iMac Retina : ce que l’on sait (et ne sait pas) sur l’écran

Nicolas Furno |

Présentés ce jeudi, le nouvel iMac et son écran Retina ont impressionné les journalistes présents lors du special event. Ils ont eu quelques minutes après la conférence pour essayer l’ordinateur et leurs retours ont été enthousiastes (lire : L'iMac Retina éblouit au premier regard). Le nouveau tout-en-un est pourtant a priori assez banal, puisque rien ne change sur l’extérieur. Mais c’est quand on allume l’écran que tout change !

Pour créer son iMac Retina, Apple a repris une méthode qui avait déjà fait ses preuves avec les iPhone et les iPad. Le constructeur a pris la définition de l’iMac 27 pouces (2560 x 1440 pixels) et l’a multipliée par deux dans les deux directions (5120 x 2880 pixels). Au total, cet écran rassemble quatre fois plus de pixels, soit 14,7 millions de pixels, pas moins. Sa résolution (217 ppp) est quasiment la même que celle d’un MacBook Pro Retina (220 ppp) : autant dire que les pixels seront en effet vraiment difficiles à voir en utilisation normale…

Cette résolution est bien meilleure que celle de l’iMac actuel, bien entendu, mais elle est aussi meilleure que les meilleurs écrans que l’on avait jusque-là. Apple n’insiste pas pour rien sur la définition de la dalle en ne parlant pas seulement d’écran Retina, mais de « Retina 5K ». L’iMac va au-delà des dalles 4K que l’on connaissait depuis la sortie du nouveau Mac Pro et la définition native est vraiment impressionnante. Vous voulez en avoir une idée ? Ouvrez cette photo fournie par Apple, dans la définition de base de l’ordinateur, vous verrez… (au passage, ça fera un excellent fond d’écran)

On connaît la fiche technique de base de cet écran, et on sait aussi qu’Apple a « réinventé chaque composant » du moniteur. Le constructeur n’a pas manqué de mettre en avant son savoir-faire, insistant notamment sur le « contrôleur de temporisation » qui est conçu spécifiquement par Apple et qui est un composant essentiel de l’ensemble. Faisons d’abord le point sur ce qu’Apple explique sur son site.

Le constructeur rappelle tout d’abord ses deux objectifs : alimenter correctement les quasiment 15 millions de pixels présents sur la dalle et améliorer au maximum la qualité de l’image, tout en préservant la finesse de l’iMac. Ainsi, le panneau d’affichage est limité à 1,4 mm et il ne doit pas dépasser cette finesse, malgré les pixels supplémentaires. Derrière la dalle de verre, le fameux contrôleur de temporisation (ou « TCON ») qui est conçu par Apple pour la première fois. Il faut dire que l’entreprise n’a pas eu le choix : il n’y a pas, à l’heure actuelle, de contrôleur capable de gérer une dalle aussi grande avec autant de pixels sur le marché.

Rappelons qu’un écran est composé d’un ensemble de pixels, qui sont en fait des carrés alignés pour former des lignes et des colonnes. Sur ce nouvel iMac, il y a 2880 lignes de 5120 pixels chacune et chaque pixel doit afficher une information à un moment donné, en clair afficher une couleur. On sait aussi que l’iMac Retina tourne à 60 Hz, c'est-à-dire que son écran est rafraichi soixante fois par seconde : à chaque seconde, les 14,7 millions de pixels qui le composent ont été mis à jour soixante fois.

Pour que ces modifications soient faites rapidement et pour que l’image soit toujours fluide et nette du point de vue de l’utilisateur, le TCON doit être capable de traiter une quantité énorme d’informations et c’est justement la particularité de celui imaginé par Apple. D’après le constructeur, le contrôleur peut gérer jusqu’à 40 Gbit/s, soit deux fois plus que celui qui est présent dans les iMac traditionnels.

Reste à savoir comment l’information passe de la carte graphique à la dalle et sur ce point, on a moins d’informations. On sait que l’iMac Retina tourne à 60 Hz et on sait aussi que le Thunderbolt 2, qui serait exploité pour un moniteur externe, ne suffirait pas. Le constructeur a-t-il simplement utilisé deux connexions en interne ?

C’est une hypothèse, mais les journalistes d’AnandTech ont posé la question après le special event et ils ont eu la confirmation qu’il n’y a qu’un seul contrôleur dans l’ordinateur. Ce qui signifie, a priori, que le constructeur n’a pas utilisé l’astuce qui consiste à générer deux images de définition standard pour créer une seule à la bonne définition. Reste que l’on entre ici dans le domaine de la spéculation et il faudra attendre les essais et les démontages pour en avoir le cœur net.

[MàJ à 21h45] : il semble qu'Apple a bien utilisé deux connexions, c'est ce qu'indique Cameron Rogers sur Twitter. Il est Senior Product Manager chez Apple.

On sait en revanche, car Apple a répondu à cette question, que l’écran Retina de cet iMac ne pourra pas servir à un autre ordinateur. Sur les iMac traditionnels, on peut utiliser l’écran intégré au tout-en-un en guise d’écran externe pour un Mac portable, par exemple, mais ça ne sera pas le cas avec celui-ci. Il faudra attendre qu’Apple mette (enfin !!) à jour son écran Thunderbolt avec la même dalle 5K pour avoir un moniteur Retina externe… si jamais c’est bien au programme. Il faudra probablement attendre le Thunderbolt 3 plus apte à prendre en charge tous ces pixels, ou alors utiliser deux câbles Thunderbolt 2… ce qui est moins élégant.

En attendant, revenons au réel : l’iMac Retina bénéficie aussi de quelques innovations sur le plan qualitatif. La dalle est construite autour d’un TFT à base d’oxyde qui alimente chaque pixel en électricité. Cette technologie n’a pas été inventée par Apple, même si l’entreprise voudrait nous le faire croire, mais elle reste encore rare et elle devrait effectivement améliorer la qualité de l’image, surtout sur un écran aussi grand. Elle permet aussi de réduire légèrement la consommation électrique… et c’est d’ailleurs l’un des points forts de cet écran.

« Quatre fois plus de pixels, 30 % d’énergie consommée en moins. » Apple peut être fier de la performance : malgré la prouesse technique liée au Retina, l’écran du nouvel iMac consomme en fait moins que celui des modèles standard. Un excellent résultat, obtenu essentiellement grâce à l’utilisation de LED plus efficaces qui consomment moins en éclairant autant. Le constructeur utilise aussi d’autres astuces, notamment un alignement parfait des pixels (lire : Retina HD : Apple change la définition du Retina) ou la « passivation organique », technologie utilisée depuis le premier iPad avec écran Retina qui indique aux pixels quand et comment ils doivent s’allumer. C’est utile à la fois pour réduire la consommation électrique et améliorer la qualité de l’image.

Pour compléter le tout, Apple a appliqué un film de compensation qui optimise le contraste, notamment quand on regarde l’écran avec un angle. Les couleurs sont aussi annoncées comme étant plus fidèles et le constructeur a manifestement soigné l’étalonnage effectué en usine. Au total, on devrait avoir un écran vraiment impressionnant… qu’on a hâte de tester. En espérant que ce qu’il y a derrière la dalle est à la hauteur de cet écran Retina prometteur…

Mise à jour — iFixit n'a pas perdu de temps. Le site spécialiste de la réparation de produits électroniques a mis la main sur un iMac Retina 5K flambant neuf et en propose un démontage en bonne et due forme. On apprend de l'opération que l'ordinateur conserve sa fameuse trappe à l'arrière qui permet de remplacer relativement facilement la RAM (la note Support du site d'Apple a d'ailleurs été mise à jour en ce sens).

Avec son iMac 5K, Apple n'a pas réinventé la roue : il s'agit grosso modo du même ordinateur de 27 pouces de l'an dernier. La carte mère est similaire, avec de nombreux composants qui sont familiers comme la carte Bluetooth/AirPort. Évidemment, l'écran est la pièce maîtresse du tout-en-un : on y trouve plusieurs composants signés Texas Instruments permettant à la dalle d'afficher ses 14,7 millions de pixels.

L'iMac Retina 5K affiche un score de « réparabilité » de 5 sur 10, avec le remplacement de la RAM, la possibilité de troquer le disque dur et le processeur (gare aux adhésifs tout de même), et des composants modulaires qui font figure de bons points. En revanche, le verre de l'écran et le LCD ont fusionné : si on brise l'un, il faudra tout changer.

avatar Psylo | 

qu'il n'y est rien à brancher
Sérieux quand passe sont temps à insulter les autres, on évite de faire des fautes aussi ridicules.

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