Day One, Sticker Drop, Unite… Les apps sherlockées par macOS Sonoma et iOS 17

Stéphane Moussie |

La WWDC est généralement attendue avec impatience par les développeurs qui salivent d'avance de découvrir les nouvelles API disponibles, mais l'événement peut aussi être redouté. Chaque édition comprend en effet son lot de « sherlockages », c'est-à-dire d'incursions d'Apple sur les platebandes d'éditeurs tiers. La WWDC 2023 n'y coupe pas, des développeurs vont devoir rivaliser avec de nouvelles fonctions ou applications intégrées à macOS Sonoma et iOS 17.

Craig Federighi à la WWDC 2023. Image Apple / MacGeneration.

Journal vs Day One

Le plus gros sherlockage de la WWDC 2023, c'est sans nul doute l'arrivée de Journal. Une application pour consigner vos souvenirs, ça ne vous rappelle rien ? C'est ce que fait Day One depuis plus de dix ans. Ce n'est pas la seule du genre, mais c'est sans doute l'une des plus importantes avec ses 500 000 abonnés. Or, comme Day One, la nouvelle application d'Apple va permettre de tenir un journal intime en enregistrant pensées, photos ou encore enregistrements audio.

Journal

Journal, qui arrivera après le lancement d'iOS 17, va avoir deux avantages significatifs : elle sera préinstallée sur iOS et est entièrement gratuite. Pour autant, cette nouvelle app ne signe pas forcément l'arrêt de mort de Day One, qui coûte 37,99 €/an dès lors que l'on veut la synchronisation sur plusieurs terminaux. « Ce qui est bien quand on est concurrencé par Apple, c'est qu'ils ne s'occupent vraiment que de leurs appareils et qu'ils ne sont généralement pas très bons sur le volet social », note Matt Mullenweg, le patron d'Automattic, propriétaire de Day One depuis 2021.

De fait, le salut des applications sherlockées passe souvent par leur compatibilité plus large au sein de l'écosystème Apple, voire en dehors. Day One a une carte à jouer dans ce domaine : l'application est disponible sur iPhone, iPad, Apple Watch, Mac, Android et web (en bêta). De son côté, Journal a été annoncé uniquement sur iPhone pour le moment.

Automattic compte aussi distinguer son application en permettant de créer des journaux partagés, c'est-à-dire des journaux qui pourront être alimentés par plusieurs personnes. Il n'y aura rien de tel dans le Journal de Cupertino.

Day One

Avant même qu'Apple n'annonce officiellement sa nouvelle application, le créateur de Day One avait réagi à la rumeur la devançant. « Cela témoigne de l'intérêt croissant pour les journaux intimes et des nombreux avantages qu'ils procurent », avait commenté Paul Mayne, reprenant un argument souvent employé par les développeurs sherlockés.

Apple met certes en lumière le petit milieu des journaux intimes en lançant sa propre application, mais c'est un concurrent redoutable qui déboule en même temps. Le créateur de Day One ne le nie pas en reconnaissant que cela oblige à proposer une application de grande qualité : « Cette nouvelle signifie simplement que le moment est venu pour nous de redoubler d'efforts pour créer de fonctionnalités encore plus inédites qui nous distinguent du reste. »

Pour faire progresser son application, le studio pourra s'appuyer s'il le souhaite sur les travaux de… Apple. Soucieuse de ne pas trop fâcher les développeurs tiers alors que certaines de ses pratiques concurrentielles sont déjà décriées, l'entreprise fournit en effet une fonctionnalité de Journal sous la forme d'une API. Grâce à celle-ci, les apps tierces pourront implémenter les suggestions automatiques de souvenirs basées sur la géolocalisation, les photos, les contacts ou la musique écoutée, entre autres.

Messages vs Sticker Drop

La fonction de détourage des sujets introduite dans iOS 16 avait inspiré un développeur : pourquoi ne pas transformer les sujets détourés en autocollants rigolos utilisables dans Messages ? C'était l'idée d'Aaron Stephenson avec Sticker Drop. Une bonne idée, puisqu'iOS 17 permet maintenant de faire de même sans application supplémentaire.

Création d'un autocollant perso dans Messages sur iOS 17

Messages comprend maintenant tout le nécessaire pour créer des autocollants à partir de ses photos personnelles, y compris avec quelques options de personnalisation. Que reste-t-il à Sticker Drop alors ? Essentiellement la possibilité de créer différents packs d'autocollants et de partager facilement ceux-ci. Et puis il y a sa compatibilité avec iOS 16 pour les possesseurs d'iPhone X et d'iPhone 8 privés d'iOS 17. Mais pour le reste, il faut bien avouer qu'il est plus simple de passer par Messages pour créer de nouveaux stickers.

Sticker Drop

Le développeur de Sticker Drop nous a indiqué qu'il n'était pas surpris qu'Apple intègre cette fonction à iOS. Il continuera malgré tout à faire évoluer son application.

iOS 17 : Messages perfectionne sa gestion des messages audio, de la géolocalisation… et des autocollants

iOS 17 : Messages perfectionne sa gestion des messages audio, de la géolocalisation… et des autocollants

Web app Safari vs Unite

Avoir son site web préféré dans une fenêtre à part entière, sans les flonflons d'un navigateur, c'est possible très facilement dans macOS Sonoma. Safari permet d'encapsuler un site et de le placer aux côtés des applications dans le Dock et le Lauchpad. Cette fonction marche sur les platebandes de Unite, vendue 24,99 $ ou disponible dans Setapp, mais pas de quoi faire peur à son créateur.

avatar nicolier | 

Concernant DayOne il faut souligner l’exceptionnel respect des clients.

J’avais acheté l’appli avant le passage à la formule d’abonnement. De mémoire il y a bien 5/6 ans. L’appli est toujours mise à jour très régulièrement et profite de fonctionnalités assez étendues qui ne m’ont jamais obligé à passer à la formule d’abonnement.

avatar RonDex | 

@nicolier

En effet. Je l’ai fait acheter également… Mais j’ai arrêté avec l’abonnement. Je ne supporte plus les applications avec abonnement. J’en ai deux ou trois avec abonnement, celle qui me sont indispensables. Les autres, c’est non ! Applications achetées, puis passé à l’abonnement… maintenant, on n’achète plus les applications, on les loue ! 😡

avatar Sometime | 

@RonDex

le problème c’est qu’il faut bien que les gens vivent, et un achat unique ne permet pas forcement une juste remuneration.
et a partir du moment ou une application fournit un service, il n’est pas forcement plus absurde que cela de considerer que son modele de financement s’approche de celui d’un service, que l’on paye donc régulièrement ou quand il y a besoin de l’utiliser.

avatar RonDex | 

@Sometime

Comment faisait les éditeurs avant les abonnements ? ! Il y avait des mises à jour majeur qu’on acheter ou pas en fonction de nos besoins…
J’je trouve insupportable qu’une application qu’on avait acheté il nous force obligatoirement, sans mise à jour majeur, de passer obligatoirement à l’abonnement.

avatar DahuLArthropode | 

@RonDex

"Comment faisait les éditeurs avant les abonnements ? ! Il y avait des mises à jour majeur qu’on acheter ou pas en fonction de nos besoins… "

Au millénaire dernier, dans le monde des entreprises, nous faisions payer des contrats de maintenance pour la corrections de bogues et les mises à jour. De mémoire, c’était dans les 20% du prix de vente par an, et on comptait en dizaines de kF. Ce n’était pas un abonnement en principe (ça fonctionnait toujours si on ne souscrivait pas la maintenance), mais c’était l’usage. Les rares qui ne s’étaient pas abonnés sont revenus en masse au moment du passage à l’an 2000.
Dans le monde des particuliers, les éditeurs vendaient en effet des mises à jour des logiciels. Mais ils étaient très chers par rapport à aujourd’hui.
C’est l’arrivée des smartphones, de l’AppStore et de ses homologues qui a momentanément changé la donne: les constructeurs avaient intérêt à avoir des apps gratuites ou peu chères sur ces nouvelles machines pour un nouveau public, et de nouveaux acteurs devaient trouver une clientèle avant de pouvoir générer un profit. Google et Facebook aussi ont contribué à implanter l’idée de services gratuits.
Ce qui ce produit maintenant est plutôt un retour à la normale. Ceux qui survivent sont soit profitables, soit militants et supportés par d’autres sources de revenus.
Tous les ans, je verse mon obole à Wikipedia.

avatar RonDex | 

@DahuLArthropode

Qu’un éditeur passe à l’abonnement c’est leur choix. Mais avoir un logiciel qu’on a payé passant du jour au lendemain à l’abonnement obligatoirement, suite à une maj forcée, sans passer par une mise à jour majeur (avec une autre application) c’est insupportable (style Ulysses, ça a d’ailleurs bien énervé les utilisateurs à l’époque avec des critiques acerbes sur l’AppStore)…
Et je ne parle même pas des applis « de base » qui demande un abonnement. De plus, la plus part des applis sont passés à l’abonnement… sans réel intérêt.

avatar DahuLArthropode | 

@RonDex

"Mais avoir un logiciel qu’on a payé passant du jour au lendemain à l’abonnement obligatoirement, suite à une maj forcée"

En effet, mais je ne crois pas avoir rencontré ce cas de figure. Par exemple, Ulysse (que je n’utilise plus et auquel je ne me suis jamais abonné) fonctionne toujours: ce que j’ai payé, je l’ai toujours.
Mieux, je vois qu’il sait encore éditer les contenus de Daedalus, leur appli précédente qu’ils ont cessé de maintenir.

avatar oomu | 

@DahuLArthropode

bref le modèle de l'app store fut une catastrophe.

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oui, en réalité je paie pas mal de choses, dont mon obole à Wikipedia et La Quadrature du Cercle

et clubigen, parce qu'en vrai, je paie aussi par militantisme (et le bon travail): je VEUX qu'il y ait une bande de lyonnais précise qui ait un bon revenu en parlant de bidules au logo fruitier qui fait bip ! Juste parce que !

avatar DahuLArthropode | 

@oomu

"le modèle de l'app store fut une catastrophe"

Oui, au moins en partie, et ça l’est encore, notamment en compliquant les mises à jour payantes. J’ai lu pas mal de billets de petits éditeurs qui pestent parce qu’il leur est impossible de mettre en place des tarifs selon une politique qui leur convienne.
Après, pour ce qui est de financer des Lyonnais, il semble qu’il y ait quelques traces de Bretons et de Québécois. Il faudrait qu’on puisse indiquer que sa contribution est destinée exclusivement aux Lyonnais.

avatar RonDex | 

@oomu

Comme tu peux le voir je suis également abonné au ClubIgen. Mais il ne faut pas confondre application et presse… ça n’a rien à voir. 🤷‍♂️ MacG ça se rapproche plus à du journalisme qu’une application de retouche photos, éditeur Markdown, etc.

avatar StephanM3 | 

@RonDex

Les abonnements ont remplacé le système du shareware.

avatar nicolier | 

@StephanM3

Les shareware !!!! 😊 Cela me fait penser à au CD bourré de sharewares que l’on retrouvait dans les magazines de type SVM Mac… mais ça commence à dater !

avatar DahuLArthropode | 

@StephanM3

Le modèle du shareware, on peut très bien le faire avec un achat in app.

avatar RonDex | 

@DahuLArthropode

Pas faux, et il suffit de voir le nombre d’appli « gratuites » avec achat inapp (ok ça peux faire office de test). Mais je ne parle même pas des jeux gratuits avec de la monnaie virtuelle… à ~100€ le coffret de rubis ! 🫣

avatar DahuLArthropode | 

@RonDex

... et là, je ne comprends pas bien pourquoi Apple ne fixe pas de limites, sachant que la cible est soit des enfants, soit des joueurs compulsifs, sans justification (contrairement à certaines applications pro qui visent un marché de niche).

avatar oomu | 

@Sometime

ce n'est pas mon problème.

en abonnement, je ne prends que le STRICT NECESSAIRE POUR VIVRE (ce qui a un impact immédiat pour mon travail), le reste peut bruler et finir avec les enfants sous un pont.

par contre, je suis beaucoup plus généreux avec des applications/jeux à achats uniques. (tant qu'il y a pas l'arnaque que le programme meurt au premier mouvement technologique de l'industrie... vigilance, veille technologique, etc, avant de lâcher ses sous)

avatar oomu | 

@Sometime

ha si, UNE exception

Twitterrific (absolument pas nécessaire pour vivre, voir vivre heureux)
mais là, j'avais envie d'être militant pour Iconfactory face à l'absurdité d'un Twitter partant en roule libre, (avant le Muské, ça partait en roue libre, avec le Muské les roues furent crevées...)

avatar Jymini | 

Les app de viso conférences permettent déjà presque toutes les fonctions de Sonoma pour FaceTime.

Dans le cas de mmhmm, l’app va surtout bénéficier des nouveautés de Sonoma sur les effets visuels plus qu’elle ne se fait sherlockée.

avatar e2x | 

Un coup d’coeur pour Day One qui, fait bien plus que ce qui est annoncé mais shhut… laissons-les sherlocker 🤭 si ça avance à la vitesse de Notes ou Contacts.. hmm on verra

avatar felixchvl | 

Il y a également Daylio qui a été sherlockée, mais cela concerne plus iOS et watchOS

avatar Furious Angel | 

@felixchvl

Je le craignais avec les rumeurs mais finalement ce qui fait la spécificité de Daylio (cocher des taches personnalisées) n’est pas du tout sherlocké

avatar YuYu | 

Effectivement en ce qui concerne le trousseau, le « Sherlockage » n’est que partiel : il reste quand même aux applications tierces pas mal d’atouts. Essentiellement le fait d’avoir une app a part entière et de pouvoir enregistrer d’autres éléments que simplement des logins pour ma part (quoique… avec iCloud Drive maintenant chiffrable de bout en bout, cette dernière raison n’en est plus vraiment une)

avatar Sometime | 

pour certaines applications/finalités, il n’est pas non plus absurde d’avoir plusieurs alternatives de tte façon: multi-plateforme, sécurité…

avatar calotype | 

Ça y est on y est, MSN Messenger est de retour….
Les kikoo lol en hibernation vont s’en donner à cœur joie !

avatar oomu | 

@calotype

youhou! je peux ressortir ma page Myga...Multimania ?

avatar mtcbx_ | 

Et l'app Daylio qui permet de suivre son humeur quotidiennement, ce qu'on peut désormais faire dans Santé 🤷‍♂️

avatar Mac1978 | 

Plutôt que de développer des applications de zéro pour concurrencer des développeurs qui vivent de leur travail, Apple ferait bien de développer ses propres applications « gratuites » qui ont tué la concurrence.

Je pense en particulier à Mail, Agenda, Carnet d’adresses et Notes dont l’intégration est mauvaise, pour ne pas dire inexistante, et dont les bugs sont vraiment fatigants, surtout pour Mail.

Au lien d’aller dans ce sens, Apple verrouille les plug-ins de Mail indispensables pour une utilisation professionnelle.

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