La Fondation Mozilla a longtemps maintenu une doctrine ferme face au H.264 : s'il était hors de question pour elle d'obtenir une licence du codec propriétaire pour son navigateur Firefox, elle poussait la logique jusqu'à refuser d'utiliser le codec s'il était supporté au niveau du système d'exploitation (lire Mozilla face au problème H.264).
Son argument principal était que le seul fait d'offrir le moindre support au H.264 affaiblissait son concurrent libre et ouvert, le codec WebM, et qu'elle se devait donc de peser de tout son poids dans la balance. D'autres problèmes étaient également soulevés, comme le fait que sur PC seul Windows 7 intègre le support du H.264 en standard, et le fait que cela déporterait le débat du navigateur vers l'OS, hors de portée de Mozilla.
Il semble que la fondation ait fait son deuil de ses griefs, au moins sur les plateformes mobiles dans un premier temps : sur le groupe Google dédié aux échanges des développeurs, Andreas Gal indique qu'une prochaine mouture du moteur de rendu Gecko intégrera le décodage de vidéos offert par le système d'exploitation.
Le pragmatisme aura eu le dernier mot : en l'absence de puces permettant le décodage matériel de vidéos au format WebM, promis de longue date, la lecture de vidéo est non seulement moins fluide, mais également plus gourmande en énergie, deux facteurs cruciaux sur plateformes mobiles qui ne permettent donc pas à Firefox de se battre à armes égales avec les autres navigateurs mobiles. Cette fonction sera activée initialement sur Gonk/Boot To Gecko, le système d'exploitation mobile alternatif de Mozilla, avant d'être intégré pour Android.
Ce changement permettra de supporter tous les codecs intégrés au système, y compris les codecs propriétaires (et honnis) que sont le H.264 ou le MP3. Contrairement à ce qu'avait affirmé Robert O'Callahan, Andreas Gal considère qu'il « n'y a vraiment aucune justification pour empêcher nos utilisateurs d'utiliser les décodeurs systèmes déjà présents sur l'appareil, donc nous ne filtrerons aucun format. »
C'est donc un véritable revirement pour Mozilla, qui avait résisté becs et ongles face au H.264. Malgré ce changement de fusil d'épaule, Andreas Gal n'y voit pas une révolution culturelle : « Je ne pense pas que [cette modification] change notre position sur la vidéo ouverte. Nous continuerons de promouvoir et de supporter les codecs ouverts, mais lorsqu'il y aura des codecs déjà installés et licenciés sur l'appareil, nous en ferons usage afin de fournir la meilleure expérience possible aux gens. »
Le dogmatisme de la fondation l'a à vrai dire quelque peu isolée : s'il est possible, au prix de quelques efforts, de faire totalement l'impasse sur des technologies propriétaires dans un ordinateur (il existe des BIOS libres et ouverts), c'est autrement plus difficile sur les smartphones. Le créateur de la licence GNU GPL et fondateur de la Free Software Foundation, Richard Stallman, lui-même se refuse à en posséder un, tout au plus se permet-il d'en emprunter un à son propriétaire le cas échéant.
Voilà qui règle la question sur les mobiles, mais Mozilla poussera-t-elle la logique jusque dans Firefox pour Windows et OS X ? La question est semble-t-il à l'étude. Les plateformes mobiles sont plus simples à gérer de par leur côté homogène, c'est donc pour cette raison que Mozilla leur a accordé la primeur. Il n'en reste pas moins que 40 % des utilisateurs de Firefox utilisent Windows XP, qui ne permet de décoder le H.264 qu'en téléchargeant un module additionnel pour DirectShow. Si Andreas Gal entrevoit des solutions techniques (notamment pour permettre aux éditeurs de site web de déterminer quels codecs sont disponibles), il concède qu'aucune n'est optimale pour Windows XP. Cependant il n'oublie pas pour autant les 60 % restants, qui ne peuvent pour l'heure pas utiliser les codecs pourtant présents sur leurs systèmes.
Son argument principal était que le seul fait d'offrir le moindre support au H.264 affaiblissait son concurrent libre et ouvert, le codec WebM, et qu'elle se devait donc de peser de tout son poids dans la balance. D'autres problèmes étaient également soulevés, comme le fait que sur PC seul Windows 7 intègre le support du H.264 en standard, et le fait que cela déporterait le débat du navigateur vers l'OS, hors de portée de Mozilla.
Il semble que la fondation ait fait son deuil de ses griefs, au moins sur les plateformes mobiles dans un premier temps : sur le groupe Google dédié aux échanges des développeurs, Andreas Gal indique qu'une prochaine mouture du moteur de rendu Gecko intégrera le décodage de vidéos offert par le système d'exploitation.
Le pragmatisme aura eu le dernier mot : en l'absence de puces permettant le décodage matériel de vidéos au format WebM, promis de longue date, la lecture de vidéo est non seulement moins fluide, mais également plus gourmande en énergie, deux facteurs cruciaux sur plateformes mobiles qui ne permettent donc pas à Firefox de se battre à armes égales avec les autres navigateurs mobiles. Cette fonction sera activée initialement sur Gonk/Boot To Gecko, le système d'exploitation mobile alternatif de Mozilla, avant d'être intégré pour Android.
Ce changement permettra de supporter tous les codecs intégrés au système, y compris les codecs propriétaires (et honnis) que sont le H.264 ou le MP3. Contrairement à ce qu'avait affirmé Robert O'Callahan, Andreas Gal considère qu'il « n'y a vraiment aucune justification pour empêcher nos utilisateurs d'utiliser les décodeurs systèmes déjà présents sur l'appareil, donc nous ne filtrerons aucun format. »
C'est donc un véritable revirement pour Mozilla, qui avait résisté becs et ongles face au H.264. Malgré ce changement de fusil d'épaule, Andreas Gal n'y voit pas une révolution culturelle : « Je ne pense pas que [cette modification] change notre position sur la vidéo ouverte. Nous continuerons de promouvoir et de supporter les codecs ouverts, mais lorsqu'il y aura des codecs déjà installés et licenciés sur l'appareil, nous en ferons usage afin de fournir la meilleure expérience possible aux gens. »
Le dogmatisme de la fondation l'a à vrai dire quelque peu isolée : s'il est possible, au prix de quelques efforts, de faire totalement l'impasse sur des technologies propriétaires dans un ordinateur (il existe des BIOS libres et ouverts), c'est autrement plus difficile sur les smartphones. Le créateur de la licence GNU GPL et fondateur de la Free Software Foundation, Richard Stallman, lui-même se refuse à en posséder un, tout au plus se permet-il d'en emprunter un à son propriétaire le cas échéant.
Voilà qui règle la question sur les mobiles, mais Mozilla poussera-t-elle la logique jusque dans Firefox pour Windows et OS X ? La question est semble-t-il à l'étude. Les plateformes mobiles sont plus simples à gérer de par leur côté homogène, c'est donc pour cette raison que Mozilla leur a accordé la primeur. Il n'en reste pas moins que 40 % des utilisateurs de Firefox utilisent Windows XP, qui ne permet de décoder le H.264 qu'en téléchargeant un module additionnel pour DirectShow. Si Andreas Gal entrevoit des solutions techniques (notamment pour permettre aux éditeurs de site web de déterminer quels codecs sont disponibles), il concède qu'aucune n'est optimale pour Windows XP. Cependant il n'oublie pas pour autant les 60 % restants, qui ne peuvent pour l'heure pas utiliser les codecs pourtant présents sur leurs systèmes.