Fantastical 3 est arrivé et cette version coche toutes les cases d'une mise à jour majeure : nouvelle interface, nouvelles fonctions et nouveau modèle économique. Ceux qui hier, dans les commentaires à une actualité prévenant de cette sortie imminente, redoutaient l'instauration d'une formule d'abonnement seront servis. Au bout de dix ans d'existence, Flexibits, l'éditeur new-yorkais de Fantastical, adopte à son tour ce système employé par nombre de ses pairs et poussé par Apple.
En échange, Fantastical devient gratuit sur macOS, iOS et iPadOS. Et pour avoir accès à toutes ses fonctions et nouveautés, ainsi qu'à l'app watchOS, il faudra souscrire un abonnement "Premium" de 43,99 € par an ou 5,49 € par mois. Une période d'essai, sans frais, de 2 semaines est proposée.
Précédemment Fantastical était vendu séparément sur les trois principales plateformes. Un utilisateur du logiciel sur Mac (54,99 €), iPhone (5,49 €) et iPad (10,99 €) devait s'acquitter d'un total de 71,47 €, mais il disposait d'une forme de licence perpétuelle.
Flexibits justifie ce changement de modèle par certaines fonctions qu'il doit payer lui-même pour les intégrer aux apps (les infos météo d'AccuWeather sur 10 jours ainsi qu'en temp réel avec MinuteCast ou les calendriers thématiques achetés à SchedJoules). Il y a aussi les coûts liés aux serveurs pour la fonction de proposition de rendez-vous à plusieurs personnes. Flexibits réceptionne ces demandes, les traite, et renvoie le résultat vers le service de calendrier que vous utilisez (iCloud, Exchange…). Flexibits s'engage en outre à sortir des mises à jour fréquemment.
Il y a trop de changements pour les lister tous mais, pour faire simple, on peut dire que ce qui existait dans Fantastical 2 reste utilisable gratuitement dans la version 3…. avec tout de même des changements notables ici ou là. L'ajout d'un invité, lors de la création d'un événement, nécessite que le calendrier utilisé soit enregistré dans un compte Flexibits. Ce dernier est gratuit mais sa création est imposée à l'utilisateur dès l'ouverture de l'app. Autre exemple, pour qui veut installer l'app sur sa montre, direction maintenant l'abonnement Premium… Pour le reste, tout ce qui a été ajouté par rapport à la version 2 devient donc payant et reconnaissable à la petite étoile rouge qui parsème l'interface et les réglages des apps.
Un utilisateur venu de Fantastical 2 et qui renâcle à s'abonner pourra continuer d'utiliser son ou ses apps, cependant il risque de souvent buter contre ces fonctions et options payantes. Pour les utilisateurs iPad de F2, les nouvelles vues plein écran de la v.3 sont débloquées, sans quoi le logiciel deviendrait largement inutilisable. Notez que contrairement à la version iPhone, la v.3 iPad n'écrase pas la v.2 lors de son installation.
En tant que gestionnaire de calendriers et de tâches, Fantastical discute avec les principaux services : iCloud, Google Calendar et Tasks, Exchange, Todoist, Fastmail, Fruux, Meetup, Zoom et ceux reposant sur CalDAV. Mais là où Fantastical 2 exploitait les réglages de services trouvés dans iOS, la version 3 peut les gérer elle-même, via son offre de créer un compte Flexibits (il est inclus dans la formule Premium). On peut créer un compte avec des identifiants spécifiques ou préférer passer par Google Connect ou le nouveau service Connexion avec Apple qui évite de fournir votre adresse.
Avantage à cela, toutes ces infos de configuration de services et les réglages que vous effectuez dans les préférences des logiciels sont tenus synchronisées entre les différentes versions installées. Readdle par exemple procède de cette manière avec son client mail Spark, et ça peut s'avérer pratique. C'est par le biais de ce compte Flexibits également que sont proposées les fonctions de création de rendez-vous de groupe.
Outre de devenir une app universelle sur mobile et tablette, Fantastical 3 en profite pour harmoniser ses fonctions entre les différentes versions. Il n'y a plus de spécificités sur Mac ou sur iOS. Le principe de jeux de calendriers par exemple, né sur Mac, est maintenant disponible sur iOS/iPadOS (en fonction de votre position géographique vous pouvez masquer certains calendrier et listes de tâches dont vous n'avez temporairement pas besoin). Pareillement, si certains événements sont récurrents dans leur nature, vous pouvez créer des modèles types sur Mac ou sur iOS pour simplifier ensuite leur création sur n'importe laquelle des versions.
De nouvelles vues donnent à consulter ses calendriers sur la journée, la semaine, le mois ou l'année et le tout en plein écran. Sur iPad notamment cela rend le logiciel plus confortable. Et les événements étalés sur toute une journée se distinguent mieux (avec peut-être le risque d'une charge visuelle importante si votre ou vos calendriers sont très remplis). Un menu disponible à tout moment permet de basculer entre ces vues et d'aller dans la liste des tâches. Ou bien on alternera entre ces présentations au moyen d'une série de gestes verticaux.
Fantastical (toujours intégralement traduit par un contributeur français de Flexibits), améliore ses services de création de rendez-vous entre plusieurs participants (non testée dans notre cas) pour trouver un créneau où tout le monde est disponible, ou proposer plusieurs options à chacun et, ensuite, exploiter automatiquement le résultat de ce mini-sondage. Le tout vise à éviter de longs échanges de mail.
La création d'événements et de tâches continue de se faire de façon classique ou en langage naturel et des fonctions système comme Handoff ou le widget dans la vue Aujourd'hui restent au menu. On peut citer également l'app Apple Watch devenue indépendante de l'iPhone (et capable de relever seule ses infos si l'on a une montre cellulaire), la mini fenêtre sur macOS qui fonctionne aussi, en arrière-plan, indépendamment de Fantastical…
Avec cette version 3 le logiciel se consolide entre les différentes plateformes Mac, iPhone et iPad, l'interface et la navigation se sont améliorées et tout cela peut-être enfin évalué gratuitement. Quant à la bascule vers le modèle de l'abonnement, il va naturellement réouvrir l'éternel débat du pour ou contre. Dans le même registre que Fantastical, une app extra mais bien plus simple comme Timepage de Moleskine a déjà fait le saut vers l'abonnement (1,99 €/mois ou 12,49 €/an) et son éditeur n'a pas fait machine arrière. Au moins, avec ces versions gratuites de Fantastical, on pourra se faire un avis sur pièces de son utilité face à Calendrier ou ses concurrents.