé sont très graves et rarement relayées (la Chine, consciente de la gravité de la situation interdit toute enquête). C'est pour cette raison que les usines du reste du monde on progressivement fermé. A méditer avant d'acheter un produit électronique.
avatar Marssram | 
C'est très très intéressant. Je l'ai partagé sur Facebook. Une critique toutefois : la qualité de la rédaction est aussi, pour moi, un élément essentiel d'un bon travail journalistique. En effet, l'info communiquée doit rester claire; et parfois, des tournures de phrases hasardeuses en compliquent la compréhension. Continuez toutefois votre travail, car c'est en répétant que l' on s'améliore. ;-) Merci.

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