Education : une potion gauloise pour combattre les idées fixes !

La redaction |
Podcasting, iPod et Éducation ? Le mélange peut prêter à sourire. Que trouve-t-on vraiment derrière ? Qui fait quoi ? Est-ce que ça marche ? Comment utiliser ces outils ? Quels sont les enjeux pour l'Éducation nationale ? Et où en est Apple sur le sujet ?

Après un premier épisode sur l'émergence de la baladodiffusion (podcasting) au sein de l'Éducation nationale (lire : Baladodiffusion : une recette numérique pour l'Éducation nationale), et un deuxième épisode sur les expérimentations de professeurs ambitieux en province (lire : L'école du futur est en province), nous vous proposons le troisième volet de notre série de cinq sur ces questions.

Quels sont les résultats observés par l'usage de la baladodiffusion dans l'enseignement, pourquoi les donne-t-elle, et quelles sont les conditions nécessaires pour les obtenir ? La question mérite d'être posée. Un constat initial s'impose : ce sont les enseignants qui ont découvert les vertus de la baladodiffusion. Et pas nécessairement sur le Mac ou l'iPod dans un premier temps, même si les usages les plus significatifs se font aujourd'hui sur des solutions estampillées Apple.

Quant aux décideurs de l'administration de l'Éducation nationale et des collectivités territoriales, à quelques rares exceptions, ils ont initialement, au mieux soutenu les expériences proposées, et au pire jeté un regard sceptique sur les demandes d'expérimentation qui leur étaient faites.

Heureusement, les enseignants précurseurs se sont entêtés et ont découvert de manière empirique les avantages et les défauts de la baladodiffusion. Pour disposer de l'ensemble des éléments pertinents permettant de comprendre les raisons des résultats obtenus, il faut observer discrètement les pratiques adoptées en s'installant au fond des classes des établissements dotés d'iPod ou de baladeurs numériques.

Il convient également d'échanger avec des enseignants de tous niveaux et de toutes matières utilisant la baladodiffusion. Ce travail a commencé à être réalisé par quelques chercheurs en pédagogie. Les Anglais ont entrepris de comprendre les mécanismes des apports du podcasting dans l'éducation dès 2005, tandis que les premiers francophones s'y étant intéressés sont les Québécois.

Un constat préoccupant
La première remarque faite par tous les enseignants de langues vivantes met en avant un déficit majeur de pratique orale qui va en s'amplifiant. Ce constat s'explique par plusieurs facteurs concomitants : classe surchargée, modification des horaires de cours de langue, et changement d'attitude des élèves en classe. Au total, le temps d'expression en classe durant les quelques années d'apprentissage d'une première langue vivante peut être évalué à six heures au mieux pour chaque élève. Soit moins d'une heure d'expression orale par an ! Et encore, il s'agit là du meilleur des cas… L'oral en classe de langues se limite la plupart du temps à quelques réponses fournies par les élèves les plus à l'aise.

Une chose est sûre, l'Éducation nationale s'est très longtemps appuyée sur l'écrit pour faire apprendre les langues étrangères aux jeunes générations, et l'oral ne dispose pas de la place qui lui revient dans la formation de l'individu. Il s'agit pourtant du levier social et culturel le plus important pour aider les élèves à apprendre les langues vivantes. Plus concrètement, ce constat est détaillé sur le terrain par les enseignants comme un déphasage entre l'émetteur d'un message et son récepteur.

« Lorsque les élèves s'ennuient face à une ressource authentique, comme un document sonore, ce qu'ils expriment, c'est que la compréhension d'une ressource sonore est une suite de processus complexes de compréhension mentale, certains se réalisant en synchronie, quand d'autres se font en diachronie », explique José Iriarte, enseignant d'espagnol au Lycée des Graves à Gradignan.

« Lorsqu'un émetteur encode un message à destination de son public, il intègre toute une série d'informations qui sont des rythmes, des mots, des catégories grammaticales, toutes mises au service du sens. Le problème, c'est qu'il faut fournir au récepteur - dans notre cas les élèves - des méthodologies de travail leur permettant d'interroger cette ressource sonore. C'est à ce stade que nous intéresse le travail à partir d'iPod, dans la mesure où ces dispositifs permettent d'isoler les différentes compétences mises en œuvre pour comprendre un document. ».

Les prémices de l'utilisation de la baladodiffusion dans l'enseignement montrent immédiatement le potentiel espéré par les professeurs de langues des baladeurs numériques. Ainsi le projet Audio Nom@de compte-t-il démultiplier l'exposition des élèves à la langue apprise. Mais pas seulement… Il s'agit aussi de diversifier les formes d'enseignement et d'apprentissage, redonner confiance et motiver les élèves, développer leur autonomie, leur faire réaliser un entraînement régulier, améliorer leurs compétences orales, favoriser l'écoute et la compréhension de documents, encourager un travail en autonomie, faciliter l'accès aux ressources sonores et développer la participation de la classe entière.

De puissants ingrédients à respecter
La compréhension d'une langue vivante à l'oral est plus difficile à maîtriser qu'il n'y paraît. Il faut s'exercer régulièrement et progressivement et disposer d'un accès extensif à des ressources sonores ou audiovisuelles. Mais la seule exposition ne suffit pas : pour que les élèves progressent, il faut qu'ils soient guidés par leur enseignant. Son rôle est primordial : il lui faut fournir un ensemble d'exercices ou de fiches didactiques qui accompagnent les documents multimédia qu'il utilise en classe.

L'autre compétence que les enseignants de langues étrangères ont du mal à faire acquérir à leurs élèves concerne, bien entendu, l'expression orale. C'est là qu'intervient la fonction de « dictaphone » des baladeurs numériques : ils permettent à l'enseignant de demander à ses élèves de réaliser des prises de parole en continu sur des exercices qu'il choisit à l'avance. Il peut s'agir de synthèse de compréhension d'un document sonore étudié, d'exercices d'argumentation, de commentaires, de lectures ou de compte-rendu de lecture, de dialogues, ou encore de justification de point de vue sur une thématique donnée… Évidemment, les exercices diffèrent en fonction des niveaux de classes où les iPod sont utilisés. Les enseignants ont des stratégies différentes s'ils s'adressent à des primaires, à des collégiens, à des lycéens ou à des étudiants.

« L'utilisation d'iPod permet une gestion de l'hétérogénéité des niveaux des élèves », souligne un enseignant utilisateur. « Ils peuvent transporter les ressources en dehors de l'enceinte de la classe, ce qui leur permet de les écouter autant de fois qu'ils le souhaitent. Certains s'approprient le document multimedia en une fois, quand d'autres ont besoin de deux, trois, voire de quatre écoutes successives. Les iPod permettent d'écouter, de voir et d'interagir. Ils font appel aux sens du toucher, de la vue et de l'ouïe, qui sont les principaux sens intervenant dans la mémorisation. C'est le gros avantage de ce dispositif portable, qui permet de retenir les automatismes lexicaux ».

Autre question clé : la simplicité d'utilisation. L'utilisation de baladeurs numériques en classe ou hors classe pour des activités pédagogiques nécessite d'utiliser un dispositif technique facile d'accès tant pour les enseignants que pour les élèves. La simplicité d'ouverture des documents sonores, la compatibilité avec les standards de la baladodiffusion (le format de fichier MP3 ou le format vidéo MPEG-4), la possibilité de lire le script d'un dialogue à l'écran ou la facilité de synchronisation des ressources sont autant d'éléments que les enseignants mettent en avant dans leurs pratiques en classe.

Les principales limites détectées par la baladodiffusion ont aussi trait aux stratégies retenues localement par les Académies et les collectivités territoriales pour favoriser l'accès aux ressources numériques. La mise à disposition des fichiers multimédia, correctement identifiés, libres de droits et faciles à télécharger se présente comme l'un des principaux freins. Du coup, les personnels de l'éducation bidouillent pour réussir leur adoption de la baladodiffusion.

« La possibilité de détourner le logiciel iTunes de sa destination première, qui est d'écouter la musique, a été une véritable surprise pour nous. Nous utilisons la bibliothèque du logiciel pour classer les documents sonores, les films, les vidéos et les podcasts dont nous nous servons. Je me connecte aussi à l’iTunes Store anglais, australien ou américain pour télécharger des podcasts gratuits dont certains extraits me servent en classe. Et demain j'imagine sans appréhension utiliser les sections livres et applications sur des appareils mobiles comme l'iPad », souffle un professeur de collège de la région parisienne, qui s'est déjà offert la tablette d'Apple pour en évaluer les usages.

« De toute façon ces objets font partie de la culture des jeunes à qui nous nous adressons. Le fait de les utiliser en classe nous connecte directement à eux. Ils sont immédiatement captivés par la façon dont nous détournons ces dispositifs technologiques : cette possibilité nous redonne la main en classe. Le design, les matières utilisées et la beauté de ces objets ont aussi un pouvoir d'attraction sur les jeunes, ils forcent leur respect. Il faut bien sûr mettre des règles d'utilisation à ces appareils, et j'ai un gros travail de préparation, mais je n'ai pas eu à me plaindre de la moindre dégradation sur les baladeurs dont notre établissement dispose, et les résultats obtenus sont enthousiasmants ».

skitched
Une mallette iPod.


Il n'y a pas qu'iTunes et iPod dans la vie des professeurs de langues vivantes, bien au contraire. Les clefs USB à fonction de baladeur MP3 sont légion, et de nombreux logiciels, comme Audacity, permettent d'utiliser la baladodiffusion. La présence d'Apple représente plutôt la portion congrue. Mais sur le terrain, force est de constater que, là où la solution iPod est présente, elle est très souvent exploitée au maximum de ses capacités et les résultats sont parmi les plus tangibles. Le rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale « Modalités et espaces nouveaux pour l'enseignement des langues » reconnaît les apports pédagogiques de la baladodiffusion et comporte même une section entière sur la technologie et les apports de l'utilisation de l'iPod en classe, notamment par le biais d'une « mallette iPod ».

Car la question est désormais bien là : les pratiques observées faisant leurs preuves, l'Institution et les politiques ne peuvent plus se dérober à l'analyse des enjeux de leur utilisation. Et ce d'autant plus, à l'heure où ils exigent des personnels de l'Éducation des résultats tangibles.

Suite à l'épisode 4 : « Les enjeux de la baladodiffusion pour l'Éducation nationale »

NB : Marc Geoffroy, l'auteur de cet article, est consultant en marketing des nouvelles technologies. Il accompagne des entreprises ou des organisations dans les phases de lancement et d'adoption des nouvelles technologies ou de transformation d'un marché. Marc est également chargé de travaux dirigés à l'Université de Reims. Il a coécrit iPod Backstage, les coulisses d'un succès mondial (Dunod, 2005) avec Gilles Dounès.
avatar lppa | 
Intéressant, mais... Pour les Français..
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Heureux de voir le réel questionnement pédagogique autour d'un objet qui n'a pas dit son dernier mot… un shuffle doit largement suffire pour stocker tous les travaux en cours, il suffirait de rogner sur le budget convivialité des établissements pour équiper des classes pilote…
avatar Anonyme (non vérifié) | 
C'est quoi le budget convivialité ?
avatar LeProf | 
Le shuffle ne permet que l'écoute de fichiers audio. L'intérêt de l'ipod est de pouvoir aussi permettre la vidéo... Et cela n'intéresserait surement pas que les langues !!
avatar noAr | 
Juste comme ca Macgé vous faites du bon boulot et on se dit que vous arrivez même à vous améliorer. Sur divers point. Clap clap. En passant.
avatar Macuserman | 
Je voudrais également signaler une nouveauté concernant la faculté de Médecine de l'Université de Strasbourg. En fait, la fac nous propose les cours que le prof fait sur Internet. Pour faire simple la fac utilise un logiciel qui enregistre et les paroles du prof (ils ont tous des micros qui leur viennent devant la bouche, comme les commentateurs foot ou rugby) et le diaporama affiché à l'ordinateur (enregistrement instantané lors du changement de dia). Donc ils compilent tout ça (c'est très rapide, l'UDS ayant développé la fibre optique partout sur son réseau, avec un iPad je suis dans les 18Mbps en WiFi…) puis l'envoient sur le site intranet de la Fac. Et pour faire le lien avec l'article, ils ont crée un lien avec iTunes U. Donc on peut potentiellement avoir TOUS les cours sur iPhone / iPad / Mac. Ce qui est en soi génial (même si c'est une énorme de perte de temps de réécouter un cours dans les faits). Voilà comme iTunes & Apple s'implantent dans l'est de la France.
avatar Brewenn | 
"« De toute façon ces objets font partie de la culture des jeunes à qui nous nous adressons. Le fait de les utiliser en classe nous connecte directement à eux. Ils sont immédiatement captivés par la façon dont nous détournons ces dispositifs technologiques : cette possibilité nous redonne la main en classe. Le design, les matières utilisées et la beauté de ces objets ont aussi un pouvoir d'attraction sur les jeunes, ils forcent leur respect." C'est la tout le danger de croire qu'un objet fait partie de la culture des jeunes, si les profs ont besoin de gadgets pour se connecter avec les élèves et reprendre la main alors il y a quelque chose qui a foiré dans les rapports humains ou les qualifications des profs. De nouvelles "bandes" apparaissent avec leurs codes et leurs signes de ralliement à se demander si des sites comme celui ci ne sont pas un danger car distillant insidieusement une forme de haine, pas forcement volontairement mais plus par ignorance ou bêtise. Un gamin de 8 ans qui parle de Windaube sans jamais avoir vu et utilisé le produit à quelque chose de très malsain, qu'une communauté entière se mette à haïr Flash parce qu'un seul homme à dit que Flash était mauvais n'est surement pas un exemple pour une éducation positive. En d'autre temps se posait la question de savoir si il était bien d'utiliser le stylo bille en remplacement du porte plume et de son encrier, cela à surement eu un coté pratique mais les enfants savent ils mieux écrire pour autant, aujourd'hui avec tous ces gadgets ça ressemble plus à une catastrophe mais ce n'est pas grave les correcteurs (orthographe, grammaire, syntaxe) sont la pour cela enfin faut il savoir comment l'activer et si on sait lire classiquement le mode d'emploi sur papier vous trouverez la procédure à suivre. Mais n'est ce pas une des qualités de la technologie de faire croire aux ignorants que nous sommes que nous savons !
avatar zagorsk | 
Je suis tout à fait d'accord avec madalv. Il suffirait de rogner sur le budget "convivialité" des établissements : fini le champagne dans la salle des profs. Et pourquoi renouveler son mobilier Roche-Bobois tous les ans ? Trêve de plaisanterie, inutile de gloser plus longtemps sur cet indice de l'ignorance crasse de son auteur. Il est plus grave de parler de "questionnement pédagogique" à propos d'un article qui n'est qu'un petit coup de pub. Au-delà du charabia pédago-managerial où rien n'est sourcé (Les "chercheurs"… qui ? quelles publications ? Il s'agit de Monsieur "Un professeur de collège" ? Editions "La région parisienne" ? Rencontré dans quel colloque ? "Les débats du bistrot du coin " ?), les chiffres totalement bidons très dans le style des discours démagogiques qui trainent autour de l'éducation nationale (6 heures d'oral par élève ? Cette moyenne, fut-elle réelle, a-t-elle le moindre sens ? langue LV1, 2, 3, langue rare, ancienne ? Donc effectif de 35, 15, 5 élèves ? Elève actif, moyen, cancre ? Quel établissement ? ZEP ? centre-ville ? Niveau ? collège, Lycée ? Etablissement mélangeant les LV1 et 2, les sections ? D'où sort ce chiffre ? Un rapport de l'inspection ? Un doigt mouillé ?), il y a une réalité : faire pourrir un peu plus la situation dans les établissements permet de vendre… Et quoi, on se demande bien. En ce sens je rends hommage à cet article et à son auteur. Ce que je regrette c'est l'image que cela peut donner de l'informatique qui n'est plus un outil sérieux, au même titre qu'une machine à écrire Olivetti, mais une perle de perlimpinpin. Et je tiens tout de même à rassurer les lecteurs du forum qui ne connaitraient pas l'éducation nationale : l'immense majorité des professeurs (ceux que je connais !! je cite mes sources moi !!) prétend transmettre son savoir grâce à la maitrise du contenu, même si, c'est vrai, un bon vieux rétro-projecteur, c'est utile.
avatar Iteck | 
Pareil que Zagorsk... La technologie au secours du pédagogisme foireux à la Meirieu, merci bien, on connait, ça fait plusieurs fois qu'on nous fait le coup... Sur un sujet aussi politique ( pas au sens "parti" mais au sens noble "gestion de la société"), il apparaît comme vraiment difficile d'aborder le sujet sans rien y connaitre de plus que 2/3 poncifs, la preuve : pour le profane, certainement que ça y est, on a trouvé LA solution à l'ignorance crasseuse des générations qui viennent, l'article le montre bien, alleluia, houpi, Apple va nous sauver... Mensonge, désinformation, propagande ! Franchement, MacGé, là, le boulot est pas bien fait, parce qu'à part un peu de brosse à reluire pour Apple, y a rien de sérieux là-dedans, à part, toujours et encore, l'ego sur-dimensionné de quelques "chercheurs en pédagogisme" et les profs béats qui composent leurs cautions sur le terrain... La réalité est toute autre, le sujet est beaucoup plus complexe que " mais pourquoi on y avait pas pensé avant", en particulier au niveau des causes, parce que là, on ne parle que des conséquences. Autrement dit, ça va faire un chouette plâtre sur une jambe de bois !!! Et aujourd'hui, la société est bien trop malade, en particulier au niveau de l'éducation, sujet de l'article, pour être simplement traité de la sorte !!!
avatar darkmac | 
@Brewenn : +1 @zagorsk : +1
avatar Trillot Bernard | 
Il y a justement un article sur des réalisations sonores à l'école sur l'Usine à Web de Fontenay: http://usineawebfsb.wordpress.com/
avatar roc0 | 
Pour bosser dans le monde de l'éducation, et ayant déjà bossé sur la mise en place de ce genre de solutions, je dirais que c'est un complément à l'apprentissage, et surtout pas un palliatif. On attend trop des nouvelles technologies, alors qu'il ne faut pas oublier les fondements de l'éducation. L'outil qui nous donne le plus de satisfaction d'un point de vu utilisateur est un labo de langues composé de plusieurs imacs avec un logiciel appelé Kalylang (son seul défaut, c'est qu'il ne convient pas aux collégiens). Concernant la baladodiffusion, le gros problème de tout ce qui est ipod, etc... c'est un prix démesuré pour les besoins. Nous avons opté pour un bête lecteur, enregistreur MP3 (de qualité quand même). Mais je salue quand même le travail d'intégration de la malette numérique, qui permet la synchro multi appareils. D'ailleurs, l'ensemble des solutions numériques de l'éducation, est proposé par une boîte française : Orditice.
avatar ericb2 | 
La connaissance est une coupe sucrée aux bords amères, et non le contraire comme certains enseignants voudraient le faire croire à leur élèves. Il n'y aura pas de progrès si on n'associe pas la notion de mérite, de fièreté d'avoir réussi quelque chose (à comprendre). Et donc, pour acquérir des connaissances, il faut travailler. je vais même ajouter un gros mot : il faut travailler régulièrement. Cette technologie, n'est qu'un support, mais en aucun cas, elle ne remplacera les besoins fondamentaux : pour que quelqu'un apprenne, il faut un enseignant près de lui, en tant que ressources, au minimum et il faut aussi du temps. Tout ce qu'on souhaite supprimer dans les années à venir en fait ... Maintenant, pour ce qui est de l'outil, s'il est bien utilisé, il est génial : le podcast bien utilisé est une grande avancée.
avatar Sylvain_ | 
J'ai toujours pensé que l'Education était le secteur qui avait le plus à bénéficier du podcasting, c'est pourquoi j'ai travaillé avec des professeurs, puis une université sur NeoPodcasts. J'ai également mis en place un système qui contournait la principale crainte des professeurs français (qu'on ne voit pas ailleurs), le fait qu'ils ne veulent pas que leur savoir soit public (pensant toujours qu'ils ont plus à perdre ainsi... alors qu'à mon avis c'est l'inverse), en mettant en place des podcasts privés avec nombre de téléchargements limité par utilisateur. Mais voilà, une université française m'a laissé une ardoise de 4500 Euros, qui a mis en péril la plateforme (j'ai dû diminuer le nombre de serveurs, ne me suis pas payé pendant 4 mois) et m'a montré des méthodes de voyous pour ne pas payer pire que ce que j'ai pu connaître en 15 ans de travail avec le secteur privé, donc je n'ai plus du tout envie de travailler avec l'Education nationale Française.
avatar arbaot | 
@ roc0 "un logiciel appelé Kallylang (son seul défaut, c'est qu'il ne convient pas aux collégiens)." Peut-tu développer? Merci
avatar roc0 | 
@ arbaot : La présentation du logiciel : [url=http://www.kallysta.com/index.php?kall=10]Kallysta[/url] Personnelement, dans l'établissement où je suis, ce sont principalement les prépas qui bossent dessus. Ils font surtout des travaux de sous titrage, dialogue entre personnes, traduction en direct, etc... Si cela t'intéresse, il va y avoir le salon Educatec porte de Versailles dans pas longtemps (mi Novembre je crois). Kallysta et Orditice devraient y être présent.
avatar mailaqb | 
L'article, de par les questionnements qu'il implique, est intéressant. Toutefois il faut nuancer l'intérêt ou surtout la portée des nouvelles technologies dans l'éducation. Car si elles sont très utiles ou efficaces dans les milieux scolaires favorisés (équipés et déjà éduqués aux nouvelles technologies) elles peuvent se révélées néfastes lorsque les fondamentaux ne sont pas au rendez-vous. Deux réflexions en passant: 1°) Les technologies numériques nous sont trop souvent présentées comme un moyen de faire mieux avec moins (de personnel). Il y a là une logique politique à peine voilée. Prenons l'exemple des langues: il faudra bien qu'un enseignant écoute et corrige les enregistrements des élèves à un moment donné. Si ce travail ne se fait pas sur son temps de service, le travail sera déporté à la maison (pour le prof comme pour l'élève). Bilan: un mieux pour qui a envie de jouer le jeu, sinon ce sera travailler plus pour des clopinettes. Profs et élèves devront d'ailleurs acquérir matériel et logiciels... Hors du libre, il ne faut pas trop compter sur les finances publiques. Autre exemple: les TBI: plus on déploie de TBI, plus on réduit le nombre de postes. Comme si le tbi remplaçait avantageusement un enseignant (rarement formé à ces bestiaux au passage). 2°) La fracture numérique existe encore: dans les campagnes bretonnes, le nombre d'élèves qui ne disposent pas d'ordinateur n'est pas négligeable. De plus, certaines communes n'ont toujours pas d'accès au haut débit. La France ne se résume pas à Lyon, Paris et Reims. .../...
avatar rikki finefleur | 
Moi je préfère qu'on subventionne des sociétés et des emplois francais, plutot que des boites américaines qui sous traitent en chine..On est incapable de faire un produit comme cela en france ?.. Ou n'est ce pas assez Hype..? Manifestement faire un baladeur avec de la video n'est pas compliqué plus que cela.. La france était un des leaders dans le domaine informatique , ou est en train de devenir mendiant, et ultra dépendant.. ( france ou europe , meme lot) A quand une alliance européenne ? Non a la main mise de tructunes sur l'éducation avec ces prix faramineux... On a aussi du talent en france et en europe.. Ne nous laissons pas avaler !
avatar MaStock | 
Totalement d'accord avec ce qui se dit dans les commentaires ci-dessus : croire que les outils remplacent avantageusement les enseignants est stupide. Un élève plus intéressé parce qu'on lui fait utiliser un iPod ? Pendant 3 minutes, oui, mais après... C'est comme pour toutes les belles nouvelles théories pédagogiques qu'on nous "impose" actuellement : ça fonctionne très bien, mais avec de bons élèves, lesquels s'adaptent de toute façon à n'importe quel type d'enseignement. Pour intéresser les élèves "ascolaires", il faut se lever un peu plus tôt... Et si la solution miracle passait par une machine, ça se saurait, parce que ça fait un moment que le monde de l'enseignement essaie un peu tout !
avatar poco | 
L'article, certes bien fait est cependant AMHA un peu dévié par des consid&rations marketing évidentes. Pour beaucoup voyager et passer beaucoup de temps à l'étranger (pas en vacances), je suis à chaque fois sidéré par 2 choses : La première; la pauvreté de la pratique des langues par mes compatriotes. Le niveau d'Anglais, langue incontournable dans le monde, est déplorable. La deuxième, la pauvreté de l'aisance des Français à s'exprimer oralement devant un public. L'enseignement des langues est au niveau quasi zéro en France. La/les origine(s)? Le refus obstiné d'accepter le déclin de l'influence de notre langue dans le monde depuis 40 ans? Les méthodes d'enseignement, qui donnent la part belle à l'apprentissage "perroquet"? A çà, chaque petit Français connaît des listes entières de verbes irréguliers avant même de savoir dire "Bonjour" en Anglais. On reproduit nos erreurs dans l'enseingement du Français au niveau des langues (Anglais, Espagnol, ...). Le bachotage. Des têtes bien bourrées de règles de grammaire incompréhensibles mais connues par cœur dés l'age de 7-8 ans. Quid de la pratique de la langue? L'expression orale est essentielle et primordiale mais cependant quasi inexistante dans nos classes. L'enseignement dans notre pays est basé sur des fondations qui ont fait leur temps. La société a changé, les valeurs et comportements ont changés. Fini les 14 petits élèves assis gentiment dans une classe silencieuse et attentive au Maître d'école.
avatar poco | 
Suite et fin... Avant d'équiper nos classes avec des iPod/iPad etc.. à grand coups de millions d'Euros, je propose d'améliorer l'apprentissage en faisant des économies. Je propose d'arrêter de doubler en Français les films étrangers (un sous-titrage suffit) comme le font par exemple les Danois qui parlent en majorité un Anglais à faire pâlir nos concitoyens. Sachant que chaque Français doit passer plus de temps devant son téléviseur qu'au travail (où à l'école) vous voyez tout de suite le levier. On améliorera immédiatement la compréhension des langues étrangères (Anglais en 1er lieu) mais aussi le niveau de lecture en Français. Des économies et des résultats!!!
avatar JPTK | 
Bizarrement, pour une fois, que des commentaires critiques et intelligents, on sent qu'on est dans l'éducation, ça change un peu, même pas eu un troll !
avatar Le docteur | 
Autant je trouve effectivement le ton de cette série d'article très boîte de com', autant je suis rassuré par les multiples réactions qu'on peut lire en-dessous.  A Sylvain : j'ai un explication à propos des "craintes" de se voir dépossédé de son cours qui seraient limitées aux seuls profs de français. Ça ne m'étonne pas une seconde, dans la mesure où dans beaucoup d'autres matières on bosse (souvent, pas toujours, c'est très individuel aussi) de manière collective avec l'accent mis sur les exercices, en récupérant beaucoup ailleurs. Les profs de français (et de philo) font une énorme préparation de cours, avec beaucoup d'investissement personnel. Ils sont peu payés par rapport à ce gros boulot de préparation et n'ont pas forcément envie de le distribuer à d'autres qui pourront s'en servir en copie-collant. Distribuer aux élèves : trois fois oui ! Donner clé en main aux communiquant, niet !  Évidemment on peut retrouver dans d'autres matière ce type d'investissement chez quelques super-profs comme notre cher Fatalis, pour ne citer que lui, mais je connais bien ce "vécu" des "littéraires" et je pense pouvoir en parler. Les profs de français ne sont donc pas mus par un réflexe craintif qui ne concernerait qu'eux, ils ne sont pas plus réacs non plus que d'autres.  Ils se font plus "avoir" déjà  que la moyenne des profs.   Je suis à la fois techno-addict et très méfiant envers les "nouvelles technologies" qui cachent souvent beaucoup de pauvreté de réflexion et de pseudo-pensée. C'est précisément parce que je connais l'informatique et que j'ai réfléchi sur son usage que je m'inquiète des idéologies qu'on peut véhiculer à travers elle. Je suis également très dubitatif devant la récupération de l'idéologie du "libre" par certains milieux très intéressés. On clame : "le savoir appartient à tous". Et comment dire non à une telle déclamation ? Mais, concrètement,  ça revient aussi à dire que la seule chose pour laquelle on n'a pas à être payé, c'est le savoir. Donc, encore plus concrètement, ça veut dire que l'enseignement est le seul boulot qui ne mérite aucun salaire. On a eu pas mal de gens jusqu'à aujourd'hui avec cette logique : mais jusqu'ici ils avaient au moins en retour le respect. Comme actuellement ce n'est même plus le cas, ça commence à devenir un peu dur d'être des anges dans un monde bestial (le monde de l'entreprise ultra-libérale et hyper-managériale actuel).                 
avatar Le docteur | 
Je note que tu parlais de l'université, par contre. Quant à ton expérience douloureuse, je compatis et je comprends.
avatar apopi | 
Permettez moi de vous livrer une anecdote concernant la maîtrise des langues dans notre beau pays. Cet été à Canet en Roussillon dans les P.O, une dizaines de jeunes (15/16 ans) sont attablés à la terrasse d'un bar sur le front de mer. Arrivent trois charmantes blondinettes à priori d'origine scandinave à la recherche d'un renseignement. Elles s'expriment avec un anglais très correct et là surprise, parmi les jeunes français personne ne comprend un mot!! Il a fallu l'intervention du barman, âgé d'une quarantaine d'années, pour débloquer la situation. Alors, les nouvelles technologies dans l'enseignement, pourquoi pas, à condition que l'enseignement existe. Je ne jette la pierre à personne, je me borne à constater et cette navrante anecdote est loin d'être un cas isolé. La faute à qui? Politiques, Corps enseignant, Parents, tout le monde se renvoi la balle, c'est toujours mieux quand c'est la faute des autres, en attendant le résultat est là.
avatar popo69 | 
Je crois que certains ici n'ont pas lu l'article ou l'ont volontairement mal interprété. Dommage surtout de la part du milieu enseignant
avatar fredmac75 | 
Bonjour à toutes et à tous Oui d'accord avec [b]jptk[/b]. Les interventions des uns et des autres sont vraiment de bonnes tenus. Ça donnerai presque envie de se remettre à lire les réactions aux news ; lecture abandonnée depuis belle lurette pour cause d'indigence. Je voudrais juste ici faire un lien entre la pauvreté d'expression de mes concitoyens(nes), et je m'inclu dedans, et le fait que l'on ne trouve pas suffisament de VO ou VOST sur iTune. C'est tout de même étonnant non ? J'aimerais tellement pouvoir faire regarder à mon fils de 8 ans ses dessins animés préférés dans leur langue originale. Ses oreille seraient préparés à certainnes sonorités et guturalités. Merci à tous, j'ai pris plaisir à vous lire.
avatar DrFatalis | 
"Lorsqu'un émetteur encode un message à destination de son public, il intègre toute une série d'informations qui sont des rythmes, des mots, des catégories grammaticales, toutes mises au service du sens. Le problème, c'est qu'il faut fournir au récepteur - dans notre cas les élèves - des méthodologies de travail leur permettant d'interroger cette ressource sonore. " Vous ne rêvez pas. Qui parle ? Un prof "made in Mérieux" tout pétris d'IUFM et de pseudo sciences de l'éducation. Que nous dit il, quelque par au niveau du vécu ?: "Lorsqu'un émetteur encode un message à destination de son public" = lorsque quelqu'un parle "il intègre toute une série d'informations qui sont des rythmes, des mots, des catégories grammaticales, toutes mises au service du sens." - il produit des sons qui ont un sens "Le problème, c'est qu'il faut fournir au récepteur - dans notre cas les élèves - des méthodologies de travail leur permettant d'interroger cette ressource sonore. " = il faut apprendre aux élèves à retrouver ce sens. Super. Je vais me coucher moins bête. Sinon, les ipods peuvent être précieux en langue, certes. Rien ne sert de regretter le "bon vieux" rétroprojecteur et ses transparents (ni les planchettes de bois recouvertes de sable que j'utilisais sous la férule de mon maître Aristote - oui, j'ai un certain âge - où le calame et la cire de nos glorieux anciens - "grands anciens" faisant un peut trop Lovecraftien). Mais ils faudra pour ça qu'ils soient utilisés par des élèves motivés qui ont le désir d'apprendre. Quant au petit couplet nationaliste antiUS de base, nous avons vu, avec le plan "informatique pour tous" comment s'incarnait le génie français en informatique.... Les TO7 et autres Bull Micral ayant remporté haut la main le choix devant le mac 512, avec les résultats que l'on sait (et l'usine apple implantée à Cork plutôt qu'en France
avatar DrFatalis | 
Pour le coût des ipods et autres: il est ridicule par rapport au coût des "salles info" utilisées 10 % du temps, et encore grâce à la bonne volonté de profs bombardés "responsables info"... Je rappelle: une salle info = environ 30 PC winwin achetés au chinois du coin 250 euros maxi avec les écrans qui pique les yeux... incapables de faire tourner la moindre video, sans haut parleur parfois (super pour les langues!), ne parlons pas d'une entrée son... Quant à rendre la chose portable, donc utilisable sans avoir à perdre 20 min à se balader dans les couloirs... n'y pensons pas! Le tout est d'avoir des profs heureux d'enseigner avec es méthodes qu'ils considèrent comme les meilleures parce qu'elles leur conviennent: tableau noir, blanc, TBI (personne ne viens vous forcer à en utiliser un...), videoprojecteur ou ipad, peu importe: le tout est de parvenir à apprendre ce qui doit être connu au maximum d'élèves possibles (oui, d'élèves, et pas "d'apprenants": j'ai devant moi des individus, pas des processus!) Mais tout cela risque d'être bouleversé par la survenue des "environnements numériques de travail", qui risquent de devenir des "environnements informatique de surveillance des profs"...
avatar loustic | 
@ tous. Merci pour l'article et les commentaires pleins de bon sens qu'il a suscités. "... profs heureux d'enseigner avec les méthodes qu'ils considèrent comme les meilleures parce qu'elles leur conviennent..." ceci devrait être inscrit en lettres d'or dans toutes les salles de profs.
avatar Florian Innocente | 
@ popo69 "Je crois que certains ici n'ont pas lu l'article ou l'ont volontairement mal interprété. Dommage surtout de la part du milieu enseignant" Je vois ces articles comme des exposés de choses qui ont été mises en oeuvre avec des outils récents et parfois avec succès, d'autres y voient une remise en question de leur rôle, de leur profession ou manière de travailler. Mais c'est classique.
avatar Lamar | 
Je ne suis pas sûr que ceux qui ne foncent pas tête baissée dans l'utilisation d'iPod (ou d'autres baladeurs MP3 d'ailleurs, le principe est le même, l'outil n'est qu'un outil), y voient forcément une remise en question de leur rôle, de leur profession ou de leur manière de travailler. Il est tout à fait louable de s'interroger sur une nouvelle pratique pédagogique, sur de nouveaux outils qui sans être prévu pour une utilisation en classe, peuvent apporter quelque chose et pas simplement parce qu'ils sont modernes ou à la mode. Personnellement j'ai fait acheter des baladeurs MP3 par mon établissement, je les utilise depuis trois ans maintenant, je pense que cela apporte un plus à mes élèves (à certains, pas à tous), mais je comprends les collègues qui ne souhaitent pas se lancer dans l'aventure, par non-maitrise de la technologie, mais aussi, par manque de temps. Ces technologies, même quand on les maitrise et que l'on dispose des outils adéquats (un mac, GarageBand, iWeb, etc ...) sont très "chronophages", en temps perso, non reconnus, non rétribués et pour l'instant hors des missions "classiques", "ordinaires" de l'enseignant. Donc félicitons ceux qui utilisent ces outils, ne blâmons pas ceux qui ne les utilisent pas.
avatar Le docteur | 
Merci Fatalis, tu me rassure : j'avais bien fait le lire transversalement cet article. C'est pire que je croyais...
avatar Yves_M | 
L'école n'est pas en crise parce que les pédagogues (comme vous dites de manière méprisante) y ont diffusé des méthodes d'enseignement inadaptées et/ou délirantes. La crise de l'enseignement et plus globalement de l'école est liée à la démocratisation de l'accès au collège et au lycée et, s'il faut creuser encore davantage, à une crise de la culture et de sa transmission. Quand 10% d'une classe d'âge d'élèves accédait au collège, il était facile d'enseigner avec les méthodes vénérées par Jean-Paul BRIGHELLI et consorts et d'obtenir des résultats satisfaisants du point de vue des connaissances acquises par les élèves, souvent sous l'effet de la terreur et de l'humiliation. Les pédagogues ont essayé de répondre au défi de cette démocratisation en cherchant des méthodes d'enseignement adaptées à un public dont la culture était (est) très éloignée de la norme scolaire. Pour en revenir au chapitre des nouvelles technologies, elles ouvrent des perspectives intéressantes mais nécessitent un gros investissement en apprentissage (donc en temps) de la part des enseignants. Bien entendu, les outils développés par Apple et ses partenaires pourraient aider efficacement les enseignants dans leur tâche. Malheureusement, il semble qu'en France, Apple ne s'intéresse pas au marché de l'éducation. Je le vois dans mon département où Apple a joué petit bras en prêtant "généreusement" trois Macbook pour plus de huit cents écoles. Qui espèrent-ils convaincre avec un nombre aussi ridicule de machine ?
avatar Le docteur | 
@ Florian... Effectivement, je l'avais mal lu, surtout cette dernière mouture. Après lecture, je ne trouve pas les mots pour dire ce que j'en pense. Je crois que je vais cesser de poster quelques temps.
avatar Le docteur | 
Juste un mot pour Yves_M, parce que ça commence à m'énerver ces facilités, ce sont toujours les mêmes. - la pédagogie est une pratique, qui s'apprend au cours du métier : c'est un art, une pratique, pas une science qui figerait des rapports humains en termes technicistes et abcons. Les "apprenants" des pédagos (des gens qui prétendent avoir fait des la pédagogie une science, précisément, à coup de linguistique dévoyée et de concepts creux), pour moi ce sont "les gosses", "les gamins" ou même c'est untel ou untel, pas de la chair à théorie creuse. - Régulièrement on entend les tenants de ces "nouvelles méthodes" nous dire que l'école va mal depuis des années à cause des cours "à l'ancienne", alors que ce sont précisément ces "nouvelles méthodes" qui ont fichu un bazar monstre. - Le pire de tous : j'en ai vraiment marre d'entendre ces gens qui s'arrangent bien avec des méthodes qui sans doute les arrangent bien, nous traiter quasi de docteur Mengele de l'éducation. Les anti-pédagogISME ne sont pas des fossiles qui veulent professer en chaire, qui empêchent les gamins de s' "exprimer" et qui, s'il fallait écouter certains, seraient même des adeptes de la punition corporelle. Non : comme vous le voyez, nous utilisons aussi les "nouvelles technologies", nous raffinons nos cours pour intéresser nos élèves, nous les laissons intervenir avec plaisir et rebondissons sur ce qu'ils disent, et souvent refaisons les cours par rapport à ce que ces entretiens nous ont appris. Nous méprisons les élèves et la pédagogie, vraiment ?
avatar DrFatalis | 
Serais-ce LUI, le vrai Yves-M, l'insubmersible gourou de l'incarnation des procédures dans des processus ? Alors, bien que mon cher confrère ai bien parlé, deux mots. Une "crise" causée par la démocratisation ? Belle justification, mais pauvre argumentation, car la "démocratisation" a commencée bien avant cette crise actuelle. Le début des problème coïncide avec le moment où mes méthodes d'enseignement du français ont été transférées des classes spécialisées au tout venant, en pensant (ce qui n'était pas bête, à l'époque) que ce qui convenait aux élèves mentalement déficients (appelons les choses par leur nom) serait adapté pour le "nouveau public" du collège unique... Seulement voilà: ce fut, et c'est encore, un échec. Là où l'échec se mue en tragédie, c'est que ses responsables ont refusé de l'être, justement. Ils se sont enfermé dans la forteresse "pédago", créant une pseudo science pour se justifier. Un exemple de leur caractère pseudo-scientifique ? L'absence d'erreur. Les vrais sciences ont leurs placards pleins de cadavres (parfois exquis), alors que les étals de la pédagogo sont toujours immaculés: jamais un pédagogue patenté, adoubé par ses pairs, ne déclarera : " on a essayé cette méthode, on pensait qu'elle fonctionnerai, mais finalement on s'est trompé, cela ne marche pas, il faut essayer autre chose, ou retravailler l'ancienne façon de faire". Leur logique est binaire: la pédago orthodoxe youkaïdi youkaïda, ou les blouses grises et le magister inflexible tapant le bout des doigts avec sa régle en fer... L'article de mac G nous le montre: qui a essayé d'améliorer ses cours avec des ipods et autres ? Les Mérieux boys? L'école Bourdivine ? Non, le prof truc, dans son coin, a sa façon. Les pédago se radinent ensuite et volent au secours de la victoire (si victoire il y a) ou enfonçeront ceux qui osent pour comportement hérétique...
avatar DrFatalis | 
nove sed non nova J'enseigne aux enfants de mon époque avec les lumières de mon siècle. Et pendant un cours, le prof est un caméléon: il est magister inflexible 5 minutes, puis pédagogue sauce Giordan, puis philosophe péripatéticien présocratique, avant de devenir gentilhomme, puis d'incarner feu Elie Kakou, puis de redevenir pédago avant de se transformer en flic ou en slammeur... Nous travaillons une matière évanescente, l'esprit: tachons de le faire avec cette matière même!
avatar Lamar | 
Dis moi mon cher Fatalis, en quoi l'enseignement spécialisé a-t-il influencé, jusqu'à la dénaturer ta noble matière (j'ai une petite idée sur la réponse, mais j'aimerais avoir ton point de vue) ? L'expression "mentalement déficients" me gène, si tu pouvais préciser de quel public il s'agit, ce serait sympa. Ce que je ne partage pas toujours avec vos avis, au Docteur et à toi, c'est l'aspect tranché au scalpel de vos avis la pédagogie et les pédagogues. Tout en attribuant à ces gens-là un esprit manichéen, vous faites preuve du même état d'esprit. Tout en reprochant une approche "pédagogiste", tu reconnais, toi aussi, passer par des phases de "pédagogo" (sans doute parce que c'est ce qui est nécessaire à l'instant où tu la pratique). Ton manuel de SVT fait preuve de beaucoup de pédagogie. En clair je trouve que le Docteur et toi, vous faites de la pédagogie, mais supportez mal que cela vous soit "imposé" par d'autres chercheurs. Pourtant vos positions ne sont pas si éloignés de certains chercheurs, moins outranciers que d'autres (et que vous ;-)). Ceci dit en tout amitié (depuis le temps que je lis votre prose à tous les deux et que je partage nombre de vos avis).
avatar DrFatalis | 
L'enseignement spécialisé, comme con nom l'indique, s'adresse à un public "particulier". Pour me faire comprendre de tous,; j'utilise l'expression "mentalement déficient", qui est claire. Disons des élèves rencontrant des difficultés du fait de capacités intellectuelles (je ne parle pas du cas de handicap physiques) inférieures à la moyenne. L'enseignement spécialisé a ses méthodes. Elles sont sans doute excellentes, je n'en discuterai pas, mais elles s'appliquent à certains élèves. Pour "ma" matière, rien à craindre, c'est l'enseignement du français qui a fait les frais d'une généralisation de ces méthodes, et, au vu des résultats, toutes les autres matières sont ensuite touchées par des élèves incapables de lire plus d'un tiers de page, au vocabulaire insuffisant, à l'orthographe exotique et au dialogue limité aux mots de deux syllabes. Franchement, est-ce que, dans l'enseignement spécialisé, on utilise les mêmes méthodes, les mêmes pratiques que dans l'enseignement "courant" ? Non (j'ai des classes de SEGPA dans mon établissement). L'enseignement spécialisé, et tu es mieux plaçé que moi pour le savoir, implique des enseignants spécialement formés: ce n'est pas pour rien. Dans les années 70, "on" (les conseillers du ministre) a voulu essayé d'importer ces méthodes (de l'apprentissage de la lecture globalisante à l'élève au centre découvrant la langue sans références littéraires puis à l'observation réfléchie de la langue, en passant par la négociation orthographique, la dévalorisation de la mémorisation ect...) dans le collège unique. Pourquoi pas? L'idée n'était pas mauvaise. Seulement, cela ne fonctionne pas. Ce qui marche avec 8 élèves de segpa ne fonctionne pas avec 30 de sixième. Et ce n'est pas seulement une question d'effectif. Sous l'influence délétère de la clique Bourdivine, c'est à l'époque où il aurait fallu construire un héritage républicain pour le plus grand nombre que l'on a décidé, au contraire, de liquider l'héritage pour détruire les héritiers
avatar Yves_M | 
Dr Fatalis, Je ne vais pas polémiquer davantage. Les pédagogues que j'ai lus (Freinet, Perrenoud,etc.) ne jargonnent pas. Un pédagogue, c'est un enseignant qui tente de trouver un dispositif et des outils qui permettent aux élèves/enfants (dans mon cas) d'entrer dans des apprentissages et d'y progresser. Et il me semble bien que vous en êtes un. Je maintiens que la crise de l'école est liée à sa démocratisation. Dire que cette crise est due à la transposition des méthodes de l'enseignement spécialisé à l'enseignement traditionnel est tout simplement absurde et factuellement faux. L'école doit accueillir des élèves dont la culture est souvent très éloignée de la norme scolaire dans un contexte de crise de l'autorité et plus généralement d'une crise de la culture et de sa transmission. Les tice proposent des outils intéressants. Malheureusement, Apple ne se donne ni les moyens ni le temps nécessaires pour faire la démonstration que ses produits et ceux de ses partenaires sont de loin supérieurs à ceux que proposent la concurrence qui, elle, dépense sans compter (démonstrations, prêts de matériels et de logiciels, séminaires, voyages, dons de logiciels et de matériels, etc.) pour refourguer ses produits. Tant pis pour Apple !
avatar Lamar | 
Fatalis, j'ai peur que tu mélanges pas mal de choses. Je ne pense pas que les modifications des années 70 dans le secondaire, comme dans le primaire d'ailleurs, soient dues à l'influence de l'enseignement spécialisé, il s'agissait à l'époque d'un développement d'une idéologie, issue en droite ligne des modifications de la société suite à mai 68 (pour simplifier), tendant à donner plus de liberté à l'élève, ce qui en matière d'enseignement n'est peut-être pas forcément la meilleure des solutions. Ce changement se situe plus dans la massification de l'enseignement secondaire (réforme Haby, 1975, je crois). Je dirais d'ailleurs que c'est plutôt en ce moment que l'enseignement spécialisé influence l'enseignement "général" avec la mise en place des compétences. Les enseignants de SEGPA, pratiquent une pédagogie de la réussite, c'est à dire que l'on met nos élèves en position de réussir les évaluations qui leur sont proposés. Mais cela ne veut pas dire que les ambitions sont restreintes, les moyens d'y parvenir sont différents. Et les effectifs sont réduits (16 élèves, pas 8, malheureusement), mais restent lourds lorsque l'on prend en compte la nécessaire individualisation de notre enseignement. Certains outils, tels les baladeurs MP3 (pour revenir au sujet qui nous intéresse), permettent d'arriver à cette individualisation, en tout cas une certaine individualisation. Après il est vrai que lorsque l'on voit la facilité d'utilisation des outils fabriqués par Apple on peut regretter que le matériel à la pomme ne soit pas plus présent dans l'éducation nationale. Mais le coût à court terme l'emporte toujours chez nos décideurs.

CONNEXION UTILISATEUR