Google voudrait son propre CPU ARM pour ses serveurs

Pierre Dandumont |

Depuis quelques années, Google suit en partie la voie d'Apple : la société développe ses propres puces pour ses smartphones Pixel. Mais selon des rumeurs, Google tenterait aussi de faire la même chose dans le monde des serveurs.

Une intégration propriétaire

Google a moins d'ambition qu'Apple, au moins dans les smartphones. Le Tensor G2 apparu dans les Pixel 7, par exemple, est du même niveau d'intégration que l'Apple A4. Google a en effet combiné dans un système sur puce des composants issus de chez ARM — les CPU et le GPU Mali — avec un modem Samsung, le tout dans une puce gravée par Samsung. Quelques pièces viennent directement de chez Google, comme tout ce qui est dédié à l'IA, mais pour le moment Google n'invente rien. La comparaison avec l'A4 n'est pas anodine : le premier composant de la famille A suivait la même voie, avec un cœur Cortex A8 (ARM) et un GPU PowerVR, dans une puce finalement très proche des modèles Samsung de l'époque.

Un serveur avec des CPU ARM (image Gigabyte)

Dans les serveurs, donc, Google chercherait à proposer ses propres puces à l'horizon 2025. Les informations disponibles indiquent que Google travaille en fait sur deux puces. La première, nom de code Cypress, serait un produit maison développé par la branche israélienne de Google. La seconde, nom de code Mapple, se baserait sur les travaux de Marvell.

Dans les deux cas, la base ne serait donc pas un processeur sous licence de chez ARM, mais bien un processeur « compatible » ARM, à la manière des puces d'Apple depuis l'A6. L'architecture de Marvell, issue de Cavium, porte le nom de ThunderX 3 et les implémentations actuelles disposent de 96 cœurs. Le processeur maison serait le plan A, le second serait un plan B, ce qui montre l'intérêt de Google dans ce domaine : le but est vraiment de devenir indépendant dans ce domaine.

Amazon mise beaucoup sur les Graviton

Pour Google, l'intérêt est stratégique, surtout face à Amazon. Actuellement, Google dépend en effet d'Intel et AMD pour les processeurs, tout en développant ses propres puces pour l'accélération IA ou — dans le cas de YouTube — pour la compression vidéo. Amazon, par contre, déploie autant les Xeon et autres EPYC que les Graviton, ses systèmes sur puce ARM. La gamme est déjà à sa troisième itération et intègre 64 cœurs ARM (des Neoverse-V1) dans une seule puce.

Et Apple dans tout ça ?

Pour le moment, tout du moins publiquement, Apple ne propose ses propres puces que dans les appareils mobiles et dans les Mac. Rien n'indique qu'Apple développe ses propres serveurs à base d'ARM ni qu'ils utilisent des puces maison. Il n'est pas exclu que ce soit déjà le cas dans l'ombre, mais officiellement les serveurs Apple n'emploient pas (encore ?) de puces Apple.

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avatar totoguile | 

L'avantage de Cavium, c'est aussi son network processor très efficace pour le traitement des paquets réseaux (souvenir : Neufbox 5...)

avatar raoolito | 

pour le coup ce serait effectivement d’un intérêt notable pour google et son coeur de metier: les serveurs.

avatar Change | 

@raoolito

Son cœur de métier c'est la POUB !

avatar koko256 | 

#moiaussiveux

avatar toto_tutute | 

Quand vous dîtes les serveurs Apple, vous voulez parler des centres de données Apple (Data centers) j'imagine car Apple ne propose pas de solutions matérielles dans les serveurs. Elle fait sûrement appel aux géants du secteur (Dell...) pour ses centres de données.

avatar Mac1978 | 

Des serveurs Apple ???

Ça m’étonnerait qu’après avoir abandonné il y a quelques années, Apple revienne dans un secteur où les marges sont rikiki.

avatar cecile_aelita | 

@Mac1978

Je pense que l’article parlait des propres serveurs d’Apple (pour iCloud, Apple TV etc…) pas de la commercialisation de serveur pour des clients 🙂.

avatar Mac1978 | 

@cecile_aelita

Peut-être, mais je vois mal une entreprise, fut-elle Apple, fabriquer des serveurs, ou des processeurs pour serveurs que pour elle. Il n’y aurait aucune économie d’échelle…

Mais bon, Apple est tellement riche que rien est impossible.

avatar cecile_aelita | 

@Mac1978

Est ce qu’elle ne peut pas simplement utiliser ses propres Mac Pro? C’est une vraie question? Peut être que ça ne marche pas comme ça, je n’ai pas d’expertise dans ce domaine donc désolé si ma question est idiote ☺️.

avatar Mac1978 | 

@cecile_aelita

La carte mère d’un serveur n’a rien à voir avec celle d’un MacPro, tout comme les besoins en processeur, raison pour laquelle l’article parle d’un éventuel développement de processeur spécifique.

MacOS Serveur a été abandonné il y a quelques années, si Apple veut tout contrôler, alors elle devrait remettre à jour son OS. Je vois mal Apple faire des processeurs puis utiliser Linux ou Windows dessus…

Il faudrait également refaire des configurations en « lames » pour les mettre dans des racks (armoires).

L’économie d’énergie, Apple s’en fout quand ça ne concerne pas directement l’autonomie de ses produits, avantage comparatif face à la concurrence.

Actuellement, la lutte pour le climat au niveau des fermes de serveurs, quand elle a lieu, se fait essentiellement sur la récupération de la chaleur dégagée pour la transformer en énergie pour la climatisation ou le chauffage à distance.

Apple est une firme comme les autres qui vise la maximisation du profit, et là, honnêtement, je ne vois pas qu’elle profit elle pourrait tirer de développer des processeurs uniquement pour ses propres serveurs. Ou alors elle viserait un nouveau segment en devenant concurrente d’Amazon ou Microsoft sur le marché de l’hébergement en ligne. Segment auquel elle a renoncé il y a une dizaine d’années.

avatar cecile_aelita | 

@Mac1978

D'accord 🙂. Merci pour votre point de vue.

avatar monsieurg33K | 

@Mac1978

Apple est au contraire plutôt du genre à tout contrôler, ça ne serait pas surprenant.

avatar Insomnia | 

@Mac1978

Peut être pour les mêmes raisons que ces device ? Économie d’énergie et un meilleur,rapidité de traitement ? Apple n’a cessé d venter que c’est serveurs prônaient l’écologie ça pousserait encore plus le concept. Reste que Apple propose d’excellent processeurs mais sont ils capable d’être intégré dans des serveurs c’est autre chose

avatar gouvy | 

@Mac1978

Je suppose que Apple suit Amazon, Google, Meta et Microsoft et construit ses propres serveurs pour son infrastructures cloud. En plus des serveurs toute la chaîne est “personnalisée” car les routeurs, switches et autres ne sont pas des Cisco/Juniper ou autres mais des “White Box” ou l’OS est développé en interne.

avatar Adodane | 

C'est quoi des processeurs "compatibles" ARM ?
C'est pas des coeurs ARM 64 bits chez apple ?

avatar Pierre Dandumont | 
compatible est ici dans le sens "pas conçu par ARM". Apple conçoit son architecture pour être compatible avec le jeu d'instructions, Google dans les Tensor, ils achètent les plans d'un CPU à ARM
avatar Adodane | 

Apple aussi achète les plans et les outils ARM, après ils adaptent peut être les interfaces et les modules annexes, mais tout ceci est prévu par ARM.
Je vois pas Apple faire du reverse ingenering comme l'a fait AMD en son temps.

avatar Nesus | 

Apple a beaucoup d’appareils maison qui ne sont utilisés que par ses employés. Nul doute qu’un grand nombre utilise ses processeurs.

avatar debione | 

"Depuis quelques années, Google suit en partie la voie d'Apple : la société développe ses propres puces pour ses smartphones Pixel."

Euh, il me semble que chronologiquement c'est Apple qui suit la voie de Samsung et de ces Exynos non? Me semble que Samsung avait sorti un Chrome book il y a plus de dix ans maintenant...
Donc qu'au final, pour ne pas réécrire l'histoire, Google suit la voie de Samsung, voie qu'à également prise Apple (et fort bien).

avatar Mrleblanc101 | 

Pas étonnant pour Apple, ils repose beaucoup sur Google Cloud alors ça ne serait pas logique d'utiliser leur propre puce qui serait incompatible avec leur propre infra sur Google Cloud

avatar vVDB | 

Je ne vois pas l'intérêt d'utiliser ARM et de payer des royalties.
Commencer par se faire la main sur riskV avec des produits non commercialisés, c'est une voie.
Commencer par du massivement parallèle sur les serveurs pour downsizer ensuite.
Le prix d'un die est fonction de sa surface, optimiser le nombres de transistors devient très important.
Les concepts asynchrones vont bientôt revenir.

avatar TuringTone | 

Sans doute en 2025, mais au plus tard en 2030, Apple abandonnera Google et AWS et fera tourner Spotlight for the web sur des datacenters Apple équipés de processeurs Apple....
Entretemps Apple aura sans doute intégré des moteurs Spotlight sur ses processeurs M4 et M5
et laissé tomber GoogleSearch, qui, s'il est encore le meilleur moteur de recherche, n'a plus la même avance sur ses concurrents, dont BraveSearch...
Le métier de Google en 2023, ce n'est plus le moteur de recherche, mais la régie publicitaire...

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