Apple fête la Saint-Valentin avec ses actionnaires, sauf Greenlight Capital

Stéphane Moussie |
Apple a déposé devant la cour fédérale du district sud de New York un document où elle répond point par point à l'attaque de Greenlight Capital, un fonds spéculatif qui réclame plus de dividendes et qui s'oppose à une proposition du conseil d'administration. C'est par ailleurs aujourd'hui que Cupertino va verser 2,5 milliards de dollars de dividendes aux actionnaires.

Photo Rianna Hudson CC BY


Comme le rapporte le Financial Times, Apple estime que David Einhorn, le président du fonds qui dit détenir plus de 1,3 million actions Apple, tente de prendre « en otage » les autres actionnaires avec un discours qui ne sert pas « l'intérêt public ».

David Einhorn accuse Apple de vouloir faire passer lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires, qui se tiendra le 27 février, une proposition, la numéro deux, qui empêcherait l'émission d'actions préférentielles. La proposition numéro deux vise à amender certains documents de l'entreprise, en supprimant notamment le terme d'« actions privilégiées en "chèque en blanc" ».

Selon Apple, le président de Greenlight Capital a approché pour la première fois l'entreprise fin mai 2012 afin de faire part de son idée de verser des dividendes plus importants et des actions préférentielles. Les propositions de changements de gouvernance auraient déjà été en route à cette époque. Par ces arguments, la firme de Cupertino veut démonter la déclaration de David Einhorn selon laquelle il s'est hâté de s'opposer à la proposition numéro deux.

La Securities and Exchange Commission, l'organisme de contrôle des marchés financiers, a pu étudier le proxy statement — un document mentionnant tous les faits importants sur les propositions à voter par les actionnaires et qui doit être publié avant la réunion — et n'a pas fait d'objection, d'après Apple.

Détail du proxy statement consacré à la réunion annuelle des actionnaires du 27 février 2013 [Notice of 2013 annual meeting of shareolders]. Document accessible sur le le site d'Apple consacré aux investisseurs


Cupertino a ajouté que la proposition numéro deux n'est pas une proposition « groupée » comme le dit Greenlight Capital. Le fonds accuse l'entreprise de vouloir faire passer plusieurs votes en un seul vote avec la proposition numéro deux, ce qu'Apple réfute. Selon elle, « il existe de nombreux exemples de propositions proxy qui combinent plusieurs changements dans un unique document ». Et d'indiquer qu'il serait « irréalisable » à ce stade de modifier le proxy statement, car cela coûterait plusieurs millions de dollars en frais administratifs et en communication auprès des actionnaires.

À l'occasion de la conférence Goldman Sachs, Tim Cook avait parlé de la poursuite de Greenlight Capital comme d'un « numéro de cirque ridicule ». Si le calendrier est respecté, le fonds spéculatif remettra à la cour sa réponse demain.

Depuis le quatrième trimestre fiscal 2012, soit le 1er juillet 2012, tous les trois mois, la firme verse aux actionnaires un dividende de 2,65 $ par titre. C'est aujourd'hui, jour de la Saint-Valentin, qu'Apple va verser son troisième dividende aux actionnaires. La somme s'établit à environ 2,5 milliards de dollars. Apple prévoit d'écouler 45 milliards de dollars de dividendes sur trois ans. Son trésor de guerre a atteint 137 milliards de dollars au dernier trimestre.
avatar pocketalex | 
@sagi_sama et quid des plus values lors de la revente d'actions ?
avatar pocketalex | 
@sagi_sama les choses sont compliquées, et si j'ai l'air d'aller dans ton sens, je comprends aussi les idées de patrick86. C'est pas mal, quand une entreprise marche bien, c'est à dire qu'elle génère de gros bénéfices (ce qui est le cas de très peu d'entreprises, rappelons le), que les salariés et les équipes qui ont participées à ce succès soient également rétribuées. Dans quelles mesures, je ne sais pas, mais l'idée est là. Certaines le font, mais c'est à l'initiative des équipes dirigeantes, donc au cas par cas ... et globalement très rare. Pourtant quelle source de motivation ! De même je suis pour la liberté d'entreprendre et que les entrepreneurs, qui ont pris tous les risques, soient richement rétribués si l'entreprise marche bien ou est revendue. C'est une chose. Mais les partons fraichement débarqués dans des grands groupes, payés des sommes plus qu'indécentes et souvent alors que les résultats ne sont pas au rendez-vous, voire catastrophiques, là je suis moins d'accord. Ces gens là n'ont pas créé l'entreprise, ils sont justes nommés dans un beau fauteuil et touche en un mois ce que certains travailleurs touchent en 5, 10 ans, voir une vie. C'est normal qu'ils soient bien rémunérés, voir très, très bien rémunérés, mais pas non plus dans des proportions complètement indécentes. Il y a des excès difficiles à vivre dans notre système. Je suis d'accord pour constater (constater, pas affirmer) que c'est le meilleur possible, mais il autorise des excès qui nous rappellent les pires heures de notre histoire, quand par exemple le roi et sa cour vivaient dans une opulence totale alors que le peuple crevait de faim.
avatar saji_sama | 
@pocketalex Bien sur, il y a des excès, mais la rémunération des dirigeants est basée sur le bon vouloir des actionnaires, car c'est eux (majorité votante) qui fixent leurs rémunérations, soit en salaires, soit en stock options, donc il va dans leurs intérêts de payer grassement un dirigeant, effectivement si l'entreprise fait énormément de bénéfices et montre aussi un esprit de leadership, là ou c'est plus délicat, c'est quand l'entreprise va mal et que le dirigeant continue d'empocher le pactole, mais encore une fois, il en revient aux actionnaires d'en décider. Sur la question de la part des bénéfices aux employés, on peut comprendre qu'ils se sentent diminués mais, un dégagement de primes, d’intéressements sur le CA, est toujours utile, il permet d'augmenter la productivité et le dialogue social, l’idéal est effectivement de ne pas payer les employés en salaires fixes mais en les rémunérant en stock-options (comme un dirigeant), au moins ils auront un sentiment d'appartenance a leur boite, et leurs rémunérations seront directement impactés a la hausse comme a la baisse. Mais il faut aussi leur faire comprendre que lorsque l'entreprise va mal, ce n'est pas toujours la faute a la direction, et que c'est peut être le secteur lui même qui subit une crise, donc le dialogue social comme son nom l'indique, il faut concevoir une certaine flexibilité (chômage partiel, licenciement etc), mais en France, on préfère se voiler la face, comme pour Arcelor-Mittal, ou Renault, et malgré tout la loi de l'offre et de la demande subsiste, comment faire pour employer plus de personnes que de travail disponible, sans une baisse des rémunérations, l'augmentation démentielle de la population mondiale, et des pays comme la Chine et l'Inde favorise et engendre ce grand bouleversement des acquis sociaux occidentaux, là est la source de tout le problème. Au delà de ça je ne suis pas spécialement fan de l'interventionnisme étatique, qui pour moi empire les choses plus qu'elle n'arrange car elle ne fait que reporter le problème, je ne dis pas qu'elle ne devrait jamais "réguler" certains phénomènes mais qu'elle devrait seulement s'en tenir au minimum, et laisser les agents économiques faire leurs arbitrages, d'ou mon raisonnement libéral. On voit a l'heure actuelle, le problème lié a la crise de la dette, dette qui n'aurait jamais existé si l’État n’était pas intervenu pour garantir l'emploi et le pouvoir d'achat.

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