Avec Kallysta, Apple revient en cours de langue

Christophe Laporte |
Au début de la décennie, on pensait le marché de l’éducation perdu pour Apple. Les ordinateurs estampillés d’une pomme, autrefois omniprésents, devenaient de plus en plus rares, au profit de Dell dont la montée en puissance semblait inexorable. Lentement mais sûrement, Mac OS X est parvenu à inverser la tendance. Sa filiation avec UNIX a su séduire progressivement les chercheurs. Puis, il y a eu l’iPod qui a permis à des millions d’étudiants, refroidis par les problèmes inhérents à Windows de (re)découvrir les ordinateurs d’Apple. Puis plus récemment, l’effet halo a été amplifié par la commercialisation de Macintosh à processeur Intel. Le retournement de tendance est tel qu’Apple est redevenu un acteur majeur sur ce marché.

Pour bâtir son succès, la firme de Cupertino a pris l’habitude de communiquer autour de solutions et non autour de produits. La stratégie de la société californienne consiste avant tout à montrer comment ses solutions peuvent aider le professeur dans la conception de ses séquences, dans leur mise en œuvre devant les élèves.

Au Salon Educatice qui ouvrira ses portes demain, les visiteurs pourront découvrir sur le stand d'Alis les solutions de Kallysta, une jeune société, fondée par Claude Bratu et par Jean-François Joureau, un ancien d’Apple, qui propose justement des solutions clés en main articulées autour des produits Apple.

La première, la Malette iPod, permet de déployer rapidement dans une classe les outils modernes pour l'enseignement des langues ou d'autres matières. Cette grosse valise a été spécialement aménagée pour accueillir un MacBook et jusqu’à 15 iPod (des Classic ou des nano). Cette mallette comprend également une platine permettant de recharger et de synchroniser simultanément l’ensemble des baladeurs.


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Ainsi, le professeur peut par exemple en début de cours fournir un iPod à chaque élève qui devra pendant l’heure retranscrire un texte que le professeur aura enregistré avec GarageBand. Il est également possible d’exploiter les fonctions d’enregistrement des baladeurs Apple. Une fois que l’élève a fini d’enregistrer son texte, il le remet au professeur qui pourra dans la foulée récupérer le fichier audio dans iTunes.

La seconde, KallyLang, répond à un véritable manque sur notre plate-forme, il s’agit d’un laboratoire de langues très évolué qui permet à un professeur de donner aisément à toute une classe une multitude d’exercices multimédia, le tout avec une facilité déconcertante.

Depuis son Macintosh, le professeur visualise sur la colonne de gauche du logiciel tous les ordinateurs connectés. Le professeur, depuis la fenêtre principale, peut surveiller l’ensemble des élèves.


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L'écran de contrôle du professeur


En quelques clics, il peut envoyer à un élève ou à un groupe d’élèves différents types d’exercices : une conversation à retranscrire, un film vidéo qu’il devra sous-titrer ou encore doubler, ou encore un simple fichier texte qu’il devra livre. Il est possible d’utiliser l’iSight pour enregistrer des vidéos. La solution s’intègre parfaitement avec iLife. Il est possible d’envoyer une vidéo à un élève par simple glisser-déposer à partir du navigateur de média. L'enseignant peut très simplement entrer en contact avec l’élève soit par chat soit en audio conférence, ou encore prendre le contrôle de son poste via Apple Remote Desktop.


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L'espace de travail de l'élève. Le logiciel intègre également un navigateur web pour les travaux de recherche...


Une fois que l’élève a fini sa copie, il lui suffit alors d’appuyer sur un bouton, pour rendre sa copie. Cette solution peut s’utiliser en examen. Une fois le temps imparti écoulé, l’étudiant doit rendre sa copie et attendre l’exercice suivant.

Le professeur quant à lui peut ensuite à la fin du cours exporter l’ensemble des exercices effectués par les étudiants sur un disque dur externe, sur un iPod ou encore sur un volume distant.

KallyLang fonctionne sur n’importe quel Mac Intel équipé de Leopard. Plus que la puissance, ce qui compte avec ce logiciel est d’avoir un réseau local performant.

Interview de Claude Bratu, co-fondateur de Kallysta


- Pourquoi développer des solutions articulées autour du Mac et de l'iPod ? Concrètement pour vous quels sont les avantages ?

Le choix de développer des solutions autour du Mac et de l'iPod est un choix qui s'est avéré une évidence pour nous. D'abord parce que c'est un environnement que nous connaissons particulièrement bien ; l'un des fondateurs de Kallysta, Jean-François Joureau, a passé plus de 20 années chez Apple dont plus de la moitié au service Éducation, soit pour la France soit pour l'Europe, et l'adéquation produit Apple / Solutions pour l'éducation était donc assez réelle pour nous. Ensuite parce que l'ensemble des technologies et des outils mis à disposition par Apple pour le secteur de l'Éducation et la complémentarité que nous pouvions y apporter sur un secteur d'enseignement spécifique nous paraissait être plus que pertinente et un axe de travail vraiment intéressant pour nous.

Avec KallyLang par exemple, nous apportons sur ce secteur un produit qui n'existait pas sur l'environnement Apple jusqu'à présent. De surcroît, nous mettons sur le marché un produit pouvant concurrencer sans soucis les solutions PC qui cherchent actuellement à prendre le virage du tout numérique sans forcément y parvenir. Les atouts d'un logiciel laboratoire de langue comme KallyLang, c'est avant tout la simplicité. Simplicité d'usage, avec une ergonomie simple et compréhensible rapidement pour l'élève et l'enseignant. Simplicité d'installation, avec l'utilisation de machines standard et un réseau standard qui peut être filaire ou WiFi. Simplicité, modularité, flexibilité et innovation, voilà ce qui peut caractériser ce produit qui vient s'adosser sur des machines Apple d'une redoutable efficacité aux dires de tous les enseignants qui ont pu s'en voir doter, d'une excellente compatibilité et d'une remarquable compétitivité économique au dire des collectivités qui ont su mettre en place ses solutions dans leurs établissements.

De manière générale, l'avantage pour nous de travailler et de proposer des solutions pour l'Éducation autour des produits Apple, c'est l'utilisation et la mise en exergue des technologies Apple, avec la possibilité de faire émerger de nouvelles pratiques pour l'enseignement au moyen des nouvelles technologies. Nos développements viennent compléter les produits, solutions et technologies Apple afin de mettre à disposition des enseignants la meilleure plate-forme pour des pratiques d'enseignements toujours plus innovantes

- Dans quels pays vos solutions connaissent-elles le plus de succès ? Y a-t-il une réticence encore vis-à-vis des solutions Apple dans ce milieu ?

Assurément en France où plusieurs académies sont engagées dans des expérimentations déjà bien abouties sur la mise en place de nouvelles pratiques et de nouveaux usages, mais aussi en Suisse ou en Russie, pays dans lesquels nous avons soit des laboratoires KallyLang installés soit des Mallettes iPod déployées. Nous travaillons déjà sur d'autres pays pour faire connaître nos solutions, c'est le cas pour l'Angleterre, la Belgique, l'Allemagne ou les États-Unis.

Mais il faut bien voir que le travail est long, la sensibilisation est longue, car on ne parle pas uniquement de produits Apple ou de produits Kallysta, on parle d'une manière générale de changement des pratiques pédagogiques, et sur ce secteur il est clair qu'il faut un accompagnement des corps enseignants pour permettre d'appréhender l'ensemble des nouvelles possibilités d'enseignement que procurent de telles technologies.

Certaines réticences sur l'environnement Apple persistent encore, mais elles s'estompent doucement, car la pertinence de l'outil et des pratiques que propose une plate-forme Apple/Kallsyta est réelle, et c'est cela qui va compter au final. Enfin, le passage au processeur Intel et la possibilité d'avoir des salles fixes ou mobiles polyvalentes et multiOS sont un réel atout qui séduit enseignants et collectivités.

- Quel est le comportement d'Apple à votre égard ?

Apple est attentif aux solutions que nous développons, en tout cas en Europe, et nous appuie dans bien des cas pour présenter et mettre en place nos produits dans les établissements scolaires. D'abord parce que ce sont des produits innovants et particulièrement pertinents pour un usage dans le secteur de l'éducation, mais aussi, et surtout parce que ce sont de vrais compléments aux produits Apple sur ce secteur.

KallyLang ou la Mallette iPod permettent de positionner les produits Apple dans un secteur (l'enseignement des langues) où le constructeur n'avait pas de réponse évidente, voir pas de réponse du tout, c'était le cas des laboratoires de langues qui sont en quasi-totalité des environnements à base de PC sous Windows. Avec les associations iPod, Mallette iPod, Podcast, ou Macintosh, KallyLang, Apple Remote Desktop, iLife, nous avons une réponse directe, pertinente, innovante et cohérente qui ramène à l'âge de pierre les solutions Laboratoires de Langue (fixe ou nomade) et les laboratoires multimédias à base de PC/Windows.

C'est cet aspect des choses qui semble intéresser Apple, mais aussi le monde de l'enseignement. Nous participons d'ailleurs actuellement conjointement à une multitude de projets et d'expérimentations qui montrent l'intérêt du monde éducatif pour ces solutions étonnantes et laissent à penser qu'il peut y avoir dès maintenant des possibilités de généralisation de leurs usages ce qui n'était pas envisageable il y a quelques années.

- Dans le milieu de l'éducation, pensez-vous l'iPod touch (et l'iPhone) puisse apporter quelque chose ?

Pour ces deux produits, nous sommes en plein travail d'étude et de prospective. Nous sommes convaincus que les technologies embarquées dans ces outils ont un intérêt et de vrais atouts pour, notamment, ce qui est de l'apprentissage nomade, et ceci sur tous les secteurs d'enseignement. Nous avons déjà des demandes pour des Mallettes iPod touch. L'intérêt semble d'ailleurs partagé puisque nous sentons un engouement de nombreux contacts éducation pour ce type de produit. C'est donc une piste à suivre pour nous pour de futures solutions.

Pour aller plus loin :




Un reportage vidéo sur les solutions Apple dans le monde de l'éducation
avatar Jellybass | 

Dommage, leur site ne mentionne pas le prix de la solution.

avatar escaffre | 

Je "prie" pour que l'Education Nationale généralise ce style de formation.
On ne sait plus quoi faire des élèves qui sortent du système éducatif sans formation véritable.

ça permettrait peut être aussi, de faire diminuer le nombre de ceux qui sortent avec un diplôme qu'ils auraient pu trouver tout aussi bien ramasser dans une pochette surprise

avatar globcom | 

Oui, là ils seront au moins utiliser un iPod...

avatar EagleSnipe | 

mmm, pochette surprise globcom ?? ;-)

Parce que je ne sais pas s'ils deviendront iPod, mais en revanche ils sAUront en utiliser un :-).

avatar JPaul 75 | 

Je suis peut-être hors sujet mais puisqu'on parle de langue, j'aimerais bien connaître la raison pour laquelle, depuis le passage à Mac OS X, aucune solution n'a été proposée pour la reconnaissance vocale en français sur Mac. Malgré les promesses, rien ne vient...
Le marché me semble pourtant bien là...

JPaul

avatar Florian Innocente | 

@ JPaul 75 : on ne peut pas dire qu'avant le passage à Mac OS X c'était beaucoup mieux. Il y a bien eu la solution d'IBM mais ça n'a pas dû se vendre assez. Et pour ce qui est d'Apple, un responsable m'avait expliqué une fois qu'aux USA il étaient tenus de proposer une solution de reconnaissance vocale pour pouvoir être vendus dans les écoles. Et vu qu'en France ce genre d'obligation n'existe pas…

avatar Christophe Laporte | 

Les prix pour KallyLang :
3600 Eur HT version 16 postes
4800 Eur HT version 24 postes

avatar CBi | 

Trop cher pour l'Education Nationale. Le ministre a épuisé tous ses crédits pour acheter des [URL="http://www.lexpress.fr/actualite/politique/medailles-au-bac-le-bling-bling-version-darcos_567476.html"]médailles pour les élèves méritants[/URL].

avatar Brewenn | 

Les administrations glissant petit à petit vers le "libre" à terme c'est plus une orientation vers des solutions sur les systèmes du libre, qui ont une chance d'accrocher, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y auras pas des succès d'estime dans les académies ou se trouvent quelques aficionados de la petite pomme,
Le marché étant pratiquement vierge sous ces systèmes, manque plus que les "entrepreneurs", a vos claviers :-)

avatar JPaul 75 | 

@ innocente Dans mon souvenir, Steeve Jojs lui-même lorsqu'il était venu à Paris ouvrir l'Apple Expo avait appelé auprès de lui une charmante dame d'une boite importante du secteur dont je ne me souviens plus. Toujours est-il que tous deux avaient promis la sortie d'une telle solution pour OS X "rapidement". C'était au début de Mac OS X... Je ne voudrais pas dire une bêtise mais il me semble que la boîte en question était Philips.

avatar DrFatalis | 

"Le retournement de tendance est tel qu’Apple est redevenu un acteur majeur sur ce marché. "
AUX USA...

avatar thierrygo | 

J'ai la chance d'être un utilisateur de KallyLang...

Le libre ne répond pas à tous les besoins et en particulier dans le domaine du labo-langue informatisé qui demande de la facilité d'utilisation, de la cohérence, de l'efficacité, afin que la pédagogie et l'efficacité priment sur la technique. Si on demandait aux enseignants d'assembler de manière innée les briques éparses du libre en lançant plusieurs logiciels pour travailler le texte, l'audio, la vidéo, l'internet et avec une gestion des fichiers élèves, je ne vois pas comment un prof lambda pourrait gérer tout cela avec 16 élèves (ou plus) dans une salle ... ou alors au détriment d'une perte de temps importante ou alors en se limitant à une ou deux activités, alors qu'un enchaînement de plusieurs activités construites seraient bien plus efficaces.

KallyLang propose tout cela (et plus !) dans une seule et même interface... limpide.
Ce logiciel a été pensé pour le labo-langue, pour les profs et pour les élèves, ce n'est pas un assemblage hétéroclite d'éléments pris à gauche et à droite. Il s'adapte parfaitement aux préoccupations concrètes du terrain. Il permet autant à l'élève une gestion d'activités choisies librement parmi celles proposées, qu'une gestion d'activités bien cadrées pour des élèves plus jeunes.

Et pour enfoncer le clou, vous savez ce que doit faire l'enseignant pour récupérer les productions des élèves (le casse-tête typique de la perte de temps assurée en fin de cours) ?
RIEN ! C'est l'élève qui, lorsqu'il a fini son travail, clique sur le bouton "Envoyer". L'enseignant récupère les fichiers directement sur son poste (d'où il peut les visionner directement et les ré-injecter dans le labo).
Rien que ce dernier point enfonce toute la concurrence !

Quel plaisir d'avoir un tel outil sous la main.

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